Gambit de Budapest
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Le gambit de Budapest est une ouverture du jeu d'échecs inventée par Géza Maróczy en 1896, et qui commence par les coups :
1. d4 Cf6 2. c4 e5.
Il est rare à haut niveau mais on peut le trouver à l'occasion au niveau joueur de club. Il est recommandé comme arme pour ces derniers par Tony Rubin dans son livre-témoignage (coécrit avec John Emms) Chess for the rank and file (éd. Tournament Chess (ISBN 1-871541-31-X)). Tony Rubin y avance l'argument suivant : « OK, l'ouverture n'est pas tout à fait correcte, mais citez-moi une seule défense noire qui soit infaillible[1]. »
Le gambit de Budapest a deux codes ECO : A51 (1.d4 Cf6 2.c4 e5) et A52 (1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4)
Le second coup des Noirs attaque le centre des Blancs, sacrifiant, au moins temporairement, un pion pour ce faire. La plupart du temps, les Blancs ne s'accrochent pas au pion car cela posterait leurs pièces défensivement et donnerait un avantage de développement aux Noirs. Au lieu de cela, les Blancs développent leurs pièces et espèrent une avance de développement pendant que les Noirs récupèrent leur pion. Après 3.dxe5 (la seule tentative sérieuse d'obtenir un avantage), les Noirs doivent jouer leur cavalier à nouveau.
La réponse la plus fréquente est 3...Cg4 avec trois variantes principales :
- La ligne Adler : 4.Cf3 Fc5 5.e3 Cc6 et les Blancs cherchent un avantage d'espace dans le centre avec leurs pièces.
- 4.Ff4 Cc6 5.Cf3 Fb4+ et les Blancs adoptent :
- soit la ligne Bernstein 6.Cbd2 et rendent le pion pour garder la paire de fous,
- soit la ligne Rubinstein 6.Cc3 et les Blancs tentent de garder le pion
- la ligne Alekhine 4.e4, avec laquelle les Blancs recherchent un avantage spatial conséquent avec leurs pions.
Les Blancs ont aussi d'autres possibilités au quatrième coup, la plus intéressante étant 4.e3, les autres (4.f4?!, 4.Dd4?!, 4.Dd5, 4.e6) n'étant pas prometteuses.
Au 3e coup, les Noirs peuvent aussi adopter la variante Fajarowicz 3... Ce4 qui met l'accent sur un jeu de pièces rapide.
Pratique en compétition
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]La première partie connue avec un gambit de Budapest est la partie Adler-Maróczy à Budapest en 1896. En 1916, Stephan Abonyi, avec ses compatriotes Zsigmond Barasz et Gyula Breyer, développent cette ouverture lorsqu'ils affrontent le chirurgien néerlandais Johannes Esser dans un petit tournoi à Budapest. C'est à Berlin en 1918 que ce gambit fut employé contre un joueur de classe mondiale pour la première fois, quand Akiba Rubinstein n'obtient qu'un maigre ½-2½ en trois parties contre Milan Vidmar, Carl Schlechter et Jacques Mieses qui jouent tous le gambit contre lui[2].
Pratique par des joueurs de haut niveau
[modifier | modifier le code]Le gambit de Budapest n'a jamais été utilisé largement par les Noirs par les joueurs du top 10 mondial :
- Réti l'a employé trois fois contre des adversaires plus faibles, marquant 1½ point.
- Tartakover l'a utilisé trois fois dans un seul tournoi (Bad Kissingen 1928) mais ne marque que 1½ contre une forte opposition (Bogoljubov, Capablanca, Rubinstein).
- Mieses l'utilise deux fois, gagnant contre Rubinstein (Berlin 1918) mais perdant contre Euwe (Hastings 1923)
- Spielmann l'emploie également deux fois, gagnant contre Euwe (Bad Pistyan 1922 Max Euwe vs Rudolf Spielmann (1922)) mais perdant contre Sämisch (Copenhague 1923).
Certains joueurs de haut niveau ont essayé le gambit une seule fois contre des joueurs plus faibles, généralement avec de bons résultats :
- Alekhine gagne contre Ibanez (Buenos Aires, 1926).
- Chirov gagne contre Bacrot (Bosna SuperGM, 2000) alors que Bacrot ne figure pas encore dans le top mondial.
- Flohr gagne contre Staehelin (Berne, 1932).
- Breyer gagne contre Esser (Budapest, 1916).
- Maróczy gagne contre Adler (Budapest, 1896).
D'autres forts joueurs ont utilisé le gambit contre des joueurs de force similaire, pour les surprendre ou parce qu'ils estimaient que le gambit ne convenait pas au style positionnel de leur adversaire :
- Vidmar gagne contre Rubinstein (Berlin 1918).
- Schlechter fait nulle Rubinstein (Berlin 1918).
- Bronstein gagne contre Tolouch (Moscou, championnat d'URSS, 1944).
- Speelman gagne contre Browne (Taxco, Tournoi interzonal, 6e ronde, 1985).
- Short perd contre Karpov (Linares, match des candidats, 1re ronde, 1992).
- Mamedyarov gagne contre Van Wely (Ciudad Real 2004).
D'autres encore l'ont employé dans leur jeunesse, puis l'ont abandonné au moment d'accéder au top mondial :
- Svidler l'a utilisé en 1991-1992 alors qu'il avait 15 ans.
- Topalov l'a utilisé contre Dreev alors qu'il avait 14 ans.
Utilisation contre des joueurs de haut niveau
[modifier | modifier le code]Les joueurs de l'élite mondiale ont rarement été confrontés au gambit :
- Rubinstein obtient des résultats catastrophiques au tournoi de Berlin 1918 contre le gambit (½/3), mais quelques années plus tard il améliore ce score en gagnant contre Daniuszewski (Łódź, championnat de Pologne 1927) puis contre Tartakover (Bad Kissingen, 1928).
- Alekhine marque 3/4 avec des victoires contre Euwe (Amsterdam, 1921), Rabinovich (Baden-Baden, 1925) et Seitz (Hastings, 1926), mais perd contre Gilg (Semmering, 1926).
Autres pratiquants
[modifier | modifier le code]En dehors de l'élite mondiale, le gambit est surtout utilisé par des joueurs moins connus, dont beaucoup de Hongrois :
- GM Georg Mohr obtient 2½/6 avec le gambit entre 1994 et 2002.
- MI Miklos Kaposztas obtient 3½/6 entre 1974 et 1994.
- Elek Bakonyi marque 3/6 entre 1927 et 1974.
Thèmes stratégiques et tactiques
[modifier | modifier le code]L'attaque du roque par la tour
[modifier | modifier le code]Dans la variante 4.Cf3 (variante Adler), les Noirs ont souvent l'occasion de développer leur Ta8 agressivement par la 6e rangée avec la manœuvre a7-a5, Ta8-a6-h6. Ceci peut se produire avec des coups comme 1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.Cf3 Fc5 5.e3 Cc6 6.Fe2 Cgxe5 7.Cxe5 Cxe5 8.a3 a5 9.0-0 0-0 10.Cc3 Ta6 11.b3 Th6.
La tour est alors utilisée dans une attaque de pièces contre le roque ennemi. Les Noirs amassent facilement des pièces contre le roi blanc, avec la tour en h6, la dame en h4 et un cavalier en g4. Si les Blancs tentent de se défendre avec h2-h3, le Fc8 peut être sacrifié sur h3 pour ouvrir la colonne h.
Le Fc5 n'a pas l'air particulièrement utile dans cette attaque. Par la pression sur e3, il rend f2-f4, chassant le cavalier noir, difficile pour les Blancs, et l'attaque sur e3 est parfois renforcée par un doublement de pièces lourdes sur la colonne e. Il y a plusieurs possibilités de sacrifice en e3. D'autre part, le Fc5 peut parfois être recyclé sur la diagonale b8-h2 via Fc5-a7-b8, pour mettre encore plus de pression sur h2. Il peut aussi rester sur la diagonale a7-g1 pour mettre de la pression sur f2, si les Blancs poussent e3-e4 plus tard dans le jeu.
