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[[Fichier:Muslim scholar2 in kurta1860eastbengal.jpg|vignette|Un savant musulman, photographié vers 1860 dans l'est du [[Bengale]].]]
Un '''ouléma''' ou '''uléma''' (de l'[[arabe]] {{lang|ar|علماء}} ''ʿulamā’'', pluriel de {{lang|ar|عالم}} ''ʿālim''<ref>''Le Petit Larousse illustré'', édition 2008.</ref>) est un théologien de l'[[islam]].


Dans le monde [[chiite]] [[duodécimain]], on parle plutôt de [[hodjatoleslam]]<ref>Homophonie pour « Hujjat al-Islam » (de l'[[arabe]] {{lang|ar|حجة الإسلام}}, hujjatu l-Islām, « autorité de l'islam »).</ref>.
Un '''ouléma''' ou '''uléma''' (de l'arabe ''ʿulamā’'', pluriel de ''ʿālim''<ref>''Le Petit Larousse illustré'', édition 2008</ref>) est un [[théologien]], généralement [[sunnite]], de l'[[islam]]. Il n'est pas l'équivalent d'[[islamologue]].

Dans le monde [[chiite]], on parle plutôt de [[mollah]].


== Fonction ==
== Fonction ==
{{section à sourcer|date=avril 2015}}
{{section à sourcer|date=avril 2015}}
L'ouléma est un théologien effectuant des recherches dans le domaine du Coran et de la tradition prophétique (la [[sunna]]), mais son savoir peut aller bien au-delà de la connaissance théologique. Généralement indépendant du pouvoir séculier, il est le gardien de la tradition musulmane et un homme de référence.
L'ouléma est un [[Théologie|théologien]] musulman effectuant des recherches dans le domaine [[Coran|coranique]] et de la tradition prophétique (''[[sunna]]''), mais son savoir peut aller bien au-delà de la connaissance théologique. Généralement indépendant du pouvoir séculier, il est le gardien de la tradition musulmane et un homme de référence.


Dans les pays dont la langue a une influence perse (Iran, Afghanistan, sous-continent indien, Turquie) ainsi que dans les communautés [[chiite|chiites]] (mais pas seulement) on parle plutôt de [[mollah]] pour des fonctions analogues.
Dans les pays dont la langue a une influence perse ([[Iran]], [[Afghanistan]], [[sous-continent indien]], [[Turquie]]), ainsi que dans les communautés [[chiite]]s (mais pas seulement), on parle plutôt de « [[hodjatoleslam]] », pour des fonctions analogues.


== Étymologie ==
== Étymologie ==
En [[arabe]], le mot ''ʿālim'' ({{langue|arabe|عالِم}}) signifie « savant », son pluriel est ''ʿulamā’'' ({{langue|arabe|عُلَماء}})<ref name="Daniel-Reig"> Daniel Reig, ''Dictionnaire Arabe : Arabe-Français'', Larousse, Paris, 2001, 802 pages + annexes (12 p. et 48 p.), page 448.</ref>. Le ʿālim est « celui qui détient la science » ([[ilm|ʿilm]])<ref name="Daniel-Reig"/>, mot de la racine {{langue|arabe|ع ل م}} qui donne le verbe « ʿalima », « savoir », « connaître ». Le mot français « ouléma » (« oulémas » au pluriel), bien que singulier, est donc issu du pluriel arabe, comme c'est le cas, par exemple, pour « [[moudjahid]]ine ».
{{section à sourcer|date=avril 2015}}

En [[arabe]] le mot ''ʿālim'' ({{langue|arabe|عالِم}}) signifie savant. Son pluriel est ''ʿulamā’'' ({{langue|arabe|عُلَماء}}). Le ʿālim est celui qui détient la science ([[ilm|ʿilm]]), mot de la racine verbale {{langue|arabe|علم}} [ʿalama], ''savoir''. Le mot français « ouléma », bien que singulier est donc issu du pluriel en arabe, comme « [[taliban]] ». Son pluriel en français est « oulémas ».
Le terme « ouléma » (ou « uléma ») apparaît pour la première fois dans la langue française en 1765, dans l'[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|''Encyclopédie'']] de [[Denis Diderot|Diderot]]<ref>{{Lien web |titre=Uléma |url=http://encyclopédie.eu/index.php/histoire/1614321522-histoire-moderne/11400454-ULEMA |site=[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie de Diderot]] |consulté le=28 avril 2021}}.</ref>, par l'intermédiaire du turc « ''ulema'' », lui-même emprunté à l'arabe « ''ʿulamā’'' », et il est accepté en français depuis 1835<ref>{{Lien web |titre=uléma, ouléma |url=https://cnrtl.fr/definition/oul%C3%A9ma |site=cnrtl.fr |consulté le=28 avril 2021}}.</ref>.


