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Associations chrétiennes des travailleurs italiens

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Associations chrétiennes des travailleurs italiens
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Syndicat professionnel, organisation chrétienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Pays
Organisation
Fondateur
Achille Grandi (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Filiale
Biblioteca nazionale ACLI (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web

Les Associations chrétiennes des travailleurs italiens ou ACLI (en italien Associazioni Cristiane Lavoratori Italiani), est une structure associative italienne.

Le mouvement est créé en durant l’été 1944 par l'ancien député du PPI et syndicaliste Achille Grandi, avec le soutien du pape Pie XII, afin de réunir les travailleurs catholiques selon la doctrine du catholicisme social[1]. Les ACLI doivent ainsi concurrencer l'influence de la CGIL sans remettre en cause l'unité syndicale[2] et deviennent un relais important de la Démocratie chrétienne italienne dont de nombreux cadres sont issus de ce mouvement[3].

En 1947, les ACLI comptaient 500 000 membres, dans toutes les provinces italiennes[1]. En 1971, elles réunissent 620 000 adhérents et représenteraient plus de deux millions d'électeurs en Italie[4].

Le Vatican dispose d'une influence importante sur les domaines spirituels mais aussi politiques mais à la fin des années 1960, les ACLI commencent à s'affranchir de la hiérarchie catholique et affirment des positions progressistes. Ainsi, le congrès de Turin de 1969 marque la fin du "collatéralisme " c'est-à-dire la coupure du lien avec la DC et l'affirmation de la liberté de choix politique pour les adhérents[2], et lors du congrès de Vallombrosa, en 1970, les associations défendent des positions sociales avancées parfois en désaccord avec la position du Vatican[3]. L'ancien président, Livio Labor, fonde alors le Mouvement populaire des travailleurs afin de réunir les chrétiens de gauche[2] et les évêques puis le pape leur refusent le droit de se prévaloir d'être une association de fidèles, provoquant deux scissions successives sur la droite du mouvement et le départ supposé d'environ deux cent mille membres[5].

Opposé à l'interclassisme de la DC, le mouvement se retrouve partagé entre l'aile droite (23 % des délégués au conseil national de 1972) qui cherchent à maintenir les liens avec les courants de gauche de la démocratie chrétienne, et l'aile gauche des ACLI (16 %) proche du Manifesto[5].

Dans un contexte de forte émigration des Italiens en Europe de l'Ouest, les ACLI se développent également à l'étranger. En 1949, les ACLI s'installent en France après un accord avec la CFTC et créent au début des années 1960 des associations culturelles, alors que les milieux communistes créent en 1959 l’Amicale franco-italienne (AFI)[6].

En 2012, les ACLI regroupent 997 000 membres en Italie et à l'étranger[7].

Présidents

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Notes et références

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  1. a et b Ilaria Pavan, « Une utopie en actes ? Réflexions sur la naissance du Service national de santé italien (1945-1978) », Revue d'histoire de la protection sociale, vol. N°12, no 1,‎ , p. 56 (ISSN 1969-9123 et 2491-3049, DOI 10.3917/rhps.012.0056, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c « MALGRÉ LA RUPTURE AVEC LA HIÉRARCHIE Certaines associations catholiques de travailleurs souhaitent poursuivre le dialogue avec les évêques », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b « Les associations de travailleurs chrétiens (ACLI) accentuent leur évolution vers la gauche », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « RUPTURE ENTRE LES ÉVÊQUES ET LES ASSOCIATIONS CATHOLIQUES DE TRAVAILLEURS », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a et b « L'Association des travailleurs chrétiens a confirmé son soutien aux partis de gauche », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Stéphane Mourlane, « Solidarités formelles et informelles : les associations d’Italiens en France depuis 1945 », Cahiers de la Méditerranée, no 63,‎ , p. 199–221 (ISSN 0395-9317, DOI 10.4000/cdlm.21, lire en ligne, consulté le )
  7. « En Italie, la nouvelle génération catholique veut œuvrer pour le bien commun », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  8. « Gianni Bottalico nuovo presidente nazionale Acli », sur www.aclibresciane.it (consulté le )
  9. (it) « Emiliano Manfredonia è il nuovo Presidente nazionale Acli », sur Acli, (consulté le )