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République d'Autriche allemande

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République d'Autriche allemande
(de) Republik Deutschösterreich

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(11 mois et 9 jours)

Drapeau
Drapeau de la république d'Autriche allemande.
Blason
Emblème de la république d'Autriche allemande.
Hymne Deutschösterreich, du herrliches Land (de)
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte des provinces revendiquées par la République d'Autriche allemande, avec les frontières de la Première République autrichienne indiquées en rouge.
Description de cette image, également commentée ci-après
Cartes de l'Autriche-Hongrie en 1911 montrant la répartition des nationalités dans l'ancien empire. Les Allemands sont en rose.
Informations générales
Statut République, État successeur de l'Autriche-Hongrie
Capitale Vienne
Langue(s) Allemand
Religion Catholicisme romain
Monnaie Couronne austro-hongroise (surchargée par l'inscription Deutschösterreich).
Démographie
Population (1918) 10 400 000 hab. (revendiqués)
Superficie
Superficie (1918) 118 311 km2 (revendiqués)
Histoire et événements
Proclamation de la république.
Ratification du traité de Saint-Germain-en-Laye, la république d'Autriche allemande devient la république d'Autriche.
Président
Karl Seitz
Chancelier
Karl Renner
Parlement
Parlement monocaméral Assemblée nationale provisoire (en) (1918)
Assemblée nationale constituante (en) (1918–1920)

La république d'Autriche allemande (en allemand : Republik Deutschösterreich ou Deutsch-Österreich) est l'un des États qui ont succédé à l'Autriche-Hongrie lors du démembrement de l'Empire à l'issue de la Première Guerre mondiale.

La république d'Autriche allemande fut proclamée le . Elle revendiquait un territoire de près de 120 000 km2 et de plus de 10 millions d'habitants correspondant à peu près au territoire de l'actuelle Autriche et à la région des Sudètes.

Le territoire de la république d'Autriche allemande correspondait à celui de l'actuelle Autriche, à l'exception des régions suivantes :

Avec la loi no 40/1918 du [1], l'Autriche allemande revendiquait neuf pays, à savoir :

  1. l'Autriche au-delà de l'Enns, avec la Moravie méridionale allemande ;
  2. l'Autriche en deçà de l'Enns, avec la Bohême méridionale allemande ;
  3. la Bohême allemande (Deutschböhmen) ;
  4. le pays des Sudètes (Sudetenland), comprenant la Silésie autrichienne[2];
  5. la Styrie (Steiermark) ;
  6. Salzbourg (Salzburg) ;
  7. la Carinthie (Kärnten) ;
  8. le Tyrol allemand ;
  9. le Vorarlberg ;

ainsi que les enclaves linguistiques :

  • de Brünn, avec Černovice, Horní Heršpice, Dolní Heršpice, Ivanovice, Kamenný Mlýn, Komárov, Modřice, Moravany, Přízřenice et Žilošice[3];
  • d'Olmütz, avec Neředín, Nová Ulice, Povl, Novosady, Nový Svět, Nemilany, Kyselov, Slavonín, Hněvotín et Nedvězí[4] ;
  • d'Iglau[5], avec Frydnava, Hochtanov, Dlouhá Ves, Bartošov, Hruškové Dvory, Suchá, Kosov, Handlovy Dvory, Vysoká, Dřevěné Mlýny, Hosov, Loučky, Měšín, Prostředkovice, Malá Cerekev, Votín, Pístov, Popice, Beranec, Rancířov, Rosice, Salavice, Stonařov, Vilánec, Kostelec et Čížov[6].

Lors de la dislocation de l'Autriche-Hongrie en 1918, les différents peuples de l'Empire réclament qu'on leur applique le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » mis en avant par les vainqueurs : les germanophones n'y font pas exception et les députés autrichiens germanophones du parlement (Reichsrat) de la partie autrichienne de l'Empire, élus en 1911, décident de fonder un État d'« Autriche allemande » (Deutschösterreich) qui, dans l'esprit de la plupart d'entre eux, devait rejoindre la république allemande, tout comme les représentants d'autres peuples de l'Empire proclamaient vouloir rejoindre la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Roumanie, le royaume des Serbes, Croates et Slovènes ou bien l'Italie.

Les députés germanophones du Reichsrat se proclament « Assemblée provisoire de l'État indépendant autrichien allemand » et élisent Franz Dinghofer, du Mouvement national allemand, Jodok Fink du Parti social-chrétien et Karl Seitz du Parti social-démocrate des travailleurs, co-présidents de l'Assemblée. Karl Renner devient chancelier de l'Autriche allemande. L'Assemblée comptait également des représentants germanophones de Bohême, de Moravie et de Silésie autrichienne, qui avaient refusé d'adhérer au nouvel État de Tchécoslovaquie proclamé le .

Le , l'Autriche-Hongrie signe l'armistice[7]. Huit jours plus tard, le , Charles Ier renonce au pouvoir en Autriche[7]. Le lendemain, , la République est proclamée[7]. L'Assemblée rédige une constitution déclarant que « l'Autriche allemande est une république démocratique » (article 1) et qu'elle « est une partie de la République allemande » (article 2). Les provinces du Tyrol et de Salzbourg votent à une très large majorité (98 et 99 %) en faveur de l'unification avec l'Allemagne lors de plébiscites organisés dans ces régions. Quant au Vorarlberg, il avait pour sa part demandé à 80 % de devenir un canton suisse[8]. Le , l'Assemblée revendique officiellement tous les territoires peuplés d'Allemands de l'ancienne partie autrichienne de l'Empire, d'autant que la Constitution allemande du reconnaît à l'Autriche allemande le droit de s'unir à l'Allemagne ainsi que le droit de ses représentants à participer, avec voix consultative, au Conseil fédéral allemand.

Cependant les Alliés de la Première Guerre mondiale n'entendent pas appliquer le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » dans la même mesure aux peuples vaincus et jusque-là dominants, et aux peuples vainqueurs (ou alliés aux vainqueurs) et jusque-là dominés : ils donnent la priorité aux revendications italiennes, tchèques, slovaques, polonaises, roumaines, slovènes, croates et serbes sur ces territoires. Le traité de Saint-Germain-en-Laye est signé le par le chancelier Karl Renner.

Ratifié sous la pression des vainqueurs par l'Assemblée nationale le , il modifie le nom d'« Autriche allemande » en « République d'Autriche », interdit son unification éventuelle avec l'Allemagne (article 88), et donne naissance à la première république d'Autriche regroupant dans ses frontières huit Länder dont sept sont issus de la partie autrichienne de l'ex-Empire (Vorarlberg, Tyrol du Nord, Salzbourg, les deux Autriches haute- et basse-, la Carinthie et la Styrie) et un de Hongrie (le Burgenland). Toutefois, concernant ce dernier, les habitants de sa capitale Ödenbourg, en majorité magyars, obtiennent par plébiscite leur rattachement en 1922 à la Hongrie.

Bien que le terme « Autriche allemande » fût prohibé, l'hymne non officiel de la première république d'Autriche était « Autriche allemande, toi merveilleux pays » (« Deutschösterreich, du herrliches Land ») dont certaines paroles furent écrites par Karl Renner, le signataire autrichien du traité de Saint-Germain.

Notes et références

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  1. L. no 40/1918 du .
  2. Benoist-Méchin 1965, p. 115.
  3. Jašš et Fňukal 2009, § 2.1, p. 42, col. 2.
  4. Jašš et Fňukal 2009, § 2.2, p. 44, col. 1.
  5. Jašš et Fňukal 2009, § 2.3, p. 44, col. 1.
  6. Jašš et Fňukal 2009, § 2.3, p. 45, n. 27.
  7. a b et c Kreissler 1988, p. 19.
  8. Karl Heinz Burmeister, « Vorarlberg » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..

Textes officiels

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Bibliographie

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  • [Benoist-Méchin 1965] Jacques Benoist-Méchin, Histoire de l'armée allemande, t. V : Les épreuves de force : , Paris, A. Michel, , 1re éd., 1 vol., 533, in-16 (20 cm) (OCLC 493121229, BNF 32918641, SUDOC 064482839, lire en ligne).
  • [Kreissler 1988] Félix Kreissler, « À la croisée des chemins : rêves et réalités dans l'histoire autrichienne (-) », dans Félix Kreissler (éd.) (av.-pr. de Rudolf Altmüller), Autriche, - : itinéraire politique et social (actes du colloque coorganisé par le Centre d'études et de recherches autrichiennes (CERA) de l'université de Rouen – Haute-Normandie et l'Institut culturel autrichien de Paris, et tenu au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou du au ), Mont-Saint-Aignan, Centre d'études et de recherches autrichiennes (CERA) de l'université de Rouen – Haute-Normandie, coll. « Publications de l'université de Rouen » (rev. Austriaca : cahiers universitaires d'information sur l'Autriche, vol. 13e année, no spécial [29]), , 1 vol., 128, 15,5 × 24 cm (ISBN 2-87775-126-0 (édité erroné), ISSN 0396-4590, OCLC 496095643, SUDOC 012388106, présentation en ligne, lire en ligne), p. 13-22.
  • [Jašš et Fňukal 2009] (en) Richard Jašš et Miloš Fňukal, « The German language islands of Brno, Olomouc and Jihlava during German-Austrian irredentism in the autumn of  », Moravian geographical reports, vol. 17, no 1,‎ , p. 40-48 (lire en ligne, consulté le ).