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« Kamala Harris a choisi son positionnement : le centre ou le centre gauche, et ne voit dans le compromis ni trahison ni compromission »

La candidate à l’élection présidentielle aux Etats-Unis navigue d’un bord à l’autre du camp démocrate. Elle concède ici, ou tient sa ligne ailleurs, observe dans sa chronique Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».

Publié le 05 septembre 2024 à 03h30 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Kamala Harris ? « Une communiste », « une pure marxiste ». On ne savait pas Donald Trump à ce point expert en philosophie politique. L’outrance est son registre, certes, mais elle est aussi son refuge, faute d’arguments. Une pasionaria au service de la collectivisation de l’économie américaine, la candidate démocrate à l’élection présidentielle du 5 novembre ? Ineptie. Sur le spectre politique des Etats-Unis, la vice-présidente de Joe Biden a choisi son positionnement : le centre ou le centre gauche, comme on voudra.

La rupture, sa personne l’incarne ; le programme, lui, est résolument centriste. Pour l’heure, Kamala Harris tient son pari. Famille habituellement dysfonctionnelle, les démocrates sont unis derrière sa candidature. Trump aide beaucoup. Empêcher le bateleur de Mar-a-Lago (Floride) de s’installer une seconde fois à la Maison Blanche rassemble le parti de l’âne, comme on appelle la formation démocrate.

Mais il n’y a pas que cela. Le centre a sa noblesse programmatique et une incontestable légitimité historique. Après tout, les démocrates Bill Clinton (1992-2000) et Barack Obama (2008-2016) ont, l’un et l’autre cheminant au centre, été des présidents qui ont compté.

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La vice-présidente de Joe Biden navigue d’un bord à l’autre du camp démocrate. Elle concède ici, tient sa ligne ailleurs, et ne voit dans le compromis ni trahison ni compromission, mais « l’art du possible », titrait le New York Times en commentant, fin août, son discours d’investiture devant la convention de Chicago (Illinois).

Kamala Harris a abandonné certaines des positions « de gauche » qu’elle défendait lors de sa participation aux primaires démocrates de 2020 (empochées par Joe Biden), poursuit le quotidien new-yorkais. Elle s’est recentrée, « droitisée », disent ses critiques.

Sur l’Ukraine, le même cap que Biden

Au cœur du scrutin présidentiel, la question de l’immigration est, avec l’inflation, la préoccupation première des électeurs. Vice-présidente, Kamala Harris était chargée de la situation à la frontière avec le Mexique : le chaos y a régné trois ans durant du fait d’une vague migratoire sans précédent. L’administration Biden a totalement sous-estimé l’impact du flux d’immigrants incontrôlé qui a gagné les grandes villes du pays depuis 2021.

Fille de l’immigration, Kamala Harris tangue. Où est le bon équilibre entre la fidélité aux origines du pays et la nécessité de contrôler les frontières ? Entre la crispation de l’opinion et les besoins de l’économie américaine ?

Coup de barre à droite, elle a voté en février le projet de loi bipartisan élaboré au Sénat. Plus cynique et irresponsable que jamais, Trump avait alors ordonné aux élus républicains à la Chambre de torpiller le compromis des sénateurs – mieux valait maintenir une situation dramatique à la frontière… Stigmatisée par la gauche démocrate, la proposition sénatoriale représente une ligne très dure en matière d’immigration.

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