Conseiller de Martin Luther King, cofondateur du Southern Christian Leadership Conference De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Bayard Rustin, né le à West Chester, dans l'État de Pennsylvanie, et mort le à Manhattan (New York), est un militant et stratège politique américain du mouvement des droits civiques et conseiller de Martin Luther King Jr. de 1953 à 1968 pour l'organisation d'actions non-violentes.
Naissance | |
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Université de Wilberforce West Chester Henderson High School (en) |
Activités |
Syndicaliste, militant pour les droits LGBT, militant politique, homme politique, militant des droits civiques, political campaign staff |
Partis politiques | |
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Idéologie | |
Membre de |
Fellowship of Reconciliation (branche américaine) League for Non-Violent Civil Disobedience against Military Segregation (d) Sociaux-démocrates, USA Coalition for a Democratic Majority (en) Congress of Racial Equality American Friends Service Committee Ligue des résistants à la guerre (en) League for Industrial Democracy (en) |
Influencé par | |
Lieu de détention | |
Distinctions | Liste détaillée Prix pour la paix de la Ligue des résistants à la guerre (en) () Hall d'honneur du département du Travail des États-Unis () Médaille présidentielle de la Liberté () VH1 Trailblazer Honors (en) () |
Archives conservées par |
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Bayard Rustin[1],[2] est le fils d'Archie Hopkins et de Florence Rustin[3], qui avait 16 ans à sa naissance. Il est élevé par ses grands parents Janifer et Julia Rustin, qui lui inculquent les valeurs de non-violence des quakers[4]. Après ses études secondaires à la West Chester Area School District, il suit de façon intermittente des études dans divers établissements universitaires : l'université Wilberforce (1932-1936) , l' université Cheney de Pennsylvanie (1936) et le City College of New York (1937)[5],[6].
Pendant ses études au Cheyney State Teachers College (université Cheney de Pennsylvanie), il suit les conférences de l'organisation pacifiste American Friends Service Committee[7].
Alors qu'il était étudiant au City College de New York en 1937, Rustin rejoint la Young Communist League (YCL)/ Ligue des jeunes communistes des États-Unis d'Amérique, parce qu'attiré par leur engagement en faveur de l'égalité des droits civiques. En 1941, Rustin quitte le Parti communiste américain, lorsque ce dernier délaisse la question des droits civiques[8].
En 1941, il rejoint le Fellowship of Reconciliation (FOR)[9] et devient secrétaire du CORE (Congress of Racial Equality)[10] dont il fait partie des fondateurs.
En 1941, il seconde le leader syndical A. Philip Randolph, pour organiser une marche sur Washington pour protester contre les discrimination raciales en sein de l'armée. Le président Franklin D. Roosevelt redoutant une forte mobilisation, signe le l'Executive Order 8802[11],[12] qui met fin aux discriminations raciales et ethnique au sein des entreprises liées à l'industrie de l'armement, cette décision favorablement reçue fait annuler la marche prévue[13].
En 1943, Rustin refuse de s'inscrire sur listes du recensement militaire[3], prévu par le Selective Training and Service Act of 1940 (en)[14]. Il est condamné comme délinquant notoire[15], il est emprisonné, dans un premier temps, dans la prison fédérale d' Ashland dans le Kentucky en 1944, régulièrement battu par les blancs il demande une protection au nom de l'égalité des droits, il est alors transféré au pénitencier fédéral de Lewisburg de 1945 à 1946[16],[17].
En 1947, il coorganise avec George Houser (en) au nom du CORE le Journey of Reconciliation, manifestation rassemblant des blancs et des noirs pour mettre fin à la ségrégation dans les transports publics[18],[19],[20], ce mouvement servira de modèle pour les Freedom rides des années 1960[21].
Entre 1947 et 1952, Rustin se rend en Inde puis en Afrique sous l'égide du CORE, pour étudier les mouvements d'indépendance non violents indiens et ghanéens[22].
En 1950, il devient le secrétaire d'une association pacifiste la War Resisters League (en)[23], poste qu'il gardera jusqu'en 1965[5].
À une époque où l'homosexualité est criminalisée, la vie personnelle de Rustin pouvait délégitimer son action. Son homosexualité devait restée cantonnée dans les cercles gays de Greenwich Village. En dehors de cette zone de tolérance, la vie personnelle de Rustin est considérée comme une menace pour les organisations politiques pour lesquelles il travaillait. Lorsque Rustin a commencé à avoir des problèmes avec les lois contre les activités homosexuelles, le président du FOR, l'avertit que toute nouvelle violation de ce type entraînerait son limogeage de l'organisation[2]. Le , Rustin est arrêté et condamné à 60 jours de prison à Pasadena pour relation homosexuelle[24], cette condamnation demeure une tache sur sa carrière de militant, il perdra ses postes au CORE et au FOR[25].
Lors du boycott des bus de Montgomery de 1955-1956, Glenn E. Smiley (en) présente à Martin Luther King le livre The Power of Non-Violence du philosophe Richard Gregg[26]. Bayard Rustin le lit et s'en servira pour l'organisation de la non-violence[27], avant de devenir le conseiller de Martin Luther King Jr.
En 1957, il conseille Martin Luther King pour la création de la Southern Christian Leadership Conference qui permet d’étendre des mouvements non-violents sur l'ensemble du territoire des États-Unis[28],[29],[30]. La même année il organise avec A. Philip Randolph et Ella Baker la marche Prayer Pilgrimage for Freedom (en) vers le Lincoln Memorial[31]. Il est désigné pour coordonner la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté du [32],[33],[34].
Après l'adoption du Civil Rights Act de 1964 et du Voting Rights Act en 1965, il prône la coopération entre le mouvement des droits civiques et le Parti démocrate[35]. De 1965 à 1979, il est président du A. Philip Randolph Institute (en), dont la vocation est de coordonner les mouvements pour les droits civiques avec l'action syndicale[36].
En 1970, il se retire de la vie au sein des associations militantes, continue d'écrire et devient membre du Conseil d'Administration de l'Université Notre Dame[35]. En 1975, il devient directeur du Black Americans to Support Israel Committee (BASIC)[37].
Homosexuel, il milite sur le tard, sans appartenir à quelque mouvement que ce soit, pour la reconnaissance des droits des gays et lesbiennes[38],[39].
Il décède des suites d'une péritonite au Lenox Hill Hospital le [42].
Après la crémation de son corps, ses cendres sont enterrées dans une propriété non identifiée de New York[43].
De 1977 jusqu'à sa mort, il a pour compagnon Walter Naegle (en). Le mariage homosexuel étant interdit, ils contournent la loi : Bayard Rustin prend Walter Naegle comme fils adoptif[44],[45].
Les archives de Bayard Rustin sont consultables à la Bibliothèque du Congrès[55], à l'American Jewish Historical Society[56], à la Bibliothèque de l'Université de Princeton[57] et à la TriCollege Library[58].
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