Assemblage disco-funky des originaux samplés par Daft Punk.
Une idée pour un blindtest entre amis : Release the Beast du groupe Breakwater. « Robot Rock ! » vont hurler les participants dès l’intro. Un bon piège tant le morceau des Daft Punk utilisait gaiement sa fameuse ligne de guitare comme colonne vertébrale. Idem pour l’intro de I Love You More de George Duke, taxée telle quel pour Digital Love. Mais à l’inverse de ce que Discovered, le titre scoop de cette compilation pourrait laisser penser, les Daft Punk ne se sont jamais cachés de leurs emprunts à une black music qu’ils vénèrent sincèrement. Depuis plus de vingt-cinq ans, tout un pan de la musique se construit par des samples plus ou moins grossiers : l’important n’est donc pas tant l’emprunt que la manière de le faire fructifier.
En la matière, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ont fait preuve d’un génie certain pour bâtir des classiques intemporels à partir de morceaux qui le sont moins. Tubes funk des années 70 ou hits de clubs des années 80, leur écoute prêtera ici tout juste à sourire, et paradoxalement, leur intérêt demeure inversement proportionnel à l’ampleur de l’emprunt par les Parisiens. Les gimmicks ou les lignes complètes à gros sabots utilisés par les Daft révèlent des originaux à la limite du kitsch tandis que quelques titres plus subtilement exploités demeurent des classiques, tels Fate de Chaka Khan (sans qui le tube Music Sounds Better with You de Stardust n’aurait vu le jour) ou même Supernature de Cerrone. Un résumé de la magie des Daft : hier était déjà aujourd’hui et sûrement aussi demain.