Aller au contenu

Masaki Kobayashi

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Masaki Kobayashi
小林 正樹
Description de cette image, également commentée ci-après
Masaki Kobayashi en 1953.
Naissance
Otaru (Japon)
Nationalité Drapeau du Japon Japonaise
Décès (à 80 ans)
Tokyo (Japon)
Profession Réalisateur
Scénariste
Films notables La Condition de l'homme
Hara-kiri
Kwaïdan
Rébellion

Masaki Kobayashi (小林 正樹, Kobayashi Masaki?), né le à Otaru (Hokkaidō) et mort le à Tokyo, est un réalisateur et scénariste japonais.

Après des études d'art oriental ancien et de philosophie qu'il effectue à l'université Waseda entre 1933 et 1941, Kobayashi entre aux studios Ōfuna de la Shōchiku comme assistant réalisateur (1941)[1]. Mobilisé en par l'Armée impériale, il est envoyé en Mandchourie[1], puis il rejoint en 1944 les îles Ryūkyū d'où il assiste à la défaite du Japon. En 1944, Kobayashi est fait prisonnier par l'armée américaine et reste détenu un an dans un camp à Okinawa[1].

Après sa libération en , il réintègre la Shōchiku et travaille en tant qu'assistant pour Keisuke Kinoshita[1], notamment sur le premier film en couleurs tourné au Japon, Carmen revient au pays (1951).

Après un premier film de commande, un moyen-métrage intitulé La Jeunesse du fils (1952), Kobayashi réalise des films beaucoup plus personnels, hantés par les années de guerre, dans lesquels il impose progressivement sa marque à travers une dénonciation de l'injustice sociale, de l'ordre hiérarchique de la société japonaise et de la responsabilité du Japon dans la guerre. La sortie de son film La Pièce aux murs épais, tourné en 1953, est ainsi repoussée de quatre ans par l'autocensure de la Shōchiku craignant la censure américaine[1].

Masaki Kobayashi en 1960.

Son œuvre met souvent en scène des personnages idéalistes tentant de lutter contre la corruption du système, mais qui finissent par être vaincus[2]. La plupart de ses films se finissent ainsi sur une note sombre, amère[2].

Après avoir lu La Condition de l'homme (1958), roman semi-autobiograhique de Junpei Gomikawa sur son expérience de soldat en Mandchourie, Kobayashi décide de l'adapter pour dénoncer l'horreur de la guerre. Il en fait une trilogie de plus de neuf heures trente : Il n'y a pas de plus grand amour (1959), Le Chemin de l'éternité (1959), La Prière du soldat (1961). Cette fresque historique rencontre un succès retentissant à sa sortie et constitue l'œuvre majeure de Kobayashi. Pourtant le statut contestataire du cinéaste fait peur à la Shōchiku qui préfère se séparer de lui.

Avec Hara-kiri (1962), Kobayashi fait une critique violente — au travers de la féodalité — de la société japonaise et du culte des traditions, thèmes qu'il reprend dans Rébellion (1967). Entre-temps il réalise une très remarquée fresque fantastique en quatre épisodes, Kwaïdan (1964), qui est sélectionnée comme entrée japonaise pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère à la 38e cérémonie des Oscars. Le travail de Kobayashi est alors reconnu et il reçoit le prix du jury au Festival de Cannes pour Hara-kiri et Kwaïdan ainsi que le prix FIPRESCI à la Mostra de Venise pour Rébellion.

À partir des années 1970, il apparaît moins inspiré et rencontre des difficultés pour faire aboutir ses projets. Yonki-no-Kai Productions, fondée en 1969 avec entre autres Akira Kurosawa[2], a de graves difficultés à la suite de l'échec commercial du Dodes'kaden (1970) de ce dernier. Kobayashi se tourne alors vers la télévision et réalise une mini-série tirée d'un roman de Yasushi Inoue, Les Fossiles, diffusée en 1972 — elle sera remontée pour une sortie en salles en 1975 — tout en continuant de réaliser des films pour le cinéma, mais avec moins de visibilité.

Kobayashi meurt le d'un arrêt cardiaque. Il a réalisé vingt-trois films et écrit huit scénarios[3].

Filmographie

[modifier | modifier le code]

Réalisateur

[modifier | modifier le code]

Sauf indication contraire, les titres en français se basent sur la filmographie de Masaki Kobayashi dans l'ouvrage Le Cinéma japonais de Tadao Satō[4]. La mention « +Scénariste » indique que Masaki Kobayashi est aussi auteur du scénario.

Scénariste

[modifier | modifier le code]

Récompenses et distinctions

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d et e (en-GB) « Obituary: Masaki Kobayashi », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. a b et c « Masaki Kobayashi », sur IMDb (consulté le ).
  3. (ja) « Filmographie », sur JMDb (consulté le ).
  4. Tadao Satō (trad. du japonais), Le Cinéma japonais (tome II), Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 324 p. (ISBN 2-85850-930-1), p. 266-268.
  5. La Pièce aux murs épais : titre français du film lors de la rétrospective « Le Cinéma japonais » du 19 mars au 29 septembre 1997 au Centre Georges-Pompidou.
  6. La Pièce aux murs épais (1956)- Cinémathèque française.
  7. « Le Cachot aux murs épais : Kobo Abe et le cinéma », sur mcjp.fr (consulté le ).
  8. Pavane pour un homme épuisé : titre français du film lors de la rétrospective « Tōhō, le rêve américain » du 21 février au 31 mars 2011 à la MCJP.
  9. Hara-kiri (1962) - Prix spécial du jury (ex aequo) au Festival de Cannes.
  10. Kwaïdan (1964) - Prix spécial du jury au Festival de Cannes.
  11. (en) Stuart Galbraith, IV, The Toho Studios Story: A History and Complete Filmography, Scarecrow Press, , 528 p. (ISBN 9781461673743, lire en ligne), p. 239.
  12. Pavane pour un homme épuisé (1968) - En compétition au Festival de Cannes.

Liens externes

[modifier | modifier le code]