« Hélios » : différence entre les versions

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| fratrie = [[Séléné]], [[Éos]]
| conjoint1 = [[Rhodé]] (femme légitime)
| enfants1 = {{hlist|Sept fils {{hlist|([[Ochimos]]|[[Cercaphos]]|[[Macarée (fils d'Hélios)|Macarée]]|[[Actis (mythologie)|Actis]]|[[Ténagès]]|[[Triopas]]|[[Candalos]])}}|Une fille {{hlist|([[Électryone]])}}}}
| conjoint2 = Néère[[Séléné]] (amante)
| enfants2 = les [[Heures (mythologie)|Heures]] : {{hlist|les Quatre Saisons {{hlist|(Eiar|Theros|Phthinoporon|Cheiros)}}|les douze Heures du jour ou de la nuit {{hlist|([[Augé (Heure)|Augé]]|[[Anatolé]]|[[Musica (mythologie)|Musica]]|Gymnasia|Nymphé|Mésembria|[[Spondé]]|Élété|Acté|[[Hespéris]]|Dysis|Arctos)}}}}
| enfants2 = [[Lampétie et Phaéthuse]]
| conjoint3 = [[Clymène (Océanide)|Clymène]]Néère (amante)
| enfants3 = [[Phaeton]],Lampétie leset [[HéliadesPhaéthuse]] (Astris, Dioxippe, Églé, Éthérie, Hélia, Mérope et Phœbé)
| conjoint4 = Nausidamé[[Clymène (Océanide)|Clymène]] (amante)
| enfants4 = [[AugiasPhaeton]], les [[Héliades]] (Astris, Dioxippe, Églé, Éthérie, Hélia, Mérope et Phœbé)
| conjoint5 = [[Ocyrhoé (Océanide)|Ocyrhoé]]Nausidamé (amante)
| enfants5 = [[Phasis (fils d'Hélios)|PhasisAugias]]
| conjoint6 = Hyrminé[[Ocyrhoé (Océanide)|Ocyrhoé]] (amante)
| enfants6 = Actor[[Phasis (fils d'Hélios)|Phasis]]
| conjoint7 = [[Persé]]Hyrminé (femme légitimeamante)
| enfants7 = [[Éétès]], [[Persès (fils d'Hélios)|Persès]], [[Circé]], [[Pasiphaé]]Actor
| conjoint8 = [[Clytie (Océanide)|ClytiaPersé]] (amantefemme légitime)
| enfants8 = [[Éétès]], [[Persès (fils d'Hélios)|Persès]], [[Circé]], [[Pasiphaé]]
| conjoint9 = [[Leucothoé (fille d'Orchamos)|Leucothoé]] (amante)
| enfants9 = Thersanor
| conjoint10 = [[AegléClytie (Océanide)|Clytia]] (amante)
| conjoint11 = [[Aeglé]] (amante)
| attributs = Le [[char solaire]], les [[encens (fumigation)|encens]]
| animal = le [[coq]], le [[cheval]]
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| nombre =
| couleur =
| groupe divin = Dieu
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[[Fichier:Wall painting - Dionysos with Helios and Aphrodite - Pompeii (VII 2 16) - Napoli MAN 9449 - 02.jpg|vignette|Hélios sur une fresque antique de [[Pompéi]]]]
Dans la [[mythologie grecque]], '''Hélios''' (en [[grec ancien]] {{grec ancien|Ἥλιος / ''|Hêlios''}}) est le dieu du [[Soleil]] personnifié, souvent représenté avec une couronne rayonnante et chevauchant un char à travers le ciel.
 
Bien que Hélios fût une divinité relativement mineure dans la [[Grèce antique]], son culte devient plus présent vers la fin de l'[[Antiquité]] grâce à son assimilation avec les divinités solaires de la [[mythologie romaine]], notamment [[Apollon]] et [[Sol (mythologie)|Sol]]. L'[[empereur romain]] [[Julien (empereur romain)|Julien]] en fait la divinité centrale de la renaissance des anciennes pratiques religieuses qu'il crée au {{s-|IV}}.
 
Hélios est une figure importante de la [[poésie]] et de la [[littérature]] de la mythologie grecque, souvent donné comme fils des [[Titan (mythologie)|Titans]] [[Hypérion (mythologie)|Hypérion]] et [[Théia]], et frère des déesses [[Séléné]] (la Lune) et [[Éos]] (l'Aurore)<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Mythologie grecque |titre=Hélios |url=https://www.mythologie-grecque.fr/divinitesgrecques/helios |accès url=libre |site=Mythologie grecque |consulté le=18 octobre 2024}}</ref>.
 
== Description ==
Hélios est souvent représenté comme un jeune homme d'une très grande beauté, couronné d'une [[Auréole (religion)|auréole]] solaire, et conduisant le [[char solaire]] à travers le ciel chaque jour autour d'[[Océan (mythologie)|Océan]] tandis qu'il redescend chaque nuit. Dans l'''[[Hymnes homériques|Hymne homérique]] à Hélios'', il est dit que son char est doré et conduit par des [[Coursier (cheval)|coursiers]]<ref>Homère, ''Hymnes homériques'', {{noble-|hymne XXX}}.</ref> ; [[Pindare]] parle des chevaux d'Hélios comme des '''«''' {{citation|coursiers [qui] soufflent au loin la flamme »}}<ref>Pindare, ''Odes olympiques'', {{noble-|Olympique VII}}.</ref>. Plus tard encore, ces chevaux reçurent des noms associés au feu : Pyrois (enflammé), Éuos (de l'orient), Éthion (Fougueux rouge) et Phlégon (Soleil couchant ou qui aime la Terre).
 
L'imagerie autour d'une divinité conduisant un char solaire est plutôt d'origine [[Indo-Européens|indo-européenne]]<ref name="Pachoumi">Pachoumi, {{article|auteur=Eleni. 2015.Pachoumi|langue=en|lire "[en ligne=http://grbs.library.duke.edu/article/viewFile/15325/6623 |format=pdf| titre=The Religious and Philosophical Assimilations of Helios in the Greek Magical Papyri]." ''|périodique=Greek, Roman, and Byzantine Studies'',|année= '''2015|volume=55''': |numéro=2|passage=391–413}}.</ref>{{,}}<ref>{{ouvrage|auteur1=Peter Gelling,|auteur2= P.Hilda andRoderick H.E.Ellis Davidson. ''|langue=en|titre=The Chariot of the Sun and Other Rites and Symbols of the Northern Bronze Age''|lieu=Londres|année= 1969|éditeur=[[J. London,M. 1969Dent]]|isbn=978-0-460-02108-1}}.</ref>, et est commune aux religions de la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] et du [[Proche-Orient]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Walter Burkert,]]|langue=en|langue W. ''originale=de|titre=Greek Religion:|sous-titre= Archaic and Classical''. |éditeur=Cambridge Mass., |année=1985, p. |passage=175}}.</ref>. La représentation artistique la plus ancienne d'un char solaire date de la période [[Empire parthe|parthe]], en [[Empire perse|Perse]], où l'on trouve des preuves de rites effectuées par des [[mages]] pour le [[Mythe solaire|dieu-soleil]], créant une assimilation entre le culte de Hélios et celui de [[Mithra]]<ref name="Pachoumi" />.
 
Hélios est à la fois vu comme la personnification du Soleil et le pouvoir de création qui en découle<ref name="julian_works">{{ouvrage|traducteur=[[Wilmer Cave Wright|Wright, Wilmer Cave]].|année= 1913.|lire en [ligne=http://www.gutenberg.org/ebooks/48664 |titre=The works of Emperor Julian, |volume= 1|auteur=[[Julien (empereur romain)]]|langue=en|langue originale=latin}}.</ref>, et est donc souvent considéré comme un dieu de vie et de création. [[Homère]] décrit Hélios comme un dieu « {{citation|qui porte la joie dans le cœur des hommes »}}<ref name=odyssee12>Homère, ''Odyssée'', {{noble-|chant XII}}.</ref>, et d'autres textes antiques lui donnent l'épithète « {{citation|le gracieux »}} ({{grec ancien|ἱλαρός}}), étant considéré comme une source de vie et de régénération, et associé avec la création du Monde. Un passage des [[papyrus grecs magiques]] dit de Hélios : « {{citation|La terre fleurit quand tu brilles sur elle et les plantes sont fructueuses quand tu ris, et tu permets la vie aux êtres de la Terre. »}}<ref name="Pachoumi" />
 
== Culte ==
=== Grèce antique ===
L. R. Farnell estime que « {{citation|le mythe solaire a été important et puissant parmi les [[Pélasges|peuples pré-hellénistiques]], mais très peu de communautés de la période historique l'ont retenu comme un facteur de la religion d'État »}}<ref>Farnell,{{ouvrage|langue=en|auteur=Lewis ''Richard Farnell|titre=The Cults of the Greek States'' (|lieu=New York/London: |éditeur= Oxford University Press) |année=1909, vol.&nbsp;v, p&nbsp;|volume={{V}}|passage=419f}}.</ref>. Les principales sources de cette époque sont biaisées par les [[Athéniens]] et, selon J.[[John Burnet]], « {{citation|il ne faut pas s'attendre à ce qu'un Athénien vénère Hélios ou Séléné, mais il doit les considérer comme dieux, puisque Hélios est le grand dieu de [[Rhodes]] et Séléné était vénérée à [[Élis]] et ailleurs »}}<ref>J.{{ouvrage|langue=en|auteur=[[John Burnet,]]|titre=Plato ''Plato: Euthyphro, Apology of Socrates, and Crito'' (|lieu=New York/London: |éditeur= Oxford University Press)|année= 1924, p.&nbsp;|passage=111}}.</ref>. James A. NotopulosNotopoulos considère la distinction de Burnet comme artificielle : «{{citation| Croire en l'existence des dieux implique leur connaissance à travers le culte. »}}<ref>{{article|langue=en|auteur=James A. Noutopolos, "Notopoulos|titre=Socrates and the Sun" ''|périodique=The Classical Journal'' '''|volume=37'''.|numéro=5|date= (Februaryfévrier 1942), pp.&nbsp;|passage=260–274}}.</ref> Dans ''[[La Paix]]'', [[Aristophane]] {{quoi|contraste}} le culte de Hélios et Séléné, dieux les plus importants du peuple [[Achéménides|achéménide]], avec celui des douze dieux olympiens ; toutes les preuves montrent que Hélios et Séléné étaient des dieux mineurs pour les Grecs<ref>Notopoulos 1942:265.</ref>.
[[Fichier:Colosse de Rhodes (Barclay).jpg|vignette|300x300px|Le [[Colosse de Rhodes]].]]
L'île de Rhodes était un lieu de culte important pour Hélios, l'un des seuls endroits où il était vénéré comme une divinité majeure en Grèce antique<ref>{{ouvrage|auteur=[[Walter Burkert,]]|langue=en|langue p.originale=de|titre=Greek Religion|sous-titre= Archaic and Classical|éditeur=Cambridge Mass.|année=1985|passage=174}}</ref>. Le culte de Hélios à Rhodes incluait un rite dans lequel un [[quadrige]], char à deux roues avec un attelage de quatre chevaux de front, était lancé dans un précipice pour atterrir dans la mer, pour représenter le mythe de [[Phaéton]]. Des tournois de [[gymnastique]] étaient organisés annuellement en l'honneur de Hélios. Le [[Colosse de Rhodes]] lui était également dédié. Sur le territoire principal grec, son culte était aussi assez important dans l'[[Acrocorinthe]]<ref>Pausanias le Périégète, ''Description de la Grèce'', {{noble-|livre II}}, {{noble-|chapitre I}}.</ref>.
 
Les [[Doriens]] sont également connus pour avoir instauré un culte à Hélios. La diffusion de ce culte à [[Sicyone]], [[Argos (ville)|Argos]], [[Hermione (ville)|Hermione]], au [[Sanctuaire d'Asclépios et théâtre d'Épidaure|Sanctuaire d'Asclépios]] et en [[Laconie]], et la légende selon laquelle son troupeau se trouverait au [[Cap Ténare]], semblent suggérer que la divinité était importante dans la religion dorienne, par rapport à d'autres parties de la Grèce. De plus, il semblerait que ce soit les Doriens qui aient apporté le culte de Hélios à Rhodes<ref>Larson, {{chapitre|langue=en|auteur=Jennifer. "Larson|titre=A Land Full of Gods: |sous-titre= Nature Deities in Greek Religion"|doi=https://doi.org/10.1002/9780470996911.ch4|lire Inen Ogden,ligne=https://www.academia.edu/30382041/A_Land_Full_of_Gods_Nature_Deities_in_Greek_Religion_In_D_Ogden_ed_A_companion_to_Greek_religion_Malden_MA_and_Oxford_Blackwell_2007_56_70|auteur ouvrage=Daniel. ''Ogden|titre ouvrage=A Companion to Greek Religion''.|lieu= Malden, MA:|éditeur= [[Wiley-Blackwell,]]|année= 2010,2007|passage= 56–70|ISBN=978-1-4051-2054-8}}.</ref>.
 
