SOLRAD
SOLRAD (diminutif de « SOLar RADiation »), parfois confondu avec le GRAB (pour Galactic Radiation and Background, nom du programme auquel les premières sondes SOLRAD sont rattachées), est un programme de satellites de reconnaissance du gouvernement fédéral des États-Unis financé par l'US Navy et développé par l'United States Naval Research Laboratory (NRL) au cours des années 1960 et 1970. Couverture scientifique du projet, les données recueillies sur le Soleil par le programme sont par la suite utilisées par diverses agences fédérales américaines afin de mieux comprendre l'effet de l'étoile sur le matériel électronique.
Contexte
[modifier | modifier le code]Durant la guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique cherchent, notamment, à obtenir des informations sur leur adversaire. Pour ce faire, les Américains utilisent principalement des avions, dont le Lockheed EC-121K Warning Star[1],[2], pour obtenir des renseignements[3]. Cependant, la perte d'avions et de leur équipage est fréquente. La collecte de signaux par des avions est peu à peu abandonnée au fur et à mesure que se développent les satellites artificiels[4].
Les programmes spatiaux des deux pays se développent à grande vitesse à partir de la fin des années 1950. Le 29 juillet 1958, la National Aeronautics and Space Administration (NASA) est créée. On y transfère quelque 200 ingénieurs et scientifiques du groupe du NRL. Un petit groupe demeure à la Navy et, sous l'influence de Martin Votaw, forme la Satellite Techniques Branch. Le groupe travaille sur le projet SOLRAD[5].
Composantes
[modifier | modifier le code]Les satellites de la famille GRAB n'étaient pas plus gros qu'un ballon de basketball, faisant environ 51 cm de diamètre pour un poids situé entre 18 et 25 kg.
SOLRAD 1 possède deux photomètres Lyman-alpha (chambre d'ionisation d'oxyde nitrique) pour l'étude de la lumière ultraviolette et un photomètre à rayons X (une chambre d'ionisation argon), tous montés autour de l'équateur du satellite[6]. Un aimant permanent de 2 400 Gauss est ajouté afin de protéger les instruments du rayonnement de la ceinture de Van Allen[6].
Lancements
[modifier | modifier le code]SOLRAD 1 (en) est lancé le 22 juin 1960 à bord d'une fusée Thor-Ablestar (en). Sa mission principale est d'intercepter des signaux radars provenant des installations soviétiques afin d'en apprendre davantage sur leur défense aérienne[7]. Son objectif scientifique est d'observer les raies Lyman-alpha de l'hydrogène solaire et les émissions de rayons X mous. Ces données visent à aider les militaires à mieux comprendre les effets du Soleil sur leurs équipements électroniques[8],[9].
En tout, 16 satellites SOLRAD seront développés et 14 seront mis en orbite.
SOLRAD 11A et SOLRAD 11B sont lancés ensemble le 15 mars 1976 avec un positionnement d'environ 180 degrés l'un de l'autre. Les deux satellites contenaient chacun 25 expérimentations pour mesurer des ondes électromagnétiques émises par le Soleil[17]. SOLRAD 11B finira pas cesser toute transmission en décembre 1976. Pour le 11A, il continuera à fonctionner sporadiquement jusqu'en juillet 1977[17].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Notes
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « SOLRAD » (voir la liste des auteurs).
- Le moteur Thor était programmé pour fonctionner pendant environ 163 secondes avant de s'éteindre à environ 60 milles du Cape Canaveral et d'une altitude d'un peu plus de 40 milles. Cependant, le moteur a cessé de fonctionner prématurément. Cela a affecté la trajectoire et la vitesse de la fusée et fait en sorte que le satellite ne s'est jamais rendu en orbite[3].
- Tout comme son jumeau Solrad 4B, Solrad 4 aura été un échec pour les mêmes raisons que le 4B. Le premier étage de la fusée Thor a fonctionné correctement, mais le deuxième étage Ablestar a développé une vitesse insuffisante pour atteindre l'orbite. Le satellite n'aura donc jamais réussi à se rendre en orbite autour de la Terre[11].
- Lors du lancement de Solrad 4B, une défaillance du 2e étage du propulseur Thor-Ablestar a empêché la réussite de la mise en orbite[14].
- Références
- (en) « EC-121K “CONSTELLATION” », sur Museum of Aviation (Warner Robins) (en)
- (en) « Lockheed Constellation - Les Militaires », sur aviatechno.net
- (en) « The Navy's Spy Missions in Space », sur U.S. Naval Institute
- (en) « A flower in the polar sky: the POPPY signals intelligence satellite and ocean surveillance », sur The Space Review
- (en) « NRL Center for Space Technology Reaches Century Mark in Orbiting Spacecraft Launches », sur U.S. Naval Research Laboratory.
- (en) « X-ray and Lyman-Alpha Study », sur National Aeronautics and Space Administration.
- (en) « Solrad 1 »
- (en) « Navy's Needs in Space for Providing Future Capabilities » (consulté le )
- (en) « Grab 1, 2 (Dyno) / Poppy 1, 2 / Solrad 1, 2, 3, 4A, 4B »
- Stephen B. Johnson, Space Exploration and Humanity, (ISBN 9781851095193, lire en ligne)
- (en) « Clipped From The Salt Lake Tribune », sur The Salt Lake Tribune archivé par Newspapers.com
- (en) « Composite Launch Attempt Fails », McGraw Hill Publishing Company, New York, (lire en ligne, consulté le )
- American Astronautical Society, Space Exploration and Humanity: A Historical Encyclopedia [2 volumes]: A Historical Encyclopedia, ABC-CLIO, , 300–303 p. (ISBN 978-1-85109-519-3, lire en ligne)
- (en) « Spacecrafts Launched in 1962 », sur Spacecraft Encylopedia
- (en) Jonathan McDowell, « Launch Log » (consulté le )
- (en) M. Landini, B. C. Monsignori Fossi, G. Poletto et G. L. Tagliaferri, « The 44 60 Å flux during the ascending period of the solar cycle no. 20 (1964 67) », Solar Physics, vol. 5, no 4, , p. 546 (DOI 10.1007/BF00147019, Bibcode 1968SoPh....5..546L, S2CID 120525776, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Solrad 11A, 11B (P74-1 (c,d)) », sur heasarc.gsfc.nasa.gov