En 1766 à Abbeville (Somme), François-Jean Lefebvre de La Barre est supplicié (langue coupée, puis décapité et brûlé) à l'âge de 19 ans, pour avoir refusé de saluer une procession religieuse. Il devient un symbole de la Libre Pensée et de la lutte anticléricale.
En 1876, mort de Michel Bakounine à Berne. « Nous repoussons toute législation, toute autorité et toute influence privilégiée, patentée, officielle et légale, même sortie du suffrage universel, convaincus qu'elles ne pourront tourner jamais qu'au profit d'une minorité dominante et exploitante, contre les intérêts de l'immense majorité asservie. Voilà en quoi nous sommes anarchistes. » - Dieu et l'État (1882).
En 1910, à Paris, à 4 heures 47, Jean-Jacques Liabeuf, est guillotiné. Cordonnier condamné à tort pour proxénétisme, il se venge de cette injustice en tuant et blessant des policiers. Une « fièvre liabouviste » s’empare de la capitale, les anarchistes et une frange du mouvement social y voyant un crime politique. L'« affaire Dreyfus des ouvriers » est lancée.
En 1926 à Paris, la police française annonce avoir déjoué un complot visant à assassiner le roi d'Espagne Alphonse XIII et avoir arrêté le 25 juin, les anarchistes espagnols Francisco Ascaso, Buenaventura Durruti et Gregorio Jover. L'Espagne réclame aussitôt leurs extraditions. Mais les anarchistes français et notamment Louis Lecoin se mobilisent. Les trois sont jugés à Paris le 17 octobre 1926, ils revendiquent avoir eu l'intention d'enlever le roi pour provoquer la chute de la monarchie en Espagne. Ils sont finalement condamnés à 6 mois de prison pour rébellion, faux passeports, port d'armes prohibées et infractions à la loi sur les étrangers. Ils ne seront libérés qu'en juillet 1927.
En 1917, à Petrograd (Russie) les soldats stationnés dans la capitale refusent de repartir au front. Rejoints par les ouvriers et les marins de Kronstadt, ils manifestent « dans le but de confier le pouvoir » au Soviet de Petrograd. Les protestations des travailleurs se transforment en de violentes émeutes.
En 1920 en Italie, lors de son deuxième Congrès l'Unione Communista Anarchica d'Italia décide, sous l'influence de Errico Malatesta de se transformer en Unione Anarchica Italiana (UAI), en abandonnant la référence au communisme libertaire suite aux événements de Russie et à l'attitude des bolcheviques.
En 1970 en France, attentats à la bombe simultanés à Paris et Londres contre les offices de tourisme espagnols ainsi que les ambassades des dictatures espagnole (antifranquisme) et grecque (dictature des colonels).
En 1910, aux États-Unis, le journal de l'Industrial Workers of the World, Solidarity aborde le thème du sabotage cher à Émile Pouget, à propos d'une grève de 600 ouvriers tailleurs qui obtiennent satisfaction à la plupart de leurs revendications grâce à la solidarité et à l'emploi du sabotage.
En 2000, mort de Chiquet Mawet (Michelle Beaujean), dramaturge, conteuse, poétesse et militante sociale belge, sympathisante du socialisme autogestionnaire (Titisme) en Yougoslavie, pionnière du mouvement antinucléaire en Belgique et active dans le mouvement libertaire.
En 1881, à Corning (Iowa), sortie du premier numéro du mensuel Le Communiste-Libertaire, « Organe de la Communauté icarienne » qui fait suite à La Jeune Icarie. Journal des dissidents, il est est imprimé sur les presses de l'anarchiste croyant Jules Leroux. Il peut être considéré comme une ramification libertaire de la communauté Icarie fondée par Étienne Cabet.
En 1897, naissance de Raoul Lion, typographe anarchiste, actif dans la Résistance, il est arrêté par la Gestapo le 5 février 1944 dans son imprimerie et transférés le 24 février à Paris. Déporté le 22 mars 1944 de Compiègne à Mauthausen, il est gazé à Hartheim le 12 septembre 1944.
En 1535, Thomas More est décapité sur les ordres du roi Henri VIII. Homme politique anglais, philosophe et écrivain, précurseur du communisme libertaire et père des utopistes. Il est surtout connu pour son livre L'Ile d'Utopie ou la Meilleure des Républiques, publié en 1516, il décrit une société idéale ayant abolie la propriété et où la tolérance est une règle. « Fay ce que vouldras » est d'ailleurs emprunté à Thomas More par Rabelais, pour son Abbaye de Thélème.