La tension entre la vénération religieuse traditionnelle de Hélios, enrichies par des valeurs éthiques et un symbolisme poétique ajouté par [[Pindare]], [[Eschyle]] et [[Sophocle]] et l'examen [[Protoscience|proto-scientifique]] du Soleil par les [[Ionie]]ns éclata lors du procès d'[[Anaxagore]] en 450 av. J.-C, dans lequel Anaxagore assurait que le Soleil était en réalité une gigantesque boule de métal en fusion. Son procès préfigura [[procès de Socrate|celui de Socrate]] pour [[impiété]], facteurqui dedeviendra traumatismel'un cultureldes majeurplus encélèbres 399de av.l'histoire J.-Coccidentale.
 
Dans la ''[[La République]]'' de [[Platon]], Hélios, le Soleil, est la progéniture symbolique de l'idée du Bien.
 
Bien que l'importance exacte du culte de Hélios à [[Sparte]] reste inconnue, il semblerait que [[Hélène (mythologie)|Hélène]] était la divinité solaire locale<ref>Euripides, Robert E. Meagher, ''Helen,'' Univ of Massachusetts Press, 1986</ref>.
 
==== Confusion avec Apollon ====
Hélios est parfois confondu avec [[Apollon]]. [[Walter Burkert]] observe : « {{citation|Différents noms peuvent symboliser le même être, ou bien ils sont considérés comme équivalents, comme c'est le cas pour Apollon et Hélios. »}}<ref>{{ouvrage|auteur=[[Walter Burkert,]]|langue=en|langue ''originale=de|titre=Greek Religion'',|sous-titre= Archaic and Classical|éditeur=Cambridge pMass.&nbsp;|année=1985|passage=120}}.</ref>
 
Dans la littérature homérique, Apollon est clairement identifié comme un dieu différent de Hélios, avec un arc en argent (et non en or) et sans caractéristiques solaires. La référence la plus ancienne où l'on mélange les identités d'Apollon et de Hélios est dans les fragments survivants de la pièce ''Phaéton'' d'[[Euripide]], dans un monologue où [[Clymène (Océanide)|Clymène]], la mère de [[Phaéton]], se lamente que Hélios a détruit son enfant, « {{citation|cet Hélios que les hommes appellent justement Apollon »}}.
 
Durant la période hellénistique, Apollon est de plus en plus identifié au mythe solaire et Phébus, l'épithète le plus souvent accordé à Apollon, est plus tard accordé au dieu Sol dans la mythologie romaine.
 
Cette confusion devint un thème récurrent dans les textes philosophiques et apparaît dans les œuvres de [[Parménide]], [[Empédocle]], [[Plutarque]] ou encore [[Cratès de Thèbes]] entre autres, ainsi que dans certains textes orphiques. [[Ératosthène]] de Cyrène écrit d'[[Orphée]] dans les ''[[Catastérisme]]s'' : {{Citation|Mais Orphée ne rendait aucun culte à [[Dionysos]]. Il n'adorait que le seul dieu suprême, Hélios, sous le nom d'Apollon, et souvent, se levant la nuit, il allait s'asseoir sur le [[mont Pangée]], pour y attendre le lever du Soleil, et le saluer le premier par ses sons mélodieux. [[Eschyle]] raconte que Dionysos irrité envoya les [[Ménades|Bassarides]] pour le déchirer. »<ref>Érastotène de Cyrène, ''Catastérismes'', {{noble-|section XXIV}}.</ref>}} [[Dionysos]] et [[Asclépios]] sont également parfois associés à cet Apollon Hélios<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1auteur=Maria Grazia|nom1= Lancellotti|titre=Attis, Between Myth and History|sous-titre=King, Priest, and God|éditeur=BRILL|date=2002-01-01|pages totales=207|isbn=978-90-04-12851-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=oE8vW4BX9kwC|consulté le=2019-07-29}}</ref>.
 
