Déploiement d’une infrastructure Très Haut Débit au Bénin

Le numérique au cœur de la transformation du Bénin

Dans le cadre de son projet quinquennal « Bénin Révélé », lancé par son Président M. Patrice Talon, le Bénin ambitionne de devenir d’ici 2021 la plateforme de services numériques pour toute l’Afrique de l’Ouest et de faire des Technologies de l’Information et de la Communication le principal levier pour son développement socio-économique.

L’Agence pour le Développement du Numérique (ADN), agence d'exécution autonome du gouvernement béninois, supporte cette ambition avec 2 objectifs principaux : déployer une infrastructure très haut débit à travers tout le pays et favoriser un écosystème du numérique qui développera les futurs e-services.

Le projet PDITT est un projet d’envergure multipartite

C’est dans ce but que le Projet de Développement des Infrastructures des Télécommunications et des TIC (PDITT) a été lancé en décembre 2016.

 

Les objectifs du projet sont :

• D’accroitre le débit, la disponibilité et la fiabilité du réseau. Il faut rénover l’existant mais aussi déployer une nouvelle infrastructure, moderne et évolutive.
• D’améliorer significativement la qualité de service fournie pour atteindre les meilleurs niveaux internationaux. Cet objectif concerne tout particulièrement les clients opérateurs des pays limitrophes, Burkina Faso et Niger : ces pays enclavés, n’ayant pas accès au câble sous-marin, dépendent du Bénin pour leur connectivité Internet.

PDITT doit permettre au plus grand nombre, entreprises comme particuliers, de développer des usages numériques multiples pour

• Favoriser la compétitivité des professionnels
• Dématérialiser les processus administratifs
• Améliorer et moderniser l’éducation et la santé.

Le projet PDITT requiert la fourniture et l’installation:

• D’un cœur de réseau IMS (IP Multimedia Subsystem) et de 48 routeurs  IP/MPLS
• D’une infrastructure backbone en fibre optique de plus de 2000 km
• D’un réseau d’accès FTTB et FFTH de plus 250 km
• D’un réseau métropolitain IP/MPLS de près de 200 km
• De 30 stations de base radio mobiles LTE-4G pour compléter l’existant

Plusieurs acteurs sont impliqués dans le projet:

• 3 maîtres d’ouvrage :
  • L’Agence pour le Développement Numérique (ADN), porteuse du projet de déploiement des infrastructures Très Haut Débit 
  • Benin Telecom Infrastructure (BTI), chargé des opérations de cette infrastructure et de sa commercialisation auprès des opérateurs
  • Benin Telecom Services (BTS), responsable de la commercialisation auprès des entreprises et du grand public
• 1 maître d’œuvre : Huawei, l’équipementier sélectionné pour fournir et déployer les équipements.

Au début du projet, tous les avis n’étaient pas alignés quant aux choix techniques et à la méthodologie nécessaire: l’IMS(développer) et le FTTx étaient notamment des sujets entièrement nouveaux pour BTI et BTS qui ne disposaient donc que de peu d’expertise en interne. Malgré tout, toutes les parties prenantes partageaient le même objectif : livrer au plus vite un réseau Très Haut Débit de qualité.

Dans ce contexte, l’ADN et Bénin Télécoms ont fait appel à Sofrecom en tant que bureau de suivi et de contrôle pour les accompagner sur ce projet. La mission de Sofrecom couvre les activités suivantes :

• Revue de la planification du projet et de chaque chantier
• Appui méthodologique et support technique sur les standards internationaux et les meilleures pratiques de déploiement de réseaux
• Suivi opérationnel de bout en bout
• Contrôle de la qualité de réalisation des travaux de génie civil, pose de fibre optique et déploiement des équipements
• Réception provisoire des travaux

Compte tenu de l’importance de l’investissement, l’objectif premier pour Sofrecom est de garantir que la pérennité et le niveau de qualité de l’infrastructure livrée soient dignes des meilleurs réseaux mondiaux.

Le projet fait appel à des expertises pointues

Pour atteindre cet objectif, Sofrecom a d’abord mobilisé une équipe de professionnels parmi les plus expérimentés, tant en gestion de projets - notamment en Afrique de l’Ouest - que dans les domaines techniques requis (fibre optique, FTTX/Metro, énergie et environnement, génie civil, IMS et IP). Au total, 9 experts totalisant 195 années d’expérience ont été impliqués à temps plein ou de façon temporaire sur les postes-clés du projet.

7 ingénieurs employés par le partenaire béninois de Sofrecom, J&J, ont également rejoint l’équipe: ils ont progressivement renforcé leur expertise dans la gestion de projets et le management d’équipes liés aux exigences du déploiement de la fibre optique.

Il a nécessité la mise en place d’une gouvernance forte

Le projet était divisé en plusieurs volets pilotés en parallèle, les principaux étant backbone, métro, IMS et IPMPLS, accès FTTx, et environnement/énergie

Sofrecom a mis en place une gouvernance à plusieurs niveaux :

• un groupe de travail hebdomadaire par volet pour traiter les alertes ou prendre les décisions spécifiques à ce volet du projet
• un comité opérationnel hebdomadaire pour traiter les questions opérationnelles impactant plusieurs volets et prendre les décisions de façon coordonnée
• un comité de pilotage bimensuel : avec un auditoire plus réduit, ce comité abordait les sujets plus stratégiques
• un « steering committee » trimestriel pour traiter les sujets liés au contrat avec les directeurs de chaque entité

Ces différentes instances d’échange et de décision ont joué un rôle essentiel : partage de la même information à tous les niveaux hiérarchiques, animation et motivation des équipes, suivi des actions et surtout réactivité dans la prise de décision.

