commune française du département des Alpes-Maritimes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Beausoleil (/bo.sɔ.lɛj/) est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Située sur le bassin versant qui surplombe la principauté de Monaco, la ville de Beausoleil est entourée de la « Tête de Chien » et du mont Agel. Bien que située en territoire français, la station ne forme avec Monte-Carlo qu'une seule agglomération, la commune étant limitrophe de la principauté de Monaco.
Équipements de production d'eau situés sur la commune ou les plus proches[1] :
Climat classé Csa dans la classification de Köppen et Geiger[2].
Au , Beausoleil est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1]. Elle appartient à l'unité urbaine de Menton-Monaco (partie française), une agglomération internationale dont elle est une commune de la banlieue[I 2],[I 3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Monaco - Menton (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[I 3]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[I 4],[I 5].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (63,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (36,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (60 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (23 %), forêts (13,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,7 %)[3].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La commune de Beausoleil située entre la principauté de Monaco et La Turbie fut créée en 1904 à partir d'un bidonville situé sur le territoire de La Turbie dans le quartier du Carnier, également appelé Basse-Turbie ou Monte-Carlo supérieur. Univers de baraques, d'habitations précaires, de poulaillers, de cabanes à lapins, le bidonville, était habité par une majorité d'immigrés ligures et piémontais depuis les années 1880, attirés par l'essor économique et urbain de la Principauté et le développement des carrières de pierres sur les contreforts du Mont Agel.
Surnommé « le Tonkin », sans doute à la suite des propos exaspérés d'un militaire qui y séjourna comparant les modes de vie bruyants des habitants du bidonville à ceux qu'il avait connus lors de la campagne de l'armée française au Tonkin en 1882, ce quartier s'est développé jusqu'au début des années vingt. Venelles, rues étroites, pas d'eau courante ni de tout-à-l'égout ni d'éclairage public, cet îlot urbain était un sujet d'inquiétude pour la population locale et les élus pour des raisons d'hygiène plus que de sécurité.
Lieu de sociabilité pour les migrants italiens célibataires ou en famille mais aussi lieu de rencontre avec la population locale, le Tonkin était réputé pour l'ambiance qui régnait dans les débits de boisson ou salles de danse équipées d'un piano mécanique. À l'instar de Guillaume Apollinaire qui y vécut adolescent entre 1884 et 1897, du poète toulousain Adrien Blandignère et de l'écrivain Armand Gatti qui y vécut tout jeune à la fin des années vingt, les enfants jouissaient d'une liberté qui a marqué les mémoires.
En 1910, après enquête d'une commission sanitaire des services de la préfecture, le Tonkin fut jugé insalubre. Les municipalités s'attachèrent dès lors à éradiquer ce bidonville. Régulièrement envisagé mais jamais mis à exécution, le projet d'assainissement du quartier sous la forme du percement d'une avenue ne put aboutir avant 1975. Le bidonville se transforma de lui-même en quartier populaire à partir des années trente.
Le nombre de logements dans la commune a été estimé à 9 681 en 2018 dont 8 728 appartements et 922 maisons. Ces logements se composent de 6 260 résidences principales, 3 400 résidences secondaires et logements occasionnels ainsi que 21 logements vacants[4].
Ville desservie :
sortie 57 La Turbie, sortie 59 Menton, Sospel.
Liaison en TER vers Nice et Vintimille toutes les demi-heures, en plus d'un aller-retour en TER intervilles vers Marseille et Menton, et des trains Thello vers Marseille et Milan.
La Crémaillère : à la fin du XIXe siècle, la liaison Monaco – La Turbie n’est assurée que par des sentiers et quelques chemins vicinaux en grande majorité muletiers. Ce réseau, hérité d’une ruralité qui s’éteint, s’avère très insuffisant face à la nouvelle vocation touristique de la région.
En et , quatre locomotives à vapeur, quatre voitures de chemin de fer et deux wagons arrivent en gare de Monaco, flambant neufs. Ils sont issus des ateliers de la Société alsacienne de constructions mécaniques de Belfort.
