Bulletin archéologique des Écoles françaises
à l’étranger
Grèce | 2023
Dikili Tash (2022)
Pascal Darcque, Haïdo Koukouli-Chryssanthaki, Dimitra Malamidou, Zoï
Tsirtsoni, Paul Bacoup et Nadezhda Todorova
Édition électronique
URL : https://journals.openedition.org/baefe/9743
DOI : 10.4000/baefe.9743
ISSN : 2732-687X
Éditeur
ResEFE
Référence électronique
Pascal Darcque, Haïdo Koukouli-Chryssanthaki, Dimitra Malamidou, Zoï Tsirtsoni, Paul Bacoup et
Nadezhda Todorova, « Dikili Tash (2022) » [notice archéologique], Bulletin archéologique des Écoles
françaises à l’étranger [En ligne], Grèce, mis en ligne le 10 avril 2023, consulté le 08 octobre 2023. URL :
http://journals.openedition.org/baefe/9743 ; DOI : https://doi.org/10.4000/baefe.9743
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Dikili Tash (2022)
Dikili Tash (2022)
Pascal Darcque, Haïdo Koukouli-Chryssanthaki, Dimitra Malamidou, Zoï
Tsirtsoni, Paul Bacoup et Nadezhda Todorova
NOTE DE L’AUTEUR
Autorité nationale présente : Éphorie des Antiquités de Kavala-Thasos
Numéro de mission : E02
Composition de l’équipe de terrain : Responsable de secteur : Paul Bacoup (docteur
université Paris 1). Archéologues et étudiants : Nikolay Aleksandrov (MA, université de
Sofia), Fabien Balestra (MA, contractuel, France), Nenna Chatzithéodoridou (L4,
université de Volos), Shana Dehédin (L2, université Paris 1), Argyris Fassoulas (docteur
université Paris 1, post‑doc université de Thessalonique), Camille Garnault (L2,
université Paris 1), Sarah Georgel-Debedde (doctorante université Paris 1), Élefthéria
Gérasimidou (MA, contractuelle, Grèce), Théodoros Iosifidis (étudiant M2, université de
Thessalonique), Evi Kourti (diplômée université de Thessalonique, inscrite en M1 à
Paris 1), Valentine Martin (doctorante université Paris 1), Vanya Petrova (chercheure à
l’Institut archéologique de Sofia), Sandra Prévost-Dermarkar (enseignante dans le
secondaire), Ioannis Soukantos (doctorant université de Volos, contractuel), Nadezhda
Todorova (MCF, université de Sofia), Cloé Vibert (L3, université Paris 1). Restaurationconservation : Ash Dupuis (étudiant M1, Haute Ecole ARC, Neuchâtel, Suisse), Évangélia
Goudakou (contractuelle, Grèce). Topographie : Lionel Fadin (ingénieur EFA), Nicolas
Morian (stagiaire de l’Ecole supérieure des géomètres et topographes du Mans).
Flottation et traitement des restes végétaux : sous la direction de Soultana Maria Valamoti
(professeure, université de Thessalonique), Clémence Pagnoux (MCF, Museum national
d’histoire naturelle), Éléni Chrysovergi (étudiante M1, université de Thessalonique),
Anastasis Koubouris (diplômé université d’Athènes), Fotis Konstantinakis (étudiant L3,
université de Thessalonique), Alexandra Fakiri, Katérina Lagana (diplômées université
de Thessalonique), Sophia Phirtikiadou (étudiante L2, université de Thessalonique).
Intendance et logistique : Vassilis Karavélidis (EFA) et Michalis Karavélidis (ministère grec
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de la Culture). Ouvrière : Christina Rizidou. Bénévoles : Sophia Bachtsevani, Andréas et
Christina Darcque. Représentante de l’éphorie de Kavala : Maria Arambatzi.
Partenariats institutionnels :
– UMR 7041, Archéologies et Sciences de l’Antiquité, Nanterre.
Organismes financeurs : Les fouilles de 2022 ont été conduites avec le soutien de
l’École française d’Athènes (EFA), du Ministère français de l’Europe et des Affaires
étrangères, de la Fondation Simone et Cino Del Duca – Institut de France (Grand Prix
d’Archéologie 2020) et de l’Institute for Aegean Prehistory (INSTAP).
Établissements porteurs de l’opération :
– Société archéologique d’Athènes
– École française d’Athènes
Remerciements : Nous remercions l’éphorie des Antiquités de Kavala-Thasos pour toutes les
facilités accordées.
Données scientifiques produites :
Bordereau de versement aux archives : V2022009
Chroniques de l’EFA :
Dikili Tash 2022
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Durant les deux premières campagnes de ce programme (2019 et 2021), nous avons
travaillé dans deux secteurs, le secteur 7 au sommet du tell (zone explorée déjà
en 2008-2010, dans la continuité des opérations réalisées dans le cadre du
1er programme durant les années 1970) et le secteur 9, nouveau secteur implanté sur le
versant Nord du tell1. Ayant atteint nos objectifs dans le secteur 7 et conformément à
notre engagement, nous avons consacré toutes nos forces en 2022 sur le secteur 9. Plus
de trente‑cinq personnes au total, archéologues, étudiants et ouvriers, venant de
France, de Grèce et de Bulgarie, ont participé aux opérations. Tout le mobilier exhumé
a été nettoyé, trié, enregistré, rangé et de nombreux objets restaurés, dessinés et
photographiés.
