port, et quatre vaisseaux de ligne montés par des officiers français.
À la lecture de ce traité, passé sans leur participation, les ministres de la guerre et de la marine éprouvèrent un mécontentement très-vif. Ils ne négligèrent rien pour en entraver l’exécution, se réservant d’abandonner le pouvoir si leurs efforts étaient inutiles. Mais les scrupules religieux du roi leur promettaient une victoire aisée. M. de Bourmont avait dit qu’il ne se résoudrait jamais, pour son compte, à faire servir des officiers chrétiens sous les ordres d’un musulman. Charles X était ébranlé, des influences puissantes sur son cœur le décidèrent : le traité fut révoqué.
Méhémet-Ali, qui en avait déjà connaissance, sans en avoir toutefois reçu communication officielle, ne se montra point blessé. Il désavoua même tout ce qui avait été proposé en son nom. Aussi bien, il avait dû demander au sultan un firman d’autorisation, que le sultan avait refusé. Alors seulement il fut décidé que la France s’armerait pour la querelle de la France.
L’Angleterre sentit aussitôt se réveiller toutes ses vieilles haines. Elle se montra tour à tour surprise et indignée. Elle demanda des explications, fit entendre des plaintes, eut recours aux menaces.
Le gouvernement français n’en fut ni troublé ni ému. Il était assuré de l’appui de la Russie. L’Autriche et la Prusse lui étaient favorables. Toutes les petites puissances de l’Italie approuvaient le dessein de purger la Méditerranée des pirates qui l’infestaient. Le roi de Sardaigne y voyait l’affranchisse-