ARTICLE ORIGINAL
TUBERCULOSE EXTRA GANGLIONNAIRE
DE LA TÊTE ET DU COU
E. GASSAB, S. KEDOUS, A. BERKAOUI, N. SAYEH, K. HARRATHI, J. KOUBAA, A. GASSAB
SERVICE ORL ET CHIRURGIE CERVICO FACIALE. EPS FATTOUMA BOURGUIBA. MONASTIR
RESUME
Les localisations ORL extra ganglionnaires de la tuberculose sont peu communes. La symptomatologie clinique est trompeuse, posant ainsi le problème de diagnostic différentiel avec la pathologie tumorale. Nous rapportons 12 cas de localisations extra ganglionnaires de tuberculose, colligés au service ORL de lʼEPS Fattouma Bourguiba de Monastir entre
1995 et 2009. Lʼâge moyen de nos patients est de 38 ans. Lʼétude topographique a montré 3 localisations laryngées, 3
au niveau des glandes salivaires, 2 amygdaliennes, 2 rhinopharyngées, 2 rhino sinusiennes. Le diagnostic était anatomopathologique dans tous les cas. Tous nos patients ont reçu un traitement antituberculeux avec une bonne évolution.
Mots-clés : Tuberculose, amygdale, rhinopharynx, larynx, glandes salivaires.
SUMMARY
Objective : ENT extra-nodal localisation of tuberculosis is an uncommon condition. Clinical symptomatology is misleading, so having the problem of differential diagnosis with tumoral disease. We report 12 cases of extra-nodal localisations
of tuberculosis treated in ENT department of the Fattouma Bourguiba hospital of Monastir between 1995 and 2009. The
mean patients age is 38 years. Topographic analysis shows 3 laryngeal localisations, 3 on the salivary glands, 2 tonsillar,
2 on the nasopharynx and 2 rhinosinusal. The diagnosis was in all cases histo-pathological. All our patients received an
antitubercular treatment with favorable evolution.
Keywords : Tuberculosis, larynx, nasopharynx, salivary glands, tonsil
INTRODUCTION
La tuberculose est une maladie infectieuse spécifique
causée par une mycobactérie: le bacille de Koch. Cʼest
une affection qui sévit encore dans notre pays à lʼétat
endémique, la forme pulmonaire est de loin la plus fréquente ; les formes extra pulmonaires représentent 15% ;
son incidence en ORL est une éventualité relativement
rare, et si la forme ganglionnaire cervicale est la plus rencontrée dʼautres localisations plus rares peuvent se voir.
Le but de notre travail est de décrire ces différentes localisations, dʼexposer les formes cliniques notamment les
formes pseudo tumorales et dʼinsister sur lʼintérêt de
lʼexamen anatomopathologique dans cette pathologie.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Notre étude rétrospective a porté sur 12 cas de tuberculose extra ganglionnaire parmi 209 cas de tuberculose de
la tête et du cou ( 5,7 %) colligés au service ORL de lʼEPS
Fattouma Bourguiba de Monastir sur une période de 14
ans (1995-2009). Nos patients étaient repartis en 7
hommes et 5 femmes, la moyenne dʼâge était de 38 ans
( de 4 à 84 ans), la vaccination par le BCG est retrouvée
chez 7 patients, six malades sont dʼorigine rurale, le délai
de consultation allait de 1 mois a 5 ans avec une moyenne de 12 mois.
Selon la répartition topographique notre série a comporté:
- 3 localisations laryngée ; soit 25%.
- 3 localisations au niveau des glandes salivaires ; soit
25%.
- 2 localisations nasopharyngiennes ; soit 16,6%.
J. TUN ORL - N° 24 JUIN 2010
- 2 localisations rhino sinusiennes ; soit 16,6%.
- 2 localisations amygdaliennes ; soit 16,6%.
RESULTATS
Localisations laryngées :
Âge moyen de nos patients était de 51 ans, le sex-ratio 2.
Deux patients avaient une dysphonie isolée permanente
évoluant depuis quelques mois sans AEG, sans fièvre.
Une dysphagie haute aux solides sans dysphonie ni dyspnée avec notion de fièvre et amaigrissement ont été
notés chez le troisième patient.