=== Antiquité tardive ===
Durant l'[[Antiquité tardive]], on attribua à Hélios un grand nombre d'éléments religieux, mythologiques et littéraires appartenant à d'autres divinités, notamment Apollon et le dieu romain Sol. En 274 ap. J.-C, le 25 décembre, lors du [[solstice d'hiver]], l'empereur romain [[Aurélien (empereur romain)|Aurélien]] instaure le culte de [[Sol Invictus (religion)|Sol Invictus]] (« Soleil invaincu »). Ce nouveau culte réunit une imagerie non seulement associée à Hélios et Sol, mais également bon nombre d'éléments syncrétiques d'autres divinités, autrefois distinctes. D'autres éléments syncrétiques de cette période incluent un ''Hymne [[Orphisme|Orphique]] à Hélios'' ; le [[culte de Mithra]], dans lequel il est dit que Sol contrôle les éléments ; des sorts et incantations destinées à Hélios dans les [[Papyrus grecs magiques]] ; l'<nowiki/>''Hymne à Hélios'' de [[Proclus]] ; l'''Oration à Hélios'' de [[Julien (empereur romain)|Julien]] ; et un épisode dans les ''[[Dionysiaques]]'' de [[Nonnos de Panopolis]]<ref>Wilhelm{{ouvrage|langue=de|auteur=Wolfgang Fauth,|titre= ''Helios Megistos: |sous-titre= zur synkretistischen Theologie der Spätantike'' (|lieu=Leiden:|éditeur=Brill) |année=1995|ISBN=978-90-04-10194-4}}.</ref>. Dans ces œuvres, Hélios n'est pas seulement assimilé à [[Mithra]] ou à [[Harpocrate]], mais également au [[Dieu]] [[Monothéisme|monothéiste]] [[Judéo-christianisme|judéo-chrétien]].
 
[[Julien (empereur romain)|Julien]], le dernier empereur [[Paganisme|païen]] de Rome, fait de Hélios la principale divinité de sa religion, qui combine des éléments du [[Culte de Mithra|mithraïsme]] et du [[néoplatonisme]]. Pour Julien, Hélios constitue une [[Triades indo-européennes|triade]] : ce que Platon appelle la « forme du bien », le savoir suprême ; Hélios-Mithras, le souverain d'un royaume intellectuel ; et le Soleil, sa manifestation physique dans le royaume visible. Julien le considère comme un médiateur et un unificateur, pas seulement de cette triade, mais de toutes les choses vivantes, un concept probablement importé du mithraïsme, et qui a pu inspirer le [[Logos]] [[Christianisme|chrétien]]<ref name="julian_works" />. La conception théologique de Hélios par Julien a été décrite comme « quasiment monothéiste », contrairement à celles d'autres néoplatoniciens comme [[Jamblique]]<ref name="julian_works" />, même si d'autres dieux traditionnels vénérés dans tout le [[bassin méditerranéen]] ainsi que certains principes et manifestations y ont été inclus<ref name="julian_works" />.
 
Une [[mosaïque]] retrouvée dans la [[nécropole du Vatican]] ([[Mausolée]] M) représente une figure au style très similaire à celui de Sol/Hélios, couronné de rayons solaires et conduisant un char. Des savants l'ont également identifiée comme étant une représentation du [[Jésus-Christ|Christ]], notant que [[Clément d'Alexandrie]] avait également décrit le Christ comme conduisant un char à travers le ciel<ref>{{Ouvrage|prénom1auteur=Matilda Webb|nom1langue=Webben|titre=The Churches and Catacombs of Early Christian Rome|sous-titre=a comprehensive guide|éditeur=Sussex Academic Press|année=2001|pages totales=324|passage=18|isbn=978-1-902210-58-2}}</ref>. D'autres encore doutent de cette association<ref>{{Ouvrage|prénom1langue=Martinen|nom1auteur=Martin Kemp|titre=The Oxford History of Western Art|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2000|pages totales=564|passage=70|isbn=978-0-19-860012-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=95J-ppmZmt8C&printsec=frontcover}}</ref>, et pensent que la figure n'est qu'une représentation non-religieuse du Soleil.
 
=== Dans les Papyrus grecs magiques ===
[[Fichier:Apollo1.JPG|gauche|vignette|250x250px|Apollon solaire avec le halo de Hélios.]]
Hélios est une figure prééminente des [[Papyrus grecs magiques]], un groupe de manuscrits découverts en [[Égypte]] et datant de la fin de l'[[Dynastie lagide|époque ptolémaïque]] à l'[[Période romaine de l'Égypte|époque de la domination romaine]] et couvrant une période du {{-s-|II}} av. J.-C. au {{s-|V}}. Dans ces manuscrits (principalement des fragments), Hélios est considéré comme le créateur de la vie, le seigneur du Ciel et du cosmos, et le dieu de la mer. On dit qu'il peut également prendre la forme de douze animaux représentant chaque heure du jour, motif en relation avec les douze signes du zodiaque<ref name="Pachoumi" />.
 
