L'orchestre tchadien African Melody est prêt à célébrer ses 50 ans

Reportage Afrique

Au Tchad, l’un des groupes musicaux mythiques du milieu des années 1970, African Melody, s'apprête à célébrer son cinquantenaire. Cette commémoration, visant à rendre hommage aux regrettés membres fondateurs et aux mélomanes de l’orchestre, aura lieu au premier trimestre de l’année 2025.

De notre correspondant au Tchad

L'un des groupes musicaux mythiques du milieu des années 1970, African Melody, célèbre au début de cette année 2025 son cinquantenaire. Cinq décennies au cours desquelles le groupe tchadien a su bercer de nombreuses générations de mélomanes.

Fin de journée ce jeudi dans le 6ᵉ arrondissement de Ndjamena, sous un hangar en secco. C'est ici que vit Hassan Biany, leader du groupe. À défaut de salle de répétition et d'instruments, les membres de l'orchestre répètent avec les moyens du bord, dont deux guitares.

Le vécu des terroirs et les maux de la société en chanson

Toute chose a un début. Le groupe African Melody a été créé en 1974 par un groupe d'amis centrafricains, congolais et tchadiens, tous passionnés de musique. Le tout premier concert du groupe a eu lieu le 28 novembre 1974 à Ndjamena, nous explique Tchomba Tchadien, connu sur scène sous le nom de Hassan Biany.

Malgré l'évolution de la musique, pour Hassan Biany, l'orchestre puise sa longévité dans des chansons qui racontent le vécu des terroirs et les maux qui minent la société : « On avait un répertoire garni. [....] On avait déjà une quinzaine de mélodies. À l'époque, quand on parle d'African Melody, on avait le respect de beaucoup de gens à travers le monde entier. »

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Aucun album après 50 ans

L'œuvre d'African Melody est une école pour la jeune génération d'artistes tchadiens. Doumpa Ya Pécho, artiste, musicien et membre du groupe, en fait partie. « Quand il faisait des répétitions, moi, j'étais gamin [....]. C'est ça qui m'a donné la mission aujourd'hui, d'aimer vraiment tout ça. »

Si rien n'est fait en faveur du groupe, on parlera bientôt de lui au passé, fait comprendre son leader, Hassan Biany : « Les moyens sont précaires. C'est quand on joue et qu'on trouve un peu d'argent, c'est ça qui nous permet de maintenir l'orchestre. Parce que quand on fait un concert, on est obligé de prendre la plupart de l'argent pour payer la location de matériel. »

Du haut de ces 50 ans et plus de cinquante titres composés, African Melody ne compte à son actif aucun album, pas d'instruments et pas de structure professionnelle pour ses répétitions.

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