Une laryngoscopie directe a été pratiquée dans tous les
cas, les aspects retrouvés sont:
• lésion kératosique du 1/3 antérieur de la corde vocale
gauche.
• processus bourgeonnant irrégulier du bord libre épiglotte (Fig 1).
• aspect inflammatoire et boudiné de la corde vocale
gauche.
Toutes les biopsies ont conclu à une tuberculose laryngée
(Fig 2).
La radiographie du thorax était normale dans un cas.
Des séquelles de tuberculose pulmonaire étaient notées
chez un patient. Un aspect de tuberculose active avec BK
positif dans les crachats a été relevé dans un cas. Tous
nos patients ont eu 2 mois de quadrithérapie et 7 mois de
bithérapie avec une bonne évolution ; le recul est de 18
mois en moyenne.
26
TUBERCULOSE EXTRA GANGLIONNAIRE
DE LA TÊTE ET DU COU
Fig. 1 : Vue endoscopique : Processus bourgeonnant
irrégulier du bord libre de lʼépiglotte étendu aux replis
ary-épiglottiques .
Fig. 2 : Nécrose granulomateuse. a HES x 10. 1 : cellule
géante granulomateuse, 2 : plage de nécrose, 3 : couronne
de lymphocytes, 4 : lymphocytes.
Localisations amygdaliennes :
Nos patients étaient âgés de 29 et 74 ans ; le sex-ratio est
de 1. Lʼun consultait pour une odynophagie latéralisée à
droite avec fièvre depuis 3 mois résistante au traitement
médical avec découverte à lʼexamen dʼune ulcération au
niveau de lʼamygdale droite recouverte dʼun enduit blanchâtre dure à la palpation. Lʼautre patient consultait pour
une tuméfaction laterocervicale depuis 6 mois spontanément fistulisée, on a trouvé une amygdale gauche
congestive à lʼexamen clinique.
Une biopsie était pratiquée dans chacun des cas ; lʼaspect retrouvé a lʼexamen anatomopathologique est celui
dʼamygdalite granulomateuse et nécrosante compatible
avec une tuberculose (Fig 3). Une tuberculose pulmonaire associée est retrouvée chez un patient.
Lʼévolution sous traitement était favorable pour les deux
localisations.
J. TUN ORL - N° 24 JUIN 2010
Fig. 3 : 1 : capsule glandulaire, 2 : cellules géantes multi
nucléées, 3 : lymphocytes, 4 : plage de nécrose
Localisations au niveau des glandes salivaires :
Il sʼagissait de 2 femmes et un homme ; lʼâge moyen était
de 30 ans.
Dans les deux premiers cas le motif de consultation était
une tuméfaction isolée de siège parotidien ; notre examen
avait mis en évidence une formation nodulaire bien circonscrite de la loge parotidienne , sans paralysie faciale,
sans bombement para pharyngé, sans écoulement du
Stenon.
Le troisième patient avait consulté pour une tuméfaction
sous maxillaire droite sans notion de colique salivaire.
Une échographie a été pratiquée chez tous nos patients.
Lʼexamen anatomopathologique définitif a été fait sur une
pièce de parotidectomie superficielle chez un patient, sur
un nodule au dépend du prolongement inférieur de la
glande parotide chez le deuxième et sur pièce de maxillectomie pour le troisième concluant dans tous les cas à
des lésions granulomateuses et nécrosantes de nature
tuberculeuse. Le traitement médical dʼune durée totale de
9 mois était favorable pour tous les patients avec un recul
de 6 mois.
Localisations rhino sinusiennes :
Nos deux patients étaient de sexe féminins ; de 37 et 40
ans ; le motif de consultation était une obstruction nasale
chronique, des rhinorrhées purulentes et des épistaxis
récidivantes. Une hyposmie était constatée chez une
patiente.