La tour de Budapest est une innovation revigorante pour le gambit dans les années 1980, et elle lui donne une nouvelle vie. Cependant, certains ennuis découlent du retard de la poussée ...d6 pour permettre cette manœuvre : le fou dame doit attendre longtemps son développement, et toute attaque sur le Fc5 est potentiellement ennuyeuse pour les Noirs (puisqu'elle signifie la fermeture de la 6e rangée avec ...d6 ou ...b6, abandonnant la diagonale active a7-g1, ou entravant le chemin de la tour en a7). Ceci, ainsi que des risques tactiques à l'aile roi (Cf5 prendrait en fourchette la Th6 et la Dh4), et le plan étroit des Noirs (avec aucune alternative s'il vient à échouer), ont fait regretter à certains les lignes anciennes, où c'est la tour roi qui arrive en h6. La tour dame peut alors être utilisée pour des opérations sur l'aile dame (après avoir repris le Fc5 avec le pion b par exemple).
Les avantages de ...Fb4+
[modifier | modifier le code]Dans la plupart des variantes, les Noirs ont l'occasion de jouer Fb4+. La recommandation de ce coup dépend des réponses blanches possibles :
- si les Blancs doivent jouer Cc3, alors les Noirs devraient capturer le Cc3 seulement si les Blancs doivent recapturer avec le pion b. À ce moment, le pion isolé et les pions doublés c3 et c4 sont des avantages positionnels pour les Noirs qui compensent totalement la perte de la paire de fous, et même du pion du gambit. Si les Blancs peuvent reprendre avec une pièce (généralement Tc1, Fd2 ou Dc2), la capture du Cc3 serait désavantageuse pour les Noirs puisqu'elle abandonne la paire de fous ;
- si les Blancs doivent jouer Cbd2, alors ils ne font qu'une petite concession positionnelle, parce que le cavalier atteindra plus difficilement sa case idéale d5. Cependant, si les Noirs sont forcés de prendre en d2, les Blancs ont l'avantage de la paire de fous ;
- si les Blancs doivent jouer Fd2 alors les Noirs devraient échanger les fous seulement si les Blancs sont forcés de recapturer avec le Cb1, parce qu'alors ce cavalier est légèrement mal placé pour atteindre sa case idéale d5.
Par exemple, on trouve les variantes suivantes :
- dans la ligne Adler, après 4...Cc6 5.e3 les Noirs n'obtiendraient rien par 5...Fb4+ parce que les Blancs pourraient répondre 6.Fd2 et à 6...Fxd2+ 7.Dxd2 ;
- dans la variante 4.Ff4, après 4...Cc6 5.Cf3 les Noirs devraient jouer 5...Fb4+ car les deux réponses avec le Cb1 ont leur problème habituel et 6.Fd2 perd un tempo ;
- dans la variante Alekhine, après 4.Cec6 5.Fe3 les Noirs peuvent jouer 5...Fb4+ comme plus haut, et 6.Fd2 cède la diagonale a7-g1 aux Noirs avec 6...Fc5.
La pression sur les cases e4 et e3
[modifier | modifier le code]Dans la variante 4.Cf3, quand les Blancs ont joué f2-f4, le pion e3 devient un pion arriéré sur une colonne ouverte. Les Noirs peuvent alors appliquer de la pression sur la colonne e en général, et sur le pion e3 et la case e4 en particulier.
Les coups typiques de ce plan sont la manœuvre Ce5-d7-f6, et le placement des pièces lourdes sur la colonne e avec Tf8-e8 et Dd8-e7. Le Fc5 est déjà bien placé pour menacer le pion e3. En fonction des autres paramètres, le Fc8 peut aussi être placé en b7 ou f5, et contrôler e4 dans les deux cas.
Ce plan doit être évoqué seulement si certaines conditions sont remplies :
- la case d7 est disponible pour le Ce5, de sorte qu'il puisse aller en f6 plus tard ;
- les Blancs ne peuvent pas facilement avancer le pion e3 en e4, où il serait défendu convenablement par le Cc3 et un éventuel Ff3 ;
- les Blancs n'ont pas le temps de lancer une attaque rapide sur le roque noir avec f4-f5-f6.
La poussée c4-c5
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Dans les lignes principales, la poussée c4-c5 donne souvent un avantage positionnel aux Blancs.
Dans la ligne Bernstein, après 7.a3 Cgxe5 8.Cxe5 Cxe5 9.e3 Fxd2+ 10.Dxd2 les Blancs obtiennent la paire de fous et un avantage d'espace. De façon à exploiter cet avantage, ils peuvent lancer une attaque de minorité sur l'aile dame, dans le but de réaliser la poussée c4-c5 dans de bonnes conditions. Cette poussée peut donner plusieurs avantages aux Blancs :
- l'amélioration de son fou de cases claires ;
- la création d'une colonne semi-ouverte pour l'attaque avec les tours ;
- la création d'un pion arriéré isolé en d6 après l'échange c5xd6.
Par exemple, après le naturel mais fautif 10...0-0?! (diagramme), les Blancs peuvent immédiatement réaliser leur objectif stratégique avec 11.c5![3]
- si les Noirs acceptent le sacrifice temporaire, après 11...Dxc5 12.Tc1 Dd6 13.Dxd6 cxd6 14.Td1 les Blancs récupèrent le pion et ont créé un pion faible en d7.
- si les Noirs refusent le pion, ils ont des difficultés pour développer l'aile dame, par exemple 11...d6 serait suivi par 12.cxd6 Dxd6 13.Dxd6 cxd6 et le pion en d6 est faible.
Les Noirs essayent donc d'empêcher la poussée c4-c5 avec des coups comme d7-d6, b7-b6 ou Tf8-d8 (si cela crée un vis-à-vis entre la Td8 et la Dd2).
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De façon similaire, dans la ligne Adler, après 4...Fc5 5.e3 Cc6 6.Fe2 0-0 7.0-0 Te8 8.Cc3 Cgxe5 9.b3 a5 10.Fb2 Cxf3+ 11.Fxf3 Ce5 12.Fe2 Ta6 13.Dd5 De7 14.Ce4 Fa7 (diagramme), les Blancs ont une belle occasion de pousser 15.c5[4] car :
- cela clôt la diagonale pour le Fa7 pour le moment ;
- cela rend plus difficile le développement du Fc8, car b7-b6 (ou d7-d6) peut être contrecarré par cxb6 (dxc6 respectivement) en créant un pion faible en d6 ;
- cela améliore les perspectives du Fe2.
Le piège de Kieninger
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Le piège de Kieninger est un piège nommé selon Georg Kieninger, qui l'utilisa dans une partie amicale contre Godai à Vienne en 1925[5].
Dans la ligne Bernstein, après 6...De7 7.a3 le Fb4 est attaqué mais les Noirs ne doivent pas nécessairement le déplacer dans l'immédiat, et au lieu de cela ils peuvent récupérer le pion du gambit et tendre un piège avec 7...Cgxe5. Il semble que les Blancs gagnent une pièce avec 8. axb4?? mais cela referme sur eux le piège de Kieninger avec 8...Cd3# échec et mat.
De façon intéressante, après 8.Cxe5 Cxe5, les Blancs ne peuvent toujours pas prendre le Fb4 à cause de la menace 9...Cd3#, le piège persiste donc pendant deux coups.
Une variante rare s'est aussi produite dans une miniature de la variante Fajarowicz, après les coups 1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Ce4 4.Dc2 Fb4+ 5.Cd2 d5 6.exd6 Ff5 7.Da4+ Cc6 8.a3 Cc5 9.dxc7 De7! et les Blancs, qui ne veulent pas perdre leur dame, sont poussés à jouer 10.Dd1 Cd3# mat[6].