2
Rappelons que la fouille du secteur 9 a pour objectif de mettre au jour et étudier les
niveaux successifs du Néolithique, entre le 5e et le 7e millénaire av. J.‑C., mis en
évidence dans la carotte C32. La fouille se trouve encore dans les couches supérieures et
n’a sans doute pas atteint de niveaux antérieurs à 4800 av. J.‑C., si l’on en juge par le
mobilier, qui appartient à des types plus ou moins communs du Néolithique Récent II
(ca. 4800-4250 av. J.‑C.) et du Néolithique Final (ca. 4250‑3700 av. J.‑C.). Ces niveaux sont
recouverts ou perturbés, selon les endroits, par des épisodes postérieurs : restes en
place de différentes phases de l’âge du Bronze (4e‑2e millénaire av. J.‑C.), sous la forme
de fosses et de structures de cuisson, mais aussi dépôts secondaires de colluvions. Nous
présentons ci‑dessous les principaux vestiges mis au jour en 2022 (fig. 1‑2). Leur
position stratigraphique relative n’est pas complètement assurée à l’échelle de tout le
secteur (13 × 13 m), car aucun niveau n’a pu être observé sur la totalité de la surface
fouillée. En outre, les vestiges successifs se trouvent plus souvent juxtaposés que
véritablement superposés, ce qui laisse persister quelques incertitudes. Malgré le
fractionnement extrême du terrain – près de 270 unités stratigraphiques ont été
ouvertes –, quelques ensembles remarquables ont été mis en évidence. Une vingtaine
d’échantillons représentatifs des différents contextes ont été sélectionnés pour
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Grèce
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datation 14C. Leurs résultats devraient permettre de préciser davantage la chronologie
des événements observés et confirmer éventuellement les corrélations proposées3.
Fig. 1. Vue d’ensemble du secteur 9, vers le Nord.
© EFA/N. Morian. N1064-02-106
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Fig. 2. Plan d’ensemble des principaux vestiges du secteur 9.
© EFA/F. Balestra.
La maison 9‑A
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Dans le quart Sud‑Ouest du secteur, on a poursuivi le nettoyage et le démontage de la
couche de destruction (9‑013/9‑027) apparue dès 20194. De nombreux éléments brûlés
recouvrent une couche jaunâtre (locus 9‑055), qui se trouve généralement entre 61,27
et 61,40 m/mer et représente le sol d’un édifice, appelé maison 9‑A (fig. 3). Son plan ne
nous est pas connu, car aucun mur n’est conservé en place. Sol et couche de destruction
ont été percés de nombreuses fosses (voir infra) ; ils ont également subi de nombreuses
détériorations dues au colluvionnement. Parmi les restes architecturaux conservés, on
a reconnu de nombreux fragments de four (fragments de trois niveaux de sole, avec et
sans renouvellement du cailloutis), appartenant sans doute au locus 9‑031, vu et
démonté déjà en partie en 20215. On a reconnu également des fragments de murs, ainsi
que d’un vase‑silo. Des vases de stockage en terre cuite reposaient directement sur le
sol de la maison, parmi lesquels la jarre 9456‑001, brisée en deux grosses parties
(n° ‑001 à 61,63 et n° ‑002 à 61,56 m/mer, fig. 4), qui ont recollé avec des fragments
prélevés dans la même zone en 2021 (fig. 5‑6). Avec son diamètre de 70 cm pour une
hauteur estimée d’au moins 1 m, c’est l’une des plus grandes jarres connues à ce jour à
Dikili Tash : légèrement plus grande que la « jarre à vin » de la Maison 1 du secteur 66,
égale à la jarre incisée de la Maison 37, avec laquelle elle présente le plus de similitudes
morphologiques (notamment l’absence d’anses, étonnante pour des vases de telles
dimensions). La position relative des fragments de la jarre par rapport aux vestiges du
four 9‑031 (soubassement entre 61,68 et 61,72 m/mer) indique clairement que ce
dernier se trouvait au‑dessus de la jarre, ce qui confirmerait l’hypothèse d’un bâtiment
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à étage ou mezzanine. D’autres vases fragmentés, ainsi que de l’outillage de mouture,
font partie du mobilier de cet édifice, assigné au NR II (ca. 4800‑4250 av. J.‑C.).
Fig. 3. Les vestiges de la maison 9‑A, vue zénithale vers le Nord.
© EFA/F. Balestra, N. Morian. N1065-10-062
Fig. 4. Fragments de la jarre 9456‑001 écrasés sur le sol de la maison 9‑A.
© EFA/P. Bacoup. N1064-01-187
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Fig. 5. La jarre 9456-001 en cours de restauration.
© EFA/P. Darcque. N1064-03-182
Fig. 6. La jarre 9456‑001 restaurée ; NR II.
© EFA/E. Goudakou.
