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« Autoroute A69 (France) » : différence entre les versions

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Version du 26 décembre 2024 à 17:49

Autoroute A69
Cartouche de la route
Carte de la route.
Historique
Ouverture 2025
Caractéristiques
Longueur 62 km
Extrémité ouest A68 à Castelmaurou
Intersections D 84 à Puylaurens

D 826 à Maurens-Scopont

D 926 à Puylaurens et Soual

D 112 à Verfeil (Haute Garonne)

D 20 à Gragnague

D 12 à Saint-Germain-des-Prés et Puylaurens

D 66A à Bourg-Saint-Bernard

D 39 à Montcabrier et Teulat

D 28 à Teulat

D 11 à Vendine

M 826 à Francarville

Extrémité est N 112 à Castres
Réseau Autoroute française
Territoire traversé
1 région Occitanie
2 départements Haute-Garonne, Tarn
Villes principales Castres, Puylaurens, Cuq-Toulza, Francarville, Verfeil (Haute-Garonne)
Exploitation
Concessionnaire Atosca


L'autoroute A69 est une autoroute en cours de réalisation qui, à terme, devrait relier la sortie 2 de l'A68 (près de Toulouse) à la rocade de Castres par une liaison autoroutière à 2 × 2 voies entre Castres et Verfeil sur une longueur de 62 km. Elle correspondrait à une alternative payante construite parallèlement à la RN126 existante.

Le projet est déclaré d'utilité publique en par un décret du gouvernement Philippe[1]. Elle serait payante et concédée. En , le Premier ministre Jean Castex approuve par décret le contrat de concession à Atosca[2]. La société Atosca, filiale du groupe NGE, sera concessionnaire de l'autoroute A69 et assurera sa construction ainsi que l'exploitation du péage qui serait en « flux libre ». Les travaux débutent en .

Aux alentours du début du chantier, entre 2022 et 2023, la critique du chantier est médiatisée à l'échelle nationale, plusieurs associations mettant en avant son impact environnemental négatif, mais aussi son prix élevé pour les usagers et le fait que les actuelles voies rapides gratuites contournant les villes de Puylaurens et Soual seraient intégrées à l'autoroute et rendues payantes. Le projet reçoit des avis défavorables du Conseil national de la protection de la nature et de l’Autorité environnementale. Tout au long de l'année 2023 et début 2024, des manifestations sont organisées rassemblant jusqu'à plusieurs milliers de personnes.

Histoire

Genèse du projet (années 1990-2000)

Avant le début du chantier de l'A69, le principal axe reliant entre Verfeil à Castres est la route nationale 126 (RN 126).

En 1996, est ouverte l'autoroute A680, une bretelle de 8 km à 2 × 1 voies sans séparateur central, reliant l'autoroute A68 à la RN126 et devant intégrer à terme l'autoroute A69.

Le projet d'autoroute entre Toulouse et Castres est relancé dans les années 2000.

Les laboratoires Pierre Fabre, premier employeur du Tarn, sont à l'origine du projet. Sa construction est dans l'intérêt des laboratoires car elle leur permettrait de croître en facilitant la desserte du site pour les personnes qui viennent y travailler ainsi que pour les camions de marchandises. Ses dirigeants mènent ainsi des actions de lobbying en ce sens auprès des décideurs politiques[3],[4].

Confirmation du chantier (années 2010)

En 2000 et en 2008, ouvrent respectivement les déviations de Soual et de Puylaurens, deux voies rapides. Les travaux effectués pour la construction de ces déviations, sont mises en œuvre par des filiales du groupe NGE (Guintoli-Cazal). Ces déviations sont intégrées dans le tracé de l’autoroute et dans le contrat de concession par la suite[5].

Au début des années 2010, une première enquête publique est ouverte.

Le groupe Pierre Fabre y dépose une contribution en faveur du projet d’autoroute car il juge l’absence de desserte autoroutière négative pour la compétitivité économique et l'attractivité du territoire sur lequel il est implanté[3].

