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République sœur

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Les républiques sœurs

Une république sœur est une république fondée par la République française lors des guerres de la Révolution française à la fin du XVIIIe siècle — plus précisément entre 1795 et 1799. Ces républiques sont mises en place par le Directoire à la suite de ses conquêtes militaires. Elles seront par la suite transformées en monarchies ou annexées par l'Empire français, sous la direction de Napoléon Ier, avant que le congrès de Vienne à la chute de ce dernier ne redessine de nouveau les frontières européennes.

Naissance et évolution du concept

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L'idée de « république sœur » apparaît dans les discours des « patriotes » dès les premières années de la Révolution française. Ainsi, en 1789, Camille Desmoulins considère les nouvelles Républiques belge et liégeoise comme des alliées naturelles de la France « régénérée »[1]. Après la naissance de la République, en 1792, l'expression « république sœur » s'applique surtout aux États-Unis et à la Suisse, avec lesquelles les révolutionnaires espèrent s'allier pour lutter contre la « coalition des tyrans »[1].

Le concept de « république sœur » est fondée sur des valeurs communes, telles que la souveraineté populaire et la reconnaissance des droits de l'homme[1] ; ainsi, les républiques aristocratiques (Venise par exemple) ne sont pas considérées comme des républiques sœurs[1].

Sous le régime de la Convention nationale, les partisans d'une guerre de conquête, notamment une partie des Girondins, considèrent que les pays voisins de la France doivent se « républicaniser », sans quoi ils seraient considérés comme ennemis[1]. Les républiques sœurs doivent servir la France en constituant un glacis protecteur et une zone d'influence[1].

Les républiques sœurs sous le Directoire

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Le Directoire, mis en place à la suite des événements du 9 Thermidor, réorganise les territoires conquis en donnant naissance à de nouvelles républiques, entre 1795 et 1799 : notamment, les Républiques batave (1795), cisalpine (1797), ligurienne (1797), romaine (1798), helvétique (1798), et l'éphémère République parthénopéenne (1799)[1].

Le terme de « république sœur » prend alors son sens le plus courant : un État satellite de la République française créé à la suite d'une expédition militaire de l'armée de cette dernière[1]. Néanmoins, il ne s'agit pas uniquement de régimes fantoches totalement soumis à la volonté de la France : certains sont dirigés par des révolutionnaires locaux bénéficiant d'un important soutien populaire[1]. C'est notamment le cas de la République batave et de la République helvétique, tandis que les Républiques italiennes sont en grande partie dues à la volonté de Napoléon Bonaparte d'utiliser les mouvements révolutionnaires italiens en vue de ses propres fins[1].

Cependant, Napoléon, dans une lettre à Talleyrand ne cache pas qu'il n'a trouvé qu'un faible concours de la part des républicains italiens :

« Je n'ai point eu, depuis que je suis en Italie, pour auxiliaire l'amour de la liberté des peuples et de l'égalité, ou du moins cela a été un auxiliaire très faible. Mais la bonne discipline de notre armée ; le grand respect que nous avons eu pour la religion, que nous avons porté jusqu'à la cajolerie pour ses ministres ; de la justice ; et surtout une grande activité et promptitude à réprimer les malintentionnés et à punir ceux qui se déclaraient contre nous, tel a été le véritable auxiliaire de l'armée d'Italie. Voilà l'historique ; tout ce qui est bon à dire dans des proclamations, des discours imprimés sont des romans[2]. »