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Les fosses perçant la maison 9‑A
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Plusieurs types d’aménagements ou de perturbations ont gravement affecté la zone de
la maison 9‑A. Ce sont des fosses peut‑être destinées au stockage ou des fosses associées
à l’installation de poteau. Certaines percent clairement la couche de destruction, mais
d’autres ne sont apparues que lorsqu’on se rapprochait du sol, de telle sorte qu’on peut
se demander si elles ne seraient pas associées au fonctionnement de la maison. Il y a
parfois des recoupements entre elles, mais il n’est pas possible à ce stade de construire
une chronologie relative d’ensemble.
5
La fosse 9‑020, au centre de la zone, entamée déjà en 2021 (sommet vers 61,70 m/mer)8,
a livré, sous un sédiment gris brun meuble, deux couches successives d’une matière
blanche, qui s’apparente aux « enduits marneux » attestés dans certaines fosses du
secteur 69. La couche d’enduit inférieure tapissait la fosse en remontant légèrement sur
les bords, formant ainsi une sorte de petite cuvette. L’absence totale de mobilier
(hormis quelques ossements dans la partie supérieure) nous empêche de la dater
directement, mais les parallèles du secteur 6 suggèrent clairement une date au début
du Bronze Ancien (ca. 3200-3000 av. J.‑C.).
6
La plupart des autres fosses présentent un remplissage constitué d’un sédiment
hétérogène avec tessons, ossements et fragments de terre à bâtir. Un fragment de crâne
humain et des fragments décorés d’un silo en terre crue faisaient partie du remplissage
de la fosse 9‑074, près de la bordure Est de la zone. Dans les fosses 9‑046, 9‑059 et 9‑071,
on a mis en évidence des zones de terre compactée, servant sans doute à caler les
poteaux (plan fig. 2 et fig. 3, en haut à droite).
La maison 9‑B
7
La maison 9‑A surmonte en partie les vestiges d’un autre édifice, appelé maison 9‑B, qui
n’aurait pas subi d’incendie, car on n’y rencontre pas de fragments de terre à bâtir
brûlés. Il est délimité du côté Est par une tranchée de fondation (9‑140), connue sur
3,20 m de long et 0,55‑0,60 m de large (plan fig. 2 et fig. 7‑8). Quatre trous de poteau,
d’un diamètre compris entre 0,14 et 0,20 m, sont creusés au fond de cette tranchée
(60,16‑60,19 m/mer). Leur espacement indique plutôt un mode de construction par
clayonnage, et non en poteaux jointifs.
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Fig. 7. Maison 9‑B : la tranchée de fondation 9‑140 au centre du cliché, vue zénithale vers le Nord.
© EFA/F. Balestra, N. Morian. N1065-34-051
Fig. 8. Maison 9‑B : la tranchée de fondation 9‑140, vers l’Est.
© EFA/P. Bacoup. N1064-01-511
8
Le sol de l’édifice (9‑129), de couleur jaunâtre, est constitué d’un sédiment limoneux et
recouvert d’une fine couche argileuse brune ; il se trouve aux environs de 60,40 m/mer
et s’étend sur près de 4 m d’Est en Ouest et 2,50 m du Nord au Sud. À proximité de la
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tranchée de fondation 9‑140, un radier de pierres (9‑127) s’enfonce dans le sol sur
environ 2,30 × 0,75 m (fig. 9 et plan fig. 2). Une quinzaine de fragments de terre à bâtir
se trouvant sur le radier pourraient provenir de la bordure d’une plate‑forme.
Fig. 9. Maison 9‑B : le sol 9‑129 et le radier de pierres 9‑127, vers le Nord.
© EFA/P. Bacoup. N1064-01-444
9
Les locus 9‑107 (fragments de sole de four/foyer plus ou moins en place dans le carré
316.185) et 9‑105 (amas de fragments de silo dans le carré 317.183) se trouvent
au‑dessus du sol 9‑129 et du radier 9‑127, mais à une altitude légèrement supérieure
(60,59/60,50 m/mer pour le premier, 60,56/60,48 pour le second) ; ils pourraient se
trouver à l’origine à un étage ou mezzanine, à moins qu’il ne s’agisse de vestiges d’un
niveau postérieur (fig. 10‑11). Le four/foyer 9‑107 présente deux états de soles
superposés, sans recharge de soubassement. La zone rubéfiée oblongue visible
immédiatement au Nord aux environs de 60,40 m/mer et les restes tous proches d’une
possible plate‑forme (locus 9‑158 ; supra, fig. 2) indiqueraient, en revanche,
l’emplacement d’une structure de cuisson qui irait avec le sol 9‑129, aujourd’hui
perdue. En effet, l’ensemble est coupé à cet endroit par le creusement d’une grande
structure de combustion, 9‑128, assigné au Bronze Ancien, auquel s’associe
probablement la zone de cendres voisine 9‑153 (voir infra).
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Fig. 10. Les fragments du four/foyer 9‑107, vers le Sud.
© EFA/P. Bacoup. N1064-01-114
Fig. 11. Maison 9‑B : le sol 9‑129 et, au sommet de la berme, des fragments du /foyer 9‑107,
vers l’Est. Le sol est percé par les trous de poteau 9‑135 à 9‑138.