Le maire de la ville de Lavaur et proche du groupe Fabre, Bernard Carayon, demande directement au premier ministre de l'époque François Fillon de forcer la main de son ministre de l'environnement opposé au projet, le menaçant de quitter la majorité parlementaire[6]. Peu après, Jean-Louis Borloo accepte de signer la décision de mise en concession autoroutière de Castres-Toulouse[7].

En mai 2013, lors de sa visite dans la nouvelle usine dermo-cosmétique du groupe Pierre Fabre à Soual, près de Castres, le président de la République François Hollande rencontre Pierre Fabre, affaibli par la maladie (et décédé deux mois plus tard). François Hollande s'engage alors publiquement en faveur du projet de l'autoroute A69 et affirme dans son discours que « cette infrastructure aurait dû être faite depuis des années »[8]. Cet engagement donne un coup d'accélérateur au projet, comme l'a confirmé Jacques Valax, ancien député socialiste du Tarn, également présent ce jour-là.

En 2014, le président François Hollande renforce son soutien au projet en demandant au préfet de la région Occitanie de lancer les études préalables nécessaires pour obtenir la déclaration d'utilité publique[9].

Déclaration d'utilité publique

En , le second Gouvernement Édouard Philippe, promulge un décret qui déclare d'utilité publique le projet[1].

En , la ministre de la transition écologique Élisabeth Borne lance la procédure d'appel d'offres. C'est le groupe de construction NGE qui le remporte en de la même année. Celui-ci est à l'origine d'une société dédiée, pour laquelle il a sollicité le concours de deux fonds d’investissement (Qeif et TIIC) et de la société de péage portugaise Ascendi, qui appartient à la société d’investissement Ardian[3].

Le Premier ministre Jean Castex signe le décret du contrat de concession avec Atosca, filiale du groupe NGE, le [3] (Décret no 2022-599 du publié au JORF du 22[2]). Selon l'article 29 du cahier des charges annexé au décret, la concession prendra fin 55 ans après l'entrée en vigueur du contrat de concession. Cette durée de concession est inédite, car elle comprend 15 ans de plus que la période d'amortissement. Ceci qui pose la question de sa légalité[10]. L'ouverture de l'autoroute est prévue en 2025 ;

Financement du projet

En tant que concessionnaire Atosca s'engage a financer l'ouvrage. En 2022, le coût des travaux selon France 3 est de 500 millions d'euros[11]. L'État fournit un apport de 23 millions au titre de la concession. Cela représente 6% du prix total selon la préfecture du Tarn la même année[12], qui évalue donc le cout total des travaux à 383 millions d'euro. Mais la préfecture ne prend pas en compte que l'état investit aussi 75 millions d'euros en nature[13] (correspondant aux déviations de Puylaurens et de Soual qui ne seront plus gratuites mais intégrées a l'autoroute[10]). Selon Christine Arrighi, cet investissement massif n'est "pas valorisé dans le cadre du contrat"[14] de concession. C'est une des raisons qui expliquent que la transparence du projet financier est remise en cause lors de la Commission d’enquête sur le montage juridique et financier du projet d’autoroute A69[14] mais aussi par France Nature Environnement et les collectifs locaux[15].

Lancement des travaux et mouvement de contestation (2023-2024)

Les travaux débutent en [16].

Le , plusieurs associations déposent un recours contre les autorisations environnementales permettant la réalisation du chantier, dans le but d’obtenir la suspension des travaux et l’abandon définitif[17],[18]. Après une audience[19], le juge des référés rejette la demande d’interruption du chantier le , permettant le début des travaux[20].

Le le tribunal administratif de Toulouse rejette une nouvelle demande de suspension[21]. Le , le Conseil d'État valide à nouveau l'autorisation environnementale accordée à Atosca[22].

