Nazanin Zaghari-Ratcliffe
Naissance | |
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Nationalités |
britannique (depuis ) iranienne |
Formation |
Salesian College (en) Université de Téhéran |
Activités | |
Conjoint |
Richard Ratcliffe (d) (depuis ) |
A travaillé pour |
Agence japonaise de coopération internationale BBC Media Action (en) Organisation mondiale de la santé Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Thomson Reuters Foundation (en) |
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Distinction |
100 Women () |
Nazanin Zaghari-Ratcliffe (en persan : نازنین زاغری), née le 26 décembre 1978[1] est une irano-britannique détenue en Iran du 3 avril 2016 au 16 mars 2022[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et installation en Grande-Bretagne
[modifier | modifier le code]Nazanin Zaghari-Ratcliffe est née et a grandi à Téhéran. Elle étudie la littérature anglaise à l'Université de Téhéran avant de devenir professeur d'anglais. À la suite du séisme de 2003 à Bam, elle participe en tant que traductrice à l'effort de secours de l'Agence japonaise de coopération internationale. Elle travaille ensuite pour la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, puis pour à l'Organisation mondiale de la santé en tant que responsable de la communication[3].
En 2007, Zaghari-Ratcliffe déménage au Royaume-Uni après avoir reçu une bourse d'études pour réaliser une maîtrise en gestion de la communication à l'Université métropolitaine de Londres.
Elle s'y marie en aout 2009 avec Richard Ratcliffe et une fille nait en 2014 de ce mariage. Zaghari-Ratcliffe devient citoyen britannique en 2013. Elle retourne régulièrement en Iran voir sa famille restée dans le pays[4].
Zaghari-Ratcliffe travaille pour la BBC World Service Trust de février 2009 à octobre 2010[5], puis pour la Fondation Thomson Reuters.
Arrestation et emprisonnement
[modifier | modifier le code]Début septembre 2016, elle est condamnée à cinq ans de prison pour "complot visant à renverser le gouvernement iranien"[6]. Elle est temporairement libérée le 17 mars 2020 pendant la pandémie de COVID-19 en Iran, tout en restant en résidence surveillée[7].
Le procureur général de Téhéran a déclaré en octobre 2017 que Zaghari-Ratcliffe était détenu pour avoir organisé « un cours de journalisme en ligne persan de la BBC qui visait à recruter et à former des personnes pour diffuser de la propagande contre l'Iran »[5]. Le 7 mars 2021, sa peine initiale prend fin, mais elle fait face à une deuxième série d'accusations le 14 mars[8]. Le 26 avril, elle a été reconnue coupable d'activités de propagande contre le gouvernement et condamnée à un an de prison[9]. Le 16 octobre, son appel est rejeté par un tribunal iranien[10].
Zaghari-Ratcliffe a toujours nié les accusations d'espionnage portées contre elle, et son mari soutient que sa femme « a été emprisonnée comme levier pour une dette due par le Royaume-Uni pour son incapacité à livrer des chars à l'Iran en 1979 »[11].
Nazanin Zaghari-Ratcliffe est libérée en même temps que Anousheh Ashouri le 16 mars 2022. Ils rentrent au Royaume-Uni le lendemain[12].
Contexte de son emprisonnement
[modifier | modifier le code]Cause possible de son emprisonnement par le gouvernement iranien
[modifier | modifier le code]En février 2018, Richard Ratcliffe déclare penser que la libération de sa femme dépend des intérêts sur une dette de 450 millions de livres sterling que le Royaume-Uni doit à l'Iran depuis les années 1970 pour un accord d'armement annulé[13],[14]. En octobre 2019, il répète cette affirmation avec plus de détails, déclarant qu'une agence gouvernementale britannique utilisait "tous les barrages routiers légaux pour retarder et minimiser le paiement"[15],[16].