En s’appuyant uniquement sur des faits concrets relevés sur le terrain, Sofrecom a su, sans prendre parti et toujours dans l’intérêt de la qualité, faire des recommandations et émettre des alertes pour rectifier des situations qui auraient pu gravement impacter le projet. Ainsi, Huawei, BTI, BTS et l’ADN ont pu convenir de solutions concertées dans les meilleurs délais.

« Sofrecom nous a apporté le meilleur suivi de projet possible »
Djalil Assouma, Directeur Général de BTI

« L’animation des groupes de travail a été déterminante pour maintenir les équipes impliquées »
Marc André Loko, Directeur des Projets Haut Débit et Très Haut Débit de l’ADN

La qualité a guidé les choix techniques et les décisions

Objectif numéro 1, c’est la qualité de l’infrastructure qui a guidé les choix techniques et les décisions ad hoc tout au long du projet.

Dès le début, les différents experts de Sofrecom ont revu les designs proposés, les spécifications techniques et les quantités recommandées (« Bill of Quantities ») et ont fait effectué des recommandations pour assurer l’adéquation de ces choix à la stratégie et aux besoins actuels et futurs de BTI et BTS. Ces recommandations ont permis d’optimiser les designs et de faire des économies de plus d’1 million d’Euros.

Concernant les choix techniques, ce sont les standards internationaux qui ont servi de références.

Sur un projet d’une telle envergure employant des centaines de sous-traitants généralement peu experts en Télécoms et encore moins en fibre optique, des malfaçons sont inévitables : tranchée pas assez profonde pour la fibre optique, qualité du béton inadaptée, qualité des poteaux pour le réseau aérien, méthodologie de compactage ou de passage de la Fibre de chambre à chambre, etc.

« La mission de pilotage, suivi et contrôle est remplie »
César Degbé, Directeur Général de BTS

Grâce à un planning de vérifications régulières et une présence importante sur le terrain de superviseurs de Sofrecom, BTI, BTS et Huawei, les problèmes ont pu être identifiés et corrigés rapidement dans la majorité des cas.

Lors de malfaçons trop importantes, les experts de Sofrecom n’ont pas hésité à stopper la validation d’un tronçon malgré le retard généré. Ils ont alors fait des recommandations pour que le travail soit repris selon les normes et la qualité attendues. Méthodologie et rigueur ont été les garantes de la qualité finale du réseau.

Tout au long du projet, les experts de Sofrecom ont veillé à la montée des compétences des équipes de BTI et BTS

Une diversité de profils : expertise technique + connaissance locale
Tous le reconnaissent : l’expertise technique des experts de Huawei et de Sofrecom et la connaissance spécifique du terrain et des pratiques locales des ingénieurs de BTI et BTS se sont combinées ont été structurants pour le bénéfice du projet et de pour chacun de ses membres.

Transfert de compétences :

Tout au long du projet, les experts de Sofrecom ont œuvré pour que les ingénieurs de BTI et BTS, ainsi que les superviseurs des différents chantiers, bénéficient de nombreuses formations pour acquérir les compétences spécifiques au déploiement et aux futures opérations d’un réseau de fibre optique :

• Formations sur les équipements dans les locaux de Huawei en Chine
• Formations techniques en présentiel par Sofrecom,
• Formation continue sur le terrain

L’ensemble de ces formations a permis aux ingénieurs de BTI et BTS de gagner en expertise, en méthodologie et en autonomie.

« J’ai appris beaucoup de choses à travers Sofrecom, comment réagir, comment gérer les conflits, comment rédiger un rapport »
Apollinaire Djossou, Chef de Projet BTS

« Sofrecom nous a permis de mieux connaitre les équipements WDM en allant sur le terrain avec eux, en voyant comment il fallait faire, les listes de choses à valider. Par la suite, cela nous a permis d’être plus autonomes »
Chef d’équipe BTI pour la supervision des zones Sud

Le respect des spécificités locales, de l’environnement et les actions de communication ont permis de rassurer la population

Les équipes ont veillé à intégrer au projet les spécificités locales, qu’elles soient d’ordre culturel ou géographique : saison des pluies, terrains marécageux, impact du déploiement sur la population ou encore respect des traditions vaudous ont fait partie intégrante du projet. Les designs et le planning ont fréquemment été adaptés pour en tenir compte.

Information de la population pour rassurer et donner du sens au projet
Un travail important de communication auprès de la population a permis d’informer sur la nature, les objectifs et les impacts des travaux. Cela a facilité l’acceptation par les Béninois de ces travaux qui remettent parfois en question des traditions séculaires : le feu de brousse par exemple, technique utilisée pour la chasse dans certaines régions, a dû être interdit dans les zones de passage du réseau aérien.

Respect de l’environnement
Sofrecom a d’abord fait appel aux services d’un environnementaliste pour analyser les impacts des déploiements sur les populations locales et de faire des recommandations. Le trajet de certains tronçons a par exemple, été modifié pour réduire le plus possible l’impact sur les terrains agricoles traversés.

Soucieuses de minimiser les impacts d’un tel déploiement, les parties prenantes du projet ont souhaité que PDITT intègre des objectifs de respect de l’environnement et que les dégâts dus au déploiement soient largement compensés. En conséquence, plus de la moitié des équipements installés fonctionnent à l’énergie solaire.

Par ailleurs et pour compenser les dégâts dans les forêts, 5 arbres ont été replantés pour chaque arbre abattu. Le projet a également privilégié la réutilisation de conduits existants pour 55% des 2500 km déployés, pour minimiser les coûts, les délais et les dégradations.