Etude TIMSS : en maths et en sciences, les collégiens français toujours à la traîne
[Infographies] L’enquête TIMSS 2023 qui évalue les compétences en maths et en sciences des élèves de CM1 et de 4e révèle qu’en France, si le niveau reste stable par rapport aux éditions précédentes, il reste aussi bien en deçà des résultats à l’international.
Pour sa troisième participation à l’enquête TIMSS pour l’évaluation des élèves de 4e en maths et en sciences, la France reste en bas du classement.
Réalisée par l’association scientifique et indépendante IEA , cette étude évalue, au niveau international, les compétences des élèves de CM1 et 4e en mathématiques et en sciences.
Pour la classe de 4e, 44 pays ont participé à l’enquête et 4.500 élèves en France ont été évalués. Au ministère de l'Éducation nationale, la Depp publie aujourd’hui deux notes pour rendre compte des résultats de cette enquête. Alors qu’ils se stabilisent par rapport aux éditions précédentes, les résultats de la France restent bien en dessous des scores des pays de l’OCDE et de l’Union européenne.
Des résultats plutôt stables…
En sciences, les résultats de la France sont stables depuis 1995, puisqu’elle obtient un score de 486 points en 2023 contre 488 points en 1995 et 489 points en 2019.
Une stabilité notée également en mathématiques avec un score moyen en France de 479 points en 2023 contre 483 en 2019. Toutefois, la Depp ne mentionne pas les résultats de l’édition de 1995.
Une stabilité toute relative puisque l’on remarque tout de même une diminution du score moyen qui maintient la France dans le bas du classement international.
TIMSS 2023 : La France à la traîne en maths et en sciences
…mais bien en dessous du score de l’OCDE et de l’UE
Que ce soit en mathématiques ou en sciences, la France reste bien en deçà des résultats moyens obtenus dans les pays de l’OCDE et de l’UE.
Concrètement, en mathématiques, "avec un score de 479 points, la France se situe sous la moyenne des 22 pays participants de l’UE et de l’OCDE (507 points)" indique la Depp. Même chose en sciences alors que la France obtient un score de 486 points contre 509 pour les pays de l’OCDE et de l’UE.
S’agissant du niveau individuel, l'étude répartit les élèves selon leurs niveaux : avancé, élevé, intermédiaire, bas et inférieur à bas. En maths, seulement 3% des élèves français sont au niveau le plus avancé contre 11% chez nos voisins. En sciences, ils ne sont que 4% contre 10% dans les pays de l’OCDE et de l’UE.
À l’inverse, le nombre d’élèves en France qui n’atteignent même pas le niveau bas, et "ne possèdent pas les connaissances élémentaires", est en augmentation. En 2023, ils sont 17% dans ce cas, contre 12% en 2019 et seulement 3% en 1995.
En maths comme en science, un élève français sur trois a un niveau intermédiaire.
Évolution de la part des élèves de 4e qui ne possèdent pas les "connaissance élémentaires" en maths
En maths, les écarts entre filles et garçons se creusent
Sans compter les différences de performance entre les garçons et les filles. En sciences, cet écart reste limité puisqu’en 2023 comme en 2019, le score des filles n’est pas significativement différent de celui des garçons (484 contre 489).
En revanche, en maths, "en moyenne dans l’ensemble des 22 pays de l’OCDE/UE participant à l’enquête, la différence de performance entre les filles et les garçons […] est à l’avantage des garçons", indique la Depp.
Une tendance qui se retrouve en France, et qui s'accentue, puisque l’écart de score entre les filles et les garçons est de 12 points en 2023 contre 8 points en 2019.
Des résultats "insuffisants" pour le ministère
Face à ces résultats, le ministère de l’Éducation nationale a rappelé ce mardi 3 décembre que les élèves de 4e évalués ont été affectés par le Covid durant leur CM2. Toutefois, "on ne s’en contente pas, les résultats restent insuffisants par rapport à nos ambitions".
Pour inverser la tendance, le ministère rappelle sa volonté d’élever le niveau de tous les élèves. Une ambition qui passe par le développement des groupes de besoins au collège, mais aussi par l’évolution du "Plan mathématiques" dans le 1er degré (un plan de formation continue des enseignants). L’écart de résultats entre les garçons et les filles en maths est dans "les radars" du ministère qui entend "parler avec les enseignants de ce sujet et en faire un point de vigilance".
Sans oublier la refonte "en cours" des programmes du cycle 4 (les classes de 5e, 4e et 3e). "Nous prenons conscience que la pédagogie en France n’est pas la même que celle des pays qui réussissent." Alors que les programmes des cycles 1 et 2 ont été réformés en s’appuyant sur les programmes d’autres pays européens, le ministère indique qu’"au collège le travail se poursuit pour une réforme des programmes qui devra se rapprocher des modèles qui réussissent".