Décembre se clôturait avec la fin de deux grands procès très médiatisés, celui de l’affaire des viols de Mazan et celui autour de l’assassinat de Samuel Paty, mais les caméras de télévision ne sont pas prêtes de quitter le devant des tribunaux. Dès ce lundi 6 janvier, jour de rentrée judiciaire, deux grands procès s’ouvrent à Paris.
D’abord, celui des six hommes jugés aux assises des mineurs pour l’attaque au hachoir visant « Charlie Hebdo » en 2020 – hasard du calendrier, c’est aussi cette semaine qu’auront lieu les commémorations des dix ans des attentats de « Charlie Hebdo » et de l’HyperCacher – mais aussi le procès, très attendu, de Nicolas Sarkozy pour soupçons de financement libyen de sa campagne électorale de 2007, celle qui lui a permis de devenir président de la République. D’autres grands procès sont attendus tout au long de l’année.
Stéphane Plaza, Gérard Depardieu… La vague MeToo se poursuit en justice
Dès la semaine prochaine, le jeudi 9 janvier, s’ouvrira le procès de l’animateur star de M6, Stéphane Plaza, accusé de violences sur deux anciennes compagnes. Une première audience devait avoir lieu en août dernier, mais l’agent immobilier le plus connu de France avait fait valoir une « altération de [sa] santé mentale ». Après expertise, il a été jugé, ce jeudi 2 janvier, « apte à comparaître », comme prévu, la semaine prochaine.
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Le 24 mars, c’est au tour de Gérard Depardieu de devoir comparaître devant la justice pour des faits d’agressions sexuelles contre deux femmes. Là encore, il s’agit d’un procès reporté : l’acteur n’avait pas pu se rendre le 28 octobre dernier au tribunal. Souhaitant être présent à l’audience, il avait demandé un renvoi qui a donc été fixé en mars prochain.
En fin d’année, c’est le procès en appel dans l’affaire des viols de Mazan qui est attendu. Sur les 51 coaccusés dans ce dossier, 17 ont décidé de faire appel la semaine dernière. Le procureur auprès de la cour d’appel de Nîmes a précisé que le procès aurait lieu dans les derniers mois de l’année 2025.
La victime, Gisèle Pelicot, n’a pas encore officialisé sa présence mais, à entendre ses dernières déclarations, elle semblait s’y préparer. Son ex-mari Dominique, qui l’a droguée et violée, a accepté sa peine et n’apparaîtra qu’en qualité de témoin.
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À noter que le 3 mars aura lieu une audience pour fixer les intérêts civils dans ce dossier tentaculaire.
Joël Le Scouarnec et Cédric Jubillar enfin jugés
Comme le procès en première instance des viols de Mazan était le rendez-vous judiciaire de l’année 2024, celui de l’année 2025 sera certainement le procès, très attendu, de l’ex-chirurgien Joël Le Scouarnec. Ce dernier est accusé de viols et d’agressions sexuelles sur près de 300 victimes. L’effet sera donc inversé du procès des viols de Mazan : l’accusé fera face à des dizaines de victimes chaque jour des débats qui vont s’étendre du 24 février au 20 juin.
Une autre affaire ultra-médiatisée devrait connaître une première étape judiciaire en 2025 : pour le moment prévu à l’automne, peut-être dès septembre, le procès de Cédric Jubillar, accusé de la disparition et du meurtre présumé, en décembre 2020, de son épouse Delphine, devrait s’étendre sur plusieurs semaines. Ce fait divers, dans lequel aucun corps n’a été retrouvé, aucun aveu clair n’a été tiré et aucun témoin n’a permis de lever le mystère, reste l’un des plus grands dossiers criminels de ces dernières années.
Du 24 au 28 mars, aura par ailleurs le procès de Mounir Boutaa, jugé pour le meurtre de son ex-compagne Chahinez Daoud. Cette dernière avait été tuée alors même qu’elle avait porté plainte à plusieurs reprises contre son ancien compagnon. Le procès risque d’être aussi celui des dysfonctionnements de la police et de la justice françaises.
Le 10 juillet, quatre hommes seront par ailleurs jugés à Paris après une plainte de Brigitte Macron pour un cyberharcèlement sexiste.
Plusieurs procès liés à des actes terroristes
Outre le procès de l’attaque de 2020 visant « Charlie Hebdo », les responsables de plusieurs actes terroristes seront jugés cette année. À commencer par Brahim Aouissaoui, accusé d’avoir perpétré l’attentat dans la basilique de Nice en 2020. Il comparaîtra devant une cour d’assises spéciale du 10 au 28 février.
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Du 26 mai au 20 juin se déroulera également le procès en appel de l'attentat de Magnanville, ce double assassinat d’un couple de fonctionnaires de police qui avait eu lieu le 13 juin 2016.
Autre dossier terroriste jugé : Mehdi Nemmouche, l’auteur condamné de l’attentat du musée juif de Bruxelles, comparaîtra du 17 février au 21 mars pour avoir séquestré et torturé en Syrie plusieurs otages occidentaux, dont quatre journalistes français, Nicolas Hénin, Pierre Torres, Édouard Élias et Didier François.
Crash du vol Paris-Rio, braquage de Kim Kardashian… Ces autres dossiers attendus
De nombreuses affaires liées au harcèlement scolaire seront aussi jugées cette année. Le 29 janvier, les cinq adolescentes reconnues coupables de l’agression d’une collégienne à Sochaux en mars 2024 connaîtront ainsi leur peine. Le 10 mars débutera le procès pour harcèlement moral de l’enseignante d’Evaëlle, qui s’est suicidée en 2019.
Autre affaire, médiatisée et attendue : le procès en appel d'Airbus et Air France pour « homicides involontaires » dans l’affaire du crash du Rio-Paris en 2009. Les audiences se dérouleront du 29 septembre au 27 novembre.
Mais les caméras seront sans doute plus nombreuses au procès le plus people de l’année : celui du braquage de Kim Kardashian en 2016. Douze personnes sont jugées du 28 avril au 23 mai devant la cour d'assises de Paris pour la séquestration de la star Kim Kardashian dans un discret hôtel particulier près de la place de la Madeleine lors de sa venue à Paris à l’automne 2016. Plus de six millions d’euros avaient été volés. Une longue enquête avait permis l’arrestation de véritables « papys braqueurs » avec l’implication de trois voleurs déjà condamnés dans les années 1980 : « Omar le vieux », 69 ans, Didier Dubreucq dit « Yeux bleus », 70 ans, et Pierre Bouianere, 81 ans.