Variante principale 3...Cg4, ligne Adler 4.Cf3
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1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.Cf3
La ligne Adler est nommée selon la partie Adler-Maróczy du tournoi de Budapest 1896[7],[8]. Les Blancs développent simplement une pièce tout en protégeant le pion e5. Les Noirs ont à présent le choix entre une variante mineure 4...Cc6 et la variante principale 4...Fc5.
La variante 4...Cc6
[modifier | modifier le code]Les Noirs jouent ce coup quand ils veulent remettre à plus tard le placement de leur fou de cases noires. À présent, les Blancs ont un vaste choix :
- 5.Ff4 transpose dans la variante 4.Ff4 expliquée plus bas,
- 5.Dd5 transpose dans une ligne mineure 4.Dd5 expliquée plus bas,
- 5. e3 et maintenant 5...Fb4+ n'est pas si bon parce que les Blancs peuvent réagir avec le simple 5.Fd2. Meilleur est 5...Cgxe5 et les Noirs peuvent établir une sorte de configuration de défense est-indienne avec g7-g6 et Ff8-g7[9].
- 5. Fg5 Fe7 6.Fxe7 (6.Ff4 transpose dans la variante 4.Ff4) 6...Dxe7 7.Cc3 avec une menace positionnelle dangereuse Cc3-d5. Les Noirs doivent être précis avec 7...Dc5 8.e3 Cgxe5 et ils peuvent répondre à Dd1-d5 par Dc5-e7 (et la case d5 n'est plus disponible pour le Cc3), et à Cc3-d5 par Cc6-e7 (pour échanger les ennuyeux cavaliers))[9].
La variante 4...Fc5
[modifier | modifier le code]4...Fc5 attaque le pion blanc f2, forçant 5.e3 qui bloque la route du Fc1. Les Blancs ne peuvent donc pas conserver leur pion d'avance et se focalisent plutôt sur l'avantage d'espace. Le Fc1 va en b2 où il a une excellent diagonale, et le Cb1 se dirige vers les cases d5 ou e4.
Après 5...Cc6, les Blancs doivent prendre une décision importante, à savoir s'ils veulent de la poussée a2-a3 dans leur plan ou non. Bien que ce coup évite un possible Cc6-b4 et crée la possibilité b2-b4, il peut aussi perçu comme une perte de temps dans certaines lignes. Les lignes principales pour les Blancs sont donc soit de jouer 6.a3, soit d'essayer d'éviter cette perte de temps avec 6.Fe2.
Les autres coups ne sont pas très prometteurs :
- 6.Dd5?! est une vaine tentative de garder le pion e5, tout en exposant la dame et en occupant la case d5 à la place du cavalier b1. Ce coup a un intérêt historique : il fut joué dans la partie initiale Adler-Maroczy. Les Noirs continuent normalement avec De7/Cgxe5/d6/Fe6.
Variante principale 3...Cg4 avec 4.Ff4
[modifier | modifier le code]1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.Ff4
Tandis que dans la ligne Adler, les Blancs sont confrontés au risque d'une attaque sur l'aile roi avec une tour qui atterrit en g6 ou h6 (voir manœuvres de tour dans la partie thèmes stratégiques et tactiques), c'est rarement le cas ici car le Ff4 blanc peut facilement protéger le roque au besoin. Le jeu évolue donc plutôt vers l'aile dame (dans la ligne Bernstein) ou dans le centre (dans la ligne Rubinstein).
La variante controversée 4...g5?! affaiblit de nombreuses cases, ce que les Blancs peuvent essayer d'exploiter avec les manœuvres Ff4-d2-c3 (pression le long de la diagonale a1-h8), Cg1-e2-g3-h5 (pression sur les cases f6 et g7) et h2-h4 (pour ouvrir la colonne h). Borik en conclut que le coup 4...g5 crée des faiblesses irrémédiables dans le camp noir[10]. Néanmoins, la ligne 4...g5 a trouvé de nouveaux supporters récemment, grâce aux victoires noires dans van Wely-Mamedyarov, Ciudad Real 2004 dans laquelle les Blancs ont joué 5.Fg3 et Graf-Asik, Kavala 2007 (où les Blancs ont joué 5.Fd2)
En dépit du renouveau récent de popularité pour 4...g5?!, la variante reste moins courante que la ligne principale qui commence par 4...Cc6. La variante principale continue avec les deux camps qui développent leurs pièces autour du pion e5, par exemple : 4...Cc6 5.Cf3 Fb4+ (prépare 6...De7) et les Blancs doivent choisir entre 6.Cc3 et 6.Cbd2.
La ligne Rubinstein 6.Cc3
[modifier | modifier le code]1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.Ff4 Cc6 5.Cf3 Fb4+ 6.Cc3
La ligne porte le nom de Rubinstein en raison de la partie Rubinstein-Vidmar (Berlin 1918), même si Rubinstein préféra plus tard la ligne Bernstein[7]. Cependant, d'autres sources fiables appellent l'entièreté de la variante 4.Ff4 la variante Rubinstein, au lieu de 6.Cc3 seulement[11].
Les Noirs font bien d'échanger immédiatement le Cc3 avec 6...Fxc3+ 7.bxc3 car sinon les Blancs obtiennent un petit avantage positionnel en évitant les pions doublés (voir les avantages de 4...Fb4+ plus haut)[12]. Les Noirs peuvent mettre de la pression sur le pion e5 avec 7...De7 et la seule possibilité des Blancs pour garder le pion est 8.Dd5. Les Blancs menacent de relâcher la pression avec h2-h3 qui repousse le cavalier sur la case inférieure h6, les seules possibilités pour les Noirs de garder l'initiative sont donc 8...Da3 et 8...f6.
La ligne Bernstein 6.Cbd2
[modifier | modifier le code]1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.Ff4 Cc6 5.Cf3 Fb4+ 6.Cbd2
L'origine du nom de cette variante n'est pas claire, elle pourrait provenir du joueur Jacob Bernstein mais il ne semble pas avoir joué le gambit (ni avec les Blancs, ni avec les Noirs)[7].
Dans cette variante positionnelle, les Blancs rendent le pion e5 pour obtenir d'autres avantages (par exemple, la paire de fous). Après 6...De7 les Blancs doivent choisir entre 7.a3 avec l'idée de garder la paire de fous, ou 7.e3 avec l'idée de gagner du temps sur la variante 7.a3.
Conservation de la paire de fous avec 7.a3
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1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.Ff4 Cc6 5.Cf3 Fb4+ 6.Cbd2 De7 7.a3
Le Fb4 est attaqué mais les Noirs ne sont pas obligés de le déplacer immédiatement, et à la place peuvent jouer 7...Cgxe5 pour récupérer le pion du gambit. Les Noirs menacent maintenant de prendre le pion c4 et le Cf3, les Blancs doivent accepter les pions doublés ou jouer le roi. Par exemple 8.e3?! et maintenant 8...Cxf3+ force soit 9.gxf3, soit 9.Dxf3 Fxd2+ 10.Rxd2 et les Blancs ne peuvent plus roquer.
Les Blancs ne peuvent pas jouer 8.axb4?? à cause du piège de Kieninger 8...Cd3# (voir section Thèmes stratégiques et tactiques). Les Blancs ne veulent pas non plus jouer 8.Fxe5?! car cela laisse échapper la paire de fous, qui est l'espoir principal d'obtenir un avantage pour les Blancs dans la ligne Bernstein. Les Blancs sont donc plus ou moins forcés d'échanger les cavaliers avec 8.Cxe5 Cxe5.
Les Blancs ne peuvent toujours pas gagner une pièce avec 9.axb4?? toujours à cause de 10.Cd3#. Ils ne peuvent pas non plus gagner de pièce avec 9.Fxe5?! parce que les Noirs ont le zwischenzug 9...Fxd2+ 10.Dxd2 Dxe5 avec un jeu égal. Les Blancs jouent donc 9.e3 pour protéger le pion c4 attaqué par le Ce5.