Les Papyrus assimilent souvent Hélios à une grande variété de divinités. Il est décrit « assis sur un [[Lotus (plante)|lotus]], orné de rayons », à la manière de [[Harpocrate]], souvent représenté assis sur une fleur de lotus, représentant le soleil levant. Selon le philosophe [[Jamblique]], « {{citation|être assis sur un lotus signifie l'éminence sur la boue, sans jamais la toucher, et montre une direction intellectuelle et empyréenne »}}<ref>{{en}} ''On the Mysteries of the Egyptians, Chaldeans, and Assyrians'' 7.2, 251–252.</ref>{{,}}<ref name="Pachoumi" />.
 
Comme avec l'empereur Julien, Hélios est aussi assimilé avec Mithras dans les Papyrus. La [[Liturgie]] de Mithras les combine en Hélios-Mithras, qui a soi-disant révélé les secrets de l'[[immortalité]] au mage qui aurait écrit le texte. Certains des écrits dépeignent Hélios-Mithras naviguant dans le ciel dans un bateau et non pas un char, motif que l'on assimile généralement au dieu-soleil égyptien [[Rê|Râ]]. Hélios est également décrit comme « retenant le serpent », probablement une référence à [[Apophis]], le dieu-serpent qui, selon la [[mythologie égyptienne]], attaque le bateau de Râ pendant son voyage dans l'[[Au-delà (Égypte antique)|au-delà]] une fois la nuit tombée<ref name="Pachoumi" />.
Ligne 100 ⟶ 103 :
Dans nombre de ces papyrus, Hélios est identifié à Iao, un nom dérivé de celui du Dieu de l'[[Israël antique]] [[Yahweh]]<ref name="Pachoumi" />. Il est aussi appelé « le dieu des dieux » et est assimilé à [[Agathodémon]], à [[Horus]] et à Harpocrate<ref name="Pachoumi" />.
 
Les philosophes néoplatoniciens Proclus et Jamblique ont essayé d'interpréter plusieurs synthèses trouvées dans les Papyrus grecs magiques et d'autres travaux concernant Hélios, pour en faire un dieu englobant les attributs de nombreuses divinités. Proclus le montre en dieu cosmique doté de nombreuses formes et caractéristiques. Elles sont « lovées » en lui, et sont distribuées à tous ceux qui « participent à sa nature », comme les anges, les démons, les âmes, les animaux, les plantes et les minéraux. Toutes ces choses sont importantes pour la pratique néoplatonicienne de la [[théurgie]], une forme de magie consistant à invoquer les dieux et les puissances surnaturelles. Jamblique note que la théurgie implique souvent l'utilisation de « {{citation|roches, plantes, animaux, substances aromatiques, et toute autre chose sacrée et parfaite et divine »}}<ref>(''Myst.'' 5.23, 233)</ref>. Pour les théurges, le pouvoir élémentaire de ces choses, sacrées pour des dieux particuliers, ferait appel à un genre de « magie sympathique »<ref name="Pachoumi" />.[[Fichier:0 Alexander-Helios Capitolini (1).JPG|vignette|Buste d'[[Alexandre le Grand]] en ''eidolon'' de Hélios.]]
 
=== Assimilation avec d'autres dieux ===
Le dieu [[Religion étrusque|étrusque]] du Soleil, équivalent de Hélios, était nommé [[Usil]]. Son nom apparaît sur le [[Foie de Plaisance]] à côté de Tiur (la Lune)<ref>{{ouvrage|auteur1=Larissa Bonfante and |auteur2=Judith Swaddling, ''|titre=Etruscan Myths'' (Series |collection=The Legendary Past,|éditeur= British Museum/University of Texas) |année=2006:|passage=77|isbn=978-0-292-70606-4}}.</ref>. Il est souvent représenté sortant de la mer avec une boule de fer dans chaque main, notamment sur les [[Miroir en bronze|miroirs en bronze]] étrusques de l'[[époque archaïque]]<ref>NotedRemarqué bydans {{article|auteur=[[John Beazley|J. D. Beazley, "]]|langue=en|titre=The World of the Etruscan Mirror" ''|périodique=The Journal of Hellenic Studies'' '''|volume=69''' (|année=1949:|passage=1–17) ({{nobr|p.&nbsp; 3}}, {{nobr| fig.&nbsp; 1}})|doi=https://doi.org/10.2307/629458}}.</ref>. Sur les miroirs étrusques de l'époque classique, il apparaît avec un [[Halo (phénomène optique)|halo]].
 
