Anneville-en-Saire
Anneville-en-Saire | |
L'entrée de la commune, pont sur la Saire. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Gérard Parent 2020-2026 |
Code postal | 50760 |
Code commune | 50013 |
Démographie | |
Gentilé | Annevillais |
Population municipale |
383 hab. (2021 ) |
Densité | 64 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 38′ 10″ nord, 1° 17′ 11″ ouest |
Altitude | Min. 1 m Max. 111 m |
Superficie | 6,00 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Val-de-Saire |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Anneville-en-Saire (prononcer /anvilɑ̃sɛʁ/) est une commune française située dans le Val de Saire, dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 383 habitants[Note 1].
Géographie
[modifier | modifier le code]Le territoire d'Anneville est traversée par la Saire, et le bourg se trouve sur la route Barfleur-Quettehou.
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 975 mm, avec 13,8 jours de précipitations en janvier et 7 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Gatteville-le-Phare à 6 km à vol d'oiseau[5], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 866,7 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Anneville-en-Saire est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (91,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (75,1 %), prairies (13,2 %), zones urbanisées (6,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,4 %), forêts (1,8 %), zones agricoles hétérogènes (1,1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes Anslevilla en 1126, Ansneville en 1134, Anslecvilla en 1137 et fief aux Annevilleis en 1455[14].
Le toponyme est issu d'un anthroponyme scandinave (ou plus spécifiquement norrois) tel qu'Asleik[15],[16] ou Anslec[14] et de l'ancien français ville dans son sens originel de « domaine rural » issu du latin villa rustica.
La Saire est un petit fleuve côtier, dont le bassin est entièrement situé dans le département de la Manche.
Le gentilé est Annevillais.
Microtoponymie
[modifier | modifier le code]La rue Doncanville présente un nom écossais Duncan faisant référence à un colon venu d'Écosse ou des Hébrides[17].
Histoire
[modifier | modifier le code]Anneville était habitée depuis les temps reculés car on y a découvert, en 1821, une petite fonderie d'objets d'origine celtique.
Samson d'Anneville (fl. au XIe siècle) fut en 1050 envoyé par le duc de Normandie Guillaume qui occupait alors le château de Valognes, chasser les pirates de Guernesey[18].
Un Guillaume d'Anneville et un Onfroy d'Anneville (fl. au XIe siècle) étaient en 1066 aux côtés de Guillaume à Hastings (liste de Dives)[18].
En 1106, Guillaume d'Anneville donne l'église Saint-Léger d'Anneville à l'abbaye de Lessay en échange de dix marcs d'argent, afin de racheter son fils, Michel (ou Geoffroi), fait prisonnier en Palestine lors de la première croisade[18].
Guillaume d'Anneville, fils de Michel, confirma en 1118 la donation, et le fils du précédent, Geoffroy, en 1139, y ajouta le don d'une chapelle au détriment de Renaud de La Haye qui prétendait, en 1326, en être possesseur.
Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de La Haye[19].
La baronnie de Réville, dont le chef était assis en la paroisse de Réville, fief ou membre de fief de haubert tenue du roi par les religieux de Fontaine-Daniel, s'étendait sur les paroisses d'Anneville-en-Saire, Gatteville, Tocqueville et environs[20].
Lors de la chevauchée d'Édouard III sur le sol français, dans le cadre de la guerre de Cent Ans, le , les troupes anglaises, débarqués la veille à Saint-Vaast-la-Hougue, dévastent le village[21], ainsi que le château du Tourps.
En 1590, durant les guerres de Religion le village et le château du Tourps où s'est réfugié François de La Cour († 1592) chef des ligueurs du Val de Saire, sont assiégés par les royalistes qui doivent lever le camp le ou le . Une seconde tentative aurait échoué au mois de . Le château est assiégé une troisième fois par les troupes d'Henri IV dirigé par le comte de Thorigny et pris le . En représailles aux différents sièges et attaques de son manoir du Tourps et après une tentative avortée de prise de Cherbourg, nombre de manoirs ou châteaux sont brûlés par ses bandes dont en celui de Réville[22].
