ENQUÊTE - « Stupeur totale » à Emmaüs. Le mouvement créé par l’abbé Pierre fait des révélations fracassantes ce mercredi 17 juillet avec la publication d’un rapport évoquant des faits d’agressions sexuelles perpétrés par l’abbé. Selon La Croix, on y apprend qu’au sein des associations gérées par Emmaüs, le comportement inapproprié d’Henri Grouès, son nom civil, était connu.
Mais en juin 2023, ce sont des faits d’agressions sexuelles qui sont rapportés aux responsables du mouvement, 16 ans après la mort de son fondateur. D’après La Croix, une femme qui a souhaité rester anonyme, a relaté des « gestes graves » imposés par l’abbé Pierre à la fin des années 1970, alors qu’elle était mineure.
Emmaüs a alors confié une enquête au cabinet Egaé qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles. C’est ce rapport que le mouvement publie aujourd’hui et qui révèle le témoignage de sept femmes, victimes présumées du prêtre. Elles évoquent des faits qui auraient été commis entre la fin des années 1970 et 2005.
« Nos organisations saluent le courage des personnes qui ont témoigné et permis, par leur parole, de mettre au jour ces réalités, nous les croyons », écrivent Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre dans un communiqué commun.
« Ces révélations bouleversent nos structures »
Les faits relatés « peuvent s’apparenter à des agressions sexuelles ou du harcèlement sexuel », explique le rapport qui précise qu’ils « ont concerné des salariées, des volontaires et bénévoles de certaines de nos organisations membres, ou des jeunes femmes dans l’entourage personnel de l’abbé Pierre », entre « la fin des années 1970 et 2005 », soit deux ans avant la mort de l’abbé.
Par ailleurs, « plusieurs autres femmes ont subi des faits comparables, mais n’ont pas pu être entendues », est-il précisé. Un « dispositif de recueil de témoignages et d’accompagnement, strictement confidentiel », s’adressant aux personnes ayant été victime ou témoin de « comportements inacceptables » de la part de l’abbé Pierre, a été mis en place. Selon une source interne à Emmaüs, aucun signalement à la justice n’a été fait à ce stade.
« Ces révélations bouleversent nos structures », annonce Emmaüs, car « ces agissements changent profondément le regard que nous portons sur un homme connu avant tout pour son combat contre la pauvreté, la misère et l’exclusion ». La structure indique également lancer un appel à témoins et appelle à contacter [email protected] ou le 01 89 96 01 53.
L’Eglise catholique a pour sa part appris « avec douleur » les témoignages. Attendant de prendre connaissance du rapport publié, la Conférence des évêques de France « tient à assurer les personnes victimes de sa profonde compassion et de sa honte que de tels faits puissent être commis par un prêtre », souligne ce message publié peu après les révélations.
À voir également sur Le HuffPost :