Le , le groupe écologiste à l'Assemblée nationale annonce faire usage de son droit de tirage pour créer une « commission d'enquête parlementaire sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute A69 ». La commission du Développement durable et de l'Aménagement du territoire doit formaliser cette demande[23],[24],[25]. Le , cette commission d'enquête parlementaire est cloturée à la suite de la dissolution de l'Assemblée Nationale, par le président Emmanuel Macron[26].

En , une plainte est déposée contre Atosca pour sa gestion des eaux pluviales et souterraines sur le chantier en cours[27].

Jugement de l'affaire au fond

La date de l'audience du jugement au fond du recours en annulation de l'autorisation environnementale auprès du tribunal administratif de Toulouse est fixée au 2024. En amont de l'audience, la Rapporteure publique Mona Rousseau a communiqué le le sens de ses conclusions plaidant pour l'annulation totale de l'arrêté autorisant les travaux pour motif d'absence de raison impérative d'intérêt public majeur justifiant la dérogation à l'interdiction d'atteinte aux espèces protégées[28].

Lors de l'audience, elle conteste le caractère impératif et majeur de l'intérêt public du projet. Elle affirme qu'il est « excessif » de parler de situation d'enclavement pour le secteur Castres-Mazamet, rejetant l'argument du désenclavement cité comme motif impérieux d'atteinte aux espèces protégées dans l'autorisation environnementale[29]. Toujours selon elle, l'accidentologie de la RN126 ne permet pas de qualifier d'impérative la réalisation du projet d'autoroute, qui s'accompagnerait d'une dégradation sur l'itinéraire de substitution en raison de son passage par les centre-bourgs de Soual et Puylaurens dont les déviations existantes sont prévues pour être intégrées à l'autoroute payante. Le verdict est mis en délibéré et attendu sous 15 jours suite à l'audience[30].

Le 2024, le tribunal administratif de Toulouse annonce ne pas se prononcer sur la légalité ou non de l'arrêté autorisant les travaux en raison d'un nouvel élément communiqué par la défense dans une note en délibéré faisant suite à l'audience. En effet, cette note contient une mention d'une baisse de 33% du prix du péage prise en charge par l'État sur les sections correspondant aux déviations de Soual et Puylaurens déjà existantes et prévues pour être intégrées à l'autoroute, incitant le tribunal à rouvrir l'instruction du dossier avant une nouvelle audience « dans les prochains mois »[31],[32]. Cette absence de décision permet au concessionnaire de continuer les travaux en l'attente d'une nouvelle décision du tribunal, suscitant chez les opposants au projet l'inquiétude que le chantier continue de causer des impacts irréversibles. Dans l'espoir de les limiter, les parties requérantes déclarent déposer le un référé-suspension pour tenter de faire reconnaître le doute sérieux de la légalité de l'autorisation environnementale en se basant sur les conclusions de la rapporteure publique sur le fond du dossier et de faire suspendre les travaux[33].

Présentation du chantier et parcours

Le chantier d'autoroute doit relier la sortie 2 de l'A68 (près de Toulouse) à la rocade de Castres par une liaison autoroutière à 2 × 2 voies entre Castres et Verfeil (Haute-Garonne).

L’A69 est longue de deux fois 62 kilomètres (Ouest/Est et Est/Ouest), en deux fois deux voies, dont 53 kilomètres de construction (44 km de tracé neuf, et 9 km de voie rapide de la route nationale 126 incorporés[34],[35]) et 9 kilomètres de l'autoroute A680 existante renommée[36]. Elle suit à peu près le tracé de la RN 126 et traversera le territoire de 24 communes[37].