Il se tenait, près de la chapelle Saint-Gilles, une foire annuelle à la Saint-Gilles. Une autre foire se tenait à la Saint-Léger[18].
Traversé par la Saire, Anneville a accueilli de nombreux artisans, tisserands et teinturiers, et comptait plusieurs moulins[23].
Héraldique
[modifier | modifier le code]Les armes de la commune d'Anneville-en-Saire se blasonnent ainsi : |
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et trois adjoints[28].
Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[30].
En 2021, la commune comptait 383 habitants[Note 3], en évolution de −3,53 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Anneville-en-Saire a compté jusqu'à 807 habitants en 1821.
Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Château du Tourps des XVIe – XVIIIe siècles[18], inscrit au titre des monuments historiques depuis le [33].
- Château dit la maison d'Anneville et ses communs datant du XVIIe siècle[18], inscrit au titre des monuments historiques depuis le [34].
- Moulin du Parquet[18].
- Église Saint-Léger des XVe, XVIIIe – XIXe siècles[18]. La flèche de son clocher, fut décapité par la foudre en 1967. Le chœur à des fenêtres du XVe siècle. L'église abrite un coffret et trois ampoules aux Saintes huiles du XVIIIe, de l'orfèvre Hugues Le Forestier, classés au titre objet aux monuments historiques[18],[35]. Sont également conservés un lavabo du XVIe ainsi qu'une verrière du XIXe de Claudius Lavergne.
- Chapelle Saint-Gilles du XVIIe siècle[18].
- Jardin du bourg (3 200 m2), route du château du Tourps[18].
- Croix de cimetière du XVIIe siècle et fragment de croisillon (1711)[18].
- Pour mémoire
- Motte d'Anneville. D'après Gerville (Gerville C., 1824, 351), le château se trouvait au bord de la Saire dans un pré nommé le Pré de la Motte. À l'époque de Gerville, la motte avait déjà disparu[36].
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Édouard du Mesnildot (Anneville-en-Saire, 1833 - Anneville-en-Saire, 1910), homme politique, député.
Lieu de tournage
[modifier | modifier le code]Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 10-11.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 55.
- Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 72-73.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Résumé statistique d'Anneville-en-Saire sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
[modifier | modifier le code]- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2012 (site de l'IGN, téléchargement du 24 octobre 2013)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « Zonages climatiques en France métropolitaine », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2.
- « Orthodromie entre Anneville-en-Saire et Gatteville-le-Phare », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Barfleur » (commune de Gatteville-le-Phare) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Barfleur » (commune de Gatteville-le-Phare) - fiche de métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole) », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 1019.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
- René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 978-2-86253-247-9, BNF 37083802), p. 51.
- Georges Bernage, « Vikings - Danois, mais aussi Norvégiens et Irlandais », Vikland, la revue du Cotentin, no 6, juillet-août-septembre 2013, p. 9 (ISSN 0224-7992).
- Gautier 2014, p. 55.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 185.
- Henri Charles Timoléon du Parc, « Extrait d'une note sur la commune de Réville (Manche) : années 1831, 1832 et 1833 », Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Caen, Mancel, , p. 398-402 (lire en ligne sur Gallica).
- André Plaisse, La grande chevauchée guerrière d'Édouard III en 1346, Cherbourg, Éditions Isoète, , 111 p. (ISBN 2-905385-58-8), p. 43.
- Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 17.
- Thin 2009, p. 89.
- « GASO, la banque du blason - »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
- Mort en exercice le .
- « À la mairie depuis 1965, Yves Onfroy ne se représentera pas », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Gérard Parent élu maire et démission d'un conseiller », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
- « Anneville-en-Saire (50760) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations de référence de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Château du Tourps », notice no PA50000034, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Château dit Maison d'Anneville », notice no PA00110320, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Boîte aux saintes huiles, trois ampoules aux saintes huiles », notice no PM50001387.
- Delacampagne 1982, p. 200.
- Lecœur 2009, p. 125.