Il n'y a maintenant plus de menace de mat en d3, le Fb4 est donc réellement menacé et les Noirs doivent le jouer. 9...Fd6 (ou 9...Fc5 10.b4 Fd6, avec l'intention de réponre à 11.c5?! par 11...Cd3+ 12.Fxd3 Fxf4) placerait défavorablement le fou, et 9...Fa5?? le perdrait après 10.b4 Fb6 11.c5, ce qui laisse 9...Fxd2+, et après 10.Dxd2 on obtient la position de départ réelle de cette variante.
Il est important de remarquer que pour les Noirs, la séquence 7...Cgxe5 8...Cxe5 9...Fxd2+ n'est pas seulement une ruse, mais aussi le meilleur ordre de coups, tout autre ordre donnant une possibilité aux Blancs de réaliser la poussée avantageuse c4-c5 (dont les avantages sont expliqués dans la section Thèmes stratégiques et tactiques). Par exemple, après 7...Fxd2+?! 8.Dxd2 Cgxe5 9.Cxe5 Cxe5 les Blancs ne devraient pas jouer l'habituel 10.e3?! mais chercher à obtenir mieux avec l'immédiat 10.c5! puisque les Noirs ne peuvent pas prendre en c5 sans perdre le pion c7 (à cause de la possibilité Ta1-c1 et Dd2-c3)[13].
La lutte contre la paire de fous
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1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.Ff4 Cc6 5.Cf3 Fb4+ 6.Cbd2 De7 7.a3 Cgxe5 8.Cxe5 Cxe5 9.e3 Fxd2+ 10.Dxd2
Les Blancs sont légèrement mieux avec deux avantages statiques :
- la paire de fous,
- un avantage d'espace à l'aile dame.
D'autre part, les Noirs n'ont pas de raison d'être satisfaits, car il n'y a pas de cible dans le camp adverse. On peut cependant trouver de petits atouts :
- Le Ce5 noir peut être considéré comme puissant, parce qu'il menace c4 et restreint l'activité du Ff1 en lui soustrayant les cases naturelles d3 et f3. De plus, les Blancs ne peuvent pas compter sur l'échange de ce cavalier, parce que cela entraînerait la perte de la paire de fous, et donc une partie de l'avantage.
- Le Fc8 peut devenir bien meilleur que son pendant, le Ff1, s'il parvient aux bonnes cases b7 ou c6, tandis que le Ff1 reste gêné par le Ce5.
Ceci explique le plan le plus naturel pour les deux camps :
- Les Blancs tentent une attaque de minorité sur l'aile dame, afin d'augmenter leur avantage d'espace et de créer des faiblesses dans les pions noirs (par exemple, un pion isolé ou un pion arriéré). Les Blancs vont essayer de réaliser les poussées b2-b4 et c4-c5 dans de bonnes conditions.
- Les Noirs essayent de garder la position fermée, et, de façon plus importante, de garder le pion c4 où il est, pour gêner le Ff1. Ceci peut être accompli par des coups tels que b7-b6 et d7-d6. Les Noirs vont tenter de développer le Fc8 le long de la diagonale a8-h1, où il cible le roque adverse.
Exemples pratiques
[modifier | modifier le code]Le premier coup des Noirs doit être 10...d6! parce que sinon les Blancs jouent 11.c5! et obtiennent un net avantage immédiat. Par exemple 10...b6? perd un pion sur 11.Dd5 Cc6 (forcé) 12.Fxc7, et 10...0-0?! échoue sur 11.c5! les Noirs ne peuvent prendre avec 11...Dxc5? à cause de 12.Tc1 De7 13.Txc7 et les Blancs sont déjà gagnants.
Après 10...d6! les Blancs peuvent essayer tous les coups qui vont dans la direction du plan décrit plus haut.
- L'immédiat 11.c5!? est un sacrifice de pion pour ouvrir des diagonales pour les fous. Les Blancs obtiennent une puissante attaque pour le pion mais rien de décisif, par exemple 11...dxc5 12.Tc1 f6!? (surprotégeant le Ce5 pour éviter les fourchettes telles que 13.Dc3 ou 13.Dd5 qui permettraient aux Blancs de regagner le pion) 13.Dc2 b6 14.Fxe5 Dxe5 15.Fb5+ Rf8.
- Avec 11.Dc3 les Blancs préparent c4-c5 et mettent de la pression sur le Ce5 (le pion d6 est cloué) et sur le pion g7 derrière lui. Les Noirs peuvent continuer leur plan naturel avec 11...b6, et les Blancs peuvent penser au sacrifice de pion 12.c5!? bxc5 13.Fxe5 Dxe5 14.Dxe5+ dxe5 pour démolir la structure de pions noire. Cependant, de nombreuses pièces ont été échangées dans le processus et la paire de fous a disparu, les Blancs auront donc du mal à créer un avantage. La meilleure chance des Noirs est de courageusement sacrifier tous les pions faibles pour activer les pièces, par exemple: 15.Tc1!? Tb8! 16.Txc5 Txb2 17.Txc7 0-0! et les Blancs ont de sérieux problèmes pour développer leurs pièces.
La recherche d'un gain de tempo avec 7.e3
[modifier | modifier le code]1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.Ff4 Cc6 5.Cf3 Fb4+ 6.Cbd2 De7 7.e3
Dans cette variante, les Blancs essayent d'éviter le coup a2-a3 pour gagner un tempo sur la variante 7.a3. Après les coups habituels 7...Cgxe5 8.Cxe5 Cxe5 9.Fe2 d6 10.0-0, c'est la dernière chance des Noirs d'échanger le Fb4 pour le Cd2.
Si les Noirs choisissent l'échange avec 10...Fxd2, ils auront un tempo de moins sur la variante 7.a3 et seront bientôt incapables de parer les menaces positionnelles blanches sur l'aile dame. Les Blancs doivent seulement éviter la poussée a2-a3 et continuer avec les plans standard de la variante 7.a3[14].
Par conséquent, les Noirs font mieux d'éviter l'échange et de continuer avec un coup normal comme 10...0-0. Les Blancs peuvent alors essayer deux idées :
- le jeu sur l'aile dame contre le Fb4 exposé,
- le recyclage du Cd2 vers sa case idéale, d5.
La première idée n'est pas suffisante pour obtenir un avantage si les Noirs savent comment réagir. Les Noirs doivent se battre pour les cases b4 et c5, pour essayer d'éviter les problèmes pour leur fou de cases noires. Par exemple, après 11.Cb3 b6 12.a3 Fc5 les Noirs ont un jeu égal[5].
La deuxième idée est plus dangereuse et peut être combinée avec la première. Les Blancs recyclent leur Cd2 via le chemin Cd2-b1-c3-d5, où il sera idéalement placé et aidera la réalisation de la poussée b2-b4.
Variante principale 3...Cg4, ligne Alekhine 4.e4
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1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.e4
Cette ligne est nommée d'après Alexandre Alekhine, probablement grâce à ses victoires dans les parties Alekhine - Rabinovic (Baden Baden, 1925) et Alekhine - Seitz (Hastings, 1926)[15],[8].
Les Blancs n'essayent pas de garder leur avantage matériel (le pion e5) et se concentrent sur la construction d'un fort centre de pions, pour essayer d'obtenir un avantage d'espace.
Les Noirs doivent faire quelque chose pour leur Cg4 qui est attaqué par la Dd1. En dehors de la ligne principale, deux variantes mineures ont été essayées :
- avec 4...h5?! les Noirs ne veulent pas regagner leur pion de gambit et préfèrent garder le Cg4 sur sa case d'attaque. Par conséquent, les Blancs doivent veiller à ne pas tomber dans quelques pièges comme 5.Cf3? Fc5 ou 5.f4?! Fc5 6.Ch3 Cc6 7.Fe2? Dh4+[16]. Les Blancs font mieux de repousser immédiatement le Cg4 par 5.Fe2 ou 5.h3, après quoi le coup h7-h5 est seulement une faiblesse et les Blancs ont l'avantage[17].
- avec 4...d6 les noirs continuent dans un vrai style de gambit, essayant de développer rapidement leurs pièces. Ici encore, après 5.exd6 Fxd6 les Blancs doivent éviter des pièges comme 6.Cf3? Fc5! 7.Dxd8+ Rxd8 et les Noirs regagnent le pion avec avantage[18]. Les Blancs continuent avec 6.Fe2 pour gagner un tempo sur le Cg4 et la seule option des Noirs de soutenir l'initiative est 6...f5 7.exf5 De7. Les Blancs ont un avantage mais courent quelques risques[19]. Cependant il est plus simple pour les Blancs d'éviter toute complication avec 5.Fe2 Cxe5 et ils ont alors une version supérieure de la ligne principale car les Noirs ont bloqué leur Ff8 avec le coup d7-d6.
La variante principale est 4...Cxe5 5.f4 et les Noirs ont un choix important à faire, à savoir où jouer leur Ce5 :
- 5...Cec6 est considéré comme le meilleur[20],
- 5...Cg6 est probablement jouable[21],
- 5...Cbc6?! n'est qu'un mauvais sacrifice.
La variante 5...Cec6
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1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.e4 Cxe5 5.f4 Cec6
Le cavalier c6 est plus en sécurité que sur g6, et peut faire partie d'une stratégie générale sur les cases noires. Il peut aller sur d4 pendant que l'autre cavalier peut aller sur c5 via a6 ou d7. Les Blancs n'ont pas beaucoup de coups, par exemple 6.a3?! a5 joue pour les Noirs en créant une faiblesse sur b3, et 6.Cf3?! Fc5 rend difficile le roque pour les Blancs ensuite. En particulier, après 6.Cf3 Fc5, si les Blancs essayent de forcer l'échange des fous avec quelque chose comme Fd3/De2/Fe3, les Noirs peuvent essayer de compliquer la situation avec la structure Fc5/Fg4/Cd4[22].
Pour ces raisons, les Blancs répondent habituellement avec 6.Fe3 Fb4+ 7.Cc3. À présent, la stratégie des Noirs doit inclure tôt ou tard Dd8-e7, pour essayer de mettre la pression sur le pion e4. Par conséquent, les Noirs font mieux d'échanger Fb4 pour le Cc3, pour essayer d'éviter un éventuel Cc3-d5 plus tard. Comme toutes les pièces noires sont sur l'aile dame, attaquer le centre blanc avec une poussée f7-f5 est probablement trop affaiblissant[23]. Il vaut mieux attaquer avec des pièces, par exemple avec la construction b6/d6/Cc5/Fb7/0-0-0[24]
La variante 5...Cg6
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1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.e4 Cxe5 5.f4 Cg6
Le cavalier sur g6 met la pression sur le pion f4, mais peut être gêné et perdre un tempo si les Blancs poussent f4-f5. Les Blancs ont deux possibilités principales :
- 6.Cf3 contrôle la case e5 pour essayer de préparer la poussée f4-f5. Contrairement à 5...Cec6, les Blancs n'ont pas à craindre 6...Fc5 car ce coup échoue sur des problèmes tactiques après 7.f5! Ch4? 8.Cg5! et le cavalier noir est déjà en grand danger[25]. Par conséquent, les Noirs doivent réagir rapidement avec 6...Fb4+ 7.Cc3 et ils peuvent adopter une disposition normale avec 0-0/d6/Cc6/b6 ou agir hardiment avec 7...Df6 menaçant le pion f4[26],
- 6.Fe3 s'empare de la diagonale a7-g1 du fou noir Ff8 et peut, dans certaines lignes, préparer le grand roque. Les Noirs peuvent jouer dans le même esprit que dans la ligne 6.Cf3, par exemple 6...Fb4+ 7.Cc3 Fxc3+ 8.bxc3 b6!? suivi par un développement normal comme d6/0-0/Fb7/Cd7/Te8/Cc5[21]. Les Noirs peuvent aussi jouer plus agressivement en mettant immédiatement la pression sur le centre de pions blancs avec 8...De7 9.Fd3 f5 10.Dc2 fxe4 11.Fxe4 et ils peuvent libérer leur jeu avec le pseudo-sacrifice 11...Cxf4 12.Fxf4 d5 13.cxd5 Ff5 récupérant la pièce[21].
Dans les deux cas, le milieu de partie voit les Blancs essayer de réaliser une poussée favorable f4-f5 ou e4-e5, et les Noirs essayer de l'empêcher en mettant la pression sur le pion e4 et/ou la case e5.
La variante 5...Cbc6
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1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.e4 Cxe5 5.f4 Cbc6
Un sacrifice de pièce, dans lequel la suite 6.fxe5 Dh4+ 7.Rd2 est la meilleure pour les deux camps. John Nunn a montré que les Noirs peuvent seulement regagner deux pions tout au plus pour le cavalier, et seulement en acceptant l'échange des dames, à cause de la ressource blanche De2. Par exemple 7...Df4+ 8.Rc3! Dxe5+ 9. Rd2 Df4+ 10.Re1 Dxe4+ 11.De2 et la dame noire est clouée. Le meilleur essai des Noirs pourrait être de s'en tenir à un pion avec 8...Fb4+ 9.Rb3 Dxe5 et les dames peuvent rester et le roi blanc est plus exposé.
La variante principale 3...Cg4, autres possibilités au 4e coup
[modifier | modifier le code]La variante 4.e3
[modifier | modifier le code]1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.e3
La variante 4.Dd4
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1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.Dd4?!
Le coup 4.Dd4 est naturel car il protège le pion e5 et attaque le Cg4. Cependant, le problème pour les Blancs dans le gambit de Budapest est que des coups naturels mènent souvent au désastre[27]. Les Noirs sont capables de prendre l'initiative avec le dynamique 4...d6!, permettant aux Blancs de garder un pion de plus[28] après le naturel 5.exd6 Fxd6, les Blancs ne peuvent pas jouer 6.Dxg7?? car 6...Fe5 7.Dg5 Dxg5 8.Fxg5 Fxb2 gagne du matériel. Par conséquent, pour le pion sacrifié les Noirs ont une avance de développement (deux pièces hors-jeu) et gagnent encore des tempi en attaquant la dame blanche exposée[29],[30].
Cependant, les Blancs avaient un jeu acceptable après 4.Dd4 d6! 5.exd6 Fxd6 6.Cf3 0-0 7.Fg5 De8 (7...Cc6!? 8.Fxd8 Cxd4 9.Cxd4 Rxd8 10.e3 Fe5 11.h3 Cf6 12.Cc3 Fxd4 13.exd4 Txd4 14.Td1 Txd1+ et la nulle fut conclue dans Karolyi-Varasdy, Kecskemét 1987)[31] 8.c5 Cc6 9.Dc3 Fe7 10.Fxe7 Dxe7 11.e3 dans Amura-Radu, Santiaaller 1990, mais perdirent pied et furent vaincus[32].
Une alternative qui évite la ligne 7.Fg5, est 4.Dd4 d6! 5.exd6 Cc6!? (au lieu de 5...Fxd6) 6.Dd1 Fxd6 7.e3 (7.Cf3?? Cxf2! 8.Rxf2 Fg3+ gagne) 0-0 avec compensation pour le pion sacrifié[33], mais les noirs peuvent tout de suite oser 7...Dh4 8.g3 Fb4+ suivi de 9...Df6 avec une attaque oppressante sur les blancs. Dans cette variante, 6.De4+ Fe6 7.dxc7?! Dxc7! assure aux noirs une très forte attaque, compensant les deux pions sacrifiés (7...Dd4 peut être contré par la suite quasi-forcée 8.Dxd4 Cxd4 9.h3 Cc2+ 10.Rd1 Cxa1 11.hxg4 Fxç4 12.b3 Cxb3 13.axb3 Fxb3+ 14.Re1 aboutissant à une situation difficile pour les deux camps).