Lʼendoscopie nasale a objectivé une muqueuse pituitaire
inflammatoire granulomateuse saignante au contact dans
1 cas, une formation polyploïde blanchâtre provenant du
méat moyen gauche dans lʼautre. La VS était accélérée et
lʼIDR à la tuberculine était positive dans les 2 cas. La
biopsie de la muqueuse sinusienne a retrouvé une tuberculose dans les 2 cas. La radiographie du thorax a objectivé une miliaire tuberculeuse, la recherche de BK dans
les crachats était positive dans les deux cas. une TDM du
massif facial a été pratiquée chez les deux malades montrant un comblement non spécifique des cavités naso
27
TUBERCULOSE EXTRA GANGLIONNAIRE
DE LA TÊTE ET DU COU
sinusiennes sans lyse osseuse. Lʼévolution était favorable
sous chimiothérapie anti-tuberculeuse pendant 8 mois,
avec bonne tolérance et amélioration clinique.
Localisations nasophayngiennes :
Deux patients de sexe masculin âgé de 4 et 28 ans qui
consultaient pour une tuméfaction latérocervicale isolée.
Un examen systématique du cavum a montré un aspect
sale sans formations tumorales. Une biopsie a été pratiquée concluant à la nature tuberculeuse de la muqueuse
rhino pharyngée. Lʼadénectomie retrouve une tuberculose
ganglionnaire associée. Lʼévolution sous traitement était
favorable pour les deux localisations.
DISCUSSION
la tuberculose est un sujet dʼactualité, dʼaprès les données de lʼOMS, 8 millions de nouveaux cas sont recensés chaque année dont 2 millions de décès.
La recrudescence actuelle de cette pathologie sʼexplique
par lʼépidémie du SIDA. [1].
La tuberculose extra ganglionnaire de la sphère ORL est
une pathologie rare qui représente moins de 1% toute
localisation confondue. [2]. Cependant cette pathologie
reste sous estimée surtout dans un pays dʼendémie
comme la Tunisie car les localisations secondaires sont
sous diagnostiquées du fait de la non systématisation de
lʼexamen des voies aérodigestives supérieures devant
toute atteinte tuberculeuse.
Lʼinoculation du site ORL par le bacille de Koch peut se
faire par plusieurs voies [3,4] :
• La voie hématogène à partir dʼun site contaminé surtout
pulmonaire.
• La voie lymphatique à partir dʼune atteinte locorégionale cutanéomuqueuse.
• La voie canalaire par les expectorations bronchiques
contenant les bacilles ; cʼest la diffusion ascendante.
• La voie directe à partir du milieu extérieur, ce mécanisme explique les formes primitives rares.
Ces différents mécanismes dʼinoculation expliquent la
diversité topographique lésionnelle et la possibilité des
formes à localisations multiples.
Lʼatteinte laryngée représente lʼessentiel de la tuberculose des VADS ; souvent associée à une tuberculose pulmonaire et peut être révélatrice de cette dernière dans
42% des cas [5,6]. Elle survient essentiellement chez le
sujet de sexe masculin dont lʼâge varie entre 40 et 60 ans.
La dysphonie est le signe le plus fréquemment rencontré
évoquant en premier lieu une pathologie néoplasique,
dʼautres manifestations non spécifiques sont décrites :
lʼodynophagie, le stridor, les algies cervicales, les toux
productives et lʼhémoptysie. Les aspects endoscopiques
peuvent prendre plusieurs formes et prêtent à confusion
dans les formes ulcèro bourgeonnantes et ulcèro infiltrantes avec la pathologie maligne ; les lésions prédominent à lʼétage glottique, ce qui était le cas pour deux de
J. TUN ORL - N° 24 JUIN 2010
GASSAB E. et al
nos patients, le troisième avait une formation bourgeonnante du bord libre de lʼépiglotte.
Cʼest lʼexamen anatomopathologique avec recherche de
BAAR qui permet le diagnostic de tuberculose laryngée et
dʼéliminer la pathologie néoplasique, tout en sachant que
leurs association est possible [7].
Lʼatteinte oropharyngée reste dominée par lʼatteinte
amygdalienne observée dans 45% des cas [8]. Lʼatteinte
pharyngée pure est exceptionnelle vu lʼaction nettoyante
de la salive, la présence de germes saprophytes dans la
cavité buccale ainsi que le PH local [9]. La symptomatologie est dominée par lʼodynophagie et la dysphagie
haute. A lʼexamen, on note généralement la présence
dʼune ulcération de la muqueuse oropharyngée ou une
hypertrophie asymétrique dʼune amygdale.
