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Aya Nakamura s’invite dans l’arène des musiques urbaines

Avec un certain culot, la chanteuse d’origine malienne s’est affichée aux côtés de stars comme Oumou Sangaré, Fally Ipupa et MHD. Aujourd’hui, elle sort son premier album.

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Publié le 25 août 2017 à 11h24, modifié le 25 août 2017 à 11h30

Temps de Lecture 7 min.

Image extraite du clip « Bad Boy », de Fally Ipupa, publié sur YouTube le 16 juin 2017.

Elle n’est pas encore aussi connue que le personnage japonais Hiro Nakamura de la série « Heroes », dont elle s’est inspirée pour son nom de scène. Mais Aya Nakamura est une des chanteuses d’origine africaine qui montent. Elle est très présente, notamment, dans les playlists des adolescentes sensibles aux influences R’n’B et afro-trap.

A la terrasse d’un café parisien, elle enchaîne les rendez-vous pour la promotion de son premier album, Journal intime, dont la sortie est prévue le 25 août. La jeune femme y raconte son parcours, ses rêves de petite fille. « Ce sont des leçons de vie, des histoires d’amitié. » Et, finalement, pas tellement d’histoires de cœur, alors qu’elle est parfois accusée de « pleurnicher » dans ses chansons. Elle parle comme si elle avait l’habitude des interviews, mais ne s’est pas encore faite au succès. « Il y a quelques jours, en Espagne, j’ai entendu mon son dans la rue. Ça m’a vraiment surprise. »

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Aya Nakamura, de son vrai nom de famille Danioko, est née il y a vingt-deux ans au Mali dans une famille de griots. Aînée d’une fratrie de cinq, elle dit avoir été bercée par les chants traditionnels de sa mère. Toute petite, elle quitte le pays en famille pour grandir à Aulnay-sous-Bois, en banlieue parisienne. « Je faisais des études de mode à la Courneuve. Je voulais être modéliste, dit-elle. Mais cela a cessé de me plaire, alors j’ai chanté. » Au début, « en tee-shirt et en pagne dans la cuisine », précise-t-elle.

Les siens ne sont pas surpris. « Tout le monde chante dans ma famille. Mais je suis la seule à avoir osé chanter “pour de vrai” ». En 2014, son titre « Karma », publié sur Facebook, est remarqué. Sur sa lancée, Aya Nakamura compose « J’ai mal », une histoire de rupture amoureuse douloureuse sur un air de zouk love. La vidéo dépasse le million de vues sur YouTube. Un ami de longue date, Dembo Camara, lâche son boulot de commercial pour devenir son producteur et manager. Le duo, rejoint par le compositeur Christopher Ghenda, produit en 2015 le titre « Brisé », 13 millions de vues sur YouTube, qui lancera sa carrière.

Succession d’opportunités

Chez Aya Nakamura, il y a du travail, de la chance, un physique et un certain culot. Fan de la chanteuse malienne Oumou Sangaré, elle lui rend hommage dans un titre du même nom et l’invite pour le tournage de son clip. S’affichant très complice en bazin de fête, la diva lui fait l’amitié de lui poser une couronne sur la tête, comme si la gloire et le talent de l’une allaient passer à l’autre. « Cette musique l’a beaucoup touchée, elle était fière. »

Aya Nakamura ne parle pas bambara, « mais je le comprends », s’excuse-t-elle. Cela ne l’a pas empêchée de débarquer en juillet dans son pays natal et d’enchaîner, au stade Modibo-Keïta, en première partie de l’Américain d’origine nigériane Davido, les tubes qui passent depuis quelques mois sur les radios, de Dakar à Bamako. « Ma mère me répétait que je ne gagnerai pas ma vie en chantant », dit-elle. Mais depuis le concert au Mali, elle est certaine d’avoir gagné le soutien maternel.

« Comportement », « Bad Boy », « Oublier » : en quelques années, Aya a su toucher un public varié et surtout africain, via des collaborations avec des artistes de renom comme le Congolais Fally Ipupa et le rappeur d’origine sénégalo-guinéenne MHD. Mais c’est le duo avec le rappeur Fababy, en 2015, qui la propulse réellement dans le milieu. « Love d’un voyou » affiche aujourd’hui plus de 42 millions de vues sur YouTube. « C’est difficile de percer dans ce milieu quand on est une fille », tente-t-elle tout de même de tempérer, précisant que la musique urbaine est souvent une affaire d’hommes.

Si son premier album ne sort qu’aujourd’hui, c’est que des bisbilles ont éclaté entre son équipe et son ancien label, explique-t-elle. Des rebondissements qui, selon son manager, leur ont permis « d’apprendre » et de « faire leurs armes ». Mais Aya a aussi dû jongler avec l’arrivée de son premier enfant, Aïcha, aujourd’hui âgée d’un an et demi. « J’essaie de passer le plus de temps possible avec elle, quand je peux », affirme-t-elle alors qu’un concert l’attend à Roubaix le soir même.

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« Il n’y a pas de hasard », s’amuse-t-elle à répéter quand elle tente d’expliquer l’engouement que suscitent ses titres. Une succession d’opportunités qui va peut-être lui permettre d’aller encore plus loin et d’ouvrir ainsi le monde de la musique afro et du R’n’B français à d’autres voix féminines.

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