Aller au contenu

Chromomycose

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Chromomycose

Causes Traumatisme ou Chaetothyriales (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Médicament 5-fluorocytosineVoir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité Infectiologie et dermatologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
DiseasesDB 29799
eMedicine 1092695
MeSH D002862

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

La chromomycose, ou chromoblastomycose est une infection fongique à long terme de la peau et du tissu sous-cutané[1].

Elle peut être causée par de nombreux types de champignons différents qui s'implantent sous la peau, souvent par des épines ou des échardes[2]. Elle ne se transmet pas de personne à personne[3].

Elle est rarement mortelle et a généralement un bon pronostic, mais elle peut être très difficile à guérir. Les traitements comprennent les médicaments et la chirurgie[4].

L'infection survient le plus souvent dans les climats tropicaux ou subtropicaux, souvent dans les zones rurales[5]. Il s'agit d'une des 20 maladies tropicales négligées listées par l'Organisation mondiale de la santé.

À gauche, photographie d'un homme de 34 ans avec des antécédents de chromomycose depuis 12 ans. À droite, micrographie électronique de sa peau montrant des spores de Fonsecaea pedrosoi[6].

Le traumatisme initial à l’origine de l’infection est souvent oublié ou inaperçu.

L'infection se développe sur le site au fil des années et une petite papule rouge apparaît. La lésion peut dépasser 10 centimètres de diamètre[3].

Les chromomycoses les plus importantes provoquent des douleurs et des démangeaisons. Des tâches sombres peuvent être observées à la surface de la lésion[3].

Les lésions peuvent s'étendre et gonfler, ce qui gêne les mouvements. Elles peuvent devenir malodorantes si il y a une surinfection bactérienne[3].

En l'absence de traitement, la chromomycose peut provoquer un carcinome épidermoïde[3].

Dans de rares cas, la chromomycose peut se propager localement par les vaisseau lymphatiques, voire jusqu'au système nerveux central par les vaisseaux sanguins[3].

La chromomycose est provoquée par l'implantation de champignons sous la peau. Ces champignons sont présent naturellement dans l'environnement, et pénètrent sous la peau à l'aide d'une blessure superficielle, ou d'une blessure pénétrante, généralement aux jambes et aux avant-bras. Les espèces de champignons responsables de chromomycoses sont :

Le diagnostic peut être réalisé par culture du champignon ou par diagnostic moléculaire, à partir d'un grattage de la peau au niveau de la lésion ou apparaissent des tâches noires ou d'une biopsie.

Prévention

[modifier | modifier le code]

L'utilisation d'équipement protégeant la peau, comme des gants et des chaussures, peut réduire le risque d'infection chez les personnes à risque[11].

Les personnes à risques sont les travailleurs agricoles[3].

L'itraconazole et la terbinafine par voie orale sont des traitements efficaces contre la chromomycose. Le voriconazole, l'amphotéricine B et la flucytosine sont également utilisés[3].

L'application locale de chaleur, la cryothérapie et la thérapie photodynamique sont aussi utilisées contre les chromomycoses[3].

La chirurgie peut être utilisée chez les patients ayant déjà subi une chimiothérapie[3].

Épidémiologie

[modifier | modifier le code]

La chromomycose est présente partout dans le monde, le plus souvent dans les zones rurales au climat tropical ou subtropical[5].

Elle est plus courante dans les zones rurales situées entre 30°N et 30°S de latitude environ. Plus des deux tiers des patients sont des hommes, généralement âgés de 30 à 50 ans. Une corrélation avec HLA-A29 suggère que des facteurs génétiques pourraient également jouer un rôle[12].

Impact social

[modifier | modifier le code]

La chromoblastomycose est considérée comme une maladie tropicale négligée. Elle entraîne une stigmatisation et une discrimination considérables[5].

Elle peut aussi provoquer une incapacité à travailler[3].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Rubén López Martínez et Luis Javier Méndez Tovar, « Chromoblastomycosis », Clinics in Dermatology, vol. 25, no 2,‎ , p. 188–194 (PMID 17350498, DOI 10.1016/j.clindermatol.2006.05.007)
  2. (en) « Chromoblastomycosis | Genetic and Rare Diseases Information Center (GARD) – an NCATS Program » [archive du ], rarediseases.info.nih.gov (consulté le )
  3. a b c d e f g h i j et k « Chromomycose », sur www.who.int (consulté le )
  4. (en) « Chromoblastomycosis | DermNet New Zealand », www.dermnetnz.org (consulté le )
  5. a b et c Santos, de Azevedo, Vicente et Queiroz-Telles, « The global burden of chromoblastomycosis », PLOS Neglected Tropical Diseases, vol. 15, no 8,‎ , e0009611 (ISSN 1935-2735, PMID 34383752, PMCID 8360387, DOI 10.1371/journal.pntd.0009611)
  6. Ran Yuping, Modern Electron Microscopy in Physical and Life Sciences, InTech, (ISBN 978-953-51-2252-4, DOI 10.5772/61850, S2CID 53472683), « Observation of Fungi, Bacteria, and Parasites in Clinical Skin Samples Using Scanning Electron Microscopy »
  7. « Chromoblastomycosis: clinical and mycologic experience of 51 cases », Mycoses, vol. 44, nos 1–2,‎ , p. 1–7 (PMID 11398635, DOI 10.1046/j.1439-0507.2001.00613.x, S2CID 9606451)
  8. « Rapid identification of Fonsecaea by duplex polymerase chain reaction in isolates from patients with chromoblastomycosis », Diagn. Microbiol. Infect. Dis., vol. 57, no 3,‎ , p. 267–72 (PMID 17338941, DOI 10.1016/j.diagmicrobio.2006.08.024)
  9. « A case of chromoblastomycosis with an unusual clinical manifestation caused by Phialophora verrucosa on an unexposed area: treatment with a combination of amphotericin B and 5-flucytosine », Br. J. Dermatol., vol. 152, no 3,‎ , p. 560–4 (PMID 15787829, DOI 10.1111/j.1365-2133.2005.06424.x, S2CID 41788722)
  10. Attapattu MC, « Chromoblastomycosis--a clinical and mycological study of 71 cases from Sri Lanka », Mycopathologia, vol. 137, no 3,‎ , p. 145–51 (PMID 9368408, DOI 10.1023/A:1006819530825, S2CID 26091759)
  11. (en) Flavio Queiroz-Telles, Sybren de Hoog, Daniel Wagner C. L. Santos et Claudio Guedes Salgado, « Chromoblastomycosis », Clinical Microbiology Reviews, vol. 30, no 1,‎ , p. 233–276 (ISSN 0893-8512 et 1098-6618, PMID 27856522, PMCID PMC5217794, DOI 10.1128/CMR.00032-16, lire en ligne, consulté le )
  12. Queiroz-Telles, de Hoog, Santos et Salgado, « Chromoblastomycosis », Clinical Microbiology Reviews, vol. 30, no 1,‎ , p. 233–276 (ISSN 1098-6618, PMID 27856522, PMCID 5217794, DOI 10.1128/CMR.00032-16)