Vaudrimesnil
Vaudrimesnil | |
L'église Saint-Manvieu. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Coutances |
Intercommunalité | Communauté de communes Coutances Mer et Bocage |
Statut | commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Pascal Barbet 2020-2026 |
Code postal | 50490 |
Code commune | 50622 |
Démographie | |
Population | 422 hab. (2021) |
Densité | 70 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 09′ 12″ nord, 1° 24′ 54″ ouest |
Altitude | Min. 16 m Max. 40 m |
Superficie | 6,05 km2 |
Élections | |
Départementales | Agon-Coutainville |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Saint-Sauveur-Villages |
Localisation | |
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Vaudrimesnil est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, peuplée de 422 habitants[Note 1], devenue commune déléguée le au sein de la commune nouvelle de Saint-Sauveur-Villages.
Géographie
[modifier | modifier le code]Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous la forme Waudrimaisnille entre 962 et 996[2].
Cet appellatif toponymique repose sur l’ancien français maisnil, mesnil « habitation avec pièce de terre, demeure, maison, manoir », et parfois « métairie », issu du bas-latin mansionile, dérivé neutre en -ile du latin mansio « résidence », lui-même un dérivé nominal du verbe manēre « demeurer, rester ».
L'élément mesnil a servi à désigner des propriétés rurales, principalement entre le Xe et le XIIIe siècle (mais on en trouve quelques exemples dès les VIIe – VIIIe siècles). Le mot a aussi continué d’être employé assez tardivement, d’où la difficulté de dater les noms de ce type lorsque les formes anciennes ne sont pas connues. En règle générale, les toponymes normands composés de mesnil sont antérieurs au XIIe siècle. Dans la Manche, cette structure n’a été employée qu'au nord d'une limite allant approximativement de Granville à Saint-Lô. Le premier élément est généralement un nom de personne, souvent d'origine germanique continentale (francique), un peu plus rarement scandinave ou anglo-scandinave; on relève aussi quelques noms d'origine romane (voir dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie de René Lepelley). Au cas d'espèce, Vaudrimesnil serait la contraction de Waldric (nom d'origine germanique) et de mesnil[3].
Le gentilé est vaudrimesnilais(e)
Histoire
[modifier | modifier le code]Vaudrimesnil est de fondation très ancienne. Son territoire était traversé par la voie romaine, Valognes-Coutances, le Coralium[4].
La paroisse de Vaudrimesnil relevait de la baronnie de Périers qui appartenait à l'abbaye Saint-Taurin d'Évreux. En 1195, Richard Cœur de Lion confirme cette donation du domaine de Vaudrimesnil (Vandrimesnillum) faite par Richard Ier, duc de Normandie[5], mais en 1208, Jean de Martigny, 19e abbé de Saint-Taurin, fait remise des églises de Périers et de Vaudrimesnil[6].
Sous l'Ancien Régime, la paroisse relevait du bailliage de Saint-Sauveur-Lendelin, secondaire du bailliage de Cotentin. Elle dépendait de l'élection de Carentan, de la généralité de Caen et de la sergenterie de Périers.
Vingt-trois habitants de Vaudrimesnil sont morts pour la France durant la Première Guerre mondiale[7].
Par décret du , la commune se voit décerner la Croix de guerre 1939-1945[8].
La commune nouvelle de Saint-Sauveur-Villages est créée le [9] après la fusion de Ancteville, Le Mesnilbus, La Ronde-Haye, Saint-Aubin-du-Perron, Saint-Michel-de-la-Pierre, Saint-Sauveur-Lendelin et Vaudrimesnil.
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[10].
Depuis le , Vaudrimesnil est rattachée à la communauté de communes Coutances Mer et Bocage, entité regroupant soixante-quatre communes et comptant plus de 48 500 habitants[12].
Le , par arrêté préfectoral du , Vaudrimesnil devient une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Saint-Sauveur-Villages.
