Des combats ont opposé vendredi 12 juillet des combattants d’un groupe armé local, allié de l’armée congolaise, aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où une « trêve humanitaire » était supposée tenir jusqu’au 19 juillet, selon des sources concordantes.
Des affrontements ont éclaté vendredi matin à Nyange et plusieurs localités environnantes, à environ 70 kilomètres au nord-ouest de Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu, « à la suite d’une attaque des wazalendo [groupes armés associés à l’armée congolaise] contre le M23 », a déclaré à l’AFP Justin Hakiza, un habitant de cette localité du territoire de Masisi. Le porte-parole d’une milice nyatura (groupe armé à dominante hutu) de la zone a confirmé les affrontements.
« L’ennemi nous a attaqués à Nyange. Nous avions délogé les rebelles à Bibwe hier et ils ont voulu prendre une autre colline ce matin », ce qui a provoqué ces affrontements, a déclaré à l’AFP Safari Bindu, porte-parole du groupe armé ANCDH (Alliance des nationalistes congolais pour la défense des droits humains). Il a ajouté que « les combats continuent à Karumu, Luhanga et Bweru », où sont engagées ses troupes, confirmant les propos d’habitants de la région joints par l’AFP depuis Goma.
Dans un communiqué publié jeudi, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole de l’armée congolaise pour le Nord-Kivu, a accusé l’armée rwandaise d’avoir « lancé des attaques simultanées (…) sur les positions des forces armées de la RDC et ses partenaires se trouvant aux villages [de] Nyange et Mpati ».
« Près de 3 millions de personnes déplacées »
Le 5 juillet, les Etats-Unis avaient annoncé l’acceptation d’une « trêve humanitaire » de deux semaines dans le conflit entre les forces gouvernementales congolaises et leurs alliés d’une part et la rébellion du M23 et l’armée rwandaise de l’autre.
« La situation humanitaire au Nord-Kivu est désastreuse, avec près de 3 millions de personnes déplacées », avait déploré le Conseil national de sécurité de la Maison Blanche dans un communiqué. « La trêve humanitaire (…) engage les parties au conflit à faire taire leurs armes, à permettre le retour volontaire des personnes déplacées et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables », précisait le communiqué.
Depuis fin 2021, le M23, appuyé par des unités de l’armée rwandaise, s’est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu, allant jusqu’à encercler presque entièrement la capitale provinciale, Goma.
Fin juin, le M23 et l’armée rwandaise se sont emparés de plusieurs villes du territoire de Lubero, dans le nord du Nord-Kivu, à la faveur de la débâcle de l’armée congolaise et de ses milices supplétives. Les jours suivants, près de cinquante militaires ont été condamnés à la peine de mort pour « fuite devant l’ennemi ». En mars, Kinshasa a décidé de lever le moratoire sur l’exécution de la peine de mort qui était en vigueur depuis 2003.
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