La variante 4.Dd5
[modifier | modifier le code]1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.Dd5
Après 4...Cc6 les Blancs ont une dernière occasion de revenir à une position calme avec 5.Ff4 Fb4+ 6.Cc3 qui transpose bientôt dans la variante Rubinstein 1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.Ff4 Cc6 5.Cf3 Fb4+ 6.Cc3 Fxc3+ 7.bxc3 De7 8.Dd5.
Les Blancs peuvent aussi essayer 5.Cf3 avec des thèmes similaires comme la variante 4.Dd4, les Noirs cherchant une activité rapide au prix d'un pion avec 5...d6. Si les Blancs acceptent le gambit avec 6.exd6 Fe6 7.d7+ Fxd7, alors l'avance en développement des Noirs compense le pion[34]. Les Blancs n'arrivent à rien avec le zwischenzug 6.Fg5 car après 6...Fe7 7.Fxe7 Cxe7 8.De4 dxe5 ils ne peuvent pas regagner le pion à cause du piège de Schlechter 9.Cxe5? Dd1+! 10.Rxd1 Cxf2+ avec un clair avantage aux Noirs. Cependant, plus précis pour les blancs est 6.Fg5 Fe7 7.exd6 Dxd6 8.Cc3 Fe6 9.Dxd6 Fxd6 10.e3 et les noirs n'ont pas une compensation suffisante pour leur pion sacrifié.
Afin d'éviter cette variante, les noirs peuvent jouer rapidement 4...d6. Il s'ensuit 5.exd6 Fxd6 où les chances semblent équilibrées.
Le gourmand 5.f4 n'est pas recommandé, car il combine le désavantage du développement prématuré de la dame et de l'affaiblissement de la diagonale a7-g1 par f4, avec des thèmes similaires que ceux dans la variante 4.f4?! donnée plus bas[35]. Par exemple 5...Cb4 suivi de 6...Fc5 donne un clair avantage aux noirs.
La variante 4.f4?!
[modifier | modifier le code]1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Cg4 4.f4?!
Ceci est considéré comme faible car les Blancs négligent le développement et affaiblissent la diagonale a7-g1[36],[37],[38],[39]. Les Noirs exploitent immédiatement ceci avec 4...Fc5, qui menace une fourchette en f2 et interdit le roque blanc.
Après 5.e3, les noirs ont un choix agréable entre regagner le pion immédiatement avec 5...Cxe3 ou sacrifier un autre pion avec 5...d6 pour ouvrir le centre contre le roi blanc, il peut suivre 6.exd6 0-0 7.Cc3 Fxe3 8.Fxe3 Cxe3 9.Dd2 Re8 10.Rf2 et les Noirs ont une jolie attaque.
Les Blancs peuvent préférer jouer 5.Ch3 et les Noirs peuvent aussi obtenir un jeu actif en sacrifiant un autre pion avec d7-d6, maintenant ou plus tard. Par exemple après 5...0-0 6.Cc3 d6 7.exd6 cxd6 les Noirs ont de bonnes cases pour leurs pièces, tandis que le roque blanc est fortement retardé.
La variante 4.e6
[modifier | modifier le code]Ceci est généralement une tentative par les Blancs d'éviter des complications et de se diriger vers une nulle. En effet, après 4...dxe6 5.Dxd8+ Rxd8 la position est égale, la perte du droit de roquer par les Noirs n'étant pas de grande importance puisque les dames ont été échangées.
Si les Noirs veulent éviter une finale si précoce, ils peuvent essayer 4...Fb4+ 5.Fd2 Df6 avec une volonté de jeu dynamique sur f2 et b2[40]. Mais les blancs peuvent alors profiter de la suite quasi-forcée 6.exf7+ Rxf7 7.Cf3 Dxb2 8.Fxb4 Dxb4+ (le seul coup possible !) 9.Cbd2 et les blancs ont le meilleur jeu. Autre variante : 5...Fxd2+ 6.Dxd2 fxe6 avec des chances plutôt égales.
La variante Fajarowicz 3...Ce4
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1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Ce4
On dit que la variante Fajarowicz aurait ses origines dans les cercles d'échecs de Leipzig, avec la première partie importante H.Steiner-Fajarowicz au tournoi de Wiesbaden en 1928[41].
Les Noirs ne se soucient pas de perdre le pion e5 et préfèrent se concentrer sur un jeu actif de pièces. Avec le développement du jeu, les Blancs devront éviter certains obstacles tactiques, en particulier un Fb4+ à un moment gênant, une attaque double sur b2 et f2 avec Df6, ou une attaque de concert sur la case d3 avec le dispositif Cc5+Ff5+Cb4 (une fois que le pion e2 a bougé sur e3).
La variante 4.Dc2 donne un combat tactique (après 4...d5) ou positionnel (après 4...Fb4+), avec un bon jeu pour les Noirs dans le deuxième cas. Selon Borik, les meilleurs coups pour les deux joueurs sont 4.Cf3 Fb4+ 5.Cbd2 Cc6 6.a3 Cxd2 7.Cxd2 Ff8 et il est difficile pour les Noirs de justifier leur sacrifice de pion[42].
La variante Fajarowicz 3...Ce4, ligne 4.Dc2
[modifier | modifier le code]1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Ce4 4.Dc2
Les Blancs attaquent immédiatement le Ce4, mais prennent soin de ne pas mettre la dame sur une case où les Noirs pourraient l'attaquer tout en se développant (comme ce serait le cas après 4.Dd3 ou 4.Dd4). Maintenant toute retraite par le Ce4 signifierait que les Noirs perdent leur avance de développement, auquel cas ils n'ont plus aucune compensation pour le pion du gambit. Par conséquent, les Noirs doivent continuer de se développer tout en essayant de garder le Ce4 sur sa case, mais ce n'est pas facile. Selon Otto Borik, ce coup est celui qui donne aux Noirs le plus de problèmes à résoudre[43]. les Noirs peuvent essayer l'hyperactif 4...d5 mais alors, avec un jeu précis, les Blancs peuvent obtenir une importante avance de développement avec un contre-sacrifice. L'autre possibilité pour les Noirs est 4...Fb4+ qui essaie de mal placer les pièces blanches avant de prendre une décision à propos de l'avenir du Ce4.
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La réplique 4...d5 protège le Ce4 et ouvre la voie pour le Fc8. Les coups naturels des Blancs ne sont pas satisfaisants :
- 5.cxd5 permet aux Noirs de développer leur dame avec 5...Dxd5, et les Blancs ne sont pas capables de garder le pion e5 et de parer les diverses menaces sur la diagonale a5-e1 en même temps, par exemple 6.Cc3 Cxc3 7.Dxc3 Cc6 avec la double menace Dxe5 et Fb4, ou 6.Cd2 Fb4 7.Cgf3 Cc6 8.a3 Fxd2+ 9.Fxd2 Cxd2 10.Dxd2 Dxd2+ 11.Rxd2 Fg4 suivi par 0-0-0 et The8[43].
- 5.Cf3? Ff5 (menaçant 6...Cg3) 6.Da4+ Cc6 7.Fe3 Fb4+ 8.Cbd2 d4! et les Blancs ont de plus en plus de problèmes à résoudre avec g7-g5 à venir[44].
Le mieux pour les Blancs est 5.exd6 et le Ce4 reste menacé. Comme auparavant, le retrait du cavalier avec Cxd6 serait un échec, alors les Noirs continuent de se développer avec 5...Ff5, créant en même temps la menace 6...Cg3.
Les Blancs ont beaucoup d'occasions d'échouer :
- 6.dxc7 est trop gourmand, et donne un tempo important qui ouvre la colonne d pour la Ta8. Les Noirs continuent avec Dxc7, Cc6 et 0-0-0, et en fonction des circonstances ils peuvent créer de la pression sur la case d3 avec Cc5 et Cb4[45].
- 6.Da4+ et 6.Db3 perd au moins deux tempi car la dame blanche sera encore attaquée quand les Noirs joueront Ce4-c5. Les Noirs développent facilement leurs pièces avec Cc6, Fxd6 et obtiennent une attaque le long des colonnes centrales[46].