Le , douze ans après sa conception, la ligne est inaugurée. Dès le lendemain, à 7 heures, elle s’ouvre au trafic régulier et le trajet de 2,66 kilomètres est parcouru en vingt minutes. De 400 à 800 mètres du point de départ, les deux stations beausoleilloises, celles de Monte-Carlo supérieur et de la Bordina sont rejointes en trois à six minutes à peine et représentent pour les quartiers environnants un désenclavement et une commodité longtemps espérés.
La crémaillère assure au mieux sa mission et maintient la couleur locale, jusqu’en 1932. Un projet d’électrification de la ligne est même évoqué en 1926, puis en 1929.
Le , survient le spectaculaire accident au cours duquel plusieurs personnes trouvent la mort.
Le train en pleine côte, repart en arrière, à une vitesse grandissante que rien, ni personne, ne peut freiner. La locomotive échoue contre le parapet de la crémaillère et au pied de laquelle s’affairent les pompiers de Monaco. Ce drame sonne le glas de son exploitation.
Un tramway nommé Riviera Palace : Un petit tramway électrique, créé en 1903 et détruit en 1914, transportait la riche clientèle de l’hôtel Riviera Palace, situé sur les hauteurs de la principauté, jusqu’au Casino de Monte-Carlo. Rétro ballade à bord[5].
Le tramway du Riviera Palace est de nos jours le grand oublié de l’histoire des transports urbains de Monaco. Qui se souvient en effet de ce curieux tramway supprimé en , voici donc 100 ans ? Jacques Bergeon, alias l’ancien photographe Jean-Pierre de la place de la Crémaillère, nous livre, grâce aux archives de son père, l’histoire peu connue de cette courte ligne ferroviaire, à la fois électrique, à crémaillère, internationale… et acrobatique.
Aéroport et héliport les plus proches :
La commune se trouve dans une zone de sismicité moyenne[7],[8].
En langue occitane niçoise (Georges Castellana), on dit [bɜwsu'lew] et ses habitants sont appelés les lu Souleienc (norme mistralienne), ou bien Bèusoleu et lu solelhencs (norme classique), mais on emploie plus généralement le terme de Beausoleillois.
La commune est créée par la loi du . La nouvelle commune devait s'appeler Monte-Carlo Supérieur mais à cause des protestations formulées par la principauté de Monaco, on créé de toutes pièces l'appellation Beausoleil, d'allure touristique[9], Bèusoleu en occitan.
Après la Grande Guerre, deux mesures représentatives de l'essor de la nouvelle commune viennent parachever l'œuvre de Camille Blanc :
À Beausoleil, de nombreuses traces archéologiques et historiques ont été trouvées. Leur étude ne peut être dissociée de celles trouvées sur le territoire actuel de Monaco et de la Turbie, et qui remontent aux époques Ligure, phénicienne, grecque puis romaine (cf. le Trophée des Alpes – Trophée d'Auguste – à La Turbie). Par exemple, sur le territoire même de la commune de Beausoleil, au lieu-dit du Mont des Mules (classé monument historique), on note la présence d'un oppidum en pierres sèches généralement attribué aux populations celto-ligures qui habitaient la région il y a des millénaires bien que pour le moment, nous ne connaissons toujours pas la destination de cet édifice malgré des fouilles réalisées au début du XXe siècle par le Musée d'anthropologie de Monaco et qui a mis au jour des haches et des poteries proto-historiques.
D'ailleurs, à partir de cette base historique trop peu renseignée, la contradiction entre intérêts touristiques et réalité historique au XXe siècle de la commune de Beausoleil a permis à des mythes comme celui des voies héracléennes d'émerger : certaines voies de communications empruntées alors par la population avaient été attribuées au passage d'Héraclès dans la région. En fait, les recherches dans les archives de la ville ont montré (travaux de Jérémy Taburchi et Geist dans Archeam) [réf. nécessaire] que ce sont des constructions récentes datant de l'entre-deux-guerres. L'objet de cette confusion était de donner une identité et de la valeur à une commune naissante.