En 1984 : ultime concert du groupe anarcho-punkCrass à Aberdare au Pays de Galles. La position du groupe est directement liée à l'anarchisme et aux courants de pensées politiques communautaristes du XXe siècle. Prenant au mot le manifeste punk du Do it yourself, Crass combine la chanson, le film, le collage musical, le graphisme et la subversion pour lancer un front soutenu critique et novateur contre tout ce qui leur paraissait être une culture basée sur la violence, la guerre, le sexisme, l'hypocrisie religieuse et le mode de vie bourgeois du Royaume-Unithatcherien. Ils furent parmi les pionniers de l'anarcho-pacifisme alternatif et engagé dominant la scène punk.
En 1898, naissance de May Picqueray, militante anarcho-syndicaliste et antimilitariste française, fondatrice du journal des « Amis de Louis Lecoin » Le Réfractaire (« Organe libertaire pour la défense de la paix et des libertés individuelles ») qu'elle fait paraître du 1er avril 1974 jusqu'à sa mort en 1983.
En 1898, sortie à Madrid du premier numéro de La Revista Blanca publiée par Federico Urales et Soledad Gustavo. Elle constitue un cas unique dans l’histoire de la presse libertaire espagnole. Par son caractère d’entreprise familiale, d’abord, par sa longévité, ensuite, puisqu’elle couvre, en deux époques, la période allant de 1898 à 1905, puis de 1923 à 1936.
En 1917, Emma Goldman et Alexandre Berkman sont accusés de « conspiration » pour leur campagne contre la loi de conscription militaire. Ils sont condamnés à deux ans en prison et à l'expulsion (déportation vers la Russie) à l'expiration de leurs peines.
En 1923, Mollie Steimer et Senya Fleshin sont expulsés de Russie soviétique. Arrêtés en novembre 1922 pour « propagande anarchiste », c'est-à-dire dans le discours bolchevique pour leur « soutien à des activités criminelles », ils avaient été libérés peu après à la suite d'une une grève de la faim.
En 1854, naissance de Toussaint Bordat, canut (ouvrier tisseur), épicier, libraire, marchand de journaux et militant anarchiste impliqué dans le procès, dit « Procès des 66 », en 1883, à Lyon.
En 1880, décret d'amnistie en faveur des condamnés de la Commune de Paris.
En 1892, exécution de Ravachol à Montbrison. Selon Charles Malato : « Ravachol était une de ces personnalités déconcertantes qui peuvent laisser à la postérité la réputation d’un héros ou d’un bandit, suivant l’époque où ils vivent et le monde où ils se meuvent. »
En 1932, mort de Errico Malatesta, propagandiste et révolutionnaire anarchiste très actif tout au long de sa vie. Il se réclame plus particulièrement de la tendance communiste libertaire et occupe une place importante dans le mouvement libertaire, du fait de sa capacité critique et pratique.
En 1917 à São Paulo (Brésil), la mort du cordonnier anarchiste Antonio Martinez, tué par la police le 9 juillet lors d'une manifestation de grévistes de l'industrie textile, provoque une grève générale de trois jours. Un Comité de défense prolétaire composé de six personnes dont Edgard Leuenroth, présentent les revendications des travailleurs pour de meilleurs conditions de travail. Elles sont en partie satisfaites.
En 1952, mort de Marie Equi, militante anarchiste et syndicaliste, lesbienne et féministe, médecin pro-avortement et militante anti-guerre, américaine.
En 1942, mort de Sébastien Faure, conférencier professionnel, propagandiste anarchiste français de renommée internationale, il est aussi un pédagogue libertaire à l'initiative de La Ruche.
En 1883, Louise Michel est transférée à la centrale de Clermont de l’Oise pour purger sa peine après sa condamnation pour sa participation à la manifestation de près de 15000 chômeurs le 9 juin. Au cri de « du travail ou du pain », plusieurs boulangeries ont été pillées à la fin du cortège.
En 1898, naissance de Ernest Tanrez, dit Ernestan, théoricien du socialisme libertaire et figure importante de l'anarchisme belge. « C'est parce que l'homme est si dangereux pour l'homme, que le socialisme libertaire ne base pas les rapports humains sur l'autorité des uns et l'obéissance des autres, mais sur l'association d'individus égaux en dignité et en droit. » - Valeur de la liberté, 1952.