La présence dʼadénopathies cervicales associées est
notée dans 90% des cas, ceci est expliqué par la richesse du pharynx en tissu lymphoïde ; Une tuberculose pulmonaire évolutive associées aux localisations pharyngo
laryngées est observée dans 30 à 96% des cas selon les
séries [10].
Les atteintes tuberculeuses des glandes salivaires sont
très rares [11,12], la localisation parotidienne est la plus
fréquente décrite pour la première fois en 1894 par Von
Stubenrauch, environ 200 cas ont été rapportés depuis
cette date dans la littérature, elle atteint surtout lʼadule
jeune entre 30 et 50 ans ; lʼatteinte est souvent secondaire et exceptionnellement primitive intéressant aussi bien
le parenchyme parotidien que le tissu ganglionnaire péri
glandulaire.
Deux voies de contamination glandulaire ont été décrites
[13] :
- voie rétrograde à travers le canal de Stenon impliquant
un foyer de contamination oropharyngé.
- voie hématogène ou lymphatique à point de départ pulmonaire dans le cadre dʼune tuberculose disséminée.
Cliniquement, la tuberculose parotidienne se manifeste
sous forme dʼune tuméfaction de la glande unilatérale
dʼévolution progressive, diffuse ou nodulaire réalisant un
syndrome pseudo tumoral. Une paralysie faciale périphérique, un trismus, et le caractère douloureux peuvent se
voir mais orientent plus vers un processus malin. La
recherche de notion de contage, de signes dʼimprégnation et lʼexamen général peuvent orienter le diagnostic.
La chirurgie constitue un moyen diagnostic de plus en
plus abandonné par les auteurs vu la morbidité non négligeable et lʼefficacité de traitement médical seul [14]. La
cytoponction est peu pratiquée, elle fait courir au patient
le risque dʼatteinte du nerf facial et de fistulisation ; dʼautant plus quʼelle nʼa de valeur que si elle est positive.
Certain auteurs exposent la possibilité de confirmation
diagnostic par amplification génique après culture de prélèvements au niveau de lʼorifice du canal de stenon ou à
partir dʼun broyat de cellules glandulaires [24].
La localisation rhinopharyngée de la tuberculose reste la
28
TUBERCULOSE EXTRA GANGLIONNAIRE
DE LA TÊTE ET DU COU
plus retrouvée dans la littérature. Elle touche surtout les
sujets jeunes ; lʼâge moyen de nos patients est de 16 ans.
Cliniquement, la symptomatologie est dominée par lʼobstruction nasale, les épistaxis et les rhinorrhées. Des
signes otologiques peuvent se voir à type dʼotite séromuqueuse unilatérale. Des adénopathies cervicales associées sont observées dans 50 à 70 % des cas [15,16],
elles sont le plus souvent bilatérales de siège sous digastrique. Lʼaspect endoscopique le plus fréquent est celui
dʼune formation bourgeonnante ou ulcéro bourgeonnante
essentiellement postéro supérieure. La TDM est non spécifique et peu orienter vers un processus malin du rhinopharynx dʼoù lʼintérêt de pratiquer des biopsies systématiques du cavum.
Initialement décrite par Giovanni Morgani en 1761 sur des
données dʼautopsie ; la tuberculose nasosinusienne reste
toutefois une entité rare estimée a 1% des tuberculoses
de la tête et du cou [17]. La tuberculose nasale peut être
classée en tuberculose nasale spontanée faisant suite à
une tuberculose pulmonaire et la tuberculose nasale primaire qui survient sans atteinte pulmonaire préalable.
Cette dernière entité reste rare vu lʼaction bactéricide des
sécrétions nasales et la protection offerte par les mouvements ciliaires [18]. Les symptômes les plus fréquents
sont lʼobstruction nasale, la rhinorrhée, lʼépistaxis comme
constatés chez nos malades ainsi que la formation de
croutes .
Les sites les plus intéressés sont la portion cartilagineuse du septum nasal et les cornets [18,19], les lésions peuvent prendre la forme dʼun tissu prolifératif granulomateux
ou dʼune ulcération pouvant prêter à confusion avec une
granulomatose de Wegener ou une Sarcoïdose dʼoù lʼintérêt de lʼexamen anatomopathologique et bactériologique.
