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Page:Sand - Tamaris.djvu/190

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Voilà ce que ton ami le lieutenant a répondu à la marquise, lorsqu’elle a tâché de l’amener à épouser sa protégée, et il lui a démontré qu’il était urgent de détruire en elle, par la crainte d’un inceste, une passion qui n’était et ne pouvait jamais être partagée.

— Ainsi la Florade, auteur de cette fabuleuse aventure, vous en a faits les éditeurs responsables auprès de mademoiselle Roque ?

— Ah çà ! reprit le baron étonné, tu le crois donc capable d’avoir inventé cette histoire pour les besoins de sa cause ?

Je l’en croyais fort capable, mais je me méfiai de ma méfiance. Je craignis d’être influencé à mon insu par l’ancienne jalousie et de retirer à la Florade l’estime de la marquise et du baron, qu’après tout il méritait peut-être encore. Je réfléchis un instant, et je conclus tout haut à la possibilité, sinon à la probabilité du fait ; mais je ne pus me défendre d’exprimer quelque étonnement sur la facilité avec laquelle on s’était prêté à donner pour certaine à mademoiselle Roque une simple éventualité. Le motif était bon assurément ; néanmoins avait-on le droit de jouer ainsi en quelque sorte avec la certitude dans une chose aussi grave qu’une histoire de famille ?

— Mon cher enfant, répondit le baron, tu dis là ce que disait la marquise. Elle a même beaucoup hésité à se laisser persuader : mais, Pasquali aidant,