© EFA/P. Bacoup. N1064-01-433
10
Un seul fragment céramique (9577‑001, base d’un pot à décor noir‑sur-rouge) est
associé au four/foyer 9‑107 : il gisait parmi les fragments de la sole au même niveau que
le soubassement et pourrait en faire partie. En revanche, le dégagement du sol et du
radier a livré un mobilier abondant (fig. 11‑12), qui semblait tantôt posé dessus (ex.
meule 9593‑017), tantôt brisé et dissocié comme s’il était tombé d’une faible hauteur,
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par exemple une plate-forme. L’on retrouve, entre autres, des parties de deux jarres
globulaires à col, le support à décor incisé 9593‑012 (fig. 13), la « figurine » zoomorphe
de grand format10 9593‑013 ( fig. 14). Tous les objets datent du NR II (ca. 4800‑4250
av. J.‑C.). Quelques autres objets gisaient un peu plus à l’Est, à l’endroit où le radier et le
sol, mais aussi la tranchée de fondation 9‑140, s’interrompent (emplacement d’une
ouverture ?) : ils comprennent deux plats creux partiellement conservés et une cheville
osseuse de capridé.
Fig. 12. Maison 9‑B : le mobilier en place sur le radier 9‑127 et sur le sol 9‑129, vers le Nord-Ouest.
© EFA/P. Bacoup. N1064-01-459
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Fig. 13. Le support à décor incisé 9593‑012 ; NR II.
© EFA/V. Petrova, R. Douaud. 65920
Fig. 14. Fragment de « figurine » zoomorphe de grand format 9593‑013 ; NR II.
© EFA/P. Darcque. N1064-04-222
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Le démontage du radier 9‑127 a livré aussi deux autres artefacts particulièrement
intéressants : il s’agit de deux fragments de canines de sanglier débitées pour
constituer la préforme de futures appliques (9629‑002 et 9629‑003 : fig. 15). Cela
représenterait l’un des chaînons manquants entre la dent brute et l’applique non
encore percée, qui viendrait compléter la chaîne opératoire si bien observée dans la
Maison 1 du secteur 6 lors des opérations du troisième programme11. La face interne
des deux fragments comporte des traces d’outil ayant servi à débiter la pièce à partir de
la canine, tandis que les longs côtés de la pièce 9629‑002 ne sont pas encore régularisés.
Ces pièces pourraient avoir été mises au rebut, car elles ne reposent pas, à proprement
parler, sur le sol.
Fig. 15. Maison 9‑B : préforme d’éléments de parure en dent de sanglier, 9629‑003.
© EFA/P. Darcque. N1064-04-066
12
La découverte la plus inattendue dans cette maison est celle d’un squelette quasicomplet, mais pas observé en connexion, d’un fœtus, âgé de 25‑26 semaines, soit un peu
plus de 6 mois. Il gisait sur le sol 9‑129, au Nord-Ouest de la zone, recouvert de
morceaux de terre à bâtir plutôt informes (fig. 16), représentant probablement les
restes d’un récipient ou la couverture d’un contenant en matière organique (bois,
vannerie ou tissu).
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Fig. 16. Maison 9‑B : les ossements du squelette 9593-001 associés aux fragments de terre à bâtir
9593‑002.
© EFA/P. Bacoup. N1064-01-421
13
Les ossements prélevés à la main sur le terrain ont permis un premier remontage et
une identification des ossements relativement assurée. La flottation des sédiments et le
nettoyage très minutieux des fragments de terre à bâtir associés ont permis de collecter
encore plusieurs ossements de très petites dimensions (phalanges, vertèbres), qui sont
venus s’ajouter au premier groupe, et un nouveau remontage a été effectué (fig. 17). Ce
dernier remontage a fait l’objet d’un examen direct par Sévi Triantaphyllou,
professeure à l’université de Thessalonique, qui a déterminé l’âge du fœtus. Une étude
approfondie sera effectuée prochainement, ainsi que des analyses (ADN ancien,
isotopes).
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Dikili Tash (2022)
Fig. 17. Le squelette de fœtus 9593‑001.
© EFA/P. Darcque. N1064-04-163
14
Il s’agit d’une découverte significative. En effet, les squelettes d’enfants mort‑nés à
terme, a fortiori de fœtus, sont relativement rares sur les sites néolithiques des Balkans
et du monde égéen. De plus, il s’agit généralement de véritables tombes, les défunts
étant déposés dans des fosses ou dans des vases ; on peut citer les exemples de
Mavropigi en Macédoine occidentale12 et Kovachevo dans la moyenne vallée du
Strymon/Struma13, tous les deux datés à la fin 7e‑début 6e millénaire av. J.‑C., ou celui
de la grotte de Haramiiska dans les Rhodopes14, daté à la fin 5e‑début 4e millénaire
av. J.‑C. Les enterrements de fœtus sont également attestés à l’époque historique, par
exemple à Astypaléa dans le Dodécanèse, où l’on a découvert un très grand cimetière de
2750 sépultures en jarre d’enfants de moins de deux ans s’échelonnant sur huit siècles
(750 av. J.‑C.‑Ier s. ap. J.‑C.)15. Sur la même île d’Astypaléa, des fouilles plus récentes ont
aussi mis au jour un rare groupe de sépultures d’enfants et de fœtus (certains âgés de
moins de 5 mois) datant du tout début du Bronze Ancien (fin 4e millénaire av. J.‑C.)16.
