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Quel avenir pour le NFT et les cryptomonnaies dans le rap ?

Booba - photo Puma + fond NFT
Booba - photo Puma + fond NFT

Booba a annoncé la sortie prochaine d’un morceau exclusivement en NFT. Une première en France qui pourrait bien révolutionner le business model de l’industrie musicale.

Depuis la nuit des temps, les rappeurs ont toujours cherché à élargir le plus possible leur champ d’influence. Au point que certains d’entre eux, en plus d’être des poids lourds de l’industrie musicale sont devenus, bien au-delà de la musique, d’intraitables businessmen. Que ce soit le cannabis, l’alcool, le streetwear, le sport et tant d’autres domaines, aucun secteur n’a échappé à l’œil avisé de nos rappeurs préférés.

Dans cette logique, forcément donc que le gratin du game n’allait pas tarder à se pencher sur le business naissant, mais juteux des cryptomonnaies et des NFT. Comme en témoigne cette vidéo du youtubeur TPZ, la démarche a déjà été embrassée par pas mal d’artistes américains, de Snoop Dogg à Akon en passant par Eminem, Tory Lanez et The Weeknd. En France, le premier à tenter le coup du NFT, c’est Booba, toujours le premier quand il s’agit d’amener chez nous les tendances US.

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Afin de cerner au mieux les dessous de ce nouvel écosystème, nous avons fait appel à l’expertise d’Owen Simonin aka Hasheur, la référence sur Youtube concernant la vulgarisation des technologies crypto. Évidemment, lui aussi, comme bon nombre de ses homologues qui étudient les Bitcoins, a remarqué que de plus en plus de gens, y compris des rappeurs, s’intéressaient aux NFT. « Oui d’accord, mais dis-moi Jamy, ou plutôt Hasheur, les NFT qu’est-ce que c’est ? »

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Le NFT kesako ?

C’est bien simple, NFT, c’est l’acronyme de Non-fungible token, ou, en français, jeton non-fongible. Autrement dit, c’est un objet numérique unique que l’on ne peut ni remplacer par un autre, ni copier-coller. Hasheur précise : « Ce qui est numérique comme des logiciels, un bonus payant dans un jeu vidéo peut avoir de la valeur, mais n’a pas cette notion de rareté car l’objet est duplicable. Le NFT corrige ça car il est unique. Qu’il soit sous forme d’image, de vidéo, de musique, de skin dans un jeu ou n’importe quoi d’autre, si vous l’avez, vous aurez la certitude que vous serez le seul à le posséder ».

Mais alors comment être sûr que le NFT que l’on possède est unique et que nous en sommes bel et bien le seul propriétaire ? C’est possible grâce à une technologie qu’on appelle la « blockchain ». S’il est impossible d’expliquer simplement ce que ce système signifie, Owen a tenté le coup : « La blockchain est une technologie qui permet d’enregistrer des informations dans un registre__. Un registre totalement infalsifiable puisque tous ceux qui l’utilisent y ont accès. Grâce à la blockchain, on peut ainsi vérifier qu’un NFT est bien unique, consulter ses caractéristiques, sa traçabilité et voir ainsi qui le possède. Évidemment, personne ne peut modifier ce registre, sinon ça serait trop facile et chacun pourrait dire qu’il possède l’unique NFT du rappeur qu’il aime tant ». . Dans le cas de Booba, le morceau « TN ».

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Ainsi, n’espérez donc pas pouvoir écouter le nouveau son du Duc sur les plateformes de streaming traditionnelles. Pour le découvrir, il vous faudra faire le jeu des cryptomonnaies et investir.

Reste à savoir maintenant comment Booba s’y prendra. Vendra-t-il son titre en un seul et unique exemplaire aux enchères ou fera-t-il comme Tory Lanez avec son album When It’s Dark ? Pour rappel, le chanteur a rendu l’écoute du projet possible uniquement via l’achat d’un NFT à un dollar l’unité sur un site dédié. Résultat, il a vendu 1 million d’albums en 57 secondes, et a mis par la même occasion un gros coup de pied dans les joyeuses de l’industrie.

Néanmoins, l’arrivée de ce nouveau système dans le game pose des questions. Avec l’effet de mode qu’il suscite, n’y a-t-il pas des risques de voir apparaître des dérives opportunistes ou au contraire, les NFT nous permettront-ils de rendre la musique utile au développement de l’industrie et de la société ? Toutes ces questions légitimes, Hasheur est là pour y répondre.

NFT dans la musique : la révolution en marche ?

