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Forces de défense nationale

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Forces de défense nationale
Image illustrative de l’article Forces de défense nationale

Idéologie Baasisme
Nationalisme syrien
Objectifs Défendre le régime de Bachar al-Assad
Statut Inactif
Fondation
Date de formation
Pays d'origine Syrie
Actions
Mode opératoire Contre-insurrection
Armée de réserve
Zone d'opération Syrie, Iran
Période d'activité 2012-2024
Organisation
Chefs principaux Hawach Mohammad
Membres 100 000[1]
Allégeance Drapeau de la Syrie Syrie
Fait partie de Forces armées arabes syriennes
Composée de Régiment du Golan (dissout en 2019)
Brigade Quneitra Hawks (dissoute en 2018)
Milices de la tribu al-Shaitat
Soutenu par Drapeau de la Syrie République arabe syrienne
Drapeau de l'Iran Iran
Guerre civile syrienne

Les Forces de défense nationale[2] (en arabe : قوة الدفاع الوطني, Quwat ad-Difa'a al-Watani) sont un groupe paramilitaire syrien organisé par le gouvernement syrien et l'Iran pendant la guerre civile syrienne[3]. Elles sont fondées en 2012 par la fusion de plusieurs milices sous le nom initial de Jaych al-Chaabi (en arabe : الجيش الشعبي, « L'Armée du peuple »). L'objectif était de former, à l'échelon local, une force efficace et très motivée à partir de milices pro-gouvernementales.

La milice est accusée de crimes de guerre, dont les massacres d'al-Bayda et de Baniyas, et le massacre d'Al-Koubeir.

À la suite de l'offensive rebelle de 2024, le régime de Bachar Al-Assad est renversé et l'armée arabe syrienne dissoute, de même que les milices placées sous son autorité incluant les Forces de défense nationale.

Les Forces de défense nationale (FDN), initialement appelées « l'Armée du peuple », sont une fusion de plusieurs groupes paramilitaires syriens et des chabiha[1]. Elles sont formées et organisées par la Force Al-Qods, commandée par les généraux Qasem Soleimani et Hossein Hamadani, et par le Hezbollah, sous le modèle des Basij. Plusieurs miliciens reçoivent une formation militaire en Iran. Chaque brigade des FDN est supervisée par un officier du Corps des Gardiens de la révolution islamique, dont le rôle, semblable à celui d'un commissaire politique, est de s'assurer de la bonne application de la discipline idéologique[4].

Comparée à l'armée syrienne, qui compte un grand nombre de sunnites, les forces FDN comptent une proportion plus importante d'Alaouites. Elles intègrent également des combattants issus d'autres minorités, notamment des chrétiens[4].

L'effectif comprend jusqu'à 500 femmes dans l'unité des « lionnes de la défense nationale », dévolue notamment au contrôle des check-points, ce qui permettrait de donner une image libérale à la milice[5].

Ces forces agissent dans le domaine de l'infanterie, combattant directement contre les rebelles sur le terrain et menant des opérations de contre-insurrection en coordination avec l'armée régulière, qui leur fournit un appui logistique et de l'artillerie. Beaucoup de combattants des Forces de défense nationale sont issus des groupes minoritaires syriens tels que les Alaouites, des chrétiens et druzes[6]. Selon le Washington Post et plusieurs analystes, la création du groupe a été un succès et a permis d'améliorer la situation militaire pour le gouvernement en Syrie[7]. Les FDN viennent ainsi en complément d'action des forces de l'armée régulière qui peut ainsi se désengager des opérations de contre-insurrection et se focaliser sur les opérations purement militaires contre les groupes rebelles.

Les Forces de défense nationale reçoivent leur salaire et leur matériel militaire du gouvernement. Leurs membres sont autorisés à piller sur les théâtres d'opérations et à revendre leur butin pour améliorer l'ordinaire[6].

La milice gère des camps d'entraînement militaire pour des jeunes garçons de moins de 18 ans[8].

Effectifs et commandement

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La force était de 60 000 paramilitaires à la mi-2013 et devrait atteindre 100 000 unités dans les années à venir d'après les politologues[9]. Au , les FDN rassemblent 100 000 hommes selon la Brookings Institution[1]. Elles sont commandées par le général de brigade Hawach Mohammad[1]. Simon al-Wakil commande les Forces de défense de Mhardeh ; Nabel al-Abdullah dirige le groupe de Sqelbieh, village proche de Mhardeh[8].

