Aller au contenu

François de La Laurencie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

François de La Laurencie
Naissance
au château de Villeneuve-la-Comtesse
Décès (à 59 ans)
pendant l'Expédition de Quiberon
Mort au combat
Origine Français
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
Badge de l'Armée des princes Armée des princes
Grade Chef d'escadre
Années de service – 1795
Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerres de la Révolution
Faits d'armes Expédition de Quiberon
Famille Famille de La Laurencie

Emblème

François de La Laurencie dit le Commandeur de La Laurencie, né le au château de Villeneuve-la-Comtesse, en Aunis et tué le pendant l'Expédition de Quiberon, est un officier de la Marine française du XVIIIe siècle. Chef d'escadre dans la Marine royale, il est célèbre pour le rôle qu'il joue pendant l'Expédition menée par les forces royalistes sur la presqu'île de Quiberon, au cours de laquelle il trouve la mort.

Origines et famille

[modifier | modifier le code]

François de La Laurencie est issu de la famille de La Laurencie, une ancienne maison noble d'extraction chevaleresque, établie en Angoumois, Poitou et Saintonge. Elle est originaire de la Laurencie, près de Rochechouart.

Il est le fils de Charles Henri de La Laurencie (1686-1772) et de sa femme (et cousine) Marie Anne de La Laurencie de Charras[1] par contrat de mariage daté du à Neuvicq-le-Château, en Charente-Maritime. De cette union naissent :

  • Bertrand Henri de La Laurencie, dit le « Comte de La Laurencie » (-1784)  ;
  • François de La Laurencie (1735-1795) ;
  • Jean Henri de La Laurencie (-1818) ;
  • François de La Laurencie dit l'Abbé de La Laurencie (-?) ;
  • Charles-Eutrope de La Laurencie (1740-1816) évêque de Nantes ;
  • et deux filles.

Ordre de Saint-Jean de Jérusalem

[modifier | modifier le code]

François de La Laurencie
Biographie
Naissance
Villeneuve-la-Comtesse
Décès (à 59 ans)
pendant l'Expédition de Quiberon
Mort au combat
Ordre religieux Ordre de Saint-Jean
de Jérusalem
Reçu de minorité 1747
Reçu dans l'ordre 1776
Chevalier de l'Ordre
Autres fonctions
Fonction laïque
Chef d'escadre de la Marine royale française
Badge de l'Armée des princes Armée des princes

Jeune, comme de nombreux fils cadets de famille nobles, il est présenté de minorité dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem à l'âge de 12 ans comme page du grand maître et il est reçu chevalier de Malte en 1776[2],[3].

Commandeur de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Carrière dans la Marine royale

[modifier | modifier le code]

Il entre dans la Marine royale. Il est promu enseigne des vaisseaux du Roi. Le , le chevalier de La Laurencie, lieutenant de vaisseau, commandant la frégate la Tourterelle reçoit un brevet de capitaine de vaisseau à prendre rang à la première promotion, au début de la guerre d'indépendance des États-Unis. Le , il mouille en rade de Brest avec quatre navires marchands. De à , il fait partie de la flotte française qui croise dans la Manche sous les ordres du comte de Guichen. Il commande à cette occasion le vaisseau de ligne Le Guerrier, de 74 canons.

Fidèle à ses convictions royalistes, il est placé en non-activité (1788-1790) et il émigre à la Révolution. Il s'engage au sein de l'Armée des émigrés. Il est inscrit, en , à la Compagnie des gentilshommes de Saintonge, Angoumois et Aunis. Arrivé à Munster-Maienfeld, il passe le dans la 2e compagnie d'infanterie puis, le , à la compagnie de cavalerie en cours de formation. Il y fait la campagne de 1792[4].

À l', il est, lors de l'Expédition de Quiberon, incorporé au sein du « régiment d'Hector », en compagnie de plusieurs officiers de marine, et notamment le comte de Soulanges[5].