Dans le [[Coran]], ''al-'Alîm'' ({{langue|ar|العليم}}), l'omniscient est l'un des nombreux noms de Dieu. Il fait partie des [[Noms de Dieu en islam|99 noms de Dieu connus]].
La racine {{langue|arabe|ع ل م}} donne aussi le terme « ''al-'Alīm'' » ({{langue|ar|العليم}}), qui, dans le [[Coran]], s'applique à [[Allah]] et se traduit couramment en français par « l'[[Omniscience|Omniscient]] ». Ce qualificatif est l'un de [[Noms de Dieu en islam|{{nobr|99 noms}} de Dieu]]. Toutefois, la graphie de ''ʿalīm'' n'est pas la même que celle de ''ʿālim'', il s'agit donc de deux mots différents.


== Différence entre mufti et ouléma ==
== Différence entre mufti et ouléma ==
{{article détaillé|Mufti}}
{{article détaillé|Mufti}}


===Les grands muftis de l'Empire Ottoman===
=== Grands muftis de l'Empire ottoman ===
Dans chaque État issu de l'ancien [[Empire ottoman]], le pouvoir nomme un [[Mufti|grand mufti]], plus haute autorité religieuse du pays. En général, le mufti devait passer devant un comité d'oulémas, afin d'évaluer sa maîtrise des [[Études islamiques|sciences islamiques]].
{{section à sourcer|date=avril 2015}}
Dans chaque État issu de l'ancien [[Empire ottoman]], le pouvoir nomme un [[Mufti|Grand Mufti]] qui est la plus haute autorité religieuse du pays.
Le mufti devait en général passer devant un comité d'oulémas afin d'évaluer sa maîtrise des sciences islamiques


===Les muftis aujourd'hui===
=== Muftis aujourd'hui ===
Aujourd’hui encore, dans la plupart des anciens territoires de l'[[Empire ottoman]] (de la [[Mufti de la République (Tunisie)|Tunisie]] au sultanat d'[[Oman]]), mais également dans certains pays d'[[Asie centrale]], le [[mufti]] constitue la plus haute autorité religieuse.
{{section à sourcer|date=avril 2015}}
Aujourd’hui encore dans la plupart des anciens territoires de l'[[Empire ottoman]] (de la [[Mufti de la République (Tunisie)|Tunisie]] à Oman) mais également dans certains pays d'Asie centrale, il existe un [[mufti]] qui exerce le rôle de plus haute autorité religieuse.


Par conséquent, il n'y a pas toujours de [[mufti]] aujourd'hui dans les pays n'ayant jamais été sous contrôle ou influence ottomane (comme le [[Islam au Maroc|Maroc]] ou l'Indonésie).
Par conséquent, il n'y a pas toujours de mufti aujourd'hui dans les pays n'ayant jamais été sous contrôle ou influence ottomane (comme le [[Islam au Maroc|Maroc]] ou l'[[Indonésie]]).


Par ailleurs, les pays ayant un système de muftis désignent également un Grand Mufti à leur tête.
Par ailleurs, les pays ayant un système de muftis désignent également un grand mufti à leur tête.


L'élection du Grand Mufti diffère selon les pays, il peut être désigné comme en [[Arabie saoudite]] (désigné par le roi) ou élu comme en Égypte par le conseil des grands oulémas de la [[mosquée Al-Azhar]]
L'élection du grand mufti diffère selon les pays. En [[Arabie saoudite]], par exemple, il est désigné par le [[Roi d'Arabie saoudite|roi]]. Dans d'autres cas, notamment comme en [[Égypte]], le grand mufti peut être élu par le conseil des grands oulémas de la [[mosquée Al-Azhar]].