Le Forces de défense nationale défendent l'idéologie baasiste du régime syrien de Bachar el-Assad. Plusieurs groupes formés et entraînés en Iran sont également influencés par l'islamisme chiite des Gardiens de la révolution islamique. En septembre 2013, un officier de l'armée iranienne interrogé par The Wall Street Journal déclare : « on disait aux stagiaires que la guerre en Syrie était comparable à une guerre épique pour l'islam chiite, et que, s'ils mourraient, ils seraient élevés au plus haut rang des martyrs ». Bon nombre de combattants se signalent également par une forte haine anti-sunnite : Samer, un combattant chrétien de Homs formé en Iran, déclare en 2013 à l'agence Reuters : « Les Iraniens nous répétaient que cette guerre n'était pas contre les sunnites mais dans l'intérêt de la Syrie. Or les alaouites qui participaient à la formation ne cessaient de dire qu'ils voulaient tuer les sunnites et violer leurs femmes en représailles »[4].

Des brigades des Forces de défense nationale ont été impliquées dans des massacres contre des sunnites, la plus importante tuerie étant le massacre d'al-Bayda et de Baniyas, qui fait 248 à 450 morts, dont des femmes et des enfants, les 2 et [10],[11],[12],[4]. Simon al-Wakil est accusé d'être impliqué, avec sa milice, dans ce crime de guerre[8],[13].

Les deux commandants des Forces de Défense nationale de Mhardeh et Sqelbieh, Nabel al-Abdullah et Simon al-Wakil, sont « accusés d’avoir commis ou participé à sept crimes de guerre, ce qu’ils contestent, tuant plusieurs centaines de civils dans la région de Hama, en 2012, 2014 et 2017 », dont le massacre d’al-Koubeir, à quelques kilomètres de Mhardeh, « où 78 villageois, dont des enfants, ont été assassinés en quelques heures » selon l’ONG Pro-Justice[8],[13],[14],[15].

Liens externes

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Bibliographie

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  • Michael Weiss et Hassan Hassan (trad. Anne Giudicelli), EI ; au cœur de l'armée de la terreur : État islamique, Hugo Doc, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Références

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  1. a b c et d Julien Abi Ramia, Caroline Hauyek, Lina Kennouche, Samia Medawar et Anthony Samrani, « Syrie : qui combat qui, et où », L’Orient-Le Jour,
  2. Amara Makhoul-Yatim, « Assad forme une nouvelle force paramilitaire pour seconder l’armée », sur France 24,
  3. (en) Elizabeth O'Bagy, « Syria Update: The Fall of al-Qusayr », sur understandingwar.org,
  4. a b c et d Michael Weiss et Hassan Hassan, EI ; au cœur de l'armée de la terreur, p. 196-202.
  5. Adam Heffez, « Using Women to Win in Syria », Al-Monitor (Eylül),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b (en) Erika Solomon, « Insight: Battered by war, Syrian army creates its own replacement »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Reuters,
  7. (en) Liz Sly, « Assad forces gaining ground in Syria », sur The Washington Post,
  8. a b c et d « SOS Chrétiens d'Orient : révélations sur l'ONG proche d'Assad », Mediapart,‎ (lire en ligne)
  9. (en) « The regime digs in », sur The Economist,
  10. Le Monde avec AFP et Reuters, « Syrie : les forces du régime accusées de massacre »,
  11. « Syrie : Exécutions de masse par les forces gouvernementales », Human Rights Watch,
  12. « Rapport mondial 2014: Syrie », Human Rights Watch,
  13. a et b Ariane Lavrilleux, Elie Guckert et Frank Andrews, « Les liaisons dangereuses de SOS Chrétiens d’Orient avec les milices d’Assad », sur Mediapart (consulté le )
  14. « L'ONG SOS Chrétiens d'Orient visée par une enquête pour complicité de crimes de guerre », sur JusticeInfo.net, (consulté le )
  15. Ariane Lavrilleux, Élie Guckert, « SOS Chrétiens d’Orient visée par une enquête pour complicité de cri... », sur Mediapart (consulté le )