Chantal Thomass
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activité |
Site web |
---|
Chantal Thomass, née le à Malakoff (Seine, aujourd'hui Hauts-de-Seine)[1], est une créatrice de mode française, fondatrice de la marque de lingerie du même nom, reconnaissable à son éternelle frange présente jusque dans son logo.
Elle fait ses débuts en 1967 avec diverses expériences dans le prêt-à-porter, mais c'est depuis 1975 qu'elle dessine des collections de lingerie très sexy et féminines. Après des difficultés croissantes de 1985 à 1999 pour la créatrice, la marque passe par divers propriétaires pour finalement finir dans le groupe Chantelle en 2011.
Biographie
[modifier | modifier le code]Les origines
[modifier | modifier le code]Chantal Thomass (née Chantal Genty), fille unique d’une mère couturière[N 1] et d’un père ingénieur, ne tarde pas à se faire remarquer : inscrite dans un collège religieux, la jeune écolière modifie immédiatement son uniforme règlementaire. Elle abandonne le lycée après sa seconde et entre dans une école de dessin[1]. Sa carrière démarre véritablement à la fin des années 1960. À 20 ans, issue de la « génération Palace », elle débute chez Dorothée Bis[N 2] puis lance avec son mari Bruce Thomass (ancien étudiant aux Beaux-Arts)[N 3] sa première marque de prêt-à-porter, Ter et Bantine (1967 à 1975)[2]. Brigitte Bardot et Michèle Mercier achètent des robes à la créatrice qui utilise alors des matières étonnantes comme la toile cirée, le pilou ou la maille Lurex.
En 1975, elle crée sa société, à laquelle elle donne son nom, et donne son premier défilé sous sa griffe l'année suivante. Elle introduit sa première collection de lingerie dans sa collection de prêt-à-porter et est la première à faire défiler la femme en lingerie[3]. Une évolution dans une décennie marquée par les mouvements féministes. À cette époque, les dessous adoptent des coupes fonctionnelles, avec matières basiques. Chantal Thomass va détourner des étoffes traditionnellement masculines, utilisant la soie et des fanfreluches qu’elle adore (nœuds, dentelle, motifs…) faisant d'elle une figure majeure des années 1980. Elle réhabilite successivement le soutien-gorge, la guêpière, le porte-jarretelles, le corset, les bas, et inventera plus tard le collant de dentelle. « J’ai joué des dessous comme des dessus en dévoilant et en voilant avec des dentelles et des transparences sensuelles » explique cette créatrice.
Au cours des années 1980, Chantal Thomass collabore en parallèle pour la marque de doudounes Moncler, marquant le début de l'orientation de celle-ci vers la mode[4].
La marque
[modifier | modifier le code]La griffe Chantal Thomass est lancée cette même année 1975. En 1981, le publicitaire Benoît Devarrieux crée le profil découpé en ombre chinoise, qui deviendra le logo[5]. Ce logo sera modifié 17 ans après[6].
En 1985, c'est le dépôt de bilan, la marque est renflouée par des capitaux japonais du groupe World qui prend alors une large majorité des parts.
Perte de la marque
[modifier | modifier le code]En 1995, Chantal Thomass est licenciée pour « faute caractérisée » par son principal actionnaire japonais, qui possède le droit d'exploitation de la marque jusqu'en 2035, et perd l'usage de cette marque[7]. En 1996, la société est mise en liquidation volontaire[8].
Elle récupère la marque après un procès, 3 ans plus tard[N 4]. Elle intègre alors le Groupe Sara Lee, propriétaire à l'époque de la marque DIM[N 5] et crée un scandale en 1999 en mettant en scène des mannequins vivants en lingerie[9] dans les vitrines des Galeries Lafayette[10]. Finalement, elle conserve 34 % des parts de la marque et le poste à la direction artistique[3].