Par conséquent, les Blancs ont beaucoup de difficultés à obtenir le clouage, mais d'autre part, le Ce4 est aussi sous une sorte de clouage car le Ff5 n'est pas protégé. Donc le meilleur pour les Blancs est le paradoxal 6.Cc3! et les Blancs gardent leur dame sous la menace du Ff5 mais développent leurs pièces et attaquent le Ce4 une fois de plus. À présent, le cavalier e4 a seulement deux découvertes qui protègent le Ff5, mais 6...Cg3 échoue sur le coup tactique 7.Da4+ Fd7 8.dxc7 Dxc7 9.Cb5! et les Blancs gagnent. Par conséquent, les Noirs ont seulement 6...Cxd6 pour garder l'initiative[47].
Une retraite de la dame blanche donnerait un avantage de développement aux Noirs, alors les Blancs utilisent le fait que leur sixième coup leur a donné assez de contrôle de la case e4 pour jouer 7.e4!, préparant le développement du Ff1 et attaquant le Ff5. Malheureusement pour les Noirs, toutes les défenses raisonnables comme 7...De7 ou 7...Fg6 donneraient aux Blancs le temps de rattraper le retard de développement, en restant avec un pion de plus, la meilleure option des Noirs est le sacrifice de pièce 7...Cxe4 pour capturer un pion et attirer les Blancs sous un feu tactique nourri.
L'acceptation du sacrifice avec 8.Cxe4 donne aux Noirs assez de jeu pour la pièce, par exemple après 8...Fb4+ 9.Re2 Cc6 10.Fe3 De7 11.f3 0-0-0[48]. Les Blancs font mieux de rendre la qualité et de continuer leur développement par 8.Fd3! et après un éventuel 8...Cxf2 9.Fxf5 Cxh1 10.Cf3 les Blancs ont une énorme avance de développement pour leur investissement matériel[49].
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Moins hâtive est la réponse 4...Fb4+, avec l'intention de clouer les pièces blanches avant de décider que faire avec le Ce4[50]. Les Blancs ne peuvent pas répondre 5.Fd2 car ils perdraient la paire de fous et les Noirs regagneraient facilement le pion e5 avec Cc6/De7/0-0/Te8. Après 5.Cd2 ce cavalier est mal placé et bloque le Fc1, les Noirs peuvent alors ouvrir le jeu avec 5...d5 dans des circonstances favorables, et les Blancs peuvent continuer dans plusieurs directions :
- 6.cxd5 transposera probablement dans la variante 4.Dc2 d5 5.cxd5, qui n'est pas très bonne car les Noirs développent leur dame avec tempo ;
- 6.e3 est un peu passif, par exemple 6...Ff5 7.Fd3 Dg5! 8.g3 Cd7 9.Cgf3 et ici Borik recommande 9...Dh5 avec une bonne attaque[51] ;
- 6.exd6 est le meilleur, et après 6...Ff5 les Blancs prendront soin de retirer le clouage du Cd2 grâce à 7.a3 Fxd2+ 8.Fxd2 Dxd6. Les Noirs ont assez de compensations pour le pion avec leurs Ce4 et Ff5 actifs[52].
L'autre possibilité pour les Blancs est 5.Cc3 et alors le Fc1 n'est pas bloqué. Le jeu peut continuer par 5...d5 6.exd6 Ff5 7.Fd2 Cxd6 8.e4 Fxc3 9.Fxc3 Fxe4 et les Noirs ont regagné leur pion mais les Blancs ont la paire de fous et des possibilités d'attaque sur l'aile roi[53].
La variante Fajarowicz 3...Ce4, ligne 4.Cf3
[modifier | modifier le code]1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Ce4 4.Cf3
Ceci empêche la manœuvre Dd8-h4-h5 qui égalise dans la variante 4.a3. Après 4...Cc6 les Blancs devraient éviter 5.Cd2 Cc5 qui parvient seulement à bloquer leur Fc1 et donc les Noirs seront capables de regagner leur pion e5 ou d'obtenir un bon jeu de pièces. Meilleur est un autre coup préparatoire : 5.a3!, empêchant Ff8-b4+ ou l'idée Cc6-b4 qui est très utile aux Noirs dans la variante 4.Dd2. Maintenant, les Noirs peuvent difficilement éviter la menace Dd1-c2, par exemple après 5...d6 6.Dc2 Ff5 7.Cc3 Cxf2 8.Dxf5 Cxh1 les Noirs ne seront pas capables de sauver leur Ch1, les Blancs ont l'avantage[54].
Les Noirs font mieux d'inclure 4...Fb4+ et les Blancs doivent choisir entre plusieurs difficultés. Après 5.Fd2 Cxd2 6.Cxd2 Cc6 7.a3 Fxd2+ 8.Dxd2 De7 9.Dc3 il semble que les Blancs aient tout couvert, mais les Noirs seront finalement capables de regagner leur pion avec le plan b6/Fb7/0-0-0/Tde8/g5/g4, avec une initiative sur l'aile roi[55]. Il est donc mieux pour les Blancs de garder le fou avec 5.Cbd2 Cc6 6.a3 Cxd2 7.Cxd2 et maintenant Borik recommande 7...Ff8 avec un jeu difficile pour les Noirs car ils ne sont pas certains de regagner leur pion[56].
La variante Fajarowicz 3...Ce4, autres 4e coups
[modifier | modifier le code]En dehors des coups cités plus haut, les autres 4e coups possibles ne sont pas très prometteurs pour les Blancs.
Les coups 4.Dd3 et 4.Dd4 semblent gagner un tempo en attaquant le Ce4, mais après 4...Cc5 suivi par 5...Cc6 les Noirs récupèrent leur tempo et la dame reste mal placée. Les Noirs peuvent alors développer leur Fb8 en d6 avec l'échange de pions d7-d6, et mettre en place une attaque sur les cases blanches c2 et d3 avec des coups comme Ff5 et Cb4. Il est important que les Noirs jouent d7-d6 assez tôt, car ils doivent être capables de répondre à un possible Fc1-g5 avec Dd8-d7. Ce faisant, ils évitent un échange de pièces et la dame peut encore jouer sur les cases blanches via la case f5[57]. Si les Blancs mettent leur dame en g3, les Noirs peuvent protéger leur pion g7 avec Cc5-e6 et la dame blanche s'avérera bientôt être mal placée[58].
Le coup 4.Dd5 semble meilleur car la dame ne peut pas facilement être attaquée par les cavaliers noirs. À ce moment, 4...Cc5 n'est plus bon, car les Blancs auraient le coup Fc1-g5 avant que les Noirs ne jouent d7-d6, par exemple 4...Cc5? 5.Cf3 Cc6 6.Fg5! et les Noirs ne peuvent pas éviter l'échange défavorable des fous de cases noires[59]. Au lieu de cela, les Noirs doivent jouer 4...Fb4+ et ce sont les Blancs qui ont le choix ennuyeux entre donner la paire de fous avec 5.Fd2, endommager leur structure de pions avec 5.Cc3, ou bloquer leur propre fou avec 5.Cd2. Dans ce dernier cas, une finesse tactique importante est qu'après l'éventuel 5...Cc5 6.a3 Fxd2+ 7.Fxd2 b6! les Blancs ne peuvent pas prendre la tour noire car 8.Dxa8? Fb7 9.Dxa7 Cc6 gagne la dame blanche[60]. Par conséquent, les Noirs peuvent librement développer leur aile dame, harceler la dame blanche et ensuite regagner le pion e5.
