Valérie et Harmony Trouillet : qui a sauvagement tué la mère et la fille ?

Mercredi 20 septembre 2006, les pompiers, appelés pour un incendie dans un immeuble de Berck (Pas-de-Calais), découvrent les corps sans vie de deux femmes, Valérie Trouillet, 38 ans, et sa fille Harmony, 17 ans. Les enquêteurs sont surpris par la brutalité extrême de la scène de crime.

La maman, couverte d'ecchymoses, est au sol, bas de pyjama baissé. Sur sa tête, sept plaies provoquées par un marteau sont dénombrées. Harmony, dénudée, a été violée avec une bouteille de solvant alors qu'elle était encore vivante. Elle aussi a été frappée à coups de marteau, tout comme deux chats, tués dans l'appartement.

Les enquêteurs entendent Sébastien, petit ami d'Harmony dont l'ADN est présent sur un des mégots laissés dans le cendrier de l'appartement. Son alibi est solide. Lors de son interrogatoire, il désigne un homme, Stéphane Graux, 30 ans, qui vendait un peu de cannabis à la mère de famille. L'homme est alors placé en garde à vue. Le soir du crime, vers 18h30, il a rendu visite à son amie, Valérie, puis il est reparti vers 19 heures. Sauf qu’il ne dit pas la vérité. À l’heure où il affirme s’être rendu dans l’appartement, la mère et la fille n’y étaient pas. 

Stéphane Graux reconnait finalement avoir menti sur son emploi du temps. Mais il n'a pas tué la mère et la fille. Il raconte qu'à un feu rouge, un homme au nez crochu a fait irruption dans sa voiture, l'a menacé d'un pistolet noir et l'a obligé à se garer derrière l'immeuble de Valérie et Harmony Trouillet. D'autres individus sont apparus l'obligeant à les suivre chez les deux femmes. L'un des hommes a frappé la femme au front avec le marteau.

Le massacre est tellement intense que je pense qu'il n'est pas capable de reconnaître les faits. Donc il va s'abriter derrière cette histoire que personne ne croira, mais qu'il va quand même tenir jusqu'au bout.

Olivier Merlin

La compagne de Stéphane Graux confirme que la nuit des crimes ce dernier est rentré vers 1h00 du matin, puis il lui a raconté avoir été témoin d'un meurtre sans lui préciser qui avait été tué. L'ADN de Stéphane Graux est présent sur un mégot, mais aussi sur les corps des victimes. Pourtant, lors de la reconstitution, il maintient sa version. 

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Stéphane Graux explique être l’objet d’une vengeance : il accuse un homme avec qui il revendait du cannabis. Selon lui, on l’a puni car il avait caché chez Valérie Trouillet une somme de 25.000 euros. Le dealeur en question est retrouvé, mais rapidement écarté de l'affaire. Mercredi 11 mai 2011, Stéphane Graux, 35 ans, comparait devant la cour d'assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer. Malgré la présence de son ADN sur le corps des victimes, il persiste à dire qu'il n'a été que le spectateur forcé des morts de Valérie et Harmony Trouillet. 

"L'histoire est tellement horrible, le massacre est tellement intense que je pense qu'il n'est pas capable de reconnaître les faits, explique Olivier Merlin, journalise qui a suivi l'affaire pour La Voix du Nord. Donc il va s'abriter derrière cette histoire que personne ne croira, mais qu'il va quand même tenir jusqu'au bout. Il parle de ces hommes habillés en noir qui vont le forcer, le mener à l'appartement pour aller récupérer je ne sais quel dette de cannabis. C'est extrêmement obscur, les policiers n'y croit pas." Stéphane Graux sera condamné à la perpétuité, avec 22 ans de sûreté et renonce à faire appel. 

L'invité de "L'Heure du crime"

- Me Blandine Lejeune, avocate au barreau de Lille, avocate de la famille de Valérie et Harmony Trouillet avec Me Julien Delarue.
- Olivier Merlin, journalise et rédacteur en chef adjoint de La Voix du Nord, a suivi l'affaire.