Tracé prévu[38] :

début de la section gratuite

  • Sortie 4 Verfeil - est à 11 km (de et vers l'A68) : Castres par RD (en projet)

fin de la section gratuite

  • Péage Péage de Verfeil (à système fermé) à 13 km
  • Sortie 5 Maurens-Scopont à 24 km : Vendine, Toulouse (par RD), Cuq-Toulza (en projet)
    • Aire de repos Cambon-lès-Lavaur (dans les deux sens)
  • Sortie 6 Puylaurens à 41 km : Puylaurens, Saint-Sernin-lès-Lavaur, Revel (déjà ouvert)
  • Sortie 7 Soual à 52 km : Soual, Semalens, Saïx (actuellement,  Carrefour giratoire entre RN 126 et RD 926 (Soual))
  • Viaduc sur l'Agout + Péage Péage de Castres (à système fermé)
  • Sortie 8 Castres/Saint-Palais à 61 km : Castres (actuellement  Carrefour giratoire entre A69, Route nationale 126 (Castres) et  Échangeur entre RN 112/RD 1012 et A69)
  •  Échangeur entre RN 112/RD 1012 et A69 à 62 km

Impact du chantier

Impact socio-économique

L’autoroute sera payante[39]. Le , le tarif de cette autoroute A69 a été annoncé : 6,77  ce qui donne un tarif kilométrique d'environ 12,7 centimes/km pour un véhicule thermique[40],[41]. Les véhicules électriques devraient bénéficier d'une réduction de 20%[40]. Ce prix jugé trop élevé par le rapport des commissaires-enquêteurs pourrait être diminué via une participation plus élevée des collectivités[42],[43]

L'intérêt principal avancé par les défenseurs de la construction de l'autoroute réside dans le développement économique de la région[44]. Le groupe cosmétique Pierre Fabre s'est engagée fortement en faveur de cette autoroute[45],[46].

Cependant, l'autorité environnementale souligne des lacunes dans l’analyse socio-économique du projet, considérant qu'« elle repose sur des données de traffic (...) désormais obsolètes »[47]

Impact sur l'environnement

L'autorité environnementale craint un impact négatif du chantier sur[47]:

Pour l'autorité environnementale, le projet risque également d'engendrer une augmentation des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre[47].

Les moyens de compensation proposés par Atsoca sont critiqués de par les incertitudes quant à son réalisme. La compensation par plantation d'arbres jeunes a fait l'objet d'études mettant en lumière une mortalité ayant atteint des niveaux records de l'ordre de 38% en 2022[48],[49].

Prises de position sur le chantier

Sondages d'opinion

En 2023, plusieurs sondages sont commandités par les défenseurs et les opposants au projet autoroutier. En novembre 2023, une étude réalisée par l'Ifop pour Agir pour l'environnement auprès d'un échantillon représentatif de la population du Tarn et de la Haute-Garonne montre que 61% des sondés se disent favorables à l'abandon du projet. Dans le détail, la proportion d'opposants au projet est majoritaire dans les deux départements avec une position moins affirmée dans le département du Tarn (55%) que dans celui de la Haute-Garonne (63%). De plus, une très large majorité des sondés (82%) se disent favorables à l'organisation d'un référendum local visant à voter pour ou contre le projet d'autoroute (et ce indépendamment du département de résidence)[50]. Un sondage Odoxa, commandité par le concessionnaire du projet Atosca, réalisé en mars 2023 sur 600 personnes du Sud Tarn obtient 35 % de très favorables et 40 % de plutôt favorables[51]. Cependant, les opposants au projet dénoncent une enquête aux questions très orientées.

Opposition

Critiques

Le projet reçoit un avis défavorable du Conseil national de la protection de la nature en septembre 2022[52], puis de l’Autorité environnementale en octobre 2022[53]. Dans leur avis, les deux institutions relèvent les atteintes importantes causées à l’environnement, qu’elles n’estiment pas compensées par l’intérêt socio-économique du projet.

Les associations Collectif RN126, LVEL (La voie est libre) et PACT (Pas d'autoroute Castres Toulouse) critiquent le projet d'autoroute. Elles dénoncent l'impact écologique de la construction et le fait que les actuelles voies rapides gratuites deviendraient payantes une fois intégrées à l'autoroute[54]. Ces associations proposent depuis 2009[55] un projet alternatif consistant à aménager la route nationale existante (RN 126). La voie est libre propose par ailleurs depuis 2023 un autre projet alternatif, soumis aux élus en septembre 2023[56], qui consisterait à aménager partiellement la RN 126 afin de l'améliorer, de renforcer la ligne ferroviaire existante, et de créer un axe cycliste reliant les communes tout au long du tracé [57]. Le projet prévoit également la création de pôles d'activités économiques et artisanales le long de cet axe.

En septembre 2023, 200 scientifiques localisés dans la région toulousaine et membre d’un collectif dénommé « Atécopol » (atelier d’écologie politique) publient une tribune d’opposition au projet[58],[59]. Certains membres de ce collectif ont proposé un projet alternatif à l'Assemblée nationale fin septembre[60].

Une lettre ouverte adressée au président de la République, initiée par le collectif Scientifiques en rébellion, a été signée par près de 2000 scientifiques — dont Valérie Masson-Delmotte et Christophe Cassou — et publiée dans L'Obs en octobre 2023. Les scientifiques arguant que ce projet n'est pas compatible avec les objectifs de réductions des émissions de gaz à effet de serre françaises et de préservation de la biodiversité[61],[62],[63]. À la veille d'une manifestation fin octobre, le journal Libération considère que les arguments des scientifiques n'ont pas été entendus, laissant le projet aux mains de quelques politiques [64].

Le , une pétition est lancée sur la plateforme de l'Assemblée nationale[65]. Le , elle atteint les 36 000 signatures[66].

En , à la suite des actions du groupe en faveur du projet autoroutier, un boycott des produits Pierre Fabre est lancé par les opposants au projet[67],[68]. En , le syndicat CGT de Pierre Fabre demande alors à la direction de l'entreprise de se désolidariser du projet. Dans un texte, le syndicat déclare : « Comment peut-on en 2023 alors que toutes les décisions politiques, industrielles, ou sociales doivent passer par le filtre de la transition écologique, soutenir un projet écocide et suranné ? »[69]. Aussi tardivement que la fin d'année 2023, il est révélé que l'entreprise pharmaceutique Pierre Fabre est actionnaire du concessionnaire du projet à hauteur d'environ 8 millions d'euros[70].

Manifestation

En , une mobilisation à l'appel des Soulèvements de la Terre, de la confédération paysanne et d'Extinction Rebellion regroupe entre 4 500 et 8 200 personnes contre le projet[71],[72],[73]. L’opposition au projet donne lieu à plusieurs actions de communication de militants écologistes : escalade d’arbres en opposition au projet[74], engagement de grèves de la faim par une quinzaine de personnes[75]. Parmi celles-ci, l’une, menée par Thomas Brail, est particulièrement médiatisée[76]

Durant le week-end des 21-22 octobre, des manifestations rassemblent entre 2 400 (préfecture) et 10 000 (organisateurs) opposants au projet . Dans la nuit du 21 au 22, une zone à défendre est organisée à la ferme La Crémade, à l'est de Castres[77]. Elle rassemble environ 300 personnes[78],[79]. Les manifestants sont délogés le 23 octobre par la gendarmerie mobile, utilisant des Centaures, véhicules blindés à roue de la gendarmerie, et causant une trentaine de blessés selon les manifestants[80].

Le , plusieurs centaines de manifestants investissent et occupent symboliquement le terrain d'une des deux futures centrales de bitume à Puylaurens qui vont produire les 500 000 tonnes de revêtement de l'A69[81],[82].

En octobre 2024, les derniers manifestants, dits « écureuils », qui avaient aménagé des cabanes sur les arbres, sont violemment évacués par les forces de l'ordre[83],[84],[85].

Répression

Certaines actions des militants opposés à la construction de l’autoroute font l’objet d’une répression. En mars 2024, le site Reporterre estime que l’État y a consacré au moins 2,7 millions d’euros[86].

