Wikipédia:Lumière sur/Période Joseon
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La période Joseon ou période Chosŏn (hangeul : 조선 ; hanja : 朝鮮 ; RR : Joseon ; MR : Chosŏn /tɕo.sʌn/) est la période de l'histoire de la Corée au cours de laquelle le pays est gouverné par la dynastie des Yi, dont les représentants occupent le trône en tant que rois ou empereurs de 1392 à 1910. Cette période commence par la prise de pouvoir du roi Taejo en 1392 à l'occasion d'un coup d'État qui amène la fin du royaume de Koryŏ. Vingt-sept souverains de cette dynastie se succèdent jusqu'en 1910, date de l'annexion de la Corée par l'empire du Japon, point de départ d'une phase de colonisation du pays. Un éphémère Empire coréen clôt la période Joseon, et dirige le pays de 1897 à 1910.
Cette période se caractérise par la pénétration de la pensée néo-confucianiste qui modifie le pays en profondeur, à laquelle s'ajoute l'influence civilisationnelle de la Chine. L'administration du pays comme les relations entre le souverain et sa haute administration sont modelées pour suivre les préceptes néo-confucéens. Les pouvoirs du souverain sont fortement encadrés par les lettrés, qui se réunissent en factions politiques opposées et dont les oppositions aboutissent à de nombreuses purges lors de cette période. Ce système politique dominé par les factions tombe en déclin au XIXe siècle, au profit des belles-familles des derniers souverains qui utilisent les périodes de régence pour accroitre leurs pouvoirs.
Le pays entretient initialement de bonnes relations avec la dynastie chinoise des Ming jusqu'à leur chute en 1644, mais les échanges sont plus difficiles avec les Qing, la dynastie mandchoue qui leur succède, et la situation de domination entre ces deux pays reste complexe jusqu'à la fin de la période. La Corée doit aussi faire face à plusieurs tentatives d'invasions japonaises en 1592 et 1597 puis mandchoues en 1627 et 1636 avant de connaitre une période de paix jusqu'à sa colonisation par le Japon. Le pays devient au XIXe siècle la cible des intérêts de puissances occidentales, ce qui met fin à son relatif isolement. La Chine, la Russie, et le Japon se montrent successivement les plus entreprenants dans le dernier quart du XIXe siècle pour s'assurer de leur domination sur le pays, avant que le Japon, par le traité d'Eulsa en 1905, ne matérialise sa maitrise du pays en le transformant en protectorat.
Culturellement, la période est marquée par un foisonnement important, les très nombreuses productions marquent durablement et profondément la culture coréenne : l'écriture hangŭl est développée en 1443, les couleurs tanch'ŏng gagnent en popularité, et les céramiques de type punch’ŏng atteignent une certaine apogée. Les lettrés yangban sont à l'origine d'une très grande production littéraire, scientifique, et artistique, notamment dans le domaine de la peinture. Une culture populaire s'affirme aussi en parallèle, d'où sont issus la peinture minhwa, la danse talchum ou les chants pansori.