En 1919, parution d’une nouvelle série mensuelle du journal Les Temps nouveaux. Son comité de rédaction est composé de signataires ou co-signataires du « Manifeste des seize », une partie assez importante de la revue étant consacré à justifier leur attitude pendant la guerre.
En 1890, Octave Jahn dit également Souvarine, tient meeting à la salle Rivoire à Lyon. Comme à son habitude, ses conférences sont des attaques virulentes contre l’État, la bourgeoisie et la police. Les autorités de police le qualifient d’ « anarchiste très dangereux ». Max Nettlau le présente comme « un fervent propagandiste du communisme libertaire »
En 1905 à Gilly (Belgique), sortie du premier numéro du journal L’Action Directe, « organe des travailleurs » puis « organe de la Confédération générale du travail » puis « organe de propagande syndicaliste révolutionnaire ». Fondé par Léopold Preumont, à partir de juin 1907, Henri Fuss lui succède à la tête du journal qui est à la fois un outil de de propagande et un centre de ralliement pour les syndicats de Charleroi et de Liège qui se réclament de l'action directe
En 1919 à Barcelone, enlèvement et assassinat du militant cénétiste Pau Sabater(en) alias « El Tero », par la bande de pistoleros du patronat dirigée par le commissaire Bravo Portillo. Âgé de 35 ans, il était le secrétaire du syndicat des Teinturiers de Barcelone depuis 1916 et venait de mener une grève. Il est une des premières victimes du terrorisme patronal qui va se déchaîner au début des années 1920 en Catalogne.
Premier jour de la révolution sociale espagnole de 1936. À Barcelone, depuis le 17 juillet, les militants de la CNT ont commencé à s'armer dans les arsenaux et les chantiers navals. Leur détermination fait basculer de leur côté la Garde civile et la Garde d'assaut, obligeant les militaires à capituler. Quand le gouvernement décide de donner des armes à la population, celle-ci est de fait déjà armée. À Madrid, des armes sont finalement distribuées aux ouvriers, mais dépourvues de culasses. La population lance cependant un assaut, le 20 juillet, contre la caserne de la Montana, et s'en empare.
En 1936, à Madrid, la population lance un assaut contre la caserne de la Montana, et s'en empare.
En 2001, à Gènes en Italie, mort du jeune anarchiste Carlo Giuliani pendant les émeutes anti-G8. Il est abattu à bout portant par un policier alors qu'il menace une jeep avec un simple extincteur.
En 1932, mort de Errico Malatesta, propagandiste et un révolutionnaire communiste libertaire. Il occupe une place importante dans le mouvement libertaire, du fait de sa capacité critique et pratique, notamment en formulant son concept de gradualisme révolutionnaire.
En 1892, tentative d'assassinat de Henry Clay Frick par Alexandre Berkman pour venger les ouvriers décédés lors de la grève de Homestead.
En 1980, mort de Mollie Steimer, militante anarchiste d'origine russe, puis américaine avant d'être apatride et enfin, mexicaine. Elle a 22 ans quand elle est condamnée à 15 ans de prison pour avoir distribué des tracts dénonçant l'intervention des États-Unis contre la révolution russe lors de la Première Guerre mondiale.
En 1894 à Paris, la Chambre des députés vote les dernières Lois scélérates destinées à renforcer la répression contre les anarchistes. Elles violent les principes élémentaires du droit d'expression, de la liberté de la presse, et criminalisent les individus qui, pour un simple article de journal, une amitié où une confidence, deviennent passibles des travaux forcés suivie de la relégation. La reproduction des débats lors des procès est interdite, de peur qu'ils ne servent à la propagande.
En 1893, naissance de Ammon Hennacy, anarchiste chrétien qui articule sa pensée autour d'actions concrètes pour aller vers une terre juste.
En 1907, à Raon-l'Étape (Vosges), lors d'une manifestation pacifique d'ouvriers en grève, les gendarmes tirent sur le défilé, provoquant la mort de deux ouvriers. Des barricades sont élevées dans les rues et le drapeau noir est arboré.
En 1936, Buenaventura Durruti, à la tête de 3 000 hommes, quitte Barcelone à la tête de la première des colonnes révolutionnaires. Cette colonne Durruti, principalement composée de travailleurs volontaires pour aller se battre, est suivie d'autres colonnes célèbres, parties de Barcelone ou de Valence : la colonne de Fer (Columna de Hierro) ou la colonne Rouge et Noir (Columna Rojo y Negro) parmi d'autres.
