« Guider le choix du consommateur » : un nouvel indice de durabilité pour les télévisions
Une note sur dix pour évaluer la durée de vie potentielle d’un appareil électroménager : c’est le propos de l’indice de durabilité, entré en vigueur mardi 8 janvier pour les téléviseurs. Il vise à orienter les consommateurs vers les produits les plus fiables et les plus durables.
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Un nouvel outil pour guider les consommateurs en quête d’achats durables. Depuis mardi 8 janvier, l’indice de durabilité s’affiche à côté des téléviseurs vendus en ligne et dans les magasins d’électroménagers. Il se présente sous la forme d’une note sur dix, chargée d’informer les consommateurs sur la durée de vie potentielle de leur futur équipement.
« L’objectif est d’accompagner le consommateur pour qu’il s’oriente vers l’appareil le plus durable, pose Anne-Charlotte Bonjean, coordonnatrice durabilité des ressources à l’Agence de la transition écologique (Ademe), partie prenante du projet. Il s’agit des produits qui sont les plus réparables et ont la durée de vie la plus longue. »
Réparabilité et fiabilité
Ces deux dimensions – réparabilité et durée de vie – sont les principales composantes de ce nouvel indice de durabilité. La première intègre les critères de l’indice éponyme, qui s’appliquait depuis 2021 à cinq catégories de produits (smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs, tondeuses à gazon et lave-linge hublot). Elle invite les fabricants de téléviseurs à produire un appareil facilement démontable, dont les pièces détachées sont disponibles et accessibles.
L’autre dimension, novatrice, concerne la fiabilité du produit. « On regarde ce qui est fait en termes de maintenance, d’entretien et de garanties en plus de la garantie légale de conformité », précise Anne-Charlotte Bonjean. Concrètement, le critère intitulé « résistance aux contraintes et à l’usure » compte pour un quart de la note finale. Il dépend notamment de la présence d’un interrupteur pour gérer l’alimentation électrique, mais aussi de la réalisation de tests de fiabilité.
Tendre vers « l’écoconception »
Toutes ces exigences sont consignées sur une grille d’évaluation accessible au public. Celle-ci permet de calculer automatiquement la note de chaque produit, communiquée aux distributeurs par les fabricants. Elle est le fruit d’un travail mené depuis 2021 par l’Ademe et le ministère de la transition écologique avec des représentants des fabricants, réparateurs et consommateurs.
Si l’indice de durabilité ne concerne pour le moment que les téléviseurs, il doit s’étendre à partir d’avril aux machines à laver. Objectif ? Inciter les fabricants à tendre vers ce que l’Ademe appelle « l’éco-conception ». En clair, des appareils plus fiables et demandant moins souvent à être remplacés. « Grâce à la grille, le fabricant voit ce qu’il manque précisément à son produit. Et il peut facilement identifier les leviers pour l’améliorer », appuie Anne-Charlotte Bonjean.
Les smartphones écartés
Une ombre au tableau, tout de même : contrairement à l’indice de réparabilité, ce nouvel indicateur ne s’appliquera pas aux téléphones portables. La faute à une décision de la Commission européenne, qui a considéré en février 2024 que l’indice de durabilité faisait doublon avec un autre dispositif similaire, établi par ses soins et intégré parmi d’autres informations à la future « étiquette énergie » des smartphones.
Problème, l’indice communautaire est jugé « beaucoup moins ambitieux » que la version française par l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP). Selon elle, seuls cinq des 22 critères de l’indice de durabilité tricolore ont été repris par l’Union européenne.
« Malgré ce manque regrettable, déclare l’association dans un communiqué, l’arrivée de l’indice de durabilité constitue une avancée majeure pour les consommateurs et l’environnement. » En plus des lave-linge, HOP demande aussi l’extension de cet indice à d’autres produits comme les écouteurs, casques et enceintes sans fil, voire même les vélos électriques.
Reste à savoir si une telle information peut influencer les choix des consommateurs. Selon une étude d’impact menée par le gouvernement, l’introduction de l’indice de réparabilité en 2021 avait donné lieu à une légère hausse des ventes des téléviseurs les mieux notés. De quoi augurer une certaine confiance des acheteurs envers ces dispositifs destinés à limiter le gaspillage des produits électroménagers. Anne-Charlotte Bonjean en est persuadée : « Ce type d’indice tire tout le monde vers le haut ».
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