15
Dans le cas du squelette 9593‑001, il ne s’agit pas d’une véritable tombe creusée dans le
sol, mais d’un simple dépôt effectué sur le sol même de la maison, ou dans un contenant
périssable, et peut‑être scellé par une épaisseur de terre à bâtir. Alors que l’on ignore
encore tout des pratiques funéraires des habitants de Dikili Tash au Néolithique et à
l’âge du Bronze, ce squelette apporte un témoignage émouvant sur le traitement d’un
fœtus décédé, traitement certes minimal, mais conservant le petit défunt dans la
communauté familiale.
16
Les vestiges de la maison 9‑B se trouvent, en quelques points, superposés à des
éléments qui pourraient témoigner soit d’un état ancien de la maison, soit d’un niveau
antérieur : du Sud vers le Nord, le sol 9‑156 (60,45 m/mer) dans le carré 316.181, le sol
9‑145 (60,30 m/mer) dans le carré 318.183, et ce qui pourrait être le soubassement d’un
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Dikili Tash (2022)
four/foyer, 9‑170 (60,11 m/mer) dans les carrés 318.186‑187. Ce dernier et la zone qui
l’entoure passent clairement au‑dessus du locus 9‑160 (infra) et, par conséquent, se
trouvent dans la même position stratigraphique relative que le sol 9‑104.
Le niveau du sol 9‑104 et la couche de destruction
9‑160/ 9‑161/9‑167
17
Immédiatement à l’Est des maisons 9‑A et 9‑B, la fouille a mis au jour une couche jaune
(9‑104, entre 60,30 et 60,21 m/mer), sur laquelle reposaient quelques pierres et vases
brisés, ainsi que de l’outillage taillé (fig. 18 et plan fig. 2). Les vases sont pour la
plupart fragmentaires, à l’exception du support à décor cannelé 9500‑009 (fig. 19), qui
est complet. Tous doivent être datés au NR II –même si le décor du support 9500‑009 n’a
pas pour l’instant de parallèles connus, ni à Dikili Tash, ni ailleurs.
Fig. 18. Le sol 9‑104, vers le Nord ; les fragments à plat en haut du cliché sont ceux du support
9500‑009.
© EFA/F. Balestra, N. Morian. N1065-19-043
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Fig. 19. Le support à décor cannelé 9500‑009 ; NR II.
© EFA/P. Darcque. N1064-04-218
18
La surface en question est percée par deux alignements parallèles de trous de poteau
(9‑124, 9‑120 et 9‑126, d’une part ; 9‑035, 9‑119, 9‑142, 9‑078 et 9‑085, d’autre part : plan
fig. 2), dont la plupart n’ont pas livré d’éléments brûlés. Ces alignements, distants l’un
de l’autre d’environ 1,00‑1,20 m, apparaissent perpendiculaires à trois autres trous de
poteau, dans les carrés 317-318.181-183 (locus 9‑113, 9‑114 et 9‑115, dont le point de
départ se situe un peu plus haut (vers 60,48 m). Ces derniers sont surmontés d’une
bande de terre (locus 9‑131, sommet à 60,70‑60,63 m/mer), elle‑même percée de petits
trous de poteau ou de perche, qui épouse parfaitement l’orientation et la position
générale de la tranchée 9‑140, et qui semble alors appartenir à un édifice légèrement
postérieur à la maison 9‑B (peut‑être intermédiaire entre celle‑ci et la maison 9‑A). Si le
rapprochement entre les deux groupes des trous de poteaux est réel et pas juste une
coïncidence, cette succession de vestiges constituerait un terminus ante quem à la fois
pour le creusement de trous (à partir d’une surface supérieure à 9‑104, qui ne serait pas
conservée) et pour le sol 9‑104 lui‑même. L’absence de restes architecturaux
indiquerait par ailleurs que ce dernier appartient à un espace extérieur.
19
Il n’est pas certain que les trous de poteaux dont il est question ici soient
contemporains et/ou fonctionnent avec ceux qui percent le sol 9‑129 de la maison 9‑B
(plan fig. 2 : locus 9‑103 et 9‑135 à 9‑138, et supra, fig. 11 et 12). L’hypsométrie générale
l’autorise et le trou 9‑103 paraît parfaitement aligné avec la série 9‑124, 9‑120 et 9‑126 ;
mais les quatre autres, plus petits, semblent former un groupe à part.
20
La couche sur laquelle s’établit la surface de sol 9‑104 surmonte directement la couche
de destruction 9‑161, amas de terre à bâtir brûlée (fig. 20, au premier plan). À peine
entamée, sa fouille a déjà livré quelques objets datant du NR II, dont le pot à col décoré
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au graphite 9620‑025 (fig. 21)17. Certains objets, comme la jarre 9500‑006 (fig. 22),
reposent sur la surface de 9‑161 tout en émergeant de la surface 9‑104. L’amas 9‑161
doit être associé à un autre amas (9‑160), situé à quelque distance au Nord‑Ouest
(fig. 20, au second plan), ainsi, peut‑être, qu’à l’amas 9‑167, un peu plus loin dans la
même direction (carrés 313-315.185-187). Ce dernier était recouvert d’un sédiment
jaune compact, comportant localement des inclusions de charbon et de terre à bâtir.