== Rôle des oulémas selon les pays ==
== Rôle des oulémas selon les pays ==


=== Oulémas au Maroc ===
=== Oulémas au Maroc ===
Les oulémas ont toujours eu un rôle consultatif dans les affaires religieuses au [[Maroc]]. Toutefois, les oulémas n'ont jamais formé de corps homogène et seuls les plus réputés savaient porter leur voix. C’est à eux que s’adressait le [[sultan]] pour demander une opinion légale et c’est à travers eux qu’il s’adressait à l’ensemble des oulémas.
{{section à sourcer|date=avril 2015}}
Les oulémas ont toujours eu un rôle consultatif dans les affaires religieuses au Maroc. Toutefois, les oulémas n'ont jamais formé de corps homogène et seul les plus réputés savaient porter leur voix. C’est à eux que s’adressait le sultan pour demander une opinion légale et c’est à travers eux qu’il s’adressait à l’ensemble des oulémas.
La principale raison du manque de structure était due aux multiples allégeances des oulémas : lignée de chorfas, appartenance à une zaouïa, etc<ref>http://books.openedition.org/iremam/2416?lang=fr</ref>.


La principale raison du manque de structure était due aux multiples allégeances des oulémas : lignée de [[Chérif|chorfas]], appartenance à une [[Zaouïa (édifice religieux)|zaouïa]], etc<ref>{{lien web |titre=Les oulémas et le makhzen dans le Maroc précolonial |url=http://books.openedition.org/iremam/2416?lang=fr |format=livre |site=Openedition.org |éditeur=Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans |date=1992 |consulté le=28-07-2020}}.</ref>.
Les oulémas des [[Université Al Quaraouiyine|Quaraouyines]] notamment, ont régulièrement assisté voire critiqué en cas de désaccord les actions des sultans du Maroc créant ainsi, une sorte de balance ou de contre-pouvoir.


Les oulémas d'[[Université Al Quaraouiyine|Al Quaraouiyine]], notamment, ont régulièrement assisté, voire critiqué, en cas de désaccord les actions des sultans du Maroc, créant ainsi une sorte de balance ou de contre-pouvoir.
À partir du règne de [[Rachid Ben Chérif|Moulay Rachid]], deuxième sultan alaouite, les étudiants des Quaraouyines avaient même instauré le rituel de Nozhat Talaba et de l’élection du sultan Tolba. Chaque année, un étudiant avait droit aux apparats du Sultan pour deux semaines<ref>https://www.academia.edu/1005937/Une_royaut%C3%A9_%C3%A9ph%C3%A9m%C3%A8re_le_sultanat_des_Tolbas_de_Qarawiyine_F%C3%A8s_</ref>.


À partir du règne de [[Rachid ben Chérif|Moulay Rachid]], deuxième sultan alaouite, les étudiants d'Al Quaraouiyine avaient même instauré le rituel de Nozhat Talaba et de l’élection du sultan Tolba. Chaque année, un étudiant avait droit aux apparats du sultan pour deux semaines<ref>{{lien web |titre=Une royauté éphémère : le sultanat des Tolbas de Qarawiyine (Fès) |url=https://www.academia.edu/1005937/Une_royaut%C3%A9_%C3%A9ph%C3%A9m%C3%A8re_le_sultanat_des_Tolbas_de_Qarawiyine_F%C3%A8s_ |site=Academia.edu |consulté le=28-07-2020}}.</ref>.
Par ailleurs, les oulémas avaient également leur rôle dans le choix du nouveau sultan car ce n'est que par un dahir de Mohammed V que la primauté à l'ainé est instauré au Maroc. Précédemment, l'on pouvait choisir parmi l'ensemble des descendants du sultan pour la succession<ref>http://zamane.ma/fr/a-quoi-servent-les-oulemas/</ref>.


Par ailleurs, les oulémas avaient également leur rôle dans le choix du nouveau sultan, car ce n'est que par un [[dahir]] de [[Mohammed V (roi du Maroc)|Mohammed V]] que la primauté à l'aîné est instaurée au Maroc. Précédemment, l'on pouvait choisir parmi l'ensemble des descendants du sultan pour la succession<ref>{{lien web |titre=A quoi servent les oulémas? – Zamane |url=http://zamane.ma/fr/a-quoi-servent-les-oulemas/ |site=Zamane |date=22-05-2020 |consulté le=28-07-2020}}.</ref>.
Finalement les grands oulémas sont également invités à signer l'acte de la bay’a (cérémonie d'allégeance)


Finalement, les grands oulémas sont également invités à signer l'acte de la [[Bay'a|bay’a]] (cérémonie d'allégeance).