Dʼautres localisations tuberculeuses on été décrites dans
la littérature :
- la localisation thyroïdienne est très rare même dans les
pays endémiques, décrite au 19eme siècle par Albers la
tuberculose de la thyroïdes représente 0,1 à 0,4 % de
toutes les localisations. La rareté de cette affection sʼexplique par la bonne oxygénation du parenchyme thyroïdien ainsi que le rôle tuberculostatique des hormones thyroïdiennes. Le traitement est avant tout médical, devant
une collection un drainage suffit, lʼexérèse reste exceptionnelle.
- La tuberculose auriculaire reste une entité rare , représente 0,4% des otites moyennes selon Awan 1983 ; sa
difficulté diagnostique réside dans le faite quʼelle se présente comme les autres otites moyennes suppuratives.
La certitude de la tuberculose en ORL tout siège confondu est histologique et /ou bactériologique. Lʼaspect histologique est caractéristique devant la constation dʼune
nécrose caséeuse associée à un granulome épitheloide
et gigantocéllulaire, lʼabsence de cette nécrose oriente
vers les autres pathologies granulomateuses [4,20,22,
J. TUN ORL - N° 24 JUIN 2010
23]. Le fragment biopsique est mis en culture systématiquement sur milieu de Lobstein afin dʼisoler le germe,
typer lʼespèce et réaliser un antibiogramme très utile dans
les formes résistantes ou en cas dʼantécédents de traitement anti tuberculeux ou sur un terrain particulier (HIV)
[23]. Dʼ autres procédés biologiques existent actuellement; plus rapides que la culture classique : culture en
milieu liquide par dispositif MB-CHECK ou respiromètrie
radiomètrie par méthode BACTEC. La recherche de lʼacide tuberculo stéarique par méthode chromatographique
et lʼamplification génique PCR ( polymerase chain reaction) permettant une détection encore plus rapide en
moins de 12 heures [23,24].
Le bilan de la maladie tuberculeuse comporte une étape
ORL avec un examen complet et minutieux de la sphère
ORL et une étape générale avec un bilan pleuropulmonaire.
Le traitement de la tuberculose extra ganglionnaire de la
tête et du cou se base essentiellement sur lʼisoniaside, la
rifampicine, la pyrazinamide et la streptomycine actuellement remplacée par lʼethambutol ; il se fait en association
de 4 anti tuberculeux pendant 2 mois suivi dʼun traitement
double pendant 6 à 8 mois.
Dans la prise en charge de cette pathologie la chirurgie nʼa
quʼune place minime réservée aux formes pseudotumorales en vue dʼune confirmation anatomopthologique,
ailleurs elle est indiquée devant lʼabsence de régression
des adénopathies sous anti tuberculeux ou en cas de complications tels quʼune fistule ou un abcès froid.
Le taux dʼéchec dʼun traitement médical bien conduit est de
lʼordre de 1% [25], on doit alors évoquer une résistance du
bacille de Koch aux anti-bacillaires dʼoù lʼintérêt majeur de
lʼexamen bactériologique afin dʼidentifier la souche impliquée et pratiquer un antibiogramme.
CONCLUSION
La tuberculose ORL extra ganglionnaire est une affection
peu fréquente. Sa symptomatologie est non spécifique et
son diagnostic est souvent posé à lʼoccasion dʼune biopsie
dʼune lésion pseudotumorale.
Le traitement de la tuberculose est médical. Il doit être bien
conduit afin de minimiser la sélection des souches résistantes.
Le meilleur traitement reste préventif basé sur la vaccination au BCG et le dépistage précoce de lʼatteinte tuberculeuse de la sphère ORL.
29
TUBERCULOSE EXTRA GANGLIONNAIRE
DE LA TÊTE ET DU COU
GASSAB E. et al
REFERENCES
1) Chrétien J , Papillon F. La tuberculose et les mycobactérioses à lʼère du Sida
Rev Prat. 1990;11;40(8):709-14.
2) Wookyng Moon, Moon Hee Han, Jyun Chang et al. CT and MR imaging of
head and neck. Tuberculosis Radiographies 1997; 17 : 391-402
3) Zanaret M, Dessi P. Tuberculose pharyngée. EMC ORL. 20-575-A-10,2p.