Dans la littérature classique, Hélios est aussi quelquefois assimilé au dieu des dieux de l'Olympe, [[Zeus]], dont il est, implicitement ou explicitement, l'œil<ref>Sick, {{article|langue=en|auteur=David H. (Sick|année=2004), "|titre=Mit(h)ra(s) and the Myths of the Sun", |périodique=Numen,|volume= 51 (|numéro=4): |passage=432–467, {{JSTOR|jstor=3270454}}.</ref>. Par exemple, Hésiode dit que le Soleil est l'œil de Zeus<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur=Ljuba Merlina Bortolani, ''|titre=Magical Hymns from Roman Egypt: |sous-titre=A Study of Greek and Egyptian Traditions of Divinity'', |éditeur=Cambridge University Press, 13/10/|année=2016|ISBN=978-1-107-10838-7}}.</ref>. Cette vision est probablement tirée de la [[religion proto-indo-européenne]], dans laquelle le Soleil était soi-disant l'œil de [[Dyēus|*Dyḗus ph₂tḗr]]. Selon un dicton orphique, supposément énoncé par un oracle d'Apollon : « Il n'est qu'un Zeus, un [[Hadès]], un Hélios, c'est le dieu Dionysos. » En citant cela dans son hymne ''Sur le Roi-Soleil'', l'empereur Julien substitue Dionysos pour le remplacer par [[Sarapis]], divinité hellénistique acceptée par la mythologie égyptienne. Julien conclut alors les paroles de cet oracle sur cette phrase : « La souveraineté sur les dieux intelligents est commune au Soleil et à Jupiter, ou plutôt qu'elle n'en fait qu'une. »<ref name="Julian_hymn">[[Julien (empereur romain)|Julien]], ''Sur le Roi-Soleil''.</ref>
 
[[Diodore de Sicile]] reporte que les [[Chaldée|Chaldéens]]ns appelaient [[Cronos]] ([[Saturne (mythologie)|Saturne]]) Hélios, ou Soleil, expliquant cela par le fait que [[Saturne (planète)|Saturne]] était la plus visible des planètes<ref>Noted in "epiphanestaton"&nbsp;– the most conspicuous ({{II}}. 30. 3–4). See also Franz Boll&nbsp;– Kronos-Helios, ''Archiv für Religionswissenschaft'' {{XIX}} (1919), p.&nbsp;344.</ref>.
 
== Mythe ==
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Hélios est quelquefois doté de l'épithète ''Panoptes'' (« qui voit tout »). Dans le mythe raconté à la cour d'[[Alcinoos]] dans l''[[Odyssée]]'' d'[[Homère]], [[Aphrodite]], la femme d'[[Héphaïstos]], couche secrètement avec [[Arès]], mais Hélios qui voit tout les espionne et dénonce l'adultère à Héphaïstos, qui piège le couple dans des filets invisiblement fins pour les humilier et les punir.[[Fichier:Pellegrino Tibaldi 001.jpg|gauche|vignette|''Les compagnons d'Ulysse volent le bétail de Hélios'', fresque, [[Palazzo Poggi]], 1556.]]
Toujours dans ll’''Odyssée'', Ulysse et son équipage arrivent en [[Trinacrie]], une île sacrée au dieu-soleil, que [[Circé]] nomme [[Hypérion (mythologie)|Hypérion]] plutôt que Hélios. C'est ici qu'est gardé le bétail de Hélios :
 
{{Citation|Puis vous atteindrez l'île de Trinacrie. Là paissent sept troupeaux de chacun cinquante génisses, et sept autres troupeaux de chacun cinquante brebis consacrés au dieu du jour. Ces animaux ne se reproduisent point, ils ne meurent jamais, et les déesses les gardent : ce sont deux nymphes à la belle chevelure, [[Lampétie et Phaéthuse]], que conçut du Soleil la divine Nééra. Lorsque leur vénérable mère les eut élevées, elle les envoya dans l'île de Trinacrie, leur confia les brebis de leur père et ses bœufs aux cornes tortueuses.}}<ref name=odyssee12/>
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Dans ''[[Les Deipnosophistes]]'', [[Athénée de Naucratis]] écrit qu'au lever du soleil, Hélios grimpe dans une grande coupelle dorée et traverse le monde, du [[Hespérides|jardin des Hespérides]], le point le plus occidental du monde, jusqu'en [[Éthiopie]], où il passe la nuit.
 
