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Hamza Boubakeur

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Hamza Boubakeur
Fonctions
Député français

(3 ans, 6 mois et 24 jours)
Élection 30 novembre 1958
Circonscription Oasis
Législature Ire (Cinquième République)
Groupe politique NI
Sénateur français

(1 an, 8 mois et 8 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Brezina (Algérie française)
Date de décès (à 82 ans)
Lieu de décès Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, 13e arrondissement de Paris
Religion Islam sunnite malékite

Hamza Boubakeur (arabe : حمزة بوبكر), de son nom réel Aboubakeur ben Hamza ben Kadour (أبو بكر بن حمزة بن قدور), est un homme politique français et religieux musulman né le dans l'oasis de Brezina à El Bayadh (Geryville) en Algérie et mort le à Paris 13e[1],[2].

Hamza Boubakeur est issu d'une famille de notables algériens cultivés, cooptés par la France[3]. La famille Boubakeur descend de la tribu guerrière des Ouled Sidi Cheikh qui tient son prestige de ses aïeux soufis et, selon la tradition familiale, descendrait d'Abou Bakr, le premier calife d'islam après le Prophète Mahomet[4].

Après un cursus scolaire brillant, cet élève des Pères blancs obtient sa licence puis son agrégation d'arabe (1949)[5]. Devenu professeur en 1936, il enseigne dans les deux collèges (garçons et filles) de Philippeville puis est professeur d'arabe au lycée Bugeaud (désormais lycée Émir Abd el-Kader) d'Alger et à la faculté d'Alger[6].

Hamza Boubakeur est adhérent de la SFIO et, bien qu'il n'en eut pas l'autorité, Guy Mollet alors président du Conseil le nomme recteur de la Grande Mosquée de Paris, succédant à Si Kaddour Benghabrit en 1957 afin de la soustraire aux convoitises des nationaliste algériens[7]. Si le Conseil d'État conteste cette nomination en 1963, Hamza Boubakeur demeure cependant de fait dans ses fonctions jusqu'en 1982[7]. Il cède alors la Mosquée de Paris à l'Algérie en échange de la récupération de la jouissance des biens nationalisés des Boubakeur en 1962 en Algérie mais cette rétrocession est illégale car la mosquée appartient à une association[8].

En 1967, il fait partie des membres fondateurs de l'association Fraternité d'Abraham, qui promeut le dialogue interreligieux[9]. Maître soufi et fin théologien, Hamza Boubakeur est un traducteur et commentateur du Coran en 1972, sa traduction réputée étant encore diffusée en Afrique[10]. Hamza Boubakeur était aussi Franc-maçon[11]. Hamza Boubakeur est élu le député du département des Oasis sous la 1re législature de la Ve République de 1958 à 1962. Il est vice-président de la Commission des affaires étrangères de à et a brigué un poste de député en 1983 mais sans succès[4].

Il a été membre de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain[12]. Il est le père de Dalil Boubakeur[3].

Mort à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière le [13], il est enterré dans le Mausolée de Sidi Ben Eddine en 1995.

  • Le Coran : traduction française et commentaire d’après la tradition, les différentes écoles de lecture, d’exégèse, de jurisprudence, et de théologie, les interprétations mystiques, les tendances schismatiques et les doctrines hermétiques de l'Islam, et à la lumière des théories scientifiques, philosophiques et politiques modernes, Fayard, 1972, 1979, 1985, Maisonneuve et Larose, 1995, Éditions Al-Bouraq (sous la direction du Dr Dalil Boubakeur, ancien recteur de la Grande Mosquée de Paris et Abdelhamid Chirane, muphti de la Grande Mosquée de Lyon, revu par la commission théologique de la Grande Mosquée de Paris), 2021 (à titre posthume pour la dernière édition)
  • Traité moderne de théologie islamique : contenu doctrinal, ramifications, écoles orthodoxes et hétérodoxes, soufisme, théologie comparée, concordances et divergences des écritures révélées (Thora, Évangile, Coran), avenir de l'Islâm dans le monde, Maisonneuve et Larose, 1985, 2003.
  • Un soufi algérien, Sidi Cheikh : sa vie, son œuvre, son rôle historique, ses descendants (Oulâd Sidi-Cheikh), Maisonneuve et Larose, 1990.
  • Trois poètes algériens de langue arabe populaire : Moḥammed Balkhayr, Abdallah Ben Karriou, Moḥammed Bayṭâr, Maisonneuve et Larose, 1990.
  • Contribution à l'étude de la vie religieuse et de la littérature algérienne moderne [anthologie], Maisonneuve et Larose, 1990.
  • Hamid le petit musulman, dans l'ouvrage collectif Il était plusieurs "foi": pour répondre aux questions des enfants sur les religions, sous la direction de Monique Gilbert, Ramsay, 1977.

Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee.
  2. Bernard Godard et Sylvie Taussig, Les musulmans en France : Courants, institutions, communautés, un état des lieux, Paris, Robert Laffont, , 454 p. (ISBN 978-2-221-10473-6), p. 258.
  3. a et b Ariane Chemin, « Dalil Boubakeur, le musulman idéal », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  4. a et b René Gallissot (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, Maghreb, vol. 2 : Algérie, engagements sociaux et question nationale : De la colonisation à l'indépendance de 1830 à 1962, Ivry-sur-Seine, L'Atelier, coll. « Jean Maitron », , 605 p. (ISBN 978-2-7082-3865-7), p. 148.
  5. André Chervel, « Les agrégés de l'enseignement secondaire : Répertoire 1809-1960 », sur Ressources numériques en histoire de l'éducation, .
  6. Georgette Elgey, Histoire de la IVe République, Fayard, , p. 57.
  7. a et b Marguerite de Lasa, « Grande Mosquée de Paris, un siècle d’ambitions contrariées », La Croix, (consulté le ).
  8. « Un redoutable tacticien », Libération, (version du sur Internet Archive).
  9. Evelyne Montigny, « La Fraternité d'Abraham », sur croire.la-croix.com, (consulté le ).
  10. Michel Cuypers et Geneviève Gobillot, Le Coran, Le Cavalier bleu, , p. 36.
  11. Thierry Zarcone, Le croissant et le compas : Islam et franc-maçonnerie, de la fascination à la détestation, Paris, Dervy, coll. « L'univers maçonnique », , 366 p. (ISBN 979-10-242-0119-1), p. 64
  12. Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France : Répertoire critique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 526 p. (ISBN 2-7297-0416-7), p. 277.
  13. François Devinat, « L'ancien recteur de la Mosquée de Paris, Si Hamza Boubakeur, est mort samedi, à l'âge de 82 ans », Libération,

Articles connexes

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Liens externes

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