Aujourd'hui, le rôle religieux et consultatif des oulémas est plus structuré avec l’existence d'un [[Conseil supérieur des Oulémas (Maroc)|Conseil supérieur des Oulémas]]<br />
Aujourd'hui, le rôle religieux et consultatif des oulémas est plus structuré avec l’existence d'un [[Conseil supérieur des oulémas]].<br />
Par ailleurs, les oulémas sont au Maroc sont l'autorité religieuse du Roi qui est également [[commandeur des croyants]]
Par ailleurs, les oulémas sont sous l'autorité religieuse du roi, qui est également « [[commandeur des croyants]] » (''amīr al-mu‘minīn'').


=== Oulémas en Égypte ===
=== Oulémas en Égypte ===
Les oulémas de la [[mosquée Al-Azhar]] sont parmi les plus reconnus et écoutés en islam.
{{section à sourcer|date=avril 2015}}
Les oulémas de la [[mosquée Al-Azhar]] sont parmi les plus reconnus et écoutés du monde musulman.


L'[[imam]] de la mosquée Al-Azhar — actuellement Mohamed Ahmed al-Tayeb — est la plus haute autorité de l'[[Acharisme|islam acharite]] en Égypte.
L'[[imam]] de la mosquée Al-Azhar — actuellement [[Ahmed el-Tayeb]] — est la plus haute autorité de l'[[Acharisme|islam acharite]], en [[Égypte]]. Le grand mufti d'Égypte est [[Shawki Allam]].
Parallèlement le grand mufti d'Égypte est [[Shawki Allam]]


=== Oulémas en Arabie saoudite ===
=== Oulémas en Arabie saoudite ===
Bien que l'[[Arabie saoudite]] soit une [[Absolutisme|monarchie absolue]], le roi doit également recueillir un consensus au sein de la famille royale et parmi les chefs religieux, les oulémas, parmi lesquels il désigne un Comité des oulémas. La tendance des oulémas saoudiens est [[Salafisme|salafiste]] [[Wahhabisme|wahhabite]]. Par ailleurs, les oulémas saoudiens doivent aussi travailler avec le [[grand mufti d'Arabie saoudite]] ; personne la plus influente pour ce qui est du wahhabisme et chef du [[Comité permanent des recherches islamiques et de la délivrance des fatwas]].
{{section à sourcer|date=avril 2015}}
Bien que l'Arabie Saoudite soit une monarchie absolue, le roi doit également recueillir un consensus au sein de la famille royale et parmi les chefs religieux, les oulémas et organisé autour d'un Comité des grands oulémas. La tendance des oulémas saoudiens est [[Salafisme|salafiste]] [[Wahhabisme|wahabite]]. Par ailleurs, les oulémas saoudiens doivent aussi travailler avec un Grand Mufti d'Arabie saoudite ; personne la plus influence pour ce qui est du wahabisme et chef du comité permanent pour la recherche islamique et l'édition de fatwas.


L'ensemble de ces religieux travaille notamment sur le [[droit saoudien]].
L'ensemble de ces religieux travaillent principalement sur le [[droit saoudien]].


=== Oulémas en Algérie ===
=== Oulémas en Algérie ===
{{section à sourcer|date=avril 2015}}


Historiquement, l'Algérie, comme pont entre le Maroc et l'Orient, a rassemblé des grands oulémas passé notamment à [[Tlemcen]].
Historiquement, l'[[Algérie]] a rassemblé des grands oulémas passé, notamment à [[Tlemcen]].

À partir de la colonisation française les oulémas en Algérie ont pris un rôle secondaire dans le conseil religieux étant donné que les mosquées étaient dirigées par des professeurs recrutés par le ministère des Affaires indigènes. Il a toutefois existé des mouvements comme l'[[Association des oulémas musulmans algériens]] à partir de 1931.
À partir de la [[Algérie française|colonisation française]], les oulémas ont pris un rôle secondaire dans le conseil religieux, étant donné que les mosquées étaient dirigées par des professeurs recrutés par le ministère des Affaires indigènes. Il a toutefois existé des mouvements, comme l'[[Association des oulémas musulmans algériens]], à partir de 1931.


À la suite de l'indépendance, l'Algérie n'a pas donné beaucoup d'importance à l'organisation de l'islam national. Il a un Haut-Conseil islamique lié au pouvoir mais dans la réalité cette désorganisation a été le terreau du développement de mouvements islamistes ayant mené à la [[Guerre civile algérienne|décennie noire]]<ref>http://www.djazairess.com/fr/liberte/5185</ref>.
À la suite de l'[[Guerre d'Algérie|indépendance]], l'Algérie n'a pas donné beaucoup d'importance à l'organisation de l'islam national. Il a un Haut-Conseil islamique lié au pouvoir, mais dans la réalité cette désorganisation a été le terreau du développement de mouvements [[Islamisme|islamistes]] ayant mené à la « [[décennie noire]] »<ref>{{lien web |titre=Un grand mufti pour l'Algérie |url=http://www.djazairess.com/fr/liberte/5185 |site=Djazairess |consulté le=28-07-2020}}.</ref>.