Quand [[Héraclès]] alla en [[Érytheia|Érythie]] où il devait voler le troupeau de [[Géryon]], il traversa le [[Libye|désert libyen]] et fut si frustré par la chaleur qu'il tira une flèche sur le Soleil. Immédiatement, il réalisa son erreur et fondit en excuses et en prières. Hélios, ému par le courage d'Héraclès, lui donna alors la coupelle dorée qu'il utilisait pour voyager d'ouest en est. Héraclès s'en servit pour arriver en Érythie<ref>Noted in Kerenyi 1951:191, note&nbsp;595.</ref>.
 
=== Compagnes et enfants ===
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|[[Athéna]]
|• [[Corybantes|Les Corybantes]]<ref>Strabo, ''Geographica'' [http://data.perseus.org/citations/urn:cts:greekLit:tlg0099.tlg001.perseus-eng1:10.3.19 10.3.19].</ref>
| rowspan="11" |[[Rhodos]]<ref>{{Note|groupe=note|texte=Fille de [[Poséidon]] et d'[[Amphitrite]].</ref>}}
|• Les Héliades
|Éphyra
|• Éétès
|-
| rowspan="4" |Aéglé, une [[Naïades|naïade]]<ref>[[Pausanias le Périégète]], ''Description de la Grèce'', {{noble-|livre IX}}, {{noble-|chapitre XXXV}}.</ref>
|• [[Charites|Les Charites]]<ref>{{Note|groupe=note|texte=Selon les versions, filles de Zeus avec Eurynome (Hésiode, ''Théogonie'') ou de Dionysos avec Aphrodite.</ref>}}
|1. Ténage
| rowspan="2" |Antiope
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|-
| rowspan="10" |[[Clymène (Océanide)|Clymène]], une [[Océanides|océanide]]
|• [[Héliades|Les Héliades]]<ref>{{Note|groupe=note|texte=Souvent représentées comme des peupliers pleurant la mort de Phaéton ; [[Ovide]] dans ses ''[[Métamorphoses (Ovide)|Métamorphoses]]'' dit qu'elles pleurent des larmes d'[[ambre]] ({{noble-|livre II}}).</ref>}}
|5. Candale
|[[Séléné]]
|• [[Heures (mythologie)|Les Heures]]<ref>{{Note|groupe=note|texte=Parfois filles de Zeus.</ref>}}
|-
|1. Éthérie
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|• Aix
|-
|• [[Phaéton]]<ref>{{Note|groupe=note|texte=the son who borrowed the chariot of Helios, but lost control and plunged into the river [[Eridanos (mythology)|Eridanos]]</ref>.}}
|• [[Persès fils d'Hélios|Persès]]
|''Inconnue''
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=== Hélios et Clytie ===
Dans la [[mythologie grecque]], [[Clytie (Océanide)|Clytie]] (en [[grec ancien]] {{grec ancien|Κλυτία / ''|Klutía''}} ou Κλυτίη{{grec /ancien|Κλυτίη ''|Klutíê''}}) est une des [[Océanides]], fille d'[[Océan (mythologie)|Océan]] et [[Téthys (mythologie)|Téthys]].
 
Son histoire est contée par [[Ovide]]<ref>{{OviMét}}, {{IV}}, 206-270.</ref> : elle fut aimée d'Hélios mais ensuite supplantée par [[Leucothoé fille d'Orchamos|Leucothoé]]. Elle en référa alors au père de cette dernière, Orchamos, qui punit sa fille pour l'avoir déshonoré en l'enterrant vivante. Le dieu du soleil tenta de la secourir, mais en vain. Il arrosa alors la terre et le corps de son amante d'un nectar parfumé : il en naquit l'encens. Mais au lieu de permettre à Clytie de regagner l'amour d'Hélios, la mort de Leucothoé ne lui rapporta que le ressentiment de celui-ci. Désespérée, elle s'assit nue sur les rochers et y demeura durant neuf jours, sans eau ni nourriture, tournée vers le soleil, suivant du regard la course du char de son bien-aimé. Jaunie et brunie par son éclat, elle se changea alors en [[tournesol]].
 
=== Représentations ===
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== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Notes}}
=== Références ===
{{Références}}
 
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[[Catégorie:Personnage de l'Odyssée]]
[[Catégorie:Titan grec]]
[[Catégorie:Personnage cité dans les Métamorphoses (Ovide)]]