En 1968, en Avignon, le Living Theatre joue sa pièce Paradise Now au Cloître des Carmes.
En 1896 à Londres, sortie du premier numéro du journal The Alarm « For Your Libety and Ours » (Pour votre liberté et la nôtre). Hebdomadaire anarchiste auquel collabore entre autres Pierre Kropotkine et Emma Goldman.
En 1909 à Barcelone, début de la Semaine tragique. Pour protester contre un décret du 11 juillet qui mobilise les réservistes, et contre l'envoi de troupes au Maroc, l'organisation Solidaridad Obrera lance un appel à la grève générale. Le mouvement se transforme en émeutes, la loi martiale est proclamée, des barricades se dressent dans les rues et des affrontements ont lieu avec l'armée : 104 civils, 4 soldats et 4 membres de la Croix Rouge trouvent la mort. L'Église, principal soutien du pouvoir, est alors visée par les émeutiers : 18 églises, 49 couvents ou collèges religieux sont la proie des flammes. La monarchie réprime le mouvement. Le pédagogue libertaireFrancisco Ferrer est fusillé le 13 octobre, après avoir été désigné comme responsable de ces événements.
En 1869 à Brest, naissance de Émile Masson, écrivain et penseur socialiste libertaire breton. Il a utilisé aussi les pseudonymes Brenn (1869-1923), Ewan Gwesnou (1869-1923), et Ion Prigent (1869-1923).
En 1894, à Paris, la Chambre des députés vote la troisième des lois liberticides, que l'on désignera sous le terme générique de Lois scélérates. Cette loi est sans doute la plus marquante pour les anarchistes puisqu'elle les vise directement en les nommant et en leur interdisant tout type de propagande. C'est à la suite de cette loi que de nombreux journaux anarchistes comme Le Père peinard, qui avait déjà été saisi avant, sont interdits. Cette loi permet une véritable chasse aux sorcières, des milliers de perquisitions et d'arrestations débouchent, notamment, sur le Procès des Trente.
En 1963, à Madrid, deux attentats sont commis : un à la Direction générale de la Sécurité (31 blessés, dont 3 graves) et un autre au siège des syndicats phalangistes (pas de victimes). Le 1er août, Joaquín Delgado et Francisco Granados sont arrêtés, tous deux en possession d'armes et d'explosif, ils nient - sous la torture - leur participation à ces attentats. Le 17 août 1963, dans la prison de Carabanchel, à Madrid, ils sont exécutés au garrot « vil ».
En 2006, mort de Murray Bookchin, militant et essayiste américain écologistelibertaire. Il est considéré aux États-Unis comme l'un des grands penseurs de la « nouvelle gauche ». Bookchin est le fondateur de l'écologie sociale, école de pensée qui propose une nouvelle vision politique et philosophique du rapport entre l'homme et son environnement.
En 1848, à Paris, face à l'Assemblée nationale, Pierre-Joseph Proudhon, élu à Paris depuis le 4 juin et qui siège sur les rangs de l'extrême-gauche, expose son projet de loi qui vise à établir un « impôt du tiers » : « Ou la propriété emportera la République, ou la République emportera la propriété ». Son discours provoque un tollé et lui vaut un rappel à l'ordre. Seul le canut Louis Greppo vote pour sa proposition. « Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu'on appelle Assemblée nationale, pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l'état d'un pays sont presque toujours ceux qui le représentent. ».
En 1901, naissance de Jean Dubuffet, peintre, sculpteur et plasticien français. Il est le premier théoricien d'un style d'art auquel il a donné le nom d'« art brut », des productions de marginaux ou de malades mentaux : peintures sculptures, calligraphies, dont il reconnaît s'être lui-même largement inspiré.
En 2005, mort de René Bianco, historien, fondateur en juin 1965 du Centre international de recherches sur l'anarchisme (Marseille). En avril 1979, il organise la première rencontre des Centres d’Études et de documentation libertaires qui donne naissance à la Fédération internationale des Centres d’Études et de documentation libertaires (FICEDL). Il collabore à la rédaction de notices pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, « Le Maitron », et participe régulièrement, à partir de 1980, à plusieurs jurys de thèse et à de très nombreux colloques.