de la commune mixte civile, a-t-il dû s’amoindrir pour la création de communes d’un autre type. Celles-ci sont tantôt mixtes militaires ou mixtes civiles, tantôt de plein exercice. Ainsi la petite ville de Bou-Sâada est chef-lieu à la fois d’une commune indigène et d’une commune mixte militaire : il en est de même pour Djelfa et Laghouat. Ainsi l’oasis de Biskra est chef-lieu à la fois d’une commune de plein exercice et d’une commune indigène ; il en est de même pour Tebessa. Ainsi autour de Boghar et Boghari, qui se touchent, il y a deux communes de plein exercice, une commune mixte militaire, une commune indigène ; ainsi autour de Tebessa et Morsott une commune de plein exercice, une mixte civile et une indigène. On peut donc voir fonctionner, côte à côte, deux ou trois administrations : là, le commandant supérieur du cercle[1], avec deux commissions municipales diversement composées, administre à la fois la commune indigène et la commune mixte militaire ; ici, il partage les honneurs avec un maire et un conseil municipal élus ; ailleurs, en contact immédiat avec ce maire, il a pour voisin peu éloigné un Administrateur civil.
Laissons de côté les communes de plein exercice et mixtes civiles enclavées dans la zone militaire ; étudions seulement ces deux types de communes spéciaux au territoire de commandement, la mixte militaire et l’indigène.
La seule différence qu’il y ait entre elles, c’est que dans la première habitent un petit nombre d’Européens, tandis qu’il n’y en a pas dans la seconde.
L’administrateur de la commune mixte militaire, tout comme celui de la mixte civile, est assisté d’une commission municipale ; mais la composition de celle-ci est particulière. Elle est présidée par le commandant supérieur ; le juge de paix en est membre de droit ; les autres membres, européens ou indigènes, avec le titre d’adjoints, sont nommés pour trois ans par le général commandant la division.
La commune indigène est administrée par le commandant
- ↑ Un commandant supérieur de cercle est capitaine ou chef de bataillon. Il a sous son autorité immédiate le chef du bureau arabe, qui est un lieutenant ou un capitaine. Le bureau arabe, ce sont les bureaux du commandant supérieur.