Elsa Laula Renberg
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Elsa Laula Renberg (née Elsa Laula le à Tärnaby et morte le à Brønnøy) est une femme politique norvégienne et militante samie.
Biographie
[modifier | modifier le code]Elsa Laula grandit dans une famille pauvre de Vilhelmina. Elle étudie de 1888 à 1891 à l'école Lappmissionen de Bäcksele. En juillet 1899, son père et son frère, alors âgé de 8 ans, se noient dans des circonstances floues. À l'époque, la famille Laula est impliquée dans un conflit avec une famille de colons ; les Samis n'ont pas le droit de cultiver la terre ou d'en être propriétaires[1].
La mère de Laula, Kristina Larsdotter, se rend à Stockholm en 1900 pour demander au roi de modifier les lois concernant la renniculture ; elle reçoit une lettre royale l'autorisant à vivre sur les terres de la famille et à les cultiver jusqu'à sa mort[1].
Laula s'oppose la politique suédoise qui encourage les renniculteurs samis à rester nomades. En 1904, elle est choisie pour représenter les samis à Åsele, à Vilhelmina et à Lycksele. Avec deux autres élus samis, elle se rend à Stockholm pour parler des difficultés rencontrées par les samis à Oscar II. Elle se rapproche de l'association Fredrika-Bremer-Förbundet. La reine Sofia lui attribue une bourse d'études qui lui permet de se former à la profession de sage-femme à Stockholm. Pendant ses études, elle se lie d'amitié avec des suffragistes et des féministes[1].
En août 1904, l'association nationale des Samis (en suédois : Lapparnas Centralförbund) est créé, et Laula en prend la tête[2]. L'association vise surtout à acquérir des nouveaux droits pour les samis, mais également à régler les conflits entre renniculteurs et paysans samis[1]. Elle ferme rapidement à cause du manque de fonds[1]. La même année, Laula publie un pamphlet militant intitulé Inför lif eller död? Sanningsord i de Lappska förhållandena (« Affrontons-nous la vie ou la mort ? Des vérités sur la situation lapone »)[1]. Ce pamphlet fait d'elle la première femme samie à avoir fait publier un texte[2]. Dans ce texte, elle explique la discrimination anti-samie du gouvernement qui soutient les colons s'installant dans le Nord à leur détriment. Le pamphlet parle aussi d'éducation et de l'accès au suffrage[1]. Elle dénonce aussi la politique d'assimilation culturelle suédoise[3]. Enfin, elle fait le parallèle entre la colonisation suédoise de la Laponie et la colonisation danoise de la Suède, en appelant aux colons de se souvenir de leur histoire[4].
En 1908, Elsa Laula épouse Tomas Petersen Toven et le couple prend le nom de famille Renberg. Ils s'installent en Norvège, au sud de Mosjøen. Ils ont six enfants, dont quatre survivent à l'enfance. Laula Renberg continue sa carrière de militante, tout en élevant des rennes. Son mari et elle créent la Brurskanken samiske lag, une des premières sociétés samies en Norvège[1] ; Elsa Laula Renberg prend la tête de la branche féminine de l'association[1],[3].
En 1917, l’association de femmes organise la première assemblée samie des pays nordiques, à Trondheim[1],[3],[5]. Elle y fait le discours de bienvenue le 6 février. L'année suivante, elle participe à l'organisation de la première assemblée nationale samie de Suède, à Östersund. Le Lapparnas Centralförbund est reformé en 1918[1].
Elle meurt de la tuberculose le 22 juillet 1931 et est enterrée au cimetière de Dolstad à Mosjøen[1].
Postérité
[modifier | modifier le code]Le 6 février est la fête nationale sami, en honneur au discours de bienvenue prononcé en 1917 à Trondheim[1],[5]. Le 7 février 2017, une assemblée parlementaire samie fait du 29 novembre, l'anniversaire de Laula Renberg, un jour de fête sami[1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « skbl.se - Elsa Stina Larsdotter Laula Renberg », sur skbl.se (consulté le )
- Irja Seurujärvi-Kari, Ale jaskkot eatnigiella : alkuperäiskansaliikkeen ja saamen kielen merkitys saamelaisten identiteetille (thèse), University of Helsinki,
- (en) Vuokko Hirvonen, « The Pioneers: Elsa Laula And Karin Stenberg, The First Sámi Woman Writers », World Libraries, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Frida Buhre et Collin Bjork, « Braiding Time: Sami Temporalities for Indigenous Justice », Rhetoric Society Quarterly, vol. 51, no 3, , p. 227–236 (ISSN 0277-3945, DOI 10.1080/02773945.2021.1918515, lire en ligne , consulté le )
- « Wayback Machine », sur web.archive.org, (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :