Claude-Louis Bruslé de Valsuzenay
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Marie Madeleine Bruslé de Valsuzenay (d) |
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Archives nationales (F/1bI/156/48)[1] |
Claude-Louis Bruslé de Valsuzenay ( à Paris, paroisse Saint-Jean-le-Rond - dans l'ancien 2e arrondissement de Paris) est un homme politique français et haut fonctionnaire des XVIIIe et XIXe siècles.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils d'un procureur au parlement de Paris, Claude-Louis Bruslé perdit son père avant sa majorité, et lui succéda, par dispense d'âge, dans l'exercice de sa charge, qu'il aurait continué à tenir si la Révolution française n'eût supprimé les offices de judicature.
Bruslé, partisan exalté des opinions nouvelles, fut jugé digne de siéger dans la municipalité qui s'installa d'elle-même dans la nuit du 9 au . M Bruslé, membre de la commune du 10 août, était, dans les premiers jours de septembre 1792, l'un des amis les plus intimes de Danton et la société des jacobins n'avait pas de frère plus assidu et plus dévoué ; on l'eût presque cité en exemple aux néophytes.
Après avoir rempli les fonctions de commissaire de la commune de Paris dans plusieurs départements. M. Bruslé, toujours ardent patriote, songea à quelque chose de plus solide : il prit fonction dans l'administration de l'armée, et se jeta dans des entreprises qui ne furent pas inutiles à sa fortune.
En 1793, il participa à l'organisation de la Belgique, puis il fut placé comme adjoint de l'adjudant général César Berthier (an III). C'est ainsi qu'il traversa l'époque la plus orageuse de la Révolution, puis celle qui suivit le 9 thermidor, et les deux premières années du Directoire. Il fut nommé en l'an V (1797) commissaire du régime directorial près le département des Deux-Nèthes. En 1798, élu député de ce département au Conseil des Cinq-Cents : il s'occupa spécialement de discussions sur les finances, et les administrations communales.
Après la révolution du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), il se montra l'adversaire des projets de Sieyès. Il fut écarté du Corps législatif qui s'organisait alors.
Ambitieux, Bruslé savait que pour avancer, il ne fallait avoir ni mémoire, ni humeur. Il se réconcilia donc peu après avec le gouvernement consulaire et obtint la préfecture de l'Aube (18 ventôse an VIII : ) qu'il conserva jusqu'en 1810.
C'est à ce poste qu'il fut fait Légionnaire (25 prairial an XII : ), puis Officier de la Légion d'honneur (25 germinal an XIII : ), Chevalier de l'Empire (), et enfin Baron de l'Empire ().
Il fut destitué à la suite de réclamations qui furent faites par des parents de conscrits qui, ayant payé fort cher, disaient-ils, pour conserver leurs enfants qu'on venait de forcer à partir, et se plaignaient indiscrètement qu'on leur enlevât à la fois et leurs enfants et leurs écus.
Le gouvernement impérial fut de leur avis, quoiqu'il ne leur rendît ni les uns, ni les autres, et pour faire justice à tout le monde, il fit passer M. Bruslé à la préfecture de l'Oise. Il paraît que l'on fut tellement satisfait de la conduite de ce haut fonctionnaire dans le département de l'Oise, que l'on résolut soudain, le , de lui confier l'importante préfecture de la Gironde, qui conservait encore un souvenir reconnaissant de l'administration éclairée, ferme et juste du baron Fauchet.
Appelé à Paris, pour y recevoir ses instructions, le baron de Valsuzenay n'y séjourna que le temps nécessaire pour y être présenté à l'Impératrice Marie-Louise, et prêter entra ses mains, le serment de fidélité qu'il allait trahir quelques mois plus tard. Obligé de s'éloigner de Bordeaux, à l'approche de l'armée anglaise dans laquelle S.A.R. le duc d'Angoulême avait un commandement. M. le baron Bruslé se retira à Angoulême, négocia avec les vainqueurs, et rentra en mai suivant dans ses fonctions où il avait été rétabli par le roi (21 juin 1814).
Maintenu préfet à la Restauration
[modifier | modifier le code]M. Bruslé se trouvait ainsi à Bordeaux lors du retour de Buonaparte en 1815. M. Bruslé, d'abord préfet de Napoléon Ier, puis de Louis XVIII, se trouva dans une situation assez difficile lors du retour de Bonaparte, en .
Bien qu'il eût, en homme prudent, « ménagé la chèvre et le chou » en secondant, avec beaucoup de zèle, les vues de Madame, duchesse d'Angoulême d'une part, en ne se prononçant pas de manière à saisir une nouvelle faveur du gouvernement impérial rétabli d'autre part ; la préfecture de la Gironde fut octroyée au baron Fauchet par l'Empereur. M. Bruslé, toujours sans mémoire et sans humeur, partit alors pour Paris, où il assista à des banquets impériaux, but du meilleur cœur du monde et trinqua le plus haut possible, à la santé de Napoléon. Ce ne fut que lorsqu'il eut la certitude de l'inutilité de ses efforts, qu'il se fit sérieusement royaliste.
À la seconde Restauration, le roi fit de son partisan conseiller d'État honoraire () et l'installa à la préfecture de l'Aube qu'il avait déjà administrée.
Le baron Bruslé de Valsuzenay fut admis à la retraite le .
Ce Parisien de naissance mourut dans sa ville natale (ancien 2e arrondissement) le 2 mars 1825. Son cœur est conservé en l'église paroissiale de Barberey-Saint-Sulpice où il était châtelain.
Vie familiale
[modifier | modifier le code]Seul fils connu de Louis-Charles Nicolas Alexis Sigismond Bruslé ( † avant 1794), procureur puis président de chambre au Parlement de Paris, et Marguerite Penet ; Claude Louis épousa le 7 juin 1800, à Paris, Marie Mélanie de Baussancourt (1774 † 14 décembre 1867), issue d'une ancienne famille noble de la Champagne (son père est Edme François Marcel (11 octobre 1723 - Magny-Fouchard † 2 juillet 1784), baron de Baussancourt, seigneur de Dolancourt, du Magny-Fouchard et de Vauchonvilliers, vicomte de Baussancourt, mousquetaire du roi, capitaine de cavalerie, chevalier de Saint-Louis). Ils eurent ensemble quatre enfants :
- Marie-Madeleine (16 juin 1802 - Troyes † 13 décembre 1876 - Sampans), mariée le 11 février 1822 (Troyes) avec Victor de Truchis de Lays (1798 † 1870), officier de cavalerie, dont postérité ;
- Élisée Bruslé (4 janvier 1804 - Beauvais † 1842), 2e baron de Valsuzenay, sous-préfet, marié à Laneuville avec Clémence Jacobé de Fontenay (16 mai 1901 - Paris), dont :
- Louis Victor Bruslé (6 mai 1836[2] - Barberey-Saint-Sulpice † - Paris), 3e baron de Valsuzenay, Capitaine de mobiles, marié avec Marguerite Bonor, dont :
- un fils Louis Bisé Clément Mathieu, marquis de Valsuzenay, marié le 3 juillet 1889 au Fayel (Oise) (divorcé en avril 1900)[réf. nécessaire] avec Marie Augustine Élisabeth de Cossé-Brissac ( † 1923), fille d'Aimé Artus Maurice Timoléon de Cossé-Brissac ( - ), chambellan de l'Impératrice Eugénie, député de l'Oise, chevalier de la Légion d'honneur et d'Alix Marie Walsh de Serrant ( - château de Serrant † - Paris VIIe), duchesse de La Mothe-Houdancourt, dont postérité ;
- un autre fils ;
- une fille ;
- Félix Léonce (1840 - Barberey-Saint-Sulpice † 18 janvier 1886 - Froncles), Conseiller général de la Haute-Marne, marié le 16 janvier 1873 avec Marie Caroline Riston (née le 12 mars 1853), dont trois filles puis un fils ;
- Gabriel Edmond Roger (né 10 février 1884 à Froncles), marié le 03 août 1911 à Aulnay-l'Aître (51) avec Marie Joseph Henriette LE CLERC de Lessonville, divorcé le 16 juillet 1925 à Château-Thierry (https://archives.marne.fr/ark:/86869/t7xrzc0l3ph9/20b05604-85e8-4830-b68f-655ec39d5999) dont :
- Marie Joseph Edouard (30 septembre 1918 à Aulnay-l'Aître https://archives.marne.fr/ark:/86869/t7xrzc0l3ph9/f67d848e-bb78-401d-a39e-2f6f5de2824f- 30 septembre 1918 à Aulnay-l'Aître https://archives.marne.fr/ark:/86869/t7xrzc0l3ph9/59ab61b3-7151-47b8-9821-d26f737a4bf7)
- Gabriel Edmond Roger (né 10 février 1884 à Froncles), marié le 03 août 1911 à Aulnay-l'Aître (51) avec Marie Joseph Henriette LE CLERC de Lessonville, divorcé le 16 juillet 1925 à Château-Thierry (https://archives.marne.fr/ark:/86869/t7xrzc0l3ph9/20b05604-85e8-4830-b68f-655ec39d5999) dont :
- Louis Victor Bruslé (6 mai 1836[2] - Barberey-Saint-Sulpice † - Paris), 3e baron de Valsuzenay, Capitaine de mobiles, marié avec Marguerite Bonor, dont :
- Mathilde Marie (1807 - Bordeaux † 10 octobre 1853 - Troyes), mariée en 1830 avec Alexis Rodolphe Planta de Wildenberg ;
- Nathalie (1810 - Bordeaux † 27 mars 1884 - Paris), mariée avec Henry de Conflans
Fonctions
[modifier | modifier le code]- Membre de la Commune du 10 août ;
- Député des Deux-Nèthes au Conseil des Cinq-Cents (26 germinal an VI : ) ;
- Préfet de l'Aube (18 ventôse an VIII () - 1810, 1815-1824) ;
- Préfet de l'Oise (1810 - 1813) ;
- Préfet de la Gironde ( - ) ;
- Conseiller d'État honoraire ().
Titres
[modifier | modifier le code]- Châtelain de Barberey ;
- Chevalier de Valsuzenay et de l'Empire () ;
- 1er Baron de Valsuzenay et de l'Empire (, lettres patentes du 13 juillet 1810).
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Légion d'honneur :
- Légionnaire du 25 prairial an XII () puis,
- Officier de la Légion d'honneur du 25 germinal an XIII ()[3].
Figure | Blasonnement |
Armes du baron Bruslé de Valsuzenay et de l'Empire, 1810
Coupé au 1 d'azur, au pal de gueules, chargé du signe des chevaliers légionnaires, accosté à dextre de 3 olives tigées et feuillées d'argent et à senestre de 3 glands de chêne du même ; au 2, d'argent, au lion à la queue fourchée et passée en sautoir de sable, l'épaule dextre chargée d'une étoile d'or ; au canton des barons préfets brochant.[4],[5] |
Publications
[modifier | modifier le code]- Mémoire sur la statistique du département de l'Aube (Troyes, an IX (1801)), in-8. ;
- Tableau statistique du département de l'Aube (Troyes, 1802), gr. in-8.
Hommage
[modifier | modifier le code]Son cœur fut déposé dans un monument funéraire en marbre érigé en l'église paroissiale de Barberey-Saint-Sulpice. Sur ce dernier, on peut lire :
ICI REPOSE
LE COEUR DE CLAUDE LOUIS
BRUSLE
BARON DE VALSUZENAY
OFFICIER DE LA LEGION D'HONNEUR
CONSEILLER D'ETAT
1er PREFET DE L'AUBE
SUCCESSIVEMENT PREFET DE L'OISE
ET DE LA GIRONDE
EN 1815.