Aujourd'hui, l'Algérie essaye de restructurer « l'[[Islam en Algérie|islam algérien]] » et le [[ministère des Affaires religieuses et des Wakfs]] a annoncé la création d'une institution appelée Mufti de la République, dont les membres seront nommés par le [[Président de la République algérienne démocratique et populaire|Président de la République]]<ref>http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/30657</ref>.
{{Référence nécessaire|Aujourd'hui, l'Algérie essaye de restructurer l'islam algérien en recréant le poste de Grand Mufti.|date=août 2015}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Dernière version du 13 avril 2024 à 23:08

Un savant musulman, photographié vers 1860 dans l'est du Bengale.

Un ouléma ou uléma (de l'arabe علماء ʿulamā’, pluriel de عالم ʿālim[1]) est un théologien de l'islam.

Dans le monde chiite duodécimain, on parle plutôt de hodjatoleslam[2].

L'ouléma est un théologien musulman effectuant des recherches dans le domaine coranique et de la tradition prophétique (sunna), mais son savoir peut aller bien au-delà de la connaissance théologique. Généralement indépendant du pouvoir séculier, il est le gardien de la tradition musulmane et un homme de référence.

Dans les pays dont la langue a une influence perse (Iran, Afghanistan, sous-continent indien, Turquie), ainsi que dans les communautés chiites (mais pas seulement), on parle plutôt de « hodjatoleslam », pour des fonctions analogues.

Étymologie

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En arabe, le mot ʿālim (عالِم) signifie « savant », son pluriel est ʿulamā’ (عُلَماء)[3]. Le ʿālim est « celui qui détient la science » (ʿilm)[3], mot de la racine ع ل م qui donne le verbe « ʿalima », « savoir », « connaître ». Le mot français « ouléma » (« oulémas » au pluriel), bien que singulier, est donc issu du pluriel arabe, comme c'est le cas, par exemple, pour « moudjahidine ».

Le terme « ouléma » (ou « uléma ») apparaît pour la première fois dans la langue française en 1765, dans l'Encyclopédie de Diderot[4], par l'intermédiaire du turc « ulema », lui-même emprunté à l'arabe « ʿulamā’ », et il est accepté en français depuis 1835[5].

La racine ع ل م donne aussi le terme « al-'Alīm » (العليم), qui, dans le Coran, s'applique à Allah et se traduit couramment en français par « l'Omniscient ». Ce qualificatif est l'un de 99 noms de Dieu. Toutefois, la graphie de ʿalīm n'est pas la même que celle de ʿālim, il s'agit donc de deux mots différents.

Différence entre mufti et ouléma

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Grands muftis de l'Empire ottoman

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Dans chaque État issu de l'ancien Empire ottoman, le pouvoir nomme un grand mufti, plus haute autorité religieuse du pays. En général, le mufti devait passer devant un comité d'oulémas, afin d'évaluer sa maîtrise des sciences islamiques.

Muftis aujourd'hui

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Aujourd’hui encore, dans la plupart des anciens territoires de l'Empire ottoman (de la Tunisie au sultanat d'Oman), mais également dans certains pays d'Asie centrale, le mufti constitue la plus haute autorité religieuse.

Par conséquent, il n'y a pas toujours de mufti aujourd'hui dans les pays n'ayant jamais été sous contrôle ou influence ottomane (comme le Maroc ou l'Indonésie).

Par ailleurs, les pays ayant un système de muftis désignent également un grand mufti à leur tête.

L'élection du grand mufti diffère selon les pays. En Arabie saoudite, par exemple, il est désigné par le roi. Dans d'autres cas, notamment comme en Égypte, le grand mufti peut être élu par le conseil des grands oulémas de la mosquée Al-Azhar.

Rôle des oulémas selon les pays

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Oulémas au Maroc

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Les oulémas ont toujours eu un rôle consultatif dans les affaires religieuses au Maroc. Toutefois, les oulémas n'ont jamais formé de corps homogène et seuls les plus réputés savaient porter leur voix. C’est à eux que s’adressait le sultan pour demander une opinion légale et c’est à travers eux qu’il s’adressait à l’ensemble des oulémas.

