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Goma

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Goma
Goma
Goma et le lac Kivu en 2015.
Administration
Pays Drapeau de la république démocratique du Congo République démocratique du Congo
Communes Goma, Karisimbi
Province Nord-Kivu
Députés de la ville 4
Maire François Kabeya
Démographie
Gentilé Gomatracien, Gomatracienne
Population 782 000 hab. (2024[1])
Densité 17 378 hab./km2
Géographie
Coordonnées 1° 41′ 36″ sud, 29° 14′ 43″ est
Superficie 4 500 ha = 45 km2
Divers
Langue nationale swahili
Langue officielle français
Localisation
Géolocalisation sur la carte : République démocratique du Congo
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Goma
Géolocalisation sur la carte : République démocratique du Congo
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Goma

Goma est une ville de l'Est de la république démocratique du Congo, située sur la rive nord du lac Kivu et à 1 500 m d'altitude dans la vallée du Rift, elle est le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. La ville est bâtie sur d'anciennes coulées de lave issues de la chaîne volcanique de Virunga, et principalement sur celles du volcan Nyiragongo, situé à 14 km au nord, qui la domine à près de 2 000 m.

En 1894, l’explorateur Gustav Adolf von Götzen suivait les traces d’un missionnaire en provenance de la côte orientale d’Afrique. Pendant qu’il se rendait au Rwanda, il découvre un petit village de pécheurs appelés Ngoma qui signifie tam-tam en swahili, par déformation il écrivit Goma. Ngoma devint un poste belge en face de celui de Rubavu (au Rwanda) habité par les Allemands.

Au début, la cohabitation entre ces deux postes n’était pas facile. À un certain moment, les chefs coutumiers du Rwanda, en complicité avec les Allemands attaquent les Belges de Goma. Ces derniers se réfugient à Bukavu et laissent les envahisseurs occuper la ville. Après des négociations, les Allemands se replient vers le Rwanda et les Belges reprennent leur position initiale comme poste colonial. La ville s'est ainsi développée à partir de 1910, lorsque la Belgique y a établi un centre administratif[2] et la venue massive des Nande pour des fins économiques. Les colonisateurs venaient d’installer le chef lieu du district Belge à Rutshuru où vivait l’administrateur colonial. Le chef-lieu passe de Rutshuru à Goma.

A ce moment-là, Goma reste un poste de transaction lacustre avec Bukavu qui était une ville minière. Plus tard, des villes comme Rutshuru, Masisi, Kalehe et Gisenyi déverseront leurs populations dans Goma, qui sont à la recherche d'un emploi auprès des colonisateurs. C’est en cette période que vit le jour le quartier Birere (un bidonville de Goma) autour des entrepôts, bureaux et habitations des colons. Le nom Birere (littéralement feuilles de bananier) vient du fait qu’à l’époque, les gens y construisaient en feuilles de bananiers.

La ville fut la base arrière de l'opération Turquoise organisée en 1994 à la fin du génocide des Tutsi au Rwanda. La ville et ses environs abriteront dans des camps environ 650 000 réfugiés hutus, de 1994 jusqu'à la chute du Zaïre, dont certains supposés anciens génocidaires. Selon des ONG, l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo procède à des massacres dans les camps entre 1996 et 1997[3].

De 1998 à 2002-2003, la ville, sous contrôle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) pro-rwandais échappe au contrôle du gouvernement congolais.

De nombreux viols, massacres et crimes de guerre y ont été perpétrés entre 1996 et 2006 par les troupes des généraux rebelles de la RCD, essentiellement sous les généraux Nkundabatware et Mutebusi.

Vue de Goma.

En 2002, le Nyiragongo, volcan situé à environ 14 km au nord, entre en éruption, et une coulée de lave atteint le centre de la ville[4]. La lave n'a pas atteint le lac Kivu fort heureusement, car ce lac est un lac méromictique et un changement brutal de chaleur aurait des conséquences graves, soit possiblement une éruption limnique. Toutefois, la ville est à ce moment en grande partie détruite par la coulée de lave en provenance du Nyiragongo. De nombreux bâtiments du centre-ville ainsi que l'aéroport de Goma sont touchés. Environ 1 250 000 habitants de la ville ont dû fuir et plusieurs centaines de personnes sont mortes[4], de nombreux réfugiés restés sans abri avaient construit des abris d'urgence en bordure des champs de lave.

Débordant de populations fuyant les violences, Goma compte en 2012 plus de 400 000 habitants. Ceux qui ne peuvent pas trouver d'abri remplissent les camps de réfugiés, où l'ONU et les ONG se débattent pour leur fournir nourriture, eau et combustible. Le 22 mai 2021, une grande partie de la population de la ville de Goma avait fui vers Sake, en territoire de Masisi, Rutshuru et le Rwanda voisin lors de l'éruption du mont Nyiragongo en 2021[4].