En février 2024, un rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, Michel Forst, publie ses constats sur les pratiques des forces de l’ordre contre les militants qui occupent les arbres devant être abattus (les « écureuils ») sur la commune de Saïx : il y critique le blocage du ravitaillement en nourriture et en eau par d’autres militants, des privations de sommeil et des départs d’incendies provoqués par les forces de l’ordre, qu’il qualifie de « traitements cruels, inhumains et dégradants »[87],[88]. Michel Forst critique également les grandes difficultés que rencontrent les journalistes et observateurs à accéder à la ZAD et à s’entretenir avec les occupants[88],[89]. France 3 dénonce une entrave à la liberté de la presse systématique dans la couverture des mobilisations des opposants au projet[90]. Les constats sur la privation de nourriture et de sommeil sont corroborés par une section locale de la LDH en septembre 2024[91],[92].

Le , Greta Thunberg ainsi que d'autres jeunes militants environnementaux européens sont présents à la manifestation près de Soual.

Soutien

Carole Delga, présidente de la région Occitanie, affirme qu'il n'y a pas d'alternative crédible à la création de cette autoroute et que « le projet a été déclaré d’utilité publique en 2018 » après 15 ans d'études et de concertation, et que « tous les recours sur la Déclaration d’utilité publique ont été purgés en dernière instance par le Conseil d’État […] le chantier est en cours, les travaux sont très avancés (près de 40 % des crédits engagés) »[93].

En octobre 2023, l'Association des maires du Tarn affirme comptabiliser [94]900 signatures d'élus (sur les 4000 du territoire) sur une lettre de soutien au projet, dont notamment les sénateurs Philippe Bonnecarrère, Philippe Folliot, sénateur du Tarn, Jean Terlier[95], député de la troisième circonscription du Tarn, le président du conseil départemental du Tarn, et les maires d'Albi, Castres, Gaillac, Carmaux, Graulhet, Mazamet[96].

La réelle participation d'une grande partie de ces élus à cette initiative est mise en doute par l'opposition au projet, des pratiques étant dénoncées telles que la comptabilisation de signatures d'élus n'ayant pas répondu favorablement à la demande mais ne l'ayant pas refusé non plus[7].

"Seuls 83 des 411 élus des 29 communes tarnaises situées à proximité du tracé, soit 20%, soutiennent l’A69 (...) « Les élus de Castres, Cambounet et Saoul représentent à eux seuls 68% des élus des communes du tracé s’étant exprimées pour l’autoroute. » selon La Voie est Libre.

Le collectif ajoute : "En outrepassant ses prérogatives pour transmettre une tribune pro-A69 à l’ensemble des élus du Tarn, l’Association des maires du Tarn, qui utilise des registres de contacts pour se livrer à du lobbying, vient de torpiller le mythe du soutien massif des élus au projet d’autoroute."