À l'issue des élections municipales de 2020, Saint-Sauveur-Villages sera représentée par 29 conseillers municipaux, répartis au prorata du nombre d’habitants, soit : douze pour Saint-Sauveur-Lendelin, quatre pour Vaudrimesnil, trois pour Le Mesnilbus, La Rondehaye et Ancteville, et deux pour Saint-Michel-de-la-Pierre et Saint-Aubin-du-Perron.
Démographie
[modifier | modifier le code]En 2021, la commune comptait 422 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2006, 2011, 2016, etc. pour Vaudrimesnil[14]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 4].
Économie
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Manvieu des XVIIe – XVIIIe siècles, avec un mur absidial à cinq pans et un clocher-porche carrée couvert d'un toit en bâtière en façade. L'édifice abrite un maître-autel à quatre colonnes géminées et lutrin du XVIIIe, des fonts baptismaux du Moyen Âge, une verrière du XXe de Mauméjean, les statues de saint Lunaire et saint Manvieu du XVIIIe, une Vierge à l'Enfant et sainte Foy du XIXe[11], et une cloche datée de 1743.
- Croix de cimetière datée de 1899, et croix Pochon daté de 1892 au milieu d'une mare.
- Château de la Rivière-Barbey ou du Rupalley des XVIIe – XIXe siècles, résidence de la famille Gosset du début du XVIIIe siècle jusqu'en 1960 ; devenu manoir Georges-Guénier en 1983 et transformé en foyer d'hébergement pour aveugles.
- Ancien orphelinat de Vaudrimesnil[17] créé en 1912, puis transformé en maison de retraite en 1990 puis en complexe de loisirs en 2018[18]. La chapelle bâtie en 1894 renferme un riche mobilier et son jardin est inscrit depuis 1998 à l'IGPC[19].
- Fermes de la Grande Porte et de la Rochelle et son colombier du XVIIe siècle.
- Ancien moulin.
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Louis Olivier Gosset (Vaudrimesnil, - ), sieur de la Rivière-Barbey, nommé par les habitants de Vaudrimesnil leur avocat au procès des landes de Lessay en 1763[20] ; il participe au début de 1789 à la rédaction du cahier de doléances de la paroisse de Vaudrimesnil pour les États généraux de 1789 ; élu député à l'assemblée préliminaire du Tiers état, il siège à Périers où se déroulent pendant dix-sept jours les travaux du bailliage secondaire de Saint-Sauveur-Lendelin[21].
- Pierre Le Menuet de La Jugannière (Vaudrimesnil ou Périers, 1746 - 1835), magistrat et homme politique.
- L'abbé Olivier Gosset, né à Vaudrimesnil le , cousin de l'abbé Pierre Gosset, autre prêtre réfractaire, fait ses études à Caen où il obtient le grade de maître ès arts de l'Université[22]. Il est diacre à Vaudrimesnil puis curé du Mesnilbus en 1766. À la Révolution, il prête serment restrictif et est bientôt recherché. Préférant la clandestinité à l'exil, il se cache dans un bois proche de sa maison natale. Près d'être retrouvé par les Bleus, il se sauve. Allant être rattrapé, il enfouit la boîte conservant ses hosties consacrées. Il est pris et aurait sans doute été relâché mais un chien gratte le sol et découvre le ciboire. Olivier Gosset se précipite pour récupérer les hosties mais les Bleus se jettent sur lui avec leurs sabres pour l'en empêcher et lui tranchent les mains. Le Martyre de l'abbé Gosset a été par la suite transposé par La Varende[Note 5]. Le prêtre réfractaire Olivier Gosset s'expatrie en 1794 à Jersey. Il en revient en 1800 et est successivement desservant à Hauteville-la-Guichard, curé du Mesnilbus puis curé de Montcuit où il meurt en poste le , à 73 ans[23]. À la fin du XIXe siècle, sa famille, au retour d'un pèlerinage, a fait ériger un calvaire sur le lieu de son martyre, au bord de la route qui va du château de Vaudrimesnil à l'église.