Une concentration de coquilles le surmontait, et le perçait localement, dans le carré
314.186 (vers 60,30 m/mer).
Fig. 20. Les amas de terre à bâtir brûlés 9‑160 et 9‑161, vers le Nord ; l’amas 9‑161 est coupé par la
fosse 9‑036 remplie de pierres.
© EFA/N. Morian. N1064-02-132
21
Au Nord de l’amas 9‑160, la fosse 9‑159 (sommet à 60,04-60,23 m/mer) a livré surtout
des ossements, pour la plupart calcinés. Dans le matériel céramique, on a identifié des
tessons du NR II avancé et, peut‑être, du Néolithique Final.
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Dikili Tash (2022)
Fig. 21. Le pot à col à décor peint au graphite 9620‑025 ; NR II.
© EFA/P. Darcque. N1064-04-179
Fig. 22. La jarre 9500‑006.
© EFA/E. Goudakou. N1064-04-246
22
On retrouve ce sédiment jaune argileux compact sur quasiment toute la partie Nord du
secteur : il y sera appelé locus 9‑173 (plan fig. 2). Sa présence permettrait de raccorder,
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Grèce
19
Dikili Tash (2022)
de proche en proche, les deux séquences partielles – celle du N/NO et celle du SE – de
part et d’autre de la zone centrale perturbée.
Le niveau du sol 9‑173
23
Dans la partie Nord-Ouest du secteur, la fouille s’est enfoncée sous le niveau des
présumées colluvions pauvres en vestiges architecturaux et riches en mobilier vues
en 202118, en laissant un nouveau palier de 1 m de large le long des parois Ouest et
Nord. L’on a pu discerner quelques fosses, qui percent la couche sous-jacente jaune
argileuse compacte 9‑173 (sommet vers 60,16-59,98 m/mer), recouverte localement de
concentrations de cendres. Un mobilier fragmentaire abondant (céramiques, outillage
en pierre, coquilles perforées et non), datant exclusivement du NR II, se trouve en
surface mais aussi dans l’épaisseur de la couche. Les fosses qui percent ce niveau livrent
également un mobilier NR II, appartenant à une étape plus tardive.
24
Tout indique qu’on se trouve ici dans un espace ouvert. En témoigne l’absence quasitotale de vestiges architecturaux, en place ou tombés, à l’exception d’un probable
foyer, 9‑095, pratiquement au centre la zone Nord-Ouest (sommet à 59,85 m/mer ;
fig. 23). Seule la substructure en cailloutis a été vue en place dans une zone de
sédiment rubéfié, mais de nombreux fragments de sole érodés ont été collectés dans le
sédiment environnant, riche en inclusions de charbon, qui a livré, entre autres objets,
l’alène en cuivre 9464‑004 (fig. 24). La structure est bordée, du côté Nord et Est, par une
zone de sédiment très compact qui contient de grandes quantités de tessons et
ossements d’animaux (locus 9‑080 entre autres), confirmant l’utilisation de l’espace
comme aire de rejet. La relation avec les restes perturbés du four 9‑170, vu un peu plus
au Sud (supra, fin du § sur la maison 9‑B), n’est pas clairement établie.
Fig. 23. Zone Nord-Ouest : le foyer 9‑095, vers le Nord.
© EFA/P. Bacoup. N1064-01-312
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Dikili Tash (2022)
Fig. 24. Zone Nord-centre : l’alène en cuivre 9664‑004.
© EFA/P. Bacoup. N1064-01-227
25
Immédiatement au Nord, la fouille est descendue sous 9‑173 jusqu’à une profondeur de
59,20 m/mer, au sein d’une tranchée-pilote installée à cet endroit (dimensions 4 × 2 m ;
fig. 25 et plan fig. 2), sans rencontrer autre chose qu’un mobilier fragmentaire et très
abondant de même type et date que dans la zone Nord-Ouest. Aucune structure en
place n’a été vue, mais la présence de 25 fragments de sole épaisse à surface inférieure
érodée rappelle qu’on n’est pas loin du locus 9‑095. De nombreuses fosses et trous de
poteau y ont été mis en évidence, mais l’on n’y a pas rencontré d’autre niveau organisé,
hormis celui du locus 9‑169, à l’Est, en forte pente NE/SO (voir ci‑dessous). Sur le reste,
la fouille s’est arrêtée sur un sédiment brun‑gris verdâtre hétérogène.
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Dikili Tash (2022)
Fig. 25. Zone Nord‑centre : la tranchée‑pilote.
© EFA/N. Morian. N1064-02-115
26
Le locus 9‑169 est lui‑même un sédiment jaune compact, apparu entre les lignes 320‑322
vers 59,84‑59,78 m/mer. À cet endroit il se confond avec 9‑173, mais plonge ensuite vers
l’Ouest pour atteindre 59,54-59,39 m/mer dans la tranchée pilote. Il semblerait qu’on
soit en présence d’une zone en creux (fond d’une maison semi-souterraine ou véritable
cuvette) qui aurait servi de dépotoir. La situation sera davantage clarifiée avec la
poursuite de la fouille.