Liste des républiques sœurs

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Nom Création Disparition Durée Pays actuels Entités précédentes Entités suivantes
République liégeoise 1 an, 4 mois et 25 jours Belgique (Wallonie) Principauté de Liège Principauté de Liège
États Belgiques-Unis 10 mois et 21 jours Belgique Pays-Bas autrichiens Pays-Bas autrichiens
République rauracienne 3 mois et 2 jours Suisse (cantons de Bâle, Berne et Jura)
France (département du Doubs)
Principauté épiscopale de Bâle France (département du Mont-Terrible)
République de Mayence 4 mois et 5 jours Allemagne (Rhénanie-Palatinat) Électorat de Mayence Électorat de Mayence
République bouillonnaise 1 an, 6 mois et 2 jours Belgique (Wallonie) Duché de Bouillon France (départements des Ardennes, des Forêts et de l'Ourthe)
République batave 11 ans, 4 mois et 17 jours Pays-Bas Provinces-Unies Royaume de Hollande
République d'Alba 3 jours Italie (Piémont) Royaume de Sardaigne Royaume de Sardaigne
République bolonaise 4 mois Italie (Émilie-Romagne) États pontificaux République cispadane
République transpadane 7 mois et 14 jours Italie (Lombardie) Duché de Milan
Duché de Mantoue
République cisalpine
République cispadane 6 mois Italie États pontificaux
République bolonaise
Duché de Modène
République cisalpine
République bergamasque 3 mois et 17 jours Italie (Lombardie) République de Venise République cisalpine
République bresciane 8 mois et 2 jours Italie (Lombardie) République de Venise République cisalpine
République crémasque 3 mois et 12 jours Italie (Lombardie) République de Venise République cisalpine
République ligurienne [a] 7 ans, 11 mois et 21 jours Italie (Ligurie) République de Gênes Empire français (départements des Apennins, de Gênes, de Montenotte et partiellement des Alpes-Maritimes)
République cisalpine 4 ans, 6 mois et 29 jours[b] Italie République cispadane
République transpadane
Duché de Mantoue
République de Venise
République italienne
République d'Asti 2 jours Italie (Piémont) Royaume de Sardaigne Royaume de Sardaigne
République cisrhénane 5 ans et 18 jours Allemagne Saint-Empire romain germanique (Cologne, Mayence, Trèves, Palatinat du Rhin, Clèves, Juliers, Aix-la-Chapelle) France (départements du Mont-Tonnerre, du Rhin-et-Moselle, du Roer et de la Sarre
République ancônitaine 3 mois et 16 jours Italie (Marches) États pontificaux République romaine
République tibérine 1 mois et 3 jours Italie (Ombrie) États pontificaux République romaine
République romaine 1 an, 7 mois et 15 jours Italie
Vatican
États pontificaux
République ancônitaine
République tibérine
États pontificaux
République helvétique 4 ans, 10 mois et 26 jours Suisse Ancienne Confédération suisse (Confédération des XIII cantons) Confédération des XIX cantons
République du Connaught[c] 8 jours Irlande (Connacht) Royaume d'Irlande Royaume d'Irlande
République piémontaise 9 mois et 10 jours Italie (Piémont) Royaume de Sardaigne Royaume de Sardaigne
République parthénopéenne[d] 5 mois et 3 jours Italie (Campanie) Royaume de Naples Royaume de Naples
République de Lucques 6 ans, 4 mois et 19 jours[e] Italie (Toscane) République de Lucques Principauté de Lucques et Piombino
République subalpine 2 ans, 2 mois et 22 jours Italie (Piémont) Royaume de Sardaigne Empire français (départements de la Doire, du Marengo, du , de la Sesia, de la Stura et du Tanaro)
République italienne (département d'Agogna)
République italienne 3 ans, 1 mois et 19 jours Italie République cisalpine
République subalpine
Royaume d'Italie
République rhodanienne[f] 8 ans, 3 mois et 8 jours Suisse (canton du Valais) République helvétique Empire français (département du Simplon)
République de Dantzig 6 ans, 3 mois et 24 jours Pologne Prusse (Prusse-Occidentale) Prusse (Prusse-Occidentale)

Notes et références

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  1. La « République ligurienne » réapparaît brièvement en 1814 entre la chute de l'Empire français et son annexion par le royaume de Sardaigne.
  2. La République cisalpine cesse provisoirement d'exister entre le et le (1 an, 1 mois et 6 jours), période durant laquelle l'Autriche occupe son territoire à la place de la France.
  3. La République du Connaught est également connue sous le nom de « République irlandaise ».
  4. La République parthénopéenne est aussi connue sous le nom de « République napolitaine ».
  5. L'occupation française de la République de Lucques cesse provisoirement au profit de l'Autriche entre le et le (1 an, 2 mois et 22 jours).
  6. La République rhodanienne est également connue sous le nom de « République du Valais ».

Références

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  1. a b c d e f g h i et j « Républiques sœurs », dans Dictionnaire de l'Histoire de France, Éditions Larousse, (lire en ligne), p. 1078.
  2. Lettre du 16 vendémiaiure an VI (7 octobre 1797, citée par Henry Laurens in Thierry Lentz (dir.), Napoléon et l'Europe, Fayard, 2005, p. 371-372.

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Bibliographie

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Articles connexes

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