Les deux jambes emportées par un boulet, le commandeur de La Laurencie continue à encourager ses hommes et meurt héroïquement sur le champ de bataille[6] :

« Sur soixante-douze officiers, le régiment de la Marine royale en eut cinquante trois tant tués que blessés. Le comte de Soulange fut blessé grièvement. Un boulet emporta les deux cuisses au commandeur de la Laurencie, qui, du terrein où il fut renversé exhortait encore ses soldats à faire leur devoir. Ce brave vieillard mourut comme il avait vécu, en loyal chevalier. Un autre officier de marine, Froger de Léguille, fut tué en soutenant la retraite[7]. »

« Le commandeur de La Laurencie, chef d'escadre, commandant en second dans le corps de la Marine, ayant eu les deux jambes emportées d'un coup de canon, mourut au milieu d'une amputation douloureuse. Quand il tomba sur le sable de la falaise, le seul cri qu'il fit entendre fut celui de vive le Roi! Il encouragea ses soldats qui l'entouraient à faire leur devoir, distribua parmi eux une partie de l'or qu'il avait sur lui, et, à sa prière le reste fut remis ensuite à son frère Mgr l’évêque de Nantes[8]. »

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Fille de Bertrand II de La Laurencie, Croix de Saint Louis 1669 et d'Anne Arnault de Méré (v. 1685-1718)
  2. de Rohan, 1783, p. 144-145
  3. de La Roque, 1891, col. 130
  4. Pinasseau 1971, p. 57
  5. « La plupart des autres chefs, le commandeur de la Laurencie, le comte de Soulanges, l'un et l'autre chefs d'escadre, le duc de Lévis, le comte de Boissieu, blessés grièvement ne peuvent remplacer le général. » Lacretelle 1825, p. 333)
  6. Le combat du camp retranché de Sainte-Barbe : Nos chefs sentant, je pense, le besoin de remonter l'esprit des troupes, ordonnèrent, le 16 juillet 1795, une attaque contre le camp retranché de Sainte-Barbe. L'ennemi nous laissa avancer jusqu'à vingt pas sans tirer un coup de fusil; alors il démasqua ses batteries et dans trois minutes la moitié de notre petite armée fut sur le carreau. Le Corps de marine, plus en face des batteries, y fut encore plus maltraité que les autres. Nous y perdîmes les trois quarts du régiment d'Hector, et plus de soixante officiers de marine. La presque totalité d'une compagnie composée d'élèves de la marine y périt aussi en voulant protéger notre retraite. M. le commandeur de La Laurencie, grièvement blessé, fut ramassé par l'ennemi et fusillé. Le général républicain Humbert avait assuré le 18 juillet que les prisonniers étaient traités avec la plus grande humanité et qu'ils pouvaient librement retourner chez eux. (Et le commandeur de La Laurencie avait été mis à mort l'avant-veille !) (Relation de M. le baron d'Entrechaus, Régiment d'Hector; in La Mémoire de Quiberon, par Xavier de Bélizal, Éditions régionales de l'Ouest, 1995).
  7. Beauchamp 1820, p. 492
  8. Villeneuve-Laroche-Bernaud 1824, p. 166

Sources et bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Alphonse de Beauchamp, Histoire de la guerre de la vendée, ou, Tableau des guerres civiles de l'ouest, depuis 1792 jusqu'en 1815, 3: comprenant l'histoire secrète du parti royaliste jusqu'au rétablissement des Bourbons, Louis-Gabriel Michaud, (lire en ligne), p. 492
  • Charles de Lacretelle, Histoire de la Convention nationale, vol. 1, , 1504 p. (lire en ligne), p. 333
  • Louis de La Roque, Catalogue des Chevaliers de Malte appelés successivement Chevaliers de l'Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, 1099-1890,
  • Emmanuel de Rohan, Liste de messieurs les Chevaliers,Chapelains conventuels, et Servants d'armes des trois vénérables langues de Provence, Auvergne et de France,
  • de Saint-Allais, L'ordre de Malte, ses grands maîtres et ses chevaliers,
  • Louis-Gabriel de Villeneuve-Laroche-Bernaud, Mémoires sur l'expédition de Quiberon, précédés d'une notice sur l'émigration de 1791, et sur les trois campagnes des années 1792, 1793,1794, Paris, C.J. Trouvé, , 414 p. (lire en ligne), p. 166
  • Jean Pinasseau, L'émigration militaire : campagne de 1792 : Armée des princes : compagnies de Saintonge, Angoumois et Aunis, A. et J. Picard, , 95 p. (lire en ligne), p. 57

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]