27
Le dégagement du locus 9‑173 à l’Est des lignes 321‑322 a livré, comme partout ailleurs,
quantité d’objets (céramiques, outillage en pierre et en terre cuite, parure), parmi
lesquels le petit pot globulaire à col et à tenons 9451‑004 (fig. 26). Ce dernier
représente une forme assez courante au NR II mature, déclinée en différents formats
dans les maisons du secteur 6 : petit19 et moyen, avec et sans décor20. La fouille n’est pas
descendue plus bas ici.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Grèce
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Dikili Tash (2022)
Fig. 26. Le petit pot globulaire à col et à tenons, 9451‑004.
© EFA/P. Darcque. N1064-04-193
L’extrémité Nord‑Est du secteur et les autres vestiges
postérieurs
28
Dans la zone Nord‑Est, le sédiment jaune compact 9‑173 est apparu sous une surface
située aux environs de 59,92 m/mer, sur laquelle gisaient des fragments de vases du
NR II, dont la jarre globulaire à col 9431‑005 (fig. 27). La surface en question (sol 9‑172,
aux environs de 59,79 m/mer), était surmontée à l’Est de deux amas de débris, 9‑042 et
9‑043 (fig. 28 et plan fig. 2). L’ensemble se trouve en position stratigraphique assurée
sous un niveau NR II en place (amas de débris 9‑012 et son sol 9‑022), démonté
en 202121.
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Grèce
23
Dikili Tash (2022)
Fig. 27. Col de la jarre 9431‑005 ; NR II.
© EFA/V. Petrova, R. Douaud. 65919
Fig. 28. Zone Nord‑Est : le sol 9‑172, les amas 9‑042 et 9‑043 coupés par la fosse 9‑044 et par le lit
de pierres 9‑040, vers le Nord.
© EFA/P. Bacoup. N1064-01-148
29
La nature des amas 9‑042 et 9‑043 nous interpelle : très compacts, ils sont composés
presque exclusivement de fragments de terre à bâtir (fragments surtout de mur pour le
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Grèce
24
Dikili Tash (2022)
premier, de sole de four pour le second), pris dans un sédiment rubéfié. Leurs contours
sont très nets, mais les fragments qui les composent paraissent fortement érodés,
probablement après leur mise en place à cet endroit. L’ensemble est coupé du côté
Ouest par les fosses 9‑044 et 9‑062 et du côté Est par le lit de pierres 9‑040, qui prolonge
vers le Nord le lit de pierres 9‑030/9‑024, vu et en grande partie démonté en 202122.
L’on serait amené à penser que l’effet d’érosion observé sur les amas 9‑042 et 9‑043
(contenus peut‑être à l’origine dans des fosses) est lié au colluvionnement qui a apporté
aussi les pierres – à moins qu’il ne s’agisse de restes d’un véritable ouvrage, avec les
amas de terre à bâtir placés ici pour renforcer les abords d’une structure en pierre.
Cette hypothèse devrait être confrontée aux résultats des futures analyses
micromorphologiques.
30
Les grandes fosses 9‑034 et 9‑036 (ca. 1,50 m de diamètre, sommets respectifs à 60,04 et
60,35 m/mer), dans la partie Est du secteur, étaient apparues et en partie vidées déjà
en 202123. La reprise des opérations cette année a montré qu’elles étaient plus
profondes qu’on ne l’avait pensé : 1 m pour 9‑034 (fig. 29), qui semble à présent
intégralement vidée, 0,80 m pour la 9‑036 (fig. 30), sans atteindre le fond. Le
remplissage est constitué dans les deux cas de pierres brutes et travaillées, prises dans
un sédiment meuble, dont plusieurs, notamment dans 9‑034, semblent se trouver en
position verticale contre la paroi. Dans le mobilier, on reconnaît des types
caractéristiques du Bronze Ancien II et III, tels le bol à lèvre en T 9381‑001,
caractéristique du BA III, c’est‑à‑dire des années après 2600, voire après 2300
av. J.‑C. (fig. 31)24. Le remblaiement des deux fosses pourrait témoigner du même
événement érosif qui a alimenté le lit de pierres 9‑024/9‑030/9‑040, depuis une position
originelle au Sud du secteur 9 ; cet événement daterait alors d’une phase avancée du
Bronze Ancien. Les différences entre les deux fosses, en particulier la présence de
nombreuses graines de céréales et de débris brûlés dans la fosse 9‑034, indiquerait que
l’on se trouve à cet endroit à proximité d’une couche de destruction en place.
Cependant, une autre interprétation est possible : les fosses auraient pu être remplies
de pierres et de mobilier, prélevés dans une couche de destruction voisine, avant tout
événement érosif. Cela expliquerait, entre autres, la présence, dans la fosse 9‑034, des
graines carbonisées.
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Fig. 29. La fosse 9‑034 à moitié vidée, vers le Sud.
© EFA/P. Darcque. N1064-01-669
Fig. 30. La fosse 9‑036, vers le Sud‑Ouest.
© EFA/P. Darcque. N1064-01-672
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Fig. 31. Le bol 9381‑001 ; Bronze Ancien II‑III.