Références

  1. a et b Décret no 2018-638 du déclarant d'utilité publique les travaux de création d'une liaison à 2 × 2 voies entre Castres (Tarn) et Verfeil (Haute-Garonne), conférant le statut autoroutier à la liaison nouvellement créée.
  2. a et b Décret no 2022-599 du approuvant la convention de concession passée entre l'Etat et la société ATOSCA pour l'autoroute A69 ainsi que le cahier des charges annexé à cette convention
  3. a b c et d Pauline Graulle, Jade Lindgaard et Emmanuel Riondé, « A69 : l’histoire d’un acharnement d’État » Accès payant, sur Mediapart, (consulté le )
  4. « Castres. Une autoroute pour Toulouse d'ici 2014 », sur ladepeche.fr (consulté le )
  5. Benoît collombat, « A69 : l’ombre de Pierre Fabre derrière l’autoroute », sur Radio France, France Inter, Secrets d'info, (consulté le )
  6. Benoît collombat, « Enquête. Conflit d’intérêts, opacité financière… Dans les coulisses du projet controversé de l'A69 », sur francetvinfo.fr, Cellule investigation de Radio France, (consulté le )
  7. a et b Jean-Marc Guilbert, « Autoroute Castres-Toulouse : le "oui" sans réserve de l'Etat », sur ladepeche.fr, (consulté le )
  8. « Autoroute A69, les zones d'ombre derrière le projet », sur France Culture, (consulté le )
  9. Pauline Graulle, Jade Lindgaard, Emmanuel Riondé, « A69 : l’histoire d’un acharnement d’État », sur Mediapart, (consulté le )
  10. a et b « A69 : l’ombre de Pierre Fabre derrière l’autoroute », sur France Inter, (consulté le )
  11. Cécile Frechinos, « Tarn : un pas de plus vers la construction de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse », France 3 Occitanie,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  12. « Communiqué de presse. Castres Verfeil : réunion du comité de pilotage et avancées du projet » Accès libre [PDF],
  13. « Convention passée entre l’État et la Société ATOSCA pour la concession de la liaison autoroutière à 2 × 2 voies (A69) entre Castres (Tarn) et Verfeil (Haute-Garonne) » Accès libre,
  14. a et b « Compte rendu de la Commission d’enquête sur le montage juridique et financier du projet d’autoroute A69 » Accès libre,
  15. France nature environnement, « Les analyses du collectif RN126 avec France Nature Environnement Midi Pyrénées et Nature Midi Pyrénées. Chapitre 2 couts et financement »,
  16. La rédaction de La Dépêche du Midi, « CARTE. Autoroute A69 : voici le tracé de la future liaison entre Castres et Toulouse », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne Accès libre)
  17. « Premier recours sur le fonds du projet », France Info,‎ (lire en ligne Accès libre)
  18. « Recours sur le fonds du projet », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne Accès libre)
  19. « Audience du tribunal », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne Accès libre)
  20. « Décision du tribunal », La Dépêche du Midi,‎ (lire en ligne Accès libre)
  21. Sylvain Duchampt, « Rejet de la demande de suspension de l'Autoroute A69 : nouvelle victoire pour les pro-A69 et tensions exacerbé », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  22. ALP, « A 69 : le Conseil d’Etat valide l’autorisation environnementale », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. « Projet d’autoroute A69 : les députés écologistes vont lancer une commission d’enquête parlementaire », sur SudOuest.fr, (consulté le )
  24. « A69 Castres-Toulouse: les députés écologistes vont lancer une commission d'enquête parlementaire », sur BFMTV (consulté le )
  25. Christine Ravier, « Autoroute A69, la commission d'enquête parlementaire : à quoi ça sert ? » Accès libre, sur France 3 Occitanie, (consulté le )
  26. Pierrick Merlet, « Dissolution de l'Assemblée nationale : la commission d'enquête sur l'A69 Toulouse - Castres stoppée pour de bon ? » Accès libre, La Tribune, (consulté le )
  27. Sophie Constanzer, « Chantier de l'A69 Toulouse-Castres : une plainte déposée pour pollution de l'eau - France Bleu », sur FranceBleu.fr, (consulté le )
  28. Nicolas Albrand et David Bobin, « INFO FRANCE 3. Coup de théâtre : le Rapporteur public rend un avis négatif à propos du chantier de l'A69, l'autoroute controversée Toulouse-Castres », sur France 3 Occitanie, (consulté le )
  29. « Autoroute A69 : l’annulation du chantier actée par la rapporteure publique, la décision d’ici quinze jours », sur Midi Libre, (consulté le )
  30. « « Pas de raison impérative d’un intérêt général public » : le chantier de l’A69 Toulouse-Castres malmené devant le tribunal administratifs », sur Le Parisien, (consulté le )
  31. « A69 Toulouse-Castres : réouverture de l’instruction, pas de décision avant plusieurs mois », sur Libération, (consulté le )
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Voir aussi

Articles connexes

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