En , la répression par les Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) d'une manifestation interdite contre la présence de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo (Monusco), les forces déployées par la Communauté d'Afrique de l'Est dans le Nord-Kivu et l'état de siège dans la région fait au moins 56 morts[5],[6]. La manifestation est organisée par Ephraïm Mutumishi Bisimwa, le chef d'une secte appelée « Wazalendo » (« Patriotes » en kiswahili) ou « Agano la uwezo wa neno » (qui se traduit par « foi naturelle judaïque messianique » ou « Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations »)[7]. Plus de 150 manifestants sont arrêtés et le temple de la secte est incendié par les FARDC[8],[9],[10]. Parmi les personnes arrêtées, 140 sont jugées devant un tribunal militaire pour association de malfaiteurs et participation à un mouvement insurrectionnel[7]. Plusieurs militaires de la Garde républicaine (en) sont aussi jugés dans un autre procès pour crime contre l'humanité devant un tribunal militaire[11]. Au terme de ce procès en , le commandant de la Garde républicaine dans le Nord-Kivu, le colonel Mike Mikombe, est condamné à mort pour meurtre. Trois autres membres de la Garde républicaine sont condamnés à 10 ans de prison chacun[12].

Début 2024, la ville est menacée par les attaques de la rébellion du M23. Jean-Pierre Bemba, vice premier ministre, assure que l'État protégera la ville, mais la population reste inquiète[13].

Géographie

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Rond point INSTIGO Goma, avec un ancien robot roulage[14]

La ville doit son nom au volcan éteint autour duquel elle s'est installée, le mont Goma, qui lui-même doit son nom au mot swahili « ngoma » qui signifie « tambour », dénomination due à sa forme et, peut-être, à la résonance particulière des lieux. Le cratère du mont Goma, envahi par les eaux du lac Kivu avec lequel il communique, abrite le port de la ville fréquenté quasi exclusivement par la navette de fret et passagers entre Goma et Bukavu, chef lieu du Sud-Kivu.

Ville frontalière, elle côtoie Gisenyi, à l'est, petite ville rwandaise aux plages de mica blanc scintillantes.

 Relevés météorologiques à Goma (altitude 1 530 m)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 14,4 15 12,2 15 14,4 13,9 12,8 14,4 13,9 13,9 13,9 14,4 14,03
Température maximale moyenne (°C) 26,1 25,6 25,6 25 25 25 25,6 26,1 25,6 26,1 25 25,6 25,5
Précipitations (mm) 117 71 102 155 142 51 20 66 140 157 124 112 1 257
Source : www.weatherbase.com[15]


Subdivisions

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Rond point Tcukudu Goma (Vue de près)

La ville est constituée de deux communes urbaines, divisées en quartiers administratifs :

Communes Population
(2016)
Quartiers
Goma 319 351 Les Volcans, Mikeno, Mapendo, Katindo, Himbi, Keshero, Lac Vert
Karisimbi 622 105 Kahembe, Katoyi, Majengo, Mabanga-Nord, Mabanga-Sud, Kasika, Murara, Virunga, Ndosho, Mugunga, Bujovu
Goma 941 456

Représentations étrangères

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En 2024, quatre pays sont représentés à Goma : par le consulat général du Kenya, les consulats de Belgique et de l'Ouganda, le bureau de l'ambassade de France[16].

Construction au bord du lac kivu à Goma

Les activités théâtrales étaient très développées dans la ville au cours de la décennie 1970 avec des troupes de théâtre bien organisées comme : AMIKI avec Kembo et Mazingi, CLB avec Tshiaba, Kainos et Robert De Souza, NGOMA avec Mpozayo Jean-Paul, etc. Les spectacles se déroulaient dans la salle du Ciné Palace en ville. L'Institut de Goma organisait aussi une troupe scolaire sous l'impulsion du préfet d'alors Lumaya Ombwel avec des élèves acteurs talentueux comme Robert De Souza dit Kablan ou Gilima alias Detty et Mwamba alias Ringo.

Rond-point BDGL Goma, vue de nuit.

La ville est reliée par le transport aérien via l’aéroport international de Goma. Avec un réseau routier en plein développement avec des artères principales bien asphaltées et secondaires construites en pavés fait en pierres taillées, la Ville possède également plusieurs taxis bus et voiture pour le transport en commun.

Elle est reliée à la ville de Bukavu par le port lacustre Bisengimana et aux autres villes de la province (Butembo et Beni) par la route Nationale numéro deux.

Enseignement supérieur

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La ville de Goma compte plusieurs universités et instituts supérieurs dont l'Institut supérieur d'informatique et de gestion fondé en 1992, l’université libre des Pays des Grands Lacs fondée en 1991, l’université de Goma fondée en 1993 et l'Institut des techniques et travaux du Congo (ISTTC) fondé en 2012.