© EFA/S. Georgel, R. Douaud. 65918
31
Au centre du secteur, le locus 9‑128 se présente comme une zone ovale, d’environ 2 m
de diamètre, avec un sédiment brun rouge, sableux, homogène et compact (entre 59,91
et 60,19 m/mer), délimité par une bande étroite de sédiment meuble et
cendreux (fig. 32 et plan fig. 2). Près de la bordure Nord, il y des fragments de terre à
bâtir durcis. Il s’agirait donc de la fondation d’une installation de cuisson. Le mobilier le
plus récent livré par le sédiment brun rouge comprend une vingtaine de fragments du
Bronze Ancien (sans précision de phase).
Fig. 32. Le locus 9‑128, restes d’une installation de cuisson du Bronze Ancien, vers le Sud.
© EFA/N. Morian. N1064-02-125
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Dikili Tash (2022)
32
Cette installation de cuisson pourrait être en relation avec une grande zone cendreuse
(9‑153, entre 59,87 et 60,14 m/mer), non encore fouillée, située à 1 m à l’Est.
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NOTES
1. DARCQUE et al. 2020b, en particulier fig. 1 ; DARCQUE et al. 2022.
2. DARCQUE et al. 2020b, fig. 1 et fig. 27.
3. Datations en cours au Centre de datation par le radiocarbone, plate-forme du
laboratoire ArAr (UMR 5138).
4. DARCQUE et al. 2020b, § 33 ; DARCQUE et al. 2022, § 24.
5. DARCQUE et al. 2022, § 23.
6. Jarre 6288-001 : DARCQUE et al. 2020a, p. 279, fig. 6-75.
7. Jarre 610198-002 : DARCQUE et al. 2020a, p. 348, fig. 6-164.
8. Voir DARCQUE et al. 2022, § 26 et fig. 30.
9. DARCQUE et al. 2020a, p. 412-429, sp. fig. 6-231 (fosse 6-003), fig. 6-234 et 6-235
(fosse 6-008), fig. 6-242 (fosse 6-011), fig. 6-248 (fosse 6-030), fig. 6-259 (fosses 6-142 et
6-143).
10. L’étude de ces grandes « figurines » zoomorphes bicéphales invite à les interpréter
comme des supports ; voir VALLA et al., à paraître.
11.
et al. 2020a, p. 258-266. Voir précédemment DARCQUE et al. 2013, p. 434 ;
DARCQUE et al. 2014, p. 607-608 ; KOUKOULI-CHRYSSANTHAKI et al. 2016, p. 313-314.
DARCQUE
12. PAPATHANASIOU, RICHARDS 2009, p. 261 (T7a et T15) ;
p. 56-57.
KARAMITROU-MENTESSIDI
et al. 2015,
13. BACVAROV 2007, p. 193.
14. BORISLAVOV, VALCHANOVA 2017, p. 114.
15. M ICHALAKI-KOLLIA 2010, p. 170 : 9 % des bébés enterrés sont des fœtus dont l’âge est
compris entre 24 et 37 semaines.
16. VLACHOPOULOS 2021, p. 95-98.
17. Le meilleur parallèle vient du site de Sadievo, en Thrace septentrionale : TODOROVA
et al. 2003, p. 264, fig. 7 : 7. D’autres parallèles plus ou moins proches se trouvent à
Metchkur (TSIRTSONI 2014, p. 140, cat. nr. 241), Karanovo (SCHLOR 2005, Taf. 136 : 2, 11, 12)
et Dolnoslav (CHAPMAN, GAYDARSKA 2007, p. 42, fig. 2.14: 5). Tous les exemples viennent de
contextes assignés au Chalcolithique Récent (= NR II avancé dans la nomenclature de
Dikili).
18. Voir DARCQUE et al. 2022, § 28-29.
19. DARCQUE et al. 2020a, p. 267, fig. 6-51 (maison 1, n° 6516-001).
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20. DARCQUE et al. 2020a, p. 257, fig. 6-31 (maison 1, n° 6619-001) ; p. 380, fig. 6-195d et
6-197b, et p. 383, fig. 6-201d (maison 4, respectivement n° 611128-003, 611124-001,
611040-002).
21. DARCQUE et al. 2022, § 39.
22. DARCQUE et al. 2022, § 32.
23. DARCQUE et al. 2022, § 34.
24. Voir par exemple à Sitagroi, phase Vb : SHERRATT 1986, fig. 13.26: 9-12 ; à Galabovo,
horizon IV et suivant : ILIEVA 2021, fig. 3 : 19, 20.
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Année de l’opération : 2022
AUTEURS
PASCAL DARCQUE
CNRS, ArScAn UMR 7041
HAÏDO KOUKOULI-CHRYSSANTHAKI
éphore émérite, Kavala
DIMITRA MALAMIDOU
Éphorie des Antiquités de Serrès
ZOÏ TSIRTSONI
CNRS, ArScAn UMR 7041
PAUL BACOUP
université de Paris 1
NADEZHDA TODOROVA
université St. Kliment Ohridski (Sofia, Bulgarie)
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Dikili Tash (2022)
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PASCAL DARCQUE
CNRS, ArScAn UMR 7041
HAÏDO KOUKOULI-CHRYSSANTHAKI
éphore émérite, Kavala
DIMITRA MALAMIDOU
Éphorie des Antiquités de Serrès
ZOÏ TSIRTSONI
CNRS, ArScAn UMR 7041
Bulletin archéologique des Écoles françaises à l’étranger , Grèce
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