RAPPELE A LA PREFECTURE DE L'AUBE.
NE A PARIS LE 6 DECEMBRE 1766.
DECEDE DANS LA MEME VILLE LE 2 MARS 1825.
SON EQUITE, SES VERTUS, FIRENT CHERIR
SON ADMINISTRATION.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_195 » (consulté le )
- « État civil de l'Aude », sur Naissances 1836 - Barberey-Saint-Sulpice
- Officier de la Légion d'honneur, base Léonore
- La noblesse d'Empire sur http://thierry.pouliquen.free.fr
- Source : Fiche de Claude Louis Bruslé de Valsuzenay sur roglo.eu
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- J. Mermet, « Le Baron de Valsuzenay », dans Les préfets de l'Oise, Compiègne, (lire en ligne), p. 21-27
- « Claude-Louis Bruslé de Valsuzenay », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] ;
- Biographie des hommes vivants: ou, Histoire par orde alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, Par Louis Gabriel Michaud, Publié par L.G. Michaud, 1816 ;
- Galerie historique des contemporains, ou Nouvelle biographie, Par Gerrit Van Lennep, Pierre Louis Pascal Jullian, Philippe Lesbroussart, Publié par Aug. Wahlen & C°, 1818 ;
- Biographie universelle et portative des contemporains, ou, Dictionnaire historique des hommes célèbres de toutes les nations, morts ou vivants, qui, depuis la Révolution française, ont acquis de la célébrité ...: Ouvrage entièrement neuf, contenant plus de trois mille notices nouvelles ..., Par Claude Augustin Vieilh de Boisjolin, Publié par Au Bureau de la biographie, 1826 ;
- La France littéraire, ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de lettres de la France: ainsi que des littérateurs étrangers qui ont écrit en français, plus particulièrement pendant les XVIIIe et XIXe siècles ..., Par Joseph Marie Quérard, Publié par Firmin Didot père et fils, 1827 ;
- Encyclopédie moderne, ou Dictionnaire abrégé des hommes et des choses, des sciences, des lettres et des arts: avec l'indication des ouvrages où les divers sujets sont développés et approfondis, Par Eustache Marie Pierre Courtin, Publié par Th. Lejeune, 1828 ;
- Dictionnaire historique: ou, Biographie universelle des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours, Par François-Xavier de Feller, Publié par E. Houdaille, 1836 ;
- Pierre Serna,La république des girouettes: 1789-1815 ... et au-delà : une anomalie politique, la France de l'extrême centre, Éditions Champ Vallon, 2005, 570 pages, (ISBN 2876734133 et 9782876734135) ;
- Pouvoirs, contestations et comportements dans l'Europe moderne : mélanges en l'honneur du professeur Yves-Marie Bercé, Par Bernard Barbiche, Jean-Pierre Poussou, Yves-Marie Bercé, Alain Tallon, Publié par Presses Paris Sorbonne, 2005, (ISBN 2840504006 et 9782840504009), 1149 pages
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Conseil des Cinq-Cents
- Préfet
- Liste des préfets de l'Aube
- Liste des préfets de l'Oise
- Liste des préfets de la Gironde
- Conseiller d'État (France)
Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Naissance en décembre 1766
- Naissance à Paris
- Membre du Conseil des Cinq-Cents
- Chevalier de l'Empire
- Baron de l'Empire
- Officier de la Légion d'honneur promu en 1805
- Préfet du Consulat ou du Premier Empire
- Préfet de l'Aube
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- Préfet de la Restauration
- Député des départements français aujourd'hui en Belgique
- Picardie (1789-1815)
- Préfet de la Gironde
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- Décès en mars 1825
- Décès dans l'ancien 2e arrondissement de Paris
- Décès à 58 ans