Le territoire actuel de Beausoleil, comme celui de Monaco, faisaient partie intégrante de la Turbie. En 1191, la bulle d'or de l'empereur romain germanique Henri VI confiait le Rocher et le territoire de Monaco à la république de Gênes « pour défendre la chrétienté contre les Sarrasins ». Dès lors, s'ouvrait un très long conflit entre la Turbie, alors commune libre, et les seigneurs de Monaco, pour l'annexion du territoire de Beausoleil riche en pâturages d'hiver ou « bandites », et, oliviers, vergers et vignes. Les accords des 14 et , signés entre la principauté de Monaco – Honoré III – et le royaume de Savoie-Piémont – Charles-Emmanuel III – établissent une frontière qui a été maintenue en 1860 et qui correspond à l'actuelle limite entre la France et Monaco. Pour autant, elle ne cessera d'être contestée par les Turbiasques.
De 1860 à 1904 : un tissu urbain est créé pour donner naissance à Beausoleil. C'est à la fin du XIXe siècle que la future ville de Beausoleil se dessine, notamment grâce au prodigieux essor économique de Monaco. En effet, face à la réussite de la Société des bains de mer (SBM) créée en 1856, accentuée par l'apparition de nouveaux axes de communications comme le chemin de fer et l'ouverture de la basse corniche en 1868, Monaco abolit dès 1869 les impôts directs. Ce développement économique s'étend rapidement sur le territoire inférieur de La Turbie limitrophe de la Principauté : en 1894, on inaugure la ligne de la Crémaillère dans un but touristique, reliant Monaco avec le Haut de La Turbie. La partie inférieure de La Turbie, s'appelle désormais : « Monte Carlo Supérieur ».
Camille Blanc, président de la SBM et plus tard premier maire de Beausoleil, crée en 1896 la Société immobilière de Monte-Carlo supérieur. En 1898, la société belge des Grands Hôtels et Wagons lits entreprend la construction du très luxueux Riviera Palace. Cette prospérité attire de nombreux travailleurs essentiellement italiens qu'il faut loger et, en 1897, les quartiers populaires des Moneghetti et du Carnier commencent à émerger. Le Haut de Monte-Carlo est bientôt trois fois plus peuplé que son chef-lieu de La Turbie. Financièrement, Monte-Carlo supérieur paye les quatre cinquièmes des contributions. Dans le souci de continuer son développement économique sans être ralenti par la commune de La Turbie attachée à son antique tradition rurale (raison officielle), mais surtout pour qu'il puisse spéculer financièrement sur la bulle immobilière alors créée au quartier de Beausoleil (prix des terrains multipliés par 10 000) sans en être empêché par les Turbiasques qui défendent plutôt un territoire accessible à tous, Camille Blanc, maire de La Turbie en 1900 et ami très proche du président de la République Émile Loubet, obtient l'autorisation de détacher les territoires de La Turbie inférieure pour créer, en 1904, Beausoleil, comme commune indépendante.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
Liste des maires de 1904 à 1944
| ||||
Auguste Dubar[R 3] (1904-1986) |
PCF | Musicien Conseiller général de Beausoleil (1945 → 1951) | ||
Paul Joseph Chiabaut[R 4] (1894-1956) |
RGR | Industriel Conseiller général de Beausoleil (1951 → 1956) Décédé en fonction | ||
Paul Massa[R 5] | SFIO puis DVG |
Avocat, ancien adjoint au maire Sénateur des Alpes-Maritimes (1966 → 1971) Conseiller général de Beausoleil (1958 → 1970) | ||
André Vanco[R 6] (1914-1986) |
PCF | Employé de l'Équipement Conseiller général de Beausoleil (1970 → 1982 et 1983 → 1986) Décédé en fonction | ||
Roger Bennati (1926-2015) |
PCF | Employé à RMC, ancien adjoint au maire Conseiller général de Beausoleil (1986 → 1988) | ||
Gérard Spinelli[R 7] | UDF-PR[11] puis DL[12] |
Ingénieur des travaux publics de l'État Conseiller général de Beausoleil (1988 → 1994) | ||
Robert Vial[13] | DVG puis DVD puis UMP |