On le voit, actuellement, les NFT sont clairement une tendance. Et comme avec toutes les modes qui ont le vent en poupe, beaucoup tentent de surfer sur la vague, uniquement pour faire de l’argent. C’est là le revers des NFT artistiques : ils ont la valeur que les gens leur donnent et leurs prix sont régis par la loi de l’offre et de la demande. C’est pourquoi Hasheur met en garde contre les NFT surévalués : «  N’importe ayant de l’influence peut faire valoriser n’importe quoi et le prix d’un NFT artistique peut très vite atteindre des montants exorbitants, sans forcément avoir une utilité réelle. C’est comme ça que fonctionne l’art. Si quelqu’un est prêt à payer 50 000 pour un NFT de Booba, ça sera sa valeur. Après, libre à vous de payer, mais faites-le après réflexion et en parfaite connaissance de cause ».

Concernant le morceau en NFT de Booba, tant qu’il n’en aura pas dit plus, il sera impossible de savoir à l’avance si les prix seront abusés ou non. Il est également trop tôt pour dire si la vente de ce son aura une quelconque utilité ou s’il servira uniquement à faire grossir encore le portefeuille du Duc. A ce sujet, Owen reste lucide : « Je préfère les NFT utilitaires, mais ceux qui veulent proposer des NFT juste pour faire du cash parce que les gens sont en demande seraient cons de ne pas le faire. Ils ont raison, c’est la loi de l’offre et de la demande. La technologie évolue, mais ne change pas les êtres humains derrière ». Une chose est sûre, la demande est forte et beaucoup de fans seront prêts à mettre beaucoup d’argent pour l’avoir.

Il est vrai que pour le moment, il n’y a eu que très peu, pour ne pas dire aucun NFT vraiment utile à l’initiative du monde de la musique. Ceci dit, notre spécialiste en cryptomonnaie est convaincu que cette technologie, si elle est bien utilisée, pourrait être bénéfique pour l’avenir de l’industrie musicale. Il y a en effet mille et une de façons d’imaginer les révolutions potentielles que pourraient apporter les NFT au secteur. Ne serait-ce que dans le financement des artistes. Hasheur explique : « Imaginons qu’un artiste émette des NFT en disant « je vais mettre 10 % des recettes de mon album dans 100 NFT ». Comprenez qu’un peu à la manière d’un financement participatif, la vente des NFT va donner de l’argent à son auteur, mais en plus, si le projet cartonne, ce sera un cercle vertueux et des gens vont récupérer de l’argent ».

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Pour lui, il n’y a pas de secret : un bon NFT artistique, s’il peut être utilisé pour faire de l’argent, doit aussi innover, être utile à l’intérêt commun et rester accessible à tous. Des idées de NFT pour le bien de la musique, il n’en manque pas : « Pourquoi un artiste ne distribuerait pas un NFT gratuitement à ceux qui écoutent sa musique pour qu’un jour, il invite un de ses auditeurs qui possède l’un d’entre eux à le rencontrer ? Ce n’est qu’une idée de plus que j’entends parmi tant d’autres. Pendant que certains ne pensent qu’à faire de l’argent, il y en a d’autres qui innovent et qui recherchent des solutions d’avenir ».

Ceci dit, à l’heure actuelle, aucune grosse maison de disque n’a encore basculé à fond dans le game des NFT et cryptomonnaies Néanmoins, l’industrie est au courant de ce qui se passe et est assurément en train d’en prendre le chemin. Comme le précise Owen : « Il y a des discussions, des idées, des projets comme Opulous et Utopia Genesis qui permettent le financement des musiciens, mais pour l’instant, nous n’en sommes qu’aux balbutiements. Aussi, avec Spotify qui est en train de créer une cryptomonnaie avec l’Angleterre, ça ne m’étonnerait pas que demain, des géants de la musique proposent eux-mêmes des technologies NFT : des plateformes qui permettraient aux fans d’investir dans les NFT de leurs rappeurs par exemple, mais aussi des services qui permettraient de connecter son portefeuille crypto, écouter ses musiques NFT sur Spotify, et pourquoi pas échanger directement des morceaux. Il y a plein de choses possibles. Il faut simplement rester patient et observer intelligemment comment se développe cet écosystème ».

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C’est bien ça qui rend le monde des cryptomonnaies et des NFT si excitant, car dans la musique et même partout ailleurs, tout reste encore à faire. D’ailleurs, Booba ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. En plus de son morceau « TN », on sait déjà que l’un des bustes de bronze sculpté à son effigie pour la sortie de son album Ultra sera mis en vente sur le marché crypto sous forme de NFT. Reste à voir maintenant la valeur qu’il prendra dans les blockchains. Pourquoi ne pas imaginer que les recettes de cette vente permettraient au Duc d’investir encore plus pour les artistes de son label Piraterie Music ? Quoi qu’il fasse, nul doute que si le pari s’avère payant pour le Duc, d’autres artistes comme d’habitude, ne tarderont pas à le suivre.

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