La principale raison du manque de structure était due aux multiples allégeances des oulémas : lignée de chorfas, appartenance à une zaouïa, etc[6].

Les oulémas d'Al Quaraouiyine, notamment, ont régulièrement assisté, voire critiqué, en cas de désaccord les actions des sultans du Maroc, créant ainsi une sorte de balance ou de contre-pouvoir.

À partir du règne de Moulay Rachid, deuxième sultan alaouite, les étudiants d'Al Quaraouiyine avaient même instauré le rituel de Nozhat Talaba et de l’élection du sultan Tolba. Chaque année, un étudiant avait droit aux apparats du sultan pour deux semaines[7].

Par ailleurs, les oulémas avaient également leur rôle dans le choix du nouveau sultan, car ce n'est que par un dahir de Mohammed V que la primauté à l'aîné est instaurée au Maroc. Précédemment, l'on pouvait choisir parmi l'ensemble des descendants du sultan pour la succession[8].

Finalement, les grands oulémas sont également invités à signer l'acte de la bay’a (cérémonie d'allégeance).

Aujourd'hui, le rôle religieux et consultatif des oulémas est plus structuré avec l’existence d'un Conseil supérieur des oulémas.
Par ailleurs, les oulémas sont sous l'autorité religieuse du roi, qui est également « commandeur des croyants » (amīr al-mu‘minīn).

Oulémas en Égypte

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Les oulémas de la mosquée Al-Azhar sont parmi les plus reconnus et écoutés en islam.

L'imam de la mosquée Al-Azhar — actuellement Ahmed el-Tayeb — est la plus haute autorité de l'islam acharite, en Égypte. Le grand mufti d'Égypte est Shawki Allam.

Oulémas en Arabie saoudite

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Bien que l'Arabie saoudite soit une monarchie absolue, le roi doit également recueillir un consensus au sein de la famille royale et parmi les chefs religieux, les oulémas, parmi lesquels il désigne un Comité des oulémas. La tendance des oulémas saoudiens est salafiste wahhabite. Par ailleurs, les oulémas saoudiens doivent aussi travailler avec le grand mufti d'Arabie saoudite ; personne la plus influente pour ce qui est du wahhabisme et chef du Comité permanent des recherches islamiques et de la délivrance des fatwas.

L'ensemble de ces religieux travaillent principalement sur le droit saoudien.

Oulémas en Algérie

[modifier | modifier le code]

Historiquement, l'Algérie a rassemblé des grands oulémas passé, notamment à Tlemcen.

À partir de la colonisation française, les oulémas ont pris un rôle secondaire dans le conseil religieux, étant donné que les mosquées étaient dirigées par des professeurs recrutés par le ministère des Affaires indigènes. Il a toutefois existé des mouvements, comme l'Association des oulémas musulmans algériens, à partir de 1931.

À la suite de l'indépendance, l'Algérie n'a pas donné beaucoup d'importance à l'organisation de l'islam national. Il a un Haut-Conseil islamique lié au pouvoir, mais dans la réalité cette désorganisation a été le terreau du développement de mouvements islamistes ayant mené à la « décennie noire »[9].

Aujourd'hui, l'Algérie essaye de restructurer « l'islam algérien » et le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a annoncé la création d'une institution appelée Mufti de la République, dont les membres seront nommés par le Président de la République[10].

Notes et références

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  1. Le Petit Larousse illustré, édition 2008.
  2. Homophonie pour « Hujjat al-Islam » (de l'arabe حجة الإسلام, hujjatu l-Islām, « autorité de l'islam »).
  3. a et b Daniel Reig, Dictionnaire Arabe : Arabe-Français, Larousse, Paris, 2001, 802 pages + annexes (12 p. et 48 p.), page 448.
  4. « Uléma », sur Encyclopédie de Diderot (consulté le ).
  5. « uléma, ouléma », sur cnrtl.fr (consulté le ).
  6. « Les oulémas et le makhzen dans le Maroc précolonial » [livre], sur Openedition.org, Institut de recherches et d’études sur les mondes arabes et musulmans, (consulté le ).
  7. « Une royauté éphémère : le sultanat des Tolbas de Qarawiyine (Fès) », sur Academia.edu (consulté le ).
  8. « A quoi servent les oulémas? – Zamane », sur Zamane, (consulté le ).
  9. « Un grand mufti pour l'Algérie », sur Djazairess (consulté le ).
  10. http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/30657

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