Chantelle
[modifier | modifier le code]Dim (Dim Brand Apparel) a décidé en mai 2011 de se séparer de la marque pour la revendre au groupe Chantelle[11], déjà propriétaire de nombreuses lignes de lingerie, et du réseau de boutiques de lingerie Orcanta[N 6] depuis 2006 (anciennement PPR).
Diversification
[modifier | modifier le code]En 2001, sa carrière est pour la première fois retracée dans l'ouvrage Plaisirs de Femme[1]. Chantal Thomass étendra au fur et à mesure sa gamme de produits en lançant son premier parfum « Chantal Thomass » en 2002 (d'autres suivront), une fragrance[N 7] dont le flacon est habillé d'une couture de bas et d'une jarretière en tulle, des lunettes de soleil avec les opticiens REV en 2008[12], puis une ligne de mobilier pour le fabricant Taillardat ou encore une ligne de maquillage en 2009.
Elle publie pour la première fois son autobiographie en 2017 (Sens dessus dessous) qui retrace son parcours professionnel, ses succès et ses difficultés et comment elle a su rebondir. Elle y dévoile une partie de sa vie privée également.
Sa boutique et l'expansion à l’international
[modifier | modifier le code]En septembre 2004, elle ouvre à Paris une boutique « esprit boudoir »[13] à la façade Napoléon III classée, située rue Saint-Honoré[N 8] à proximité du magasin colette. Conçue comme un appartement avec des alcôves, l'endroit est capitonné de soie rose avec des miroirs partout sur les murs et du mobilier rose en verre[14].
Les œuvres caritatives
[modifier | modifier le code]Chantal Thomass s'engage régulièrement dans des œuvres caritatives : en 2005, elle décore en rose une voiture Jaguar Type E[15], crée des poupées pour l'UNICEF depuis 2001[16], des assiettes pour Action contre la faim, elle a habillé Minnie de noir[17], a dessiné un tutu et des chaussons de danse pour Repetto & l'UNESCO[18]. L’argent récolté est reversé pour financer des actions caritatives, comme l'intégration d'enfants autistes[19].
Collaborations
[modifier | modifier le code]Chantal Thomass collabore régulièrement avec de nombreuses marques éloignées du domaine de la lingerie. On peut citer :
- Lampe Berger[20] ;
- une machine à laver le linge Vedette, en 2007[21] ;
- les sucrettes Canderel en 2008[22] ;
- une Barbie en avril 2009 pour le 50e anniversaire de la poupée[23] ;
- du maquillage Nivea en 2009[24] ;
- une collection de têtes de lit avec Tréca (2011)[25],[26] ;
- la décoration de deux suites pour l’hôtel Pradey, rue Saint-Roch à Paris[3] ;
- la décoration de la cannette de Coca-Cola Light (2014)[27].
Le , à l'occasion de la Journée internationale des femmes, elle participe à un défilé à Tunis organisé par l'Institut français intitulé " Over fifty... et alors ?" un défilé consacré aux femmes qui ont franchi la barre des 50 ans[28].
En Juillet 2022, elle participe à l'émission de télévision Drag Race France, au côté de Nicky Doll, Daphné Burki et Kiddy Smile, en tant que juge invité pour le French Ball[29].
Ouvrages
[modifier | modifier le code]- Chantal Thomass, Plaisirs de femmes : Chantal Thomass, 30 ans de création, Images en manœuvres, , 192 p. (ISBN 978-2-908445-55-8)
- Chantal Thomass, Chantal Thomass, Mon carnet d'adresses, Paris, Editions du Chêne, , 192 p. (ISBN 978-2-8123-0478-1)
- Chantal Thomass, Sens dessus dessous, Autobiographie, Michel Lafon, 2017, 295 p.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- C'est sa mère qui réalisera ses premières créations
- en 1972, le défilé de Dorothée Bis se fait avec Kenzo.
- Mari dont elle a divorcé depuis.
