Jean Bertin (ingénieur)
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Jean Henri Bertin |
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École polytechnique (à partir de ) École nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace (en) (jusqu'en ) |
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Jean Bertin, né le à Druyes-les-Belles-Fontaines (France) et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un ingénieur, inventeur et entrepreneur français du secteur de l'aéronautique et des transports. Son nom est attaché à l'invention de l'Aérotrain, mais il est également un inventeur prolifique dans le domaine de la mécanique et de l'aéronautique (163 brevets) et un acteur majeur de la recherche de pointe de l'après-guerre en France[Tr 1].
La société Bertin et Cie fondée par Jean Bertin s'est prolongée sous le nom de l'actuelle PME Bertin Technologies.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et formation
[modifier | modifier le code]Jean Bertin est polytechnicien de la promotion 1938[1],[2]. Il est diplômé de l'École supérieure de l'aéronautique en 1943[3],[4].
Carrière
[modifier | modifier le code]Il entre en 1944 à la Snecma où il est nommé directeur technique adjoint chargé des études spéciales sur les moteurs. Il y réalise le premier inverseur de poussée pour réacteur, expérimenté sur un réacteur de Vampire en 1952[Tr 1].
En 1955, il quitte la Snecma avec quelques ingénieurs et fonde la société Bertin et Cie[5]. En effet, il est frappé que les constructeurs automobiles français achètent des brevets étrangers alors que les procédés industriels français existent dans les domaines de l'aviation et des moteurs à piston : Bertin et Cie sera la courroie de transmission entre les deux industries[Tr 1].
En 1957, un de ses ingénieurs, Louis Duthion, redécouvre en testant des silencieux pour réacteur le phénomène d'« effet de sol »[6]. Les applications crédibles n'apparaissent pas immédiatement. Mais l'invention de l'hovercraft et des « jupes souples » en Angleterre en 1958 relance le sujet[Tr 2].
En 1958, Jean Bertin répond à un appel d'offres d'Aéroport de Paris pour un système de lutte contre le brouillard. Le système Turboclair[7] inventé par l'ingénieur consiste à utiliser des réacteurs réformés pour réchauffer l'air. Les premiers tests se font à Brétigny avec des moteurs SNECMA ATAR. En 1961, les tests se poursuivent avec 16 appareils De Haviland SE 532 'Mistral' de l'Armée de l'Air à Melun-Villaroche. En 1963, le dispositif est testé à Orly en parallèle d'un autre à base de gaz propane. En , la FAA approuve le Turboclair et 8 fosses sont implantées à Orly en 1970[8], puis 12, puis 14 en 1974 (y compris Roissy). Les pilotes qui sont amenés à se poser demandent un « atterrissage Turboclair » à la tour de contrôle qui déclenche alors les réacteurs. Cette procédure était décrite dans les manuels de procédure et consommait 1 500 litres de carburant par atterrissage. Ce sont 127 atterrissages durant l'hiver 1975-1976 qui ont été réalisés grâce à Turboclair, 128 pour l'hiver 1976-1977, 343 en 1978. La mise en place progressive des ILS/ATT sur les avions, remplace Turboclair dans les années 1980.
Le brevet du coussin d'air est déposé le . Les recherches de Jean Bertin s'orientent vers les applications du coussin d'air dans les transports : aéroglisseurs, aérotrain. La Direction des études et fabrications d'armement se montre intéressée par ces concepts et en , Bertin en Cie décide l'étude d'un aéroglisseur terrestre à des fins militaires[9],[Tr 2]. Le , Jean Bertin convie les médias à une conférence de presse sur la base de Satory[10] pour leur présenter le TARRAPLANE BC4[11].
De 1963 à 1974, il se consacre à la conception et aux essais de l'aérotrain, projet d'abord soutenu par les pouvoirs publics, mais qui est finalement abandonné par l'État le [12], bien que le principe d’une mise en place d'une ligne d'aérotrain Cergy-La Défense ait été validé par la signature d’un accord moins d’un mois auparavant.
Jean Bertin est nommé membre de l'Académie du Morvan en 1968. En 1973, il devient membre étranger de l'Académie royale suédoise des sciences techniques[4].
En 1973, l'Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace (AJPAE) lui décerne le prix Icare.
Décès
[modifier | modifier le code]Un an après l’arrêt de l’aérotrain, Jean Bertin meurt d'un cancer du cerveau[13]. Il est inhumé à Monblanc, petit village du Gers[13].
Images
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Aérotrain 01
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Aérotrain S44
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Principe de sustentation de l'aérotrain
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Tracé de la voie d'essai (en partie détruite)
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Destruction en d'une partie de la voie aérienne de l'aérotrain de Jean Bertin
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Plaque ancienne voie à Gometz-le-Châtel (91)
Distinctions
[modifier | modifier le code]Prix
[modifier | modifier le code]- Prix Icare en 1973
Décoration
[modifier | modifier le code]- Officier de la Légion d'honneur en 1966, chevalier en 1951[14]
- Croix de guerre –[4]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- De la promotion X1938, cf. le site de l'association des anciens élèves de l'École polytechnique (l'AX) qui mentionne qu'il était ingénieur de l'armement, spécialisé dans l'aéronautique.
- Site de la bibliothèque de l'École polytechnique, onglet « Catalogues de la BCX –> Famille polytechnicienne », recherche « Jean Bertin », résultat : « Bertin, Jean Henri (X 1938) ».
- Présentation de l’espace technologique Jean-Bertin.
- « Jean Bertin est mort », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Bertin après Bertin », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Le transport par lévitation magnétique ou le grand rêve de Jean Bertin….
- « Systeme anti-brouillard », sur www.airkalo.com (consulté le )
- « Procédures d’approche par Faible Visibilité LVP - FlightSim Corner », FlightSim Corner, (lire en ligne, consulté le )
- L'aérotrain et les naviplanes, article les Terraplanes.
- Qu'est-ce qu'un aérotrain ? Quelle est son histoire ?.
- Le Terraplane BC4.
- L’élan brisé de l’aérotrain.
- « Biographie de Jean Bertin », sur www.jean-bertin.fr (consulté le ).
- « Recherche - Base de données Léonore », sur leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le ).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Christelle Didier, Annie Gireaux-Geneau, Betrand Hériard Dubreuil, « L'aérotrain ou la tragédie de Jean Bertin », Ethique Industrielle. Textes pour un débat, De Boeck Supérieur, , p. 323-337 (lire en ligne). :
- p. 3
- p. 4
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Aérotrain
- Bertin Technologies
- Voie d'essai de l'aérotrain d'Orléans
- Société de l'Aérotrain
- Naviplane N500
Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- « L'Association des Amis de l'Ingénieur Jean Bertin », sur jean-bertin.fr (consulté le )
- « Le site de l'Aérotrain », sur aerotrain.fr (consulté le )
- « L'Aérotrain et les Naviplanes », sur aerotrain.net (consulté le )
- « Les Naviplanes - Petites Histoires de grands projets », sur naviplane.fr (consulté le )
- Ingénieur français du XXe siècle
- Élève de l'École polytechnique
- Élève de l'École nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace
- Naissance en septembre 1917
- Naissance dans l'Yonne
- Membre de l'Académie du Morvan
- Décès en décembre 1975
- Décès à 58 ans
- Décès à Neuilly-sur-Seine
- Mort d'une tumeur au cerveau
- Mort d'un cancer en France
- Aérotrain
- Récipiendaire du prix Icare
- Chef d'entreprise français
- Chevalier de la Légion d'honneur décoré en 1951
- Officier de la Légion d'honneur promu en 1966