Responsable d'imprimerie retraité Conseiller général de Beausoleil (1994 → 2008) | ||
En cours (au 19 janvier 2021) |
Gérard Spinelli[R 8] | DVD | Ingénieur des travaux publics de l'État Conseiller général de Beausoleil (1988 → 1994 et 2008 → 2015) Réélu pour le mandat 2020-2026[14] |
Gérard Spinelli, maire de Beausoleil depuis 2008, est placé en juin 2023 sous contrôle judiciaire, avec un cautionnement de 50 000 euros, dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte portant sur des faits datant de 2018. Son jugement est prévu le 25 septembre 2023 pour « détournement de fonds publics », « favoritisme » et « abus de confiance ». Il est soupçonné d’avoir organisé aux frais de la municipalité une fête d’anniversaire pour son épouse, ainsi qu'une autre fête lors de sa relaxe prononcée en 2018 concernant la construction d’une tour à Monaco[15]. La justice reproche également à Gérard Spinelli de ne pas avoir lancé d’appel à la concurrence lorsqu'il a eu besoin des services d'un ingénieur conseil. L'avocat de Gérard Spinelli explique que la compétence de cet ingénieur était « reconnue par tout le monde, si bien qu’à son départ à la retraite la Ville a continué à faire appel à ses services en tant qu’auto-entrepreneur »[16].
Le 15 septembre 2023, Gérard Spinelli est condamné à un an de prison avec sursis et 150 000 euros d’amende dans le cadre d’une Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), évitant à ce dernier sa comparution devant le tribunal correctionnel prévue le 25 septembre[17]. « Je tiens à préciser (...) que je n’ai bénéficié d’aucun enrichissement personnel » a-t-il ajouté[18].
Le 30 novembre 2023, quatre élus locaux impliqués à divers degrés dans cette affaire sont également condamnés, dans le cadre d'une procédure de plaider-coupable. Trois écopent de peines allant de quatre à six mois de prison avec sursis, ainsi que d’amendes d'un montant de 500 à 5000 euros. Le quatrième écope d'une amende de 1000 euros avec sursis. La justice leur accorde également une non-inscription au casier judiciaire. Le procès public en correctionnelle n'aura donc pas lieu[19].
En 2016, le budget de la commune était constitué ainsi[20] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2015 : médiane en 2015 du revenu disponible, par unité de consommation : 19 801 €[21].
Établissements d'enseignements[23] :
Professionnels et établissements de santé :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1906. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[26],[Note 2].
En 2022, la commune comptait 12 430 habitants[Note 3], en évolution de −10,47 % par rapport à 2016 (Alpes-Maritimes : +2,85 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
2022 | - | - | - | - | - | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
12 430 | - | - | - | - | - | - | - | - |
En 2021, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 30,3 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,0 %). De même, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 25,0 % la même année, alors qu'il est de 31,0 % au niveau départemental.
En 2021, la commune comptait 6 062 hommes pour 6 612 femmes, soit un taux de 52,17 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (52,74 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
0,7 | 1,9 | |
6,3 | 8,7 | |
15,8 | 16,4 | |
25,6 | 24,9 | |
19,3 | 19,7 | |
16,5 | 15,7 | |
15,8 | 12,7 |
Hommes | Classe d’âge | Femmes |
---|---|---|
1,1 | 2,6 | |
9,5 | 12,2 | |
17,6 | 18,7 | |
20,3 | 19,9 | |
18,1 | 17,5 | |
16,5 | 14,6 | |
16,8 | 14,4 |
Beausoleil vit principalement des activités touristiques (notamment l'hôtellerie) grâce à sa proximité avec la principauté monégasque :
C'est un espace naturel d'une dizaine d'hectares, constitué d'un escarpement rocheux calcaire, surplombant la principauté de Monaco.