Lieux de culte

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Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : diocèse de Goma (Église catholique), Église kimbanguiste, Communauté baptiste du Congo (Alliance baptiste mondiale), Communauté baptiste au centre de l'Afrique (Alliance baptiste mondiale), Assemblées de Dieu, province de l'Église anglicane du Congo (Communion anglicane), Communauté presbytérienne au Congo (Communion mondiale d'Églises réformées) [17], Assemblée chrétienne[18]. Il y a aussi des mosquées musulmanes.

Personnalités liées

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Environnement

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Selon Assumani Hamada, chercheur spécialisé dans les questions environnementales, la pollution croissante de l'eau du lac Kivu, causé par les déchets et les emballages expose la population de Goma à des « risques sanitaires majeurs, tels que les maladies hydriques », et menace la biodiversité, en particulier l'existence du Sambaza, un poisson prisé de la population, dont l'espèce endémique à la région pourrait disparaître si aucune action n'est prise[19], alors qu'il est aussi victime de pratiques de pêche inappropriées[20].

Selon le professeur Kennedy Kihangi, la destruction et l'exploitation de la faune et de la flore pour des fins de guerre est un crime international.

« On ne peut pas se servir de l’environnement pour faire du mal à la partie adverse. Eh bien, cette attitude est condamnable. C’est ainsi qu'en 1998, avec le Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale ce statut de Rome en son article 08 pose déjà une bonne orientation et dit que la destruction de l’environnement, le fait de diriger des attaques intentionnellement contre l’environnement et causé des dommages à l’environnement, des dommages à caractère durable et étendu, cela constitue un crime de guerre. Et si c’est réprimé comme crime de guerre par la CPI, les auteurs sont poursuivables devant la CPI »

— Kennedy Kihangi

Il met en exergue que, malgré la protection de l'environnement par des instruments juridiques nationaux et internationaux, les crimes environnementaux commis par les belligérants en RDC, n'ont été pris en considération par la justice de RDC, ni les juridictions internationales[21].

Notes et références

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  1. « Goma, Republic of Congo Metro Area Population 1950-2024 », sur Macrotrends.net (consulté le )
  2. (en) Koen Vlassenroot, Timothy Raeymaekers, Conflict and Social Transformation in Eastern DR Congo, Academia Press, USA, 2004, p. 105
  3. « Ce que Kabila dissimule : Massacres de civils et impunité au Congo » Accès libre, sur Human Rights Watch (consulté le )
  4. a b et c « Au-dessous du volcan, Goma tremble », Courrier International, no 1596,‎ , p. 24, traduit d'un article publié dans The Economist le 23 mai 2021
  5. « RDC: la société civile renonce à la journée ville-morte à Goma après des discussions », Radio France internationale,
  6. Carmel Ndeo, « Carnage à Goma: le bilan passe de 43 à 51 morts, la situation peut se détériorer à tout moment (Gouvernement) », Politico.cd,
  7. a et b William Basimike, « RDC: comparution de 140 membres d’une secte mystico-religieuse devant l’auditorat militaire de Goma », Radio France internationale,
  8. Vincent Duhem et Stanis Bujakera Tshiamala, « En RDC, comment la répression d’une manifestation à Goma a viré au bain de sang », Jeune Afrique,
  9. « Tuerie de Goma : Felix Tshisekedi consterné exige la lumière sur les circonstances du drame », radio Okapi,
  10. « En RDC, intervention armée meurtrière à Goma », AFP et Jeune Afrique,
  11. « RDC: la Garde républicaine pointée du doigt dans les violences du 30 août à Goma », Radio France internationale,
  12. « Est de la RDC: quatre officiers condamnés suite à la violente répression d'une manifestation à Goma », Radio France internationale,
  13. « Guerre du M23: « tout est mis en œuvre pour que Goma ne tombe pas » (Jean-Pierre Bemba) », sur kivu5.net, (consulté le ).
  14. Goma : Après le robot-roulage, le rond-point Instigo doté des feux de signalisation - EMERGENCE-GROUPE.
  15. (en) « weatherbase Goma, Democratic Republic of the Congo », sur www.weatherbase.com (consulté le ).
  16. « Goma : Consulats étrangers » Accès libre, sur embassypages.com (consulté le )
  17. (en) J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 777
  18. « ASSEMBLEE CHRETIENNE DE GOMA VIDEO - YouTube », sur www.youtube.com (consulté le )
  19. « Goma : les défis écologiques du lac Kivu confronté à la pollution » Accès libre, sur Radio Okapi, (consulté le )
  20. « RDC: le chercheur Pascal Masilya alerte sur le risque de disparition de “Sambanza”, des petits poissons du Lac Kivu » Accès libre, sur desknature.com, (consulté le )
  21. « Goma : la destruction de l'environnement par les belligérants est un crime de guerre (Expert) » Accès libre, sur Radio Okapi, (consulté le )

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Articles connexes

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Liens externes

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