- L'abbé Pierre Olivier Gosset, neveu de l'abbé Olivier Gosset, né à Vaudrimesnil le , fait ses études comme son oncle à Caen où il obtient lui aussi le grade de maître ès arts de l'Université. Il est d'abord vicaire à Feugères. Prêtre réfractaire, il doit s'exiler en 1792 à Jersey. Revenu en 1803, il est nommé curé de Vaudrimesnil où il restera pendant seize ans[24]. Sa position d'aîné d'une famille estimée, sa renonciation à ses droits de primogéniture pour être prêtre, sa grande culture, son prestige de prêtre réfractaire et d'exilé, un total dévouement à la population lui valent une grande considération. Il meurt en poste à Vaudrimesnil le , à 62 ans.
- Le Dr Paul Gires (1873-1948), descendant des Gosset, fondateur de l'École française de stomatologie, repose à Vaudrimesnil.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 262.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 667.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Résumé statistique de Vaudrimesnil sur le site de l'Insee
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021, légale en 2024.
- Mort en exercice le .
- décédé en exercice le 30 mars 1882
- Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
- Dans Le Centaure de Dieu.
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- Ernest Nègre - 1996 - Toponymie générale de la France - Volume 2 - Page 970 - (ISBN 2600001336).
- René Lepelley, « Le parler normand du Val-de-Saire (Manche) : phonétique, morphologie, syntaxe, vocabulaire de la vie rurale [Thèse pour le Doctorat d'État-ès-Lettres présentée à l'Université de PARIS X-Nanterre (Lettres et Sciences humaines) le 6 Novembre 1971] », Cahier des Annales de Normandie, vol. 7, no 1, , p. 5–442 (ISSN 0570-1600, DOI 10.3406/annor.1974.4128, lire en ligne, consulté le ).
- Léopold Quénault, p. 460, bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, 1860.
- Jean-Michel Renault, « Revue monumentale et historique de l'arrondissement de Coutances : Canton de Saint-Sauveur-Lendelin », Annuaire du département de la Manche, Julien-Gilles Travers, 28e année - 1856, p. 64 (lire en ligne).
- M. L'abbe Lecanu, Histoire du Diocèse de Coutances et Avranches, (lire en ligne).
- Eric Blanchais, « MémorialGenWeb Relevé », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
- « Wikiwix's cache », sur archive.wikiwix.com (consulté le ).
- Jean-Marc Sabathé, « Arrêté n° 17-18-ASJ du 26 décembre 2018 portant création de la commune nouvelle de SAINT-SAUVEUR-VILLAGES », Recueil des actes administratifs spécial n°50-2018-94, 20 décembre 201 8 (lire en ligne [PDF]).
- Réélection 2014 : « Vaudrimesnil (50490) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Gautier 2014, p. 667.
- « Le territoire », sur Site de Coutances mer et bocage (consulté le ).
- Saint-Sauveur-Villages. Conseil : installation des maires délégués.
- Date du prochain recensement à Vaudrimesnil, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- L'ancien orphelinat vendu aux enchères sur internet.
- Audrimesnil. L’ancien orphelinat se mue en complexe sportif.
- « Jardin de la maison de santé, de repos et de convalescence », notice no IA50000245, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Gaëtan Guillot, Un procès au sujet de la propriété des landes de Vesly, Périers, Vaudrimesnil, Annuaire du département de la Manche, 1907.
- Les cahiers de doléances du bailliage de Coutances (Coutances et secondaires) pour les États généraux de 1789, Collection de documents inédits sur l'histoire économique de la Révolution française, ministère de l'Instruction publique, Librairie Ernest Renoux, Paris, 1905. Le député aux États généraux sera Louis Pourel de Roquerie, procureur du roi au bailliage de Saint-Sauveur-Lendelin, demeurant à Périers.
- V. acte de Bon Lhermite, notaire apostolique, Coutances, 21 mars 1759
- Répertoire du clergé de la Manche pendant la Révolution et l'Empire, abbé Jean-Baptiste Lechat, Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, fasc. 84, 1993, t.1.
- Répertoire, id.