4) El Amine M. N, El Alani, Essakalli H.L. La tuberculose du cavum. A propos de
2 cas. Les cahiers dʼORL 1993 ; 9
5) D.Gallas, A.Coste, P.Bedbeder, R.Peynegre. Aspects actuels de la tuberculose laryngée à propos de 4 cas et revue de la literature. Ann Laryngol Rhinol Otol
1994 ; 111 : 201-207
6) S. Marfani et al. The larynx in pulmonary tuberculosis. J laryngol Otol 1985;
99 : 201-203
7) Essaadi M, Raji A, Detsouli M, Mokrim B, Kadiri F, Laraqui NZ, Touhami M,
Chekkouri IA, Benchakroun Y. Rev Laryngol Otol Rhinol (Bord).
2001;122(2):125-8
8) Moulonguet L, Delguidice P, Chauvin JL. Lʼangine tuberculeuse : a propos
dʼun cas au Sénégal. . Ann Laryngol Rhinol Otol 1995 ; 112 : 78-79.
9) Bath AP, OʼFlynn P, Gibbin KP. Nasopharyngeal tuberculosis. J Laryngol Otol.
1992; 106(12):1079-80.
10) Chobaut JC, Badet JM, Cantenot A, Lafon JC.J Fr Otorhinolaryngol
Audiophonol Chir Maxillofac. 1982 ;31:157-68.
11) Franzen A, Franzen CK, Koegel K. Tuberculosis of the parotid gland: a rare
differential diagnosis of parotid tumor. Laryngorhinootologie. 1997; 76:308-11.
12) Kontopoulou T, Fanourgiakis P, Samarkos M, Mintzias D, Peppas C,
Rontogianni D, Vaidakis E. Tuberculosis of yhe parotid gland: case report and
literature review. Med Mal Infect. 2004 ;34:488-90.
13) Mʼbarek C., Sethom A., Jhaider E. et al. Tuberculose primitive des glandes
salivaires. Maghreb médical 2000 ;20(352) :39014) Benhammou A, El Ayoubi A, Benbouzid MA, Boulaich M, Essakali L, Kzadri
M. Arch Pediatr. 2007;14(10):1206-9.
J. TUN ORL - N° 24 JUIN 2010
15) Waldron J, Van Hasselt CA, Skinner DW, Arnold M. Tuberculosis of the
nasopharynx: clinicopthological features. Clin Otolaryngol Allied Sci.
1992;17(1):57-9.
16) Kh.Akkari, A.Sethom, H.Ouni, H.Brahem et coll. Tuberculose ORL extra ganglionnaire. J Tun ORL 2005;15:21-26.
17) Slutsker L, Castro KG, Ward JW, et al. Epidemiology of extrapulmonary
tuberculosis among persons with AIDS in the United States. Clin Infect Dis
1993;16:513-8.
18) Goguen LA, Karmody CS. Nasal tuberculosis. Otolaryngol Head Neck Surg.
1995;113(1):131-5.
19) Chodosh PL, Willis W. Tuberculosis of the upper respiratory tract.
Laryngoscope 1970;80:679-696.
20) Bouzouita J, Rourou I, Abdelkafi M et al. La tuberculose des voies aerodigestives supérieures. J Tun ORL .1993; 4:2.
21) Beltaief A, Charfi .M , Skhiri I et al. La tuberculose des voies aéro-digestives
supérieures. J Tun ORL. 2000;3:4.
22) Ennouri A, Maamouri M, Bouzouaïa N, Hajri H, Bouzouita K, Ferjani M,
Marrakchi H. Rev Laryngol Otol Rhinol . 1990;111(3):217-20
23) Kharoubi S. La tuberculose phayngée : Etude analytique à propos de 10
cas. Rev Laryngol Otol Rhinol . 1998;119(3):203-7.
24) Ikonomopoulos JA, Gorgoulis VG, Zacharatos PV, Manolis EN, Kanavaros
P, Rassidakis A, Kittas C. Multiplex polymerase chain reaction for the detection
of mycobacterial DNA in cases of tuberculosis and sarcoidosis.Mod Pathol.
1999;12(9):854-62.
25) Morris S, Bai GH, Suffys P. Molecular mechanisms of multiple drug resistance in clinical isolates of Mycobacterium tuberculosis. J Infect Dis 1995;171:
954-60.
30