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Sola scriptura

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Sola scriptura (ablatif latin signifiant « par l'Écriture seule ») est une expression latine désignant le principe protestant selon lequel la Bible est une autorité en elle-même, à laquelle les chrétiens, c'est-à-dire l'Église, se soumettent. Sola scriptura est la première expression des cinq solas à avoir été formulée.

Sola scriptura est l’affirmation selon laquelle la Bible est la seule autorité pour toutes les questions relatives à la foi et à la pratique[1].

Diverses interprétations

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Dans le protestantisme, la mise en œuvre de ce principe a entraîné des interprétations différentes[2]:

Dans les Églises réformées et la plupart des Églises évangéliques l'Écriture doit être interprétée dans son ensemble (« scriptura interpres scripturae »).

Dans le fondamentalisme chrétien, l'écriture est interprétée littéralement.

Dans le protestantisme libéral, bien que référence théologique, l'accent est mis sur la lecture critique des textes bibliques pour éviter les contraintes des croyances traditionnelles de l'Église.

Autorité et traduction

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Dès le départ, les Réformateurs ont réalisé un effort de traduction en langues populaires, pour rendre accessible le message de l'Écriture[3]. Dans un cadre défini, l'autorité d'une traduction plutôt que d'une autre se fait simplement par consensus, par adhésion, des croyants, selon la nature de la réunion, ou l'état d'esprit des participants. Les protestants se mettent simplement d'accord entre eux, par la discussion, l'écoute mutuelle, la réflexion personnelle. Pour assurer leur intime conviction, ils accordent une grande importance à la transparence du travail de traduction, à son histoire d'une traduction, à sa notoriété dans le milieu, la comparaison avec d'autres, à sa propre authenticité. Cette intime conviction se base non pas sur une seule traduction biblique, mais sur plusieurs. Le mouvement est similaire à celui qui est imposé par les évangiles, qui ne sont pas un, mais quatre ; il ne peut donc y avoir un évangile de référence, mais quatre.

Ainsi, les protestants ont souhaité s'appuyer sur la Bible pour justifier auprès de tiers leurs choix de vie, d'Église, leurs choix politiques, sentimentaux, etc. Certaines dérives du concept ont eu lieu.

La Guerre des Paysans allemands, par exemple, a confronté Luther à toute la difficulté de l'exercice[4]. Ses positions avaient donné à des paysans l'espoir d'une vie meilleure, et, pour avoir des arguments et plus de force dans leurs revendications, ces paysans glissaient dans leurs revendications des passages bibliques pour défendre leurs intérêts. Luther a critiqué cette révolte et s'en est distancé[4] .

Notes et références

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  1. J. Gordon Melton, Encyclopedia of Protestantism, Infobase Publishing, USA, 2005, p. 503-504
  2. Bonnie J. Miller-McLemore, The Wiley Blackwell Companion to Practical Theology, John Wiley & Sons, USA, 2011, p. 163
  3. Kelly M. Kapic, Wesley Vander Lugt, Pocket Dictionary of the Reformed Tradition, InterVarsity Press, USA, 2013, p. 119
  4. a et b (en) William A. Dyrness et Veli-Matti Kärkkäinen, Global Dictionary of Theology: A Resource for the Worldwide Church, USA, InterVarsity Press, , p.734.

Bibliographie

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  • Büttgen Philippe, Luther et la philosophie, Paris, éd. de l'École des hautes études en sciences sociales, 2011.
  • Büttgen Philippe, « Doctrine et méthode. Le sujet pastoral de l'herméneutique luthérienne (vers 1570-vers 1630) », Revue de métaphysique et de morale, 2009/2 (n° 62), p. 187-204
  • Klajnman Adrien, « Vraie Méthode et interprétation de l'Écriture chez Spinoza », Revue de métaphysique et de morale, 2009/2 (n° 62), p. 205-225

Articles connexes

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Liens externes

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