Le coup 4.Cd2 bloque le Fc1 et place le cavalier sur une case inopportune. Par exemple, après 4...Cc5 5.b4 Ce6 6.a3 a5! l'attaque sur le pion b4 force les Blancs à abandonner la case c5 avec 7.b5. Les Noirs ont alors un bon jeu car ils peuvent installer un cavalier sur l'avant-poste c5 et se concentrer ensuite sur la récupération du pion e5[61]. A contrario, on peut penser que regagner le point e5 est difficile car sans le coup d6 (invitant à un simple échange avec le pion e5), le Cb8 ne peut être développé ! Par exemple 7...b6 8.Fb2 Fb7 9.e3 g6 10.Cgf3 Fg7 11.Dc2 0-0 12.Fe2 Te8 13.0-0 Cc5 14.Tad1 De7 15.Fd4 a4 et la défense des noirs est très resserrée : ils n'ont pas de compensation pour la perte de leur pion.
Le coup 4.a3 permet aux Blancs d'éviter les échecs ennuyeux sur b4 et prépare Dd1-c2, mais permet aussi aux Noirs d'égaliser avec la manœuvre Dh4/Dh5, l'idée étant d'éviter l'arrivée du Fc1 en f4 pour défendre le pion. Par exemple, après 5.Fe3 Fc5 6.Fxc5 Cxc5 7.Dc2 Cc6 8.Cf3 Dh5 les Blancs ne peuvent pas protéger leur pion e5[62]. Une autre possibilité est 5.g3 Dh5 6.Cf3 Cc6 et les Blancs ne peuvent pas jouer 7.Ff4 à cause de 7...Fc5 8.e3 g5, et ici encore les Noirs regagnent leur pion avec une position égale[63].
Le refus du gambit
[modifier | modifier le code]Le refus du gambit est rare, car il ne promet rien de plus que l'égalité pour les Blancs.
Après 3.d5?! Fc5, les Blancs ont prématurément bloqué la position centrale, donnant la diagonale a7-g1 aux Noirs pour leur fou. Par exemple après 4.Cc3 d6 5.e4 c6 6.Fd3 cxd5 7.cxd5 a6 8.Cf3 Cbd7 9.0-0 0-0 10.Fg5 h6 11.Fh4 b5 les Noirs sont mieux[64].
Après 3.e3?! exd4 4.exd4 les Noirs peuvent transposer dans la variante d'échange de la défense française avec 4...d5. Ils peuvent aussi attendre un peu avant de s'engager avec d7-d5, et se développer rapidement avec 4...Fb4+ 5.Fd2 Fxd2+ 6.Cxd2 0-0[65].
Notes
[modifier | modifier le code]- « Okay, the opening isn't completely sound, but show me a Black defence that is foolproof. »
- Viktor Moskalenko, The fabulous Budapest Gambit, p. 9
- Lalic, The Budapest Gambit, page 32
M. Gourevitch-N. Miezis, Bad Godesburg 1996 - Borik, Budapest Gambit, page 17
Akesson-Tagnon, Berlin open 1984 - Borik, Budapest Gambit, page 24
- Borik, Budapest Gambit, page 82 ; Laghkva - Contendini, Olympiade d'échecs de 1960
- Oleinikov, Budapest Gambit 2e éd., chap. 5
- http://www.acadechecs.com/Ouvertures%20A50-A74.htm
- Borik, Budapest Gambit, page 11
- Borik, Budapest Gambit, page 22.
- World Correspondence Chess Federation ECO
- Lalic, The Budapest Gambit, page 51
Kortchnoï-Gomez Esteban, tournoi de Pampelune 1990-91 - Lalic, The Budapest Gambit, page 33
Lahlum-Madsen, Gausdal 1995 - Borik, Budapest Gambit, page 24
Partie Carlos Garcia Palermo - Ian Rogers, tournoi d'échecs de Reggio d'Émilie 1984-1985 - Oleinikov, Budapest Gambit, 2e édition, chapitre 4
- Borik, Budapest Gambit, page 33
- Borik, Budapest Gambit, page 36
Ahues-Helling, Berlin 1932-33
Golombek-Tartakower, Birmingham 1951 - Borik, Budapest Gambit, page 37
- Borik, Budapest Gambit, page 41
Capablanca-Tartakover, Bad Kissingen 1928
Egli-Bauer, Correspondence 1931 - Borik, Budapest Gambit, page 47, citant le MI Harry Schlüsser et Tom Wedberg.
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- Borik, Budapest Gambit, page 47
Rafael Vaganian-Tom Wedberg, Olympiade d'échecs de 1978 - Borik, Budapest Gambit, page 51
Alexandre Alekhine - Seitz, Hastings 1925-26 - Borik, Budapest Gambit, page 53
Keres-Gilg, Prague 1937 - Borik, Budapest Gambit, page 43
Alekhine-Seitz, Baden-Baden 1925 - Borik, Budapest Gambit, page 45
Chebotayev-Isayev, USSR 1948 - Lalic, Budapest Gambit, page 129
Beliavsky-Epishin, Reggio d'Émilie 1991
Amura-Radu, Santiaaller 1990 - Selon Tseitlin (page 18), ce coup était suggéré par Schlechter dans Deutsche Schachzeitung (1917, page 242)
- Borik, Budapest Gambit, page 56 (analyse de Laszlo-Abonyi, Budapest 1933)
- Tseitlin, Budapest for the Tournament Player, page 18.
- ChessBase Mega 2007 Database.
- Lalic, page 130
- Tseitlin, page 18.
- Borik, Budapest Gambit, page 57
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Akhundov-Simonenko, Ashkhabad 1990 - Borik, Budapest Gambit, page 55.
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Helmar-Krejcik, Vienne 1917. - Borik, Budapest Gambit, page 59 ;
Rasin-Ivanov, URSS 1979. - Borik, Budapest Gambit, page 60
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- Borik, Budapest Gambit, page 68
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Gilfer - Richter, Olympiade d'échecs de 1936 - Borik, Budapest Gambit, page 74
- Borik, Budapest Gambit, page 75, citant Nikolay Minev dans l'Encyclopédie des Ouvertures d'échecs (ECO)
- Borik, Budapest Gambit, page 76
Kottnauer - Martin, Tchécoslovaquie-France, 1946 - Selon Borik (p. 79), ceci est une idée du maître Hermann Steiner.
- Borik, Budapest Gambit, page 80
Timet - Meyer, Zagreb 1953 - Borik, Budapest Gambit, pages 81-82
Antainen - Nieminen, championnat de Finlande par correspondance, 1973
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Laghkva - Contendini, Olympiade d'échecs de 1960 - Borik, Budapest Gambit, page 84
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Reshevsky-Bisguier, New York 1954-1955 - Borik, Budapest Gambit, page 89
- Borik, Budapest Gambit, page 91
- Borik, Budapest Gambit, page 63
- Borik, Budapest Gambit, page 65
- Borik, Budapest Gambit, page 66
- Borik, Budapest Gambit, page 66 ; Borik dit que cela a été suggéré par J.Staker
- Borik, Budapest Gambit, page 85
- Borik, Budapest Gambit, page 86, citant Joseph Staker
- Borik, Budapest Gambit, page 86
O'Kelly - Bisguier, San Juan 1969 - Borik, Budapest Gambit, page 94, citant Minev
- Borik, Budapest Gambit, page 93
Références
[modifier | modifier le code]- Otto Borik, Budapest Gambit, Macmillan Chess Library, , 100 p. (ISBN 978-0-02-017500-1)
- Bogdan Lalić, The Budapest Gambit, Batsford,
- Andrew Martin, Play the Budapest gambit, Everyman Chess, , 383 p. (ISBN 978-1-78194-588-9)
- Viktor Moskalenko, The Fabulous Budapest Gambit, New in Chess, , 241 p. (ISBN 978-90-5691-224-6)
- Oleinikov, Dmitrij (2005). Budapest Gambit 2de édition. ChessBase (sur CD)
- Mikhaïl Tseitline et Iallerr Glaskov, The Budapest for the Tournament Player, Batsford,
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) [PDF] Tim Harding (). le Kibitzer: Playing the Budapest in Budapest ChessCafe.com.
- (en) Tim Harding (). le Kibitzer: How Stands the "Faj"?. ChessCafe.com.
- Le gambit Fajarowicz un article de Dany Sénéchaud sur Mieux jouer aux échecs