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August Dickmann

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August Dickmann
August Dickman
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Heinrich Dickmann (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Lieu de détention
Plaque commémorative

August Dickmann, né le à Dinslaken, mort le à Sachsenhausen, est un opposant au régime nazi, Témoin de Jéhovah. Il fut le premier objecteur de conscience à être exécuté en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale.

Après sa scolarité obligatoire, August Dickmann travaille dans une scierie. Pendant l'année 1932, avec ses frères Heinrich et Fritz, August Dickmann commence une étude de la Bible avec les Témoins de Jéhovah. À la suite de cette étude, les trois frères débutent une œuvre de prosélytisme en Allemagne comme missionnaires. En 1933, les activités des Témoins de Jéhovah sont interdites en Allemagne, à la suite de la prise de pouvoir d'Adolf Hitler. Les trois frères continuent néanmoins leurs activités de prosélytisme. En 1935, Fritz Dickmann est interné à Esterwegen (camp de concentration) et en octobre 1936 August Dickmann est à son tour arrêté par la Gestapo et emprisonné. Après avoir purgé sa peine de prison, en , il est interné dans le camp de concentration de Sachsenhausen malgré avoir signé une déclaration de renoncement à ses croyances[1]. Heinrich Dickmann sera aussi arrêté et il rejoint son frère August dans ce camp en .

Le refus de servir

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Le les armées allemandes envahissent la Pologne, c'est le début de la Deuxième Guerre mondiale. August Dickmann est encore emprisonné dans le camp de concentration de Sachsenhausen et a demandé il y a peu à revenir sur sa précédente déclaration d'abandon de la foi aux Témoins de jéhovah auprès des autorités du camp. En tant que citoyen allemand, il reçoit l'ordre de rejoindre la Wehrmacht, sa femme qui a reçu sa carte militaire l'a renvoyée au camp, August Dickmann est Témoin de Jéhovah et donc objecteur de conscience, convoqué au bureau de la Gestapo, sûrement en raison de sa précédente demande, il refuse de prendre les armes, comme il a promis à ses camarades de "ne plus se compromettre une nouvelle fois". A la fin de la confrontation, il est mis à l'isolement dans le quartier disciplinaire[2].

Sous le régime nazi, tout homme refusant de servir dans l'armée était condamné à mort par pendaison ou fusillé. Le commandant du camp de Sachsenhausen, Hermann Baranowski, obtient de Heinrich Himmler la permission[3] d'exécuter August Dickmann devant les centaines d'autres Témoins de Jéhovah emprisonnés dans le camp, dont son frère Heinrich, vraisemblablement pour briser leur moral[4].

Le , August Dickmann est conduit devant le peloton d'exécution et passé par les armes. Le peloton était sous les ordres de Rudolf Höß, alors adjudant d'Hermann Baranowski. Selon certains témoignages, ce fut lui qui acheva August Dickmann d'un coup de pistolet dans la tête. Il avait 29 ans. Son frère, Heinrich Dickmann, qui a été obligé de ramasser le corps de son frère et cloué son cercueil par les SS[2], a survécu à la guerre.

Réactions dans le monde

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La nouvelle de l'exécution de August Dickmann fut donnée de manière répétée par la radio d'état allemande à partir du . Le communiqué officiel suivant fut aussi publié par plusieurs journaux allemands[5]:

«  Exécution de deux saboteurs de la Nation. Communiqué du chef des SS. Le chef des SS et chef de la police allemande communique : ...le pour refus d'accomplir ses devoirs de soldat, August Dickmann, né le , de Dinslaken. Dickmann a déclaré qu'il est Témoin de Jéhovah, un fanatique adepte de la secte des Étudiants de la Bible.  »

La mort de August Dickmann a eu un fort retentissement dans le monde car elle fut la première exécution d'un objecteur de conscience en Allemagne[6].

Le , le New York Times publiait cette nouvelle :

«  L'Allemagne exécute un objecteur de conscience. Berlin, . Le premier objecteur de conscience allemand de cette guerre, August Dickmann, 29 ans, de Dinslaken, accusé de "sabotage", a été fusillé. L'annonce de son exécution a été faite par Heinrich Himmler, chef de la police allemande, en ces termes : "il a été fusillé pour avoir refusé d'accomplir son devoir de soldat" au motif de conscience religieuse. Dickman avait affirmé être membre des Témoins de Jéhovah et du mouvement international de Rutherford[7].  »

Une plaque commémorative en mémoire de August Dickmann a été inaugurée le , à l'occasion du 60e anniversaire de son martyre[8],[9].

Bibliographie

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  • Johannes Wrobel, Die öffentliche Hinrichtung des Zeugen Jehovas August Dickmann am 15. September 1939 im KZ Sachsenhausen, Manuscrit de l'exposé présenté lors de l'inauguration de la plaque commémorative dédiée à August Dickmann, , Museum de Sachsenhausen (PDF)
  • Morsch Günter, Bohra Stephanie et alter, Wehrdienstverweigerung aus religiösen Motiven: August Dickmann, 15. September 1939, in Mord und Massenmord im Konzentrationslager Sachsenhausen 1936-1945. Eine Ausstellung der Gedenkstätte und des Museums Sachsenhausen, Stiftung Brandenburgische Gedenkstätten, Metropol, Berlin, 2005, pages 78–84. (ISBN 3-936411-93-X)
  • Jean Bezaut, Oranienbourg, 1933-1935, Sachsenhausen, 1936-1945 : étude, Maulévrier, France, Hérault, , 366 p. (ISBN 978-2-903851-71-2).

Notes et références

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  1. Between Resistance and Martyrdom, Detlef garbe, p. 411.
  2. a et b Between resistance and Martyrdom Detlef Garbe p. 411
  3. Sans procès régulier.
  4. Jolene Chu, Purple Triangle : A Story of Spiritual Resistance, in Judaism Today, no 12, printemps 1999, New York, pages 15-19
  5. Zwei Volksschädlinge erschossen. Mitteilung des Reichsführers SS. Der Reichsführer SS und Chef der Deutsche Polizei teilt mit: Erschossen wurde… am 15.9.1939 wegen Weigerung, seine Pflicht als Soldat zu erfüllen, August Dickmann, geboren 7.1.1910, aus Dinslaken. Dickmann begründete seine Weigerung mit der Erklärung, er sei "Zeuge Jehovas"; er war ein fanatischer Anhänger der internationalen Sekte der "ernsten Bibelforscher"
  6. cf. Claudio Vercelli, Voci della memoria - Testimonianza e racconto della deportazione, l'Unità du 27 janvier 2005
  7. The New York Times du 17 septembre 1939, page 36 THE NEW YORK TIMES September 17, 1939
  8. Märkische Allgemeine, Neue Oranienburger Zeitung du 20 septembre 1999, page 16
  9. Berliner Morgenpost du 19 septembre 1999, page 17

Liens externes

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