que pour le compromettre aux yeux des révolutionnaires, et qu’à un trait pareil il reconnaissait bien la branche aînée. Il poussa si loin l’amertume de sa plainte, que M. Laffitte prit la défense de Charles X devant celui qui allait s’emparer de sa couronne.
Le duc d’Orléans reçut dans cette même journée la commission municipale, qui venait déposer en ses mains tous les pouvoirs de la révolution. Le prince avait été de fort bonne heure instruit de cette démarche par une lettre dont les collègues de M. Mauguin lui avaient dérobé la connaissance, parce qu’ils redoutaient son opposition. Ainsi, chacun se hâtait vers la puissance nouvelle. Le duc d’Orléans accueillit avec beaucoup d’affabilité la députation, à la tête de laquelle était le général Lafayette. Au moment où les commissaires sortaient, un aide-de-camp se pencha à l’oreille de M. Mauguin, et l’introduisit dans un cabinet où M. Guizot rédigeait une réponse à la lettre par laquelle la commission municipale avait résigné ses pouvoirs. M. Guizot fit part à son collègue de la réponse qu’il écrivait pour le compte du lieutenant-général. Le prince y remerciait le gouvernement de l’Hôtel-de-Ville du patriotisme qu’il avait déployé, acceptait sa démission, mais le priait de rester en permanence en attendant de nouveaux ordres. « Des ordres ! s’écria vivement M. Mauguin ? — Ah ! ce mot vous paraît trop rude, reprit M. Guizot. Eh bien, je vais écrire instructions. » Hommage puéril et dérisoire à une autorité qui était venue proclamer elle-même son néant !
Au reste, pour couvrir ce qu’il pouvait y avoir