L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est un acte médical qui consiste à provoquer un avortement à la demande d’une femme enceinte qui ne veut pas poursuivre sa grossesse hors raisons de santé. Il est à distinguer de l’avortement spontané ou fausse couche qui est une interruption non désirée de la gestation. Il se distingue aussi de l’interruption médicale de grossesse (IMG) pratiquée s’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit atteint d’une maladie particulièrement grave et incurable au moment du diagnostic ou si la mère présente une pathologie qui peut mettre sa vie et celle de l’enfant à naître en danger. La législation concernant l’IVG diffère selon les pays. En 2024, 77 États, dont la France et les autres membres de l’Union européenne sauf la Pologne et Malte, autorisent l’avortement sans autre restriction que le délai de recours, période pendant laquelle la femme peut avorter, généralement exprimée en semaines d’aménorrhée (absence de règles). Ce délai est très variable : de 14 semaines en Espagne à 24 aux Pays-Bas. Il est de 16 semaines en France. Aux États-Unis, depuis que la Cour suprême a annulé, en 2022, l’arrêt fédéral Roe v. Wade qui garantissait depuis 1973 le droit d’avorter sur tout le territoire, chaque État est libre de déterminer sa propre politique sur l’accès à l’IVG. Quatorze États l’ont interdit ou ont restreint l’accès. lL droit à l’avortement est un des thèmes de l’élection présidentielle américaine entre Kamala Harris et Donald Trump. Des États ne permettent l’avortement qu’après autorisation médicale, comme la Pologne, ou sur justifications socio-économiques, comme le Royaume-Uni, l’Inde ou le Japon. Dans 41 pays, l’IVG n’est légal que pour motifs particuliers : grossesses issues d’un viol ou d’un inceste, ou problèmes médicaux pour la mère ou l’enfant. Dans 24 pays, l’avortement est strictement interdit, notamment en Égypte, en Irak, au Sénégal et aux Philippines. Quelle que soit la législation, le recours à l’avortement reste dans les mêmes proportions : 34 femmes sur 1 000 lorsque la loi l’autorise, 37 sur 1 000 lorsque la loi l’interdit. Au total, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 73 millions d’IVG ont lieu chaque année dans le monde – environ 3 grossesses sur 10 –, qu’ils soient légaux ou clandestins. Ces IVG clandestines, non sécurisées, causent entre 4,7 % et 13,2 % des décès maternels, particulièrement dans les régions en développement. En France, la dépénalisation de l’avortement et son encadrement légal datent de l’entrée en vigueur, en 1975, de la loi défendue par la ministre de la santé Simone Veil. Depuis, la législation et les méthodes médicales ont évolué. L’IVG médicamenteuse est désormais la méthode la plus utilisée devant l’IVG instrumentale ou chirurgicale. Le choix de la méthode détermine le délai de recours : 16 semaines d’aménorrhée pour la seconde option, 9 semaines pour la première. Sous cette condition, toute femme enceinte, y compris mineure, peut accéder à l’IVG, qui est pris en charge à 100 % par l’Assurance-maladie. La loi Vallaud-Belkacem de 2014 renforce encore ce droit en sanctionnant toute « entrave à une information neutre et fiable » et en supprimant la condition de « détresse avérée » que la loi de 1975 exigeait. Depuis le 8 mars 2024, la France est le premier pays au monde à avoir inscrit dans sa Constitution la liberté de recourir à l’IVG. Mais les associations féministes continuent de pointer les problèmes d’accès, notamment par manque de médecins et de structures. En 2022, 234 300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été enregistrées en France, soit 17 000 de plus qu’en 2021, le plus haut niveau atteint depuis 1990. L’IVG continue de faire l’objet d’un débat éthique entre les « pro choix » qui estiment que l’IVG est un droit fondamental et les « pro vie » qui défendent la dignité de la personne dès sa conception. Dans les textes magistériels et le catéchisme de l’Église catholique, l’IVG est tenu pour un « péché mortel » qui entraîne l’excommunication automatique.