Couvent des Bernardines d'Annecy
Nom local | Bonlieu |
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Diocèse | Annecy |
Fondation | 1639 |
Cistercien depuis | 1639 |
Dissolution | 1752 avec reprise par les Cisterciennes de Bonlieu |
Abbaye-mère | La Roche-sur-Foron |
Lignée de | Rumilly |
Congrégation | Bernardines puis Cisterciennes |
Pays | France |
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Duché | Savoie |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Haute-Savoie |
Commune | Annecy |
Le couvent des Bernardines d'Annecy est un couvent de cisterciennes réformées établi à Annecy en 1639. Il prend au milieu du siècle suivant le nom de couvent de Bonlieu.
Localisation
[modifier | modifier le code]Le couvent était situé sur la commune d'Annecy au lieu-dit du Pâquier, dans le département français de la Haute-Savoie.
Historique
[modifier | modifier le code]Fondation
[modifier | modifier le code]Jeanne-Claude de Limojon, supérieure du couvent de La Roche-sur-Foron envoie en 1639 huit religieuses fonder un couvent à Annecy. Celui-ci s'établit dans le faubourg du Pâquier-Mossière[1], à proximité du couvent des Visitandines. La vie du couvent consacré surtout à l'éducation des jeunes filles semble fragile et cinq ans plus tard il sollicite déjà l'assistance de la régente du duché de Savoie, Madame Royale[2].
Dissolution
[modifier | modifier le code]Au milieu du XVIIIe siècle, la clôture n’en étant toujours assurée que par de simples haies et leur chapelle menaçant de s'écrouler, l'évêque du diocèse, Mgr de Chaumont, propose de disperser la communauté à Rumilly[3] et à La Roche[4]. Avec l’approbation du roi Charles-Emmanuel III[1] et malgré elles les religieuses doivent quitter le Pâquier, le , alors que leurs bâtiments sont rachetés par les Cisterciennes non réformées de Bonlieu, réfugiées depuis 1648 au faubourg de Bœuf[1]. Le produit de la vente est partagé entre les couvents de La Roche et de Rumilly eux-mêmes en difficultés financières[1].
L'abbaye "de Bonlieu"
[modifier | modifier le code]En 1771 Mgr Biord dénonce à l'abbé de Clairvaux le comportement des religieuses de Sainte-Catherine qui reçoivent des visiteurs des deux sexes et effectuent de longs séjours hors de l'abbaye[5]. Il en décide la suppression et sa fusion avec celle du Pâquier, le [6],[7]. Quelques années après, un violent incendie détruit le monastère qui est rapidement reconstruit dès 1783[8]. Cependant l'abbaye, fortement déstabilisée par ces événements successifs, entre en déclin : elle n'a accueilli qu'une seule novice depuis la fusion des deux établissements et ne compte plus que onze religieuses à sa fermeture en 1793[9].
Après la Révolution
[modifier | modifier le code]Les bâtiments vendus comme bien national après 1793 sont transformés successivement en manufacture d'armes puis fabrique de vitriol avant que la manufacture Sainte-Claire[10] n'y installe des ateliers de tissage[8]. Les derniers vestiges seront rasés à la fin des années 1970 pour laisser place à la construction du Centre culturel.
Architecture et description
[modifier | modifier le code]L'actuel Centre culturel d'Annecy qui a été construit sur son emplacement entre 1978 et 1981 d'après les plans de l'architecte haut-Savoyard Maurice Novarina[11] en perpétue le nom.
Filiations et dépendances
[modifier | modifier le code]Le couvent des Bernardines d'Annecy est fille de celui de La Roche-sur-Foron.
Modeste couvent urbain il semble n'avoir disposé au cours de ses 113 ans d'existence que de peu de moyens en dehors des revenus du pensionnat et des aides du diocèse.
Abbesses du Pâquier
[modifier | modifier le code]Les bernardines
[modifier | modifier le code]- Jeanne-Christine d'Artigny à partir de 1730 ;
- Anne-Colombe d'Artigny lui succède jusqu'à la dispersion du couvent en 1752[12].
Les cisterciennes de Bonlieu
[modifier | modifier le code]Fonds
[modifier | modifier le code]Le fonds des archives est plutôt mince.
La série Monache52 des archives de cour à Turin renferme des informations sur les Bernardines d’Annecy[13].
Certains actes sont répertoriés dans les archives communales de la ville de Rumilly (Dépôt de la ville de Rumilly, n°100-101, 1772-1788), conservées aux Archives départementales de la Haute-Savoie[14]. D'autres pièces se trouvent dans les archives des sociétés savantes annéciennes, l'Académie Salésienne et l'Académie Florimontane[14].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Henri Baud (éditeur scientifique), Louis Binz (contributeur), Robert Brunel (contributeur), Paul Coutin (contributeur), Roger Devos (contributeur), Paul Guichonnet (contributeur), Jean-Yves Mariotte (contributeur) et Jean Sauvage (contributeur), Le Diocèse de Genève-Annecy, Paris, Editions Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France », , 331 p. (ISBN 2-7010-1112-4, BNF 34842416, lire en ligne).
Article connexe
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Jean-François Gonthier, « Les bernardines de La Roche », dans Actes du Congrès des Sociétés Savantes Savoisiennes tenu à la Roche en août 1892, La Roche, J-A Fetz, (lire en ligne), p. 172-190.
- Robert Avezou, Répertoire numérique de la série H. Antérieures à 1792 (clergé régulier) Sous-série 29 H, Annecy, Archives départementales de la Haute-Savoie, (lire en ligne [PDF]), p. 113-114
- François Croisollet, Histoire de Rumilly (Supplément 1867-1881), Rumilly, Alexis Ducret, , 313 p. (lire en ligne), p. 82.
- Fonds : Inventaire des archives collectées par l'académie chablaisienne (1752-1755). Cote : 43 J 1717. Annecy : Archives départementales de la Haute-Savoie (présentation en ligne).Affaires des Bernardines de La Roche. Requête au Roi pour l'union du monastère des Bernardines d'Annecy à celui de La Roche. Procès avec Péronne Maître, sœur tourière.
- Diocèse de Genève-Annecy, 1985, p. 152, Chapitre VI, « Le reflux ».
- Muriel Rottier, « Les ruines de Sainte-Catherine ont 800 ans d’histoire », Le Dauphiné libéré, (ISSN 1760-6314, lire en ligne).
- Diocèse de Genève-Annecy, 1985, p. 154, Chapitre VI, « Le reflux ».
- Archives de Haute-Savoie
- Diocèse de Genève-Annecy, 1985, p. 151, Chapitre VI, « Le reflux ».
- Jean-Claude Berthelet, La manufacture : la filature Sainte-Claire, Annecy, Les amis du vieil Annecy, , 256 p. (ISBN 978-2-900566-15-2, EAN 9782900566152)
- Dossier sur les œuvres de Maurice Novarina
- Fonds : Inventaire des pièces isolées d'origine privée (1730-1752). Cote : 1 J 1027. Annecy : Archives départementales de la Haute-Savoie (présentation en ligne).Reçus donnés par Jeanne-Christine et Anne-Colombe d'Artigny, successivement supérieures des Bernardines d'Annecy, à la famille Burquier.
- Robert Avezou, Répertoire numérique de la série H. Antérieures à 1792 (clergé régulier) Sous-série 29 H, Annecy, Archives départementales de la Haute-Savoie, (lire en ligne [PDF]), p. 49.
- Robert Avezou, Répertoire numérique de la série H. Antérieures à 1792 (clergé régulier) Sous-série 29 H, Annecy, Archives départementales de la Haute-Savoie, (lire en ligne [PDF]), p. 18.