Allées de Tourny (Périgueux)
Allées de Tourny | |
Plan schématisé des allées de Tourny. | |
Situation | |
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Coordonnées | 45° 11′ 12″ nord, 0° 43′ 27″ est |
Pays | France |
Région | Nouvelle-Aquitaine |
Ville | Périgueux |
Quartier(s) | Centre-ville et Hôpital |
Début | Rue de l'Arsault |
Fin | Place Yves-Guéna |
Morphologie | |
Type | Allées |
Forme | Trapézoïdale |
Longueur | environ 350 m |
Largeur | 70 m |
Superficie | 21 300 m2 |
Histoire | |
Création | 1743 – 1748 |
Anciens noms | Place Tourny (1743 – 1789) Place de la Liberté, place de l'Union et place de la Réunion (Révolution française) |
Monuments | Cours Tourny Monument aux morts |
Protection | Site classé (1950) |
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Les allées de Tourny sont des allées situées dans le centre-ville de Périgueux, dans le département français de la Dordogne.
Leur histoire remonte au XVIIIe siècle, lorsque l'intendant Louis-Urbain Aubert de Tourny les crée entre 1743 et 1748[1]. En 1909, le monument aux morts des mobiles de la Dordogne est construit dans sa partie orientale, dénommée « esplanade du Souvenir » en 1997. Les allées sont classées comme site d'intérêt pittoresque depuis 1950. Depuis les années 1980, elles accueillent différentes manifestations.
Situation et accès
[modifier | modifier le code]Larges d'environ 70 mètres en moyenne pour une longueur maximale d'environ 350 mètres, les allées de Tourny présentent une forme trapézoïdale, s'étendant sur 21 300 m2[G 1].
Les allées de Tourny débutent au sud-est, à l'intersection avec la rue de l'Arsault. Se succèdent ensuite, au nord des allées, les rues Paul-Louis-Courier et du Docteur-Armand-de-Lacrousille. La voie débouche à l'ouest sur la place Yves-Guéna. Le cours Tourny est parallèle aux allées et marque leur limite sud.
Origines et historique
[modifier | modifier le code]En 1483, les Augustins font construire un premier couvent doté d'un enclos au nord de la ville de Périgueux. Ce couvent est détruit par les protestants en 1575, lors de leur occupation de la ville[G 2].
Sur l'emplacement de la place du Plantier[G 3], correspondant à l'enclos des Vieux Augustins, les allées de Tourny sont créées de 1743 à 1748 par l'intendant Tourny[G 1] et sont d'abord appelées place Tourny[G 1]. À la Révolution, elles sont désignées sous divers noms : place de la Liberté[G 4], place de l'Union (en 1793[G 5]) et place de la Réunion[G 6]. En 1861, le boulevard, situé au sud des allées, est dénommé cours Tourny tandis que l'année suivante, la voie située au nord, depuis le bâtiment de la préfecture jusqu'à la rue de Paris (l'actuelle avenue Georges-Pompidou), prend le nom de boulevard Tourny[G 1]. Ce n'est qu'en 1890 qu'apparaît le nom des allées de Tourny, désignant à la fois le terre-plein central et la voie située au nord (l'ex-boulevard Tourny)[G 1].
La place est d'abord plantée d'ormeaux en 1747, puis d'ormeaux à feuilles moyennes en 1872[G 1]. En 1787, les premiers bancs de pierre sont installés sous l'ombre des ormeaux[2]. En 1871, des platanes remplacent les premiers ormeaux malades[2]. En 1876, dans un contexte urbain mouvementé après la construction de l'hôtel de préfecture à quelques dizaines de mètres, un square muni d'un plan d'eau est aménagé à côté du belvédère, avant la construction en 1899 du kiosque à musique[G 7], inauguré en [3] et du boulodrome[2],[G 1]. En 1900, la partie ouest est plantée de marronniers d'Inde[G 1]. Le Monument aux morts des mobiles de la Dordogne est érigé en 1909[G 1], dans la partie orientale des allées, portant depuis 1997 le nom d'esplanade du Souvenir[G 8]. Ce monument imposant est l'œuvre du sculpteur Edmond Desca (1855-1918) et sert aujourd'hui de mémorial des différentes guerres[G 9].
En 1961, deux statues en pierre de Montaigne et de Fénelon, réalisées par Gilbert Privat sont érigées sur les allées[4]. En 1972, les platanes sont remplacés[2]. En 1983, devenue dangereuse, la toiture du kiosque à musique est enlevée[3]. En 1985, cinquante-cinq tilleuls argentés sont implantés sur les allées, en remplacement des ormeaux, des tilleuls et des platanes[G 1].
En , le chantier de rénovation du kiosque à musique démarre en vue de rénover entièrement le kiosque par des élèves du CFA du bâtiment et des travaux publics de la Dordogne, avec « reconstitution des colonnes, de la toiture et même du lustre central »[3] en style Belle Époque[5]. Début [5], le chantier est terminé à temps pour l'utilisation du kiosque lors de la fête de la musique[6]. En 2022, ce kiosque est reproduit sur un carnet de timbres « pour célébrer le 40e anniversaire de la fête de la musique [7].
En 2020, des travaux sont entrepris pour aménager au nord les allées en pôle d'échanges (desservant six lignes de bus) et sécuriser au sud le cours Tourny avec création d'un parvis devant le musée d'Art et d'Archéologie du Périgord, de deux passages piétons surélevés et d'un îlot central piétonnier face à la rue Limogeanne. L'ensemble est inauguré en [8]. .
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Edmond Desca, Monument aux morts des mobiles de la Dordogne.
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L'esplanade du Souvenir. -
Le kiosque à musique, après sa rénovation en 2018. .
Popularité et protection
[modifier | modifier le code]Avant les années 1970, les allées de Tourny sont l'un des lieux favoris pour les promenades des Périgourdins. Les allées de Tourny sont alors classées site d'intérêt pittoresque depuis le , pour protéger les alignements d'arbres et l'ensemble des monuments historiques se trouvant autour[9].
Depuis 1971, les trois quarts du terre-plein central, côté ouest, servent de parc de stationnement, interdisant dorénavant la tenue de la Foire de Périgueux qui s'y déroulait chaque année, avant qu'elle ne migre, quelques années après, vers le quartier du Toulon, puis au parc des Expositions de Marsac-sur-l'Isle[G 1].
Les 20 et , à l'occasion des Journées européennes du patrimoine à Périgueux, plusieurs visites des allées de Tourny se déroulent, dans ce lieu qui a « complètement bouleversé le paysage de la ville » selon Martine Balout, la responsable locale du label Ville d'art et d'histoire[2].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
[modifier | modifier le code]Les allées sont entourées de plusieurs bâtiments remarquables. Au nord, l'hôtel de la Division, construit au XVIIIe siècle[10], a son entrée qui donne vers la façade sud — sur les allées de Tourny — depuis 1958[G 10] ; le bâtiment de la préfecture, inauguré en 1864[11], a sa façade principale qui donne sur les allées. De plus, une quinzaine d'hôtels particuliers, construits à partir des années 1870, se succèdent les uns aux autres, dont le no 9, inscrit au titre des monuments historiques[12]. Côté sud, sur le cours Tourny, le musée d'art et d'archéologie du Périgord fait face à la préfecture.
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L'hôtel de la Division, façade sud. -
L'escalier du no 7 allées de Tourny. -
L'hôtel particulier du no 9 allées de Tourny. -
Place Yves-Guéna, vue du nord-nord-est.
Animations
[modifier | modifier le code]Ce lieu, en bordure nord du secteur sauvegardé de Périgueux, est le siège de diverses manifestations. Tous les ans, les allées de Tourny sont le lieu de départ d'un défilé de plusieurs centaines de pilotes de la Fédération française des motards en colère[13],[14]. En , le marché de la Clautre est déplacé sur les allées de Tourny[15]. Depuis 2005[16], au mois de juin, le kiosque des allées de Tourny accueille la fête du slip[17]. Le « National de pétanque » attire chaque année au mois d'août, depuis 1983[18], des milliers de boulistes, dont certains en provenance d'Afrique, d'Amérique ou d'Asie[19],[20]. Cependant, la 35e édition de 2017 pourrait être la dernière sur le terre-plein car des travaux d'aménagement de 120 places supplémentaires de stationnement y sont prévus en 2018, en compensation des places qui seront supprimées cours Montaigne[21]. Une fête foraine pour la période de Noël et du jour de l'an s'installe chaque année sur les allées de Tourny[22], à la place du parc de stationnement. Fin , les allées de Tourny et le cours Montaigne accueillent sur trois jours, selon la mairie, 30 000 visiteurs pour Péri'Meuh, une « fête agricole urbaine »[23]. Cette fête agricole a été renouvelée en [24], puis en 2019[25]. En 2021, cette manifestation n'a pas été incorporée au Festival du livre gourmand, au grand désappointement de représentants du monde agricole, notamment la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) ; celle-ci, ayant déposé le titre « Péri'Meuh », a pris contact avec l'équipe municipale de Sarlat-la-Canéda qui devrait donc organiser cette manifestation en [26]. Une nouvelle édition a été organisée à Périgueux fin sur les places Bugeaud, Maurois, Montaigne et Tourny[27] ; sur les trois jours, elle a attiré environ 30 000 personnes, selon la maire Delphine Labails[28].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Références bibliographiques
[modifier | modifier le code]- Guy Penaud, Le Grand Livre de Périgueux, Périgueux, éditions la Lauze, , 601 p. (ISBN 2-912032-50-4)
- p. 560-562.
- p. 54.
- p. 401.
- p. 293.
- p. 569.
- p. 435.
- p. 280.
- p. 536.
- p. 346.
- p. 179.
Autres références
[modifier | modifier le code]- D'après Albert Dujarric-Descombes, à la suite des années 1740 et 1741 de très grande disette, à partir de 1742, la municipalité de Périgueux, pour lutter contre la pauvreté, organise des ateliers de charité en faisant travailler les pauvres sur des chemins. Elle fait commencer la réalisation de la promenade de la Limogeanne en la faisant d'abord border de pierres pour que les charrettes ne puissent y passer, puis en plantant des rangées d'ormeaux. En 1743, l'intendant Tourny se rend à Périgueux pour se rendre compte des travaux faits par charité. La promenade Limogeanne prend alors le nom de l'intendant. Un ordonnance est rendue le pour la conservation des « jeunes ormeaux nouvellement plantés aux allées de Tourny ». C'est la plus ancienne mention des allées de Tourny. L'intendant de Tourny revient à Périgueux en 1748. Pour rendre « la seule promenade que nous avons infiniment plus spacieuse et plus commode », il est décidé de déplacer la route d'Excideuil qui la traverse. Ce qui est fait en 1785 par un nouvel atelier de charité (Albert Dujarric-Descombes, « Le premier bureau de bienfaisance en Périgord », Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, t. 47, , p. 291-292 (lire en ligne)).
- Thomas Brunet, « Quand Tourny changea le visage de Périgueux », Dordogne libre, no 20876, , p. 4-5.
- Hervé Chassain, « La rénovation du kiosque de Tourny est lancée », Sud Ouest édition Périgueux, 10 octobre 2015, p. 17.
- « Dordogne - Gilbert Privat ou l'exaltation Aquitaine » sur le site http://inventaire.aquitaine.fr, consulté le 29 octobre 2016.
- Tiphanie Naud, « Kiosque : le chantier officiellement terminé », Sud Ouest édition Périgueux, 8 juin 2018, p. 18.
- « Baptême musical pour le kiosque du cours Tourny », Sud Ouest édition Périgueux, 22 juin 2018, p. 18.
- Jonathan Guérin, « Un nouveau timbre célèbre le kiosque à musique », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 14.
- Hervé Chassain, « A Tourny, les nouveaux aménagements inaugurés », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 18.
- [PDF] « Allées de Tourny », sur le site du ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, (consulté le ).
- « Hôtel de la Division », notice no PA00082731, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture (consultée le 4 mai 2014).
- « Hôtel de la Préfecture », notice no PA00082736, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture (consultée le 4 mai 2014).
- « Maison », notice no PA24000046, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture (consultée le 4 mai 2014).
- Julie Martinez, « Les motards font du bruit », Sud Ouest, (lire en ligne).
- Julie Martinez et Pauline Pierri, « Pour un meilleur partage de la route », Sud Ouest, (lire en ligne).
- Marie Gasc, « Marché à Tourny : ceux qui râlent et ceux qui rient », Sud Ouest, (lire en ligne).
- « Bientôt la fête du slip à Périgueux : ce sera "culte" », Sud Ouest, (lire en ligne).
- Mathieu Hervé, « "Slip pour tous" : c'est le thème de la fête du slip 2013 à Périgueux », Sud Ouest, (lire en ligne).
- Julie Martinez, « Périgueux : les finales du National de Pétanque annulées », Sud Ouest, (lire en ligne).
- Steven Gouaillier, « Périgueux : les boules ont fait vibrer les allées Tourny », Sud Ouest, (lire en ligne).
- Rafael Dubourg, « Un National au goût international », Sud Ouest, (lire en ligne).
- Flavien Larcade, « Y aura-t-il encore un National de pétanque à Périgueux ? », Sud Ouest, (lire en ligne).
- Julie Martinez, « Un bilan en demi-teinte », Sud Ouest, (lire en ligne).
- Émilie Delpeyrat, « 30 000 visiteurs en trois jours pour Péri'Meuh », Sud Ouest édition Périgueux, 28 septembre 2015, p. 15.
- Émilie Delpeyrat, « Péri'Meuh, les tops et les flops de l'édition 2017 », Sud Ouest édition Périgueux, 25 septembre 2017, p. 16.
- Benoît Martin, « L'arrêt de Péri'Meuh très critiqué par ses défenseurs », Sud Ouest édition Dordogne, 13 avril 2021, p. 15.
- Hervé Chassain, « Péri'Meuh part à Sarlat », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 16.
- Clément Bouynet et Grégoire Morizet, « Huit choses à savoir sur Péri'Meuh, le comice agricole urbain », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 13.
- Stéphanie Claude, « « 30 000 personnes en ville » : quel bilan et quel avenir pour Péri'Meuh ? », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 13.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Guy Penaud, Le Grand Livre de Périgueux, Périgueux, éditions la Lauze, , 601 p. (ISBN 2-912032-50-4)