Aller au contenu

Gouvernement Charles de Freycinet (3)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Gouvernement Charles de Freycinet (3)

Troisième République

Description de l'image defaut.svg.
Président de la République Jules Grévy
Président du Conseil Charles de Freycinet
Formation
Fin
Durée 10 mois et 26 jours
Composition initiale
Coalition Républicains : Union des gauches - Gauche radicale-Extrême gauche
Ministres 11
Secrétaires d'État 4
Représentation
IVe législature
323  /  584

Le troisième gouvernement Charles de Freycinet est le gouvernement de France, lors de la Troisième République, du au .

Charles de Freycinet compose un cabinet de large coalition parlementaire.

Après les élections de 1885, la majorité opportuniste est affaiblie et la seule solution est la concentration entre opportunistes et radicaux, alors que les deux groupes se détestent. Après neuf jours, le président Jules Grévy nomme, comme il le voulait, Charles de Freycinet.

Le cabinet conserve cinq membres du précédant gouvernement. Pour la première fois, l'Extrême gauche entre au gouvernement avec deux ministres et deux sous-secrétaires d'État.[1].

Composition

[modifier | modifier le code]

Présidence du Conseil

[modifier | modifier le code]
Fonction Image Nom Parti politique
  Président du Conseil des ministres Charles de Freycinet Charles de Freycinet Union des gauches
(Gauche républicaine)

Ministères

[modifier | modifier le code]
Fonction Image Nom Parti politique
  Ministre des Affaires étrangères Charles de Freycinet Charles de Freycinet[2] Union des gauches
(Gauche républicaine)
  Ministre de la Justice Charles Demôle Charles Demôle[3] Union des gauches
(Union républicaine)
  Ministre de l’Intérieur Ferdinand Sarrien Ferdinand Sarrien[3] Gauche radicale
  Ministre de la Guerre Georges Boulanger Georges Boulanger
Ministre de la Marine Théophile Aube Théophile Aube
  Ministre de l'Instruction publique René Goblet[2] René Goblet Gauche radicale
  Ministre des Finances Sadi Carnot Sadi Carnot[2] Union des gauches
(Gauche républicaine)
  Ministre de l'Agriculture Jules Develle Jules Develle Union des gauches
(Union républicaine)
  Ministre du Commerce et de l'Industrie Édouard Lockroy Extrême gauche
  Ministre des Travaux publics Charles Baïhaut Charles Baïhaut
(du au )
Union des gauches
(Union républicaine)
  Édouard Millaud
(du au )
Union des gauches
(Gauche républicaine)
  Ministre des Postes et Télégraphes Félix Granet Extrême gauche

Sous-secrétariats d’État

[modifier | modifier le code]
Fonction Image Nom Parti politique
  Sous-secrétaire d’État
à l'Instruction publique
Edmond Turquet
(du au )
Gauche radicale
  Sous-secrétaire d’État
à la Marine
Amédée de La Porte Amédée de La Porte
(du au )
Extrême gauche
  Sous-secrétaire d’État
aux Finances
Paul Peytral Paul Peytral
(du au )
Extrême gauche
  Sous-secrétaire d’État
à l'Intérieur
Jean Bernard
(du au )
Union des gauches
(Gauche républicaine)

Le gouvernement installe pour la première fois le général Boulanger, proche de Clemenceau et de Jules Ferry au ministère de la guerre. Celui-ci applique strictement la loi du 22 juin 1886 d'exil des membres des familles ayant régné sur la France, qui contient également une disposition permettant de les radier de l'armée.

Boulanger entretient un ferment de division chez les républicains et Jules Ferry s'oppose à lui malgré la popularité naissante du général, qui donne naissance à la vague boulangiste. Par ailleurs, le gouvernement fait adopter la loi Goblet qui laïcise, notamment, le personnel de l’enseignement public. Elle complète les lois Ferry. Le ministre des finances, Sadi Carnot, lance un emprunt de 500 millions de francs sous forme de rente 3% (loi du 1er mai 1886). Le cabinet prépare également la transformation de la caisse des retraites en caisse nationale des retraites pour la vieillesse.

Malgré cela, le gouvernement est accusé par presque tous de ne pas agir vraiment et de surtout gérer le quotidien. De plus, Freycinet ne parvient pas à coordonner efficacement les ministres, surtout Boulanger[4].

Fin du gouvernement et passation des pouvoirs

[modifier | modifier le code]

Dès , le ministre de l'Intérieur, Ferdinand Sarrien est mis en minorité sur sa gestion de la grève à Vierzon. Il souhaite alors démissionner, suivi par Sadi Carnot, Jules Develle et Charles Baïhaut. Mais après l'intervention du Président Grévy, seul Baïhaut démissionne. Le vote du budget est marqué par la quasi absence politique du gouvernement, qui laisse la Chambre voter un budget sans rigueur, malgré les réticences de Carnot. En novembre, Freycinet obtient la confiance par 24 voix de majorité pour garder les troupes au Tonkin[4].

Le , à la suite de l'adoption de l'amendement Colfavru portant la suppression des sous-préfets, Charles de Freycinet remet le la démission du gouvernement au président de la République, Jules Grévy.

Jules Grévy tente de faire du replâtrage sans Freycinet, les radicaux demandant à ce dernier de rester sans succès. Freycinet recommande Charles Floquet mais Grévy est réticent à celui-ci. Consultant les présidents des deux chambres, il appelle Floquet le 7, qui refuse et recommandant plutôt René Goblet[5].

Le , Jules Grévy nomme René Goblet à la présidence du Conseil des ministres.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Origine populisme, p. 164-165.
  2. a b et c Membre du cabinet précédent ayant conservé son poste
  3. a et b Membre du cabinet précédent ayant changé de poste
  4. a et b Origine populisme, p. 187-188.
  5. Origine populisme, p. 188.
  • Bertrand Joly, Aux origines du populisme : histoire du boulangisme, Paris, CNRS Éditions, (ISBN 978-2-271-13972-6).

Articles connexes

[modifier | modifier le code]