- pendant ces années, elle collabore avec la marque de collants Wolford avec laquelle elle avait déjà travaillé en 1980, et les marques de lingerie Rosy, Rien, et Victoria's Secret.
- aujourd'hui, Sara Lee n'a plus de département « textile/lingerie »
- Orcanta vendait déjà des produits Chantal Thomass
- Chantal Thomass : (un parfum) « qui évoque le rouge à lèvres »
- à noter qu'il est indiqué sur la boutique « Fantaisies » & « Cadeaux », et non pas « Lingerie ». C'est pourtant une ancienne boutique de lingerie.
Références
[modifier | modifier le code]- Gaëlle Rolin, « Chantal Thomass, la reine des dessous chics », Le Figaro, encart « Culture », 22 janvier 2014, p. 34.
- Ter & Bantine Les Arts Décoratifs.
- Nadine Guérin, « Interview de Chantal Thomass Créatrice de mode et directrice artistique de Chantal Thomass », sur fashion-dailynews.com, Éditions Larivière, (consulté le ).
- « Moncler, étoile des neiges » L'Express, 19 septembre 2007.
- « je suis devenue mon propre logo » strategies.fr, 29 mars 2002
- « Le logotype de la créatrice » Strategies, 20 juillet 1998
- Chantal Thomass défile sans Chantal Thomass Libération, 17 octobre 1995
- Le litige entre la créatrice et la maison mère bloque l'activité liberation.fr, 10 octobre 1996
- Chantal Thomass fait sa Marie-Chantal L'Humanité, 24 avril 1999
- un spectacle peu ordinaire aux Galeries Lafayette ykone.com
- Dim vend à Chantelle lefigaro.fr, 26 mai 2011
- Lunettes Chantal Thomass todoofeminin.com, 25 mars 2008
- La boutique-boudoir Les Échos, 12 novembre 2004
- [image] Le boudoir de Chantal Chic and Geek, 16 mai 2011
- Jaguar Type E rose turbo.fr, le 9 août 2005
- Unicef site officiel, 28 juin 2011
- Chantal Thomass s'investit puretrend.com
- Fondation Repetto & l'UNESCO dossier de presse officiel en .pdf
- Chantal Thomass pour Autistes Sans Frontières orserie.fr, 30 juillet 2009
- Une Lampe Berger griffée Chantal Thomass maxitendance.com, 1er août 2007
- Lave-linge Chantal Thomass cnet, 6 février 2007
- La collection Pocket de Canderel par Chantal Thomass Madame Figaro, 18 décembre 2007
- Barbie Chantal Thomass Sumally [image]
- Maquillage NIVEA elle.fr, 15 avril 2009
- Chantal Thomass pour Tréca ladepeche.fr, 17 juillet 2011
- Un lit "boudoir" signé Chantal Thomass elleadore.com
- Partenariat entre Coca-Cola Light et Chantal Thomass, 20minutes.fr, 14 janvier 2014
- « Over fifty... et alors ? », sur institutfrancais-tunisie.com (consulté le )
- « Drag Race France French Ball », (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Julien Cendres, Femme selon Chantal Thomass, Flammarion, , 156 p. (ISBN 978-2-08-200188-5)
- Catherine Örmen et Chantal Thomass, Histoire de la lingerie, Paris, Librairie Académique Perrin, , 271 p. (ISBN 978-2-262-03018-6)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Jean-Charles de Castelbajac
- Sara Lee qui possédait la marque Chantal Thomass de 1998 à 2005.
- Dim
- Chantelle
- Festival automobile international
- CowParade
- Moncler
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Site officiel
- Interview de Chantal Thomass racontant ses débuts, in : Catherine Mallaval, «Au début, j'en achetais à Pigalle», sur liberation.fr, Libération, (consulté le )
- (ru) Interview boutique éphémère dans le sud par Angela Donava pour L'Officiel de la mode, 3 août 2016