Un différend sur l'accord de vente d'armes de 1971
[modifier | modifier le code]En 1971, le gouvernement iranien, alors sous le Shah d'Iran, règle à la Grande-Bretagne une commande de plus de 1 500 chars Chieftain et autres véhicules blindés dans le cadre d'un accord de 650 millions de livres sterling. Lorsque le régime du Shah tombe, la Grande-Bretagne annule la part non encore livrée de la commande, sur laquelle le régime islamique demande un remboursement partiel[17]. Un différend juridique existe depuis lors entre la Grande-Bretagne et l'Iran[18].
En janvier 2016, les États-Unis remboursent à l'Iran 400 millions de dollars pour du matériel militaire non livré, à l'occasion de la libération de quatre Irano-Américains, dont le journaliste du Washington Post Jason Rezaian, ce qui pourrait être considéré comme un précédent pour la situation de Zaghari-Ratcliffe[19].
Le 16 mars 2022, la ministre des Affaires étrangères Liz Truss annonce qu'après des mois de négociations, le gouvernement a payé la dette de 393,8 millions de livres sterling à l'Iran. Le même jour, l'interdiction de voyager imposée à Zaghari-Ratcliffe est annulée et elle retourne au Royaume-Uni[12],[20].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Nazanin Zaghari-Ratcliffe spends 40th birthday in Iranian jail | News… », sur archive.ph, (consulté le )
- « Libération de deux Irano-Britanniques, dont Nazanin Zaghari-Ratcliffe, détenus en Iran », sur France 24, (consulté le )
- (en) « Nazanin Zaghari-Ratcliffe: The British-Iranian mother jailed in Tehran », sur www.shropshirestar.com (consulté le )
- (en-GB) « Nazanin Zaghari-Ratcliffe: The British-Iranian mother jailed in Tehran », belfasttelegraph, (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )
- (en) « Boris Johnson ‘mistake’ could harm case for Nazanin Zaghari-Ratcliffe, say family », sur the Guardian, (consulté le )
- (en-GB) « UK-Iranian mother Nazanin Zaghari-Ratcliffe 'jailed on secret charges' », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Coronavirus: Nazanin Zaghari-Ratcliffe temporarily released from Iranian prison amid outbreak fears », sur Sky News (consulté le )
- (en) « Nazanin Zaghari-Ratcliffe freed but may face new charges », sur the Guardian, (consulté le )
- (en-GB) « Nazanin Zaghari-Ratcliffe jailed for 12 months and banned from leaving Iran over 'propaganda' charges », sur MSN (consulté le )
- (en-GB) « Nazanin Zaghari-Ratcliffe: British-Iranian aid worker loses court appeal in Iran », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- (en-GB) « Nazanin Zaghari-Ratcliffe sentenced to a year in Iran prison », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- (en-GB) « Nazanin Zaghari-Ratcliffe and Anoosheh Ashoori back with families », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Nazanin Zaghari-Ratcliffe still in jail in Iran 'due to financial dispute' », sur Sky News (consulté le )
- (en) « UK hopes to end long legal dispute with Iran over 1976 arms deal », sur the Guardian, (consulté le )
- (en) « Iran debt row holding back Zaghari-Ratcliffe release, says husband », sur the Guardian, (consulté le )
- « Détenue pendant six ans en Iran, Nazanin Zaghari-Ratcliffe a payé une dette qui n’était pas la sienne », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Jon Ungoed-Thomas and Sian Griffiths, « Nazanin case ‘linked to £400m payment to Iran’ », Sunday Times, (ISSN 0140-0460, lire en ligne, consulté le )
- (en) « The MoD, the arms deal and a 30-year-old bill for £400m », sur The Independent, (consulté le )
- (en) « New allegations against Nazanin Zaghari-Ratcliffe broadcast on Iranian state TV », sur The Independent, (consulté le )
- (en-GB) Hayley Dixon, « Liz Truss confirms £400m debt repaid to Iran, as Nazanin Zaghari-Ratcliffe freed », The Telegraph, (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )