Affaire des assistants du RN : Jean-Marie Le Pen pas « en état » d’être jugé
Le tribunal judiciaire de Paris a indiqué mercredi 3 juillet que Jean-Marie Le Pen, 96 ans, n’était pas en état d’être jugé. L’ancien chef du Front national est visé par un procès sur des soupçons de détournements de fonds de l’Union européenne entre 2004 et 2016.
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L’état de santé dégradé de Jean-Marie Le Pen, 96 ans, est incompatible avec sa présence au procès dans l’affaire des assistants parlementaires européens du FN, devenu Rassemblement national (RN), a indiqué mercredi 3 juillet le tribunal judiciaire de Paris.
Toutes les parties ont convenu que le cofondateur du parti d’extrême droite n’était pas « en état » d’assister à ce procès mais la décision sera formalisée à l’ouverture de l’audience, le 30 septembre.
Ne peut pas se « concentrer plus que quelques minutes »
Des experts désignés par le tribunal ont examiné Jean-Marie Le Pen à son domicile le 19 juin et n’ont pu que constater « une profonde détérioration » de son état physique et psychique, a rapporté la présidente de la 11e chambre correctionnelle du tribunal.
« Il y a une altération physique et surtout psychologique » de l’ancien candidat à l’élection présidentielle, ont observé les experts, ce qui rend « incompatible » sa comparution en audience.
Jean-Marie Le Pen n’est pas en mesure de se « concentrer plus que quelques minutes », ont noté les experts médicaux. « Il n’a aucune conscience du but, du sens et de la portée de cette audience », ont insisté les experts précisant en outre que Jean-Marie Le Pen souffrait d’une « insuffisance cardiaque » qui l’empêche de quitter son domicile.
Détournement de fonds publics
Le procès auquel devrait échapper Jean-Marie Le Pen vise au premier chef sa fille Marine, citée à comparaître avec 26 autres personnes et le RN, cité en tant que personne morale, pour faire la lumière sur des soupçons de détournements de fonds de l’Union européenne (UE) entre 2004 et 2016.
Les prévenus sont poursuivis pour avoir mis en place durant cette période un système de rémunération par l’UE des assistants d’eurodéputés qui travaillaient en réalité pour le parti. Marine Le Pen, qui a toujours contesté ces allégations, est visée pour détournement de fonds publics et complicité.
Parmi les autres prévenus figurent le maire de Perpignan, Louis Aliot, l’ex-membre de Reconquête Nicolas Bay, qui vient d’être réélu au Parlement européen, et le porte-parole du RN Julien Odoul.
Au total, onze personnes ayant été élues eurodéputés sur des listes Front national et douze autres ayant été leurs assistants parlementaires et quatre collaborateurs du parti doivent être jugés.
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