Le mont des Mules est un lieu de promenade pour les Beausoleillois et les touristes visitant la région. Il a été aménagé de sentiers au début du XXe siècle par des clubs de tourisme de l'époque. Son appellation provient sans doute de l'usage fréquent de mules par les contrebandiers passant ce mont entre le territoire de Monaco et celui de la Turbie.
Il abrite un castellara, le camp ligure du Mont des Mules, de deux cents mètres de côté environ, et dont un des côtés borde la route de Beausoleil à la Turbie. C’est un témoin de l’habitat fortifié ligure construit par ces peuplades habitant la région durant l’âge du fer. Le site n’ayant pas encore fait l’objet de fouilles archéologiques, ses seuls vestiges clairement reconnaissables sont caractérisés par d’imposantes murailles en pierre sèche disposées en arc de cercle, délimitant une aire de 6 000 m2. On ne sait pas le dater précisément. Il a probablement été occupé depuis le IIIe siècle av. J.-C., puis abandonné à l’époque de l'Empire romain. Il est classé aux monuments historiques le [32].
Une architecture Belle Époque :
En 1898, tandis que Camille Blanc préside la Société des bains de mer de Monaco, la Compagnie internationale de grands hôtels et wagons-lits entreprend la construction du très luxueux hôtel Riviera Palace, d’après les plans de l’architecte Georges Chedanne Grand Prix de Rome en 1887, et maître d’œuvre du fastueux et très classique Palace Hôtel, avenue des Champs Élysées et de l’extravagant Hôtel Mercedes, 9 rue de Presbourg à Paris.
Le Riviera Palace, déroule son élégante façade, exposée plein sud, simple surface rythmée de nombreuses fenêtres, bow-windows, encorbellements, balcons à balustres de poterie. Sa construction, en béton enduit de stuc, est terminée en 1903.
Il est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [33].
Le Jardin d’hiver et sa verrière majestueuse :
Nées de la vogue des savants botanistes du XVIIIe siècle et du développement de l’industrie du fer et du verre au XIXe siècle, les serres-jardins sont de véritables joyaux. Construit sur deux niveaux, le jardin d’hiver du Riviera Palace, exceptionnel par son ampleur, plus de 900 m2, et 20 m de hauteur, associe, dans une perspective très aérienne, galerie et rotonde, voûte ogivale et dôme, murailles de pierre, de verre et de rochers.
Villégiature et Mondanités :
Au début du XXe siècle, lieu magique, véritable paquebot hôtelier, le Riviera Palace, à 180 m au-dessus de la mer, accueille avec le prestigieux hôtel de Paris, la riche clientèle russe, austro-hongroise puis anglaise, en l’honneur de laquelle de somptueuses fêtes sont données. Il devient aussitôt un pôle de villégiature et de mondanités très attractif. C’est « une louange de la beauté italienne du site, conjuguée avec les raffinements de l’art de recevoir à la française ». Le bâtiment est inscrit aux monuments historiques depuis le .
Personnages célèbres ayant séjourné au Riviera Palace :
Avant la création de la commune de Beausoleil en 1904, dont le territoire appartenait à celui de La Turbie, une pétition avait été signée par les habitants du Carnier pour demander la construction d'une église dans leur quartier. C'est ainsi que fut aménagée une première chapelle dans une villa baptisée Rosa Mistica, située avenue de Verdun, et où le culte fut célébré entre 1903 et 1909. À la suite de la naissance de Beausoleil, son essor démographique nécessita rapidement l'édification d'une église plus importante que cette chapelle, de même qu'une organisation paroissiale digne de ce nom. C'est donc grâce à l'impulsion et à la mobilisation du premier curé de Beausoleil, l'abbé Ubald, que les travaux commencèrent entre 1913 jusqu'en 1927 pour l'édifice principal, et 1930 si l'on tient compte du parvis. Cette lenteur de construction fut en partie causée par les problèmes financiers survenus après la Première Guerre mondiale. De plus, ceux-ci n'ont pas permis une réalisation conforme au très ambitieux projet original, surtout concernant les finitions. Ainsi, pendant la construction, le culte fut célébrée dans la crypte jusqu'en 1923.
Autrefois, le quartier Saint-Joseph, constitué de terrains de pâturages, s'étendait de la Bordina jusqu'à l'emplacement actuel de l'église. Un oratoire dédié à ce saint se trouvait dans ce quartier. Les Turbiasques qui descendaient ainsi sur le territoire actuel de Beausoleil pour travailler allaient y prier. De nos jours, une statue du saint avec l'Enfant Jésus se trouve dans une niche sur la Moyenne Corniche. Pour cette raison, l'église fut logiquement consacrée à saint Joseph et fut inaugurée le , jour de la fête du saint. Elle fut par la suite élevée au rang de sanctuaire le et constitue aujourd'hui le seul sanctuaire dédié à saint Joseph dans le département des Alpes-Maritimes. En effet, l'objectif était d'honorer l'époux de la Vierge Marie, qui elle, est vénérée au sanctuaire voisin de Notre-Dame-de-Laghet. Par conséquent, saint Joseph est la patron de la ville de Beausoleil, et après la messe qui est célébrée le , des petits pains bénits sont distribués à la population pour perpétuer la tradition du partage.
La réalisation de l'édifice fut confiée à l'architecte Paul Lajoie, qui avait été conseiller municipal entre et . On lui doit également la construction du mausolée, fait de béton, de ciment et de stuc, qui se trouve au cimetière communal. En effet, ce grand caveau, achevé en 1915, était destiné à recevoir les dépouilles des soldats. Il est surmonté d'une sculpture allégorique représentant le coq gaulois terrassant les emblèmes austro-allemands. En 1917, Paul Lajoie participa au projet d'extension de Nice avec la construction du quartier de Riquier, et en 1925, il fit établir « les grandes lignes du plan d'extension, d'aménagement et d'embellissement de Beausoleil ».
L'édifice est ainsi en forme de croix latine. Selon la tradition, le chevet se trouve à l'est car c'est la première partie de l'église à être éclairée le matin, et cela représente donc la résurrection du Christ. Extérieurement, le chevet est plat. Inachevé, il aurait dû être terminé par une abside demi-circulaire. De plus, les bras du transept sont très courts. Au-dessus de la croisée s'élève une tour lanterne. Le clocher devait à l'origine être à l'arrière du porche, à savoir au-dessus de la première travée de la nef. Néanmoins, une donatrice exigea que le clocher soit élevé au centre et sur le devant de la façade, ce qui explique l'actuel clocher-porche. L'immense statue s'y adossant n'est autre que saint François, patron de la ville italienne d'Assise. Initialement conçu comme une flèche gothique, le clocher aurait dû s'élever à 70 mètres de hauteur, soit être plus haut que le clocher de l'église Saint-Charles située plus bas à Monaco. Toutefois, des problèmes financiers eurent raison de ce projet initial. Côté sud, la sacristie est allongée au-dessus de la crypte, située elle en sous-sol.
Paul Lajoie avait choisi le style néo-roman, réminiscence de l'art roman moyenâgeux, pour la beauté, la simplicité des lignes et du décor. En effet, pour ce dernier, la richesse de cette église résidait principalement dans l'harmonie des proportions, la découpe des baies, la silhouette de la structure et l'étude de ses détails. Il est vrai que, d'après les plans, l'église Saint-Joseph devait avoir une architecture lumineuse, une façade remarquablement ouvragée avec une entrée monumentale digne d'une véritable cathédrale. Construite en pierres de La Turbie comme la cathédrale de Monaco, l'église fait environ 55 mètres de long, avec une nef centrale de 8 mètres de large et 12 mètres de hauteur flanquée de deux collatéraux de 4 mètres de large chacun. La coupole, elle, s'élève au-dessus de la croisée du transept à 18 mètres du sol.
Ainsi, de nos jours, quand nous visitons le sanctuaire Saint-Joseph, il est possible de distinguer une nef longue de trois travées que l'on retrouve aussi dans les bas-côtés. Quatre colonnes géminées séparent cette dernière des deux collatéraux, et sont coiffées d'un chapiteau sculpté orné de feuilles d'acanthe et fleurs de lys encadrées par des rinceaux. Pour chaque travée, la voûte de la nef est constituée de quatre arêtes qui convergent vers un oculus aveugle décoré de ferronnerie. Les voûtes des bras du transept sont en berceau plein cintre. La croisée est délimitée, par rapport aux autres parties de l'église, par quatre arcs doubleaux à doubles rouleaux. La coupole repose sur un tambour légèrement polygonal, qui est percé de fenêtres et constitue par conséquent une tour lanterne. Dans le chœur, le maitre-autel est entouré de deux chapelles. L'étage supérieur est construit en encorbellement, et la partie centrale accueille une statue de saint Joseph portant l'Enfant Jésus.
Concernant les vitraux, ces derniers ont été installés progressivement en raison de problèmes financiers. Ainsi, bien que l'ensemble puisse paraitre hétéroclite, certains ont été réalisé par des maitres-verriers mondialement réputés. En effet, les compositions situées à droite et à gauche de la première travée de la nef sont signées « SA Maumejean Frères ». Cette famille de peintres-verriers, originaires des Pyrénées-Atlantiques, a œuvré entre 1860 et 1957. Ainsi, si Jules, le père, devint le peintre-verrier officiel de la maison royale d'Espagne, ses fils, eux, ont reçu de nombreuses récompenses pour leur travail, comme la Légion d'honneur et des médailles d'or. Leurs ateliers furent les plus prolifiques de l'entre-deux-guerres, que ce soit en France ou en Espagne, car ils produisirent des milliers de vitraux qu'on retrouve aujourd'hui en France, en Espagne, en Amérique latine et aux États-Unis. Ainsi, dans le sanctuaire Saint-Joseph de Beausoleil, les vitraux des frères Maumejean ont été posés vers 1930 et sont de style Art déco. À droite de l'entrée, le triptyque met en valeur sainte Thérèse de Lisieux. À gauche, il s'agit de saint François d'Assise entouré de Saint Louis et de saint Antoine de Padoue. Par la suite, à droite de la deuxième travée de nef se trouvent trois vitraux réalisés par Charles Champigneulle, qui est issu d'une grande famille de maitres-verriers et qui a joué un rôle important dans la fabrication du vitrail de style Art nouveau et dont les œuvres se sont diffusées dans toute l'Europe. Ainsi, sur ce triptyque sont représentées l'adoration du Saint-Sacrement à gauche, l'apparition du Sacré-cœur de Jésus à sainte Marie Alacoque au centre, et l'institution de la Fête Dieu à droite.
Finalement, au début des années 1970, le peintre-verrier Favarel, dont l'atelier se trouvait à Beausoleil, a terminé la pose des vitraux dans le sanctuaire. Résolument modernes comparés à l'ensemble, ses réalisations sont de véritables puits de lumière que l'on retrouve dans l'ensemble des parties de l'édifice. Ainsi, que ce soit sous la forme de patchwork ou de camaïeu de couleur, ces vitraux apportent une véritable luminosité. En outre, l'oculus situé au-dessus de l'entrée accueille un vitrail représentant le monogramme du Christ en lettres grecques. Dans les bras du transept, Favarel s'est employé à retracer la vie de Jésus. Ainsi se succèdent des épisodes tels que l'Annonciation, la Visitation, la Nativité, l'entrée triomphale dans Jérusalem, la Crucifixion ou encore la Pentecôte. Cela dit, les dessins sont très épurés.
La végétation est de type méditerranéen, et l'on y trouve des plantes relativement rares, comme la nivéole de Nice, ainsi que de très belles colonies d'euphorbes arborescentes.
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Blason | D’azur à l'olivier d’argent terrassé d’or accompagné d’un soleil du même mouvant de l’angle senestre du chef et d’